do you need someone or do you need me? ~ joshua

Il n'y avait rien qui pouvait nous arrêter ce soir. Rien, ni le vent - inexistant -, ni les paroles - inaudibles - de personnes, ni les vagues s'échouant sur la plage. Joan était allongée sur le sable et je ne laissais que divaguer mon envie de l'embrasser. On avait dit qu'on ne parlerait plus ? Alors ne parlons plus. Nos lèvres jouaient ensemble pendant que nos langues dansaient une salsa ralentie. Autant dire tout de suite que je ne me plaignais pas du tout de la situation actuelle, au contraire. Je me plaisais à ressentir toute sorte de sensation que je n'avais plus eu depuis un moment. Si ma mémoire est bonne, ça faisait bien un an que je ne m'étais pas senti aussi.. vivant. Un an, quand j'ai commencé à fréquenter Holly. Je ressentirais donc la même chose pour la jeune femme ? Je sais pas, trop tôt pour le dire. Il était clair qu'elle me plaisait, aussi bien physiquement que mentalement - son côté déjanté m'avait toujours attiré - donc.. peut-être ouais. Peut-être. Seul le temps nous le dira. Parce que pour l'instant, nos lèvres étaient de nouveau liées après un regard rapide, dans un baiser.. tendre. Ca changeait de nos habitudes, faut bien l'avouer.

Evidemment, quand on se tourne autour pendant près de six mois et que finalement, on arrive à passer le cap de se voir nus pour coucher ensemble, les choses évoluent. C'était ce qui s'était passé entre Joan et moi. On avait préféré passer du temps pour s'envoyer en l'air plutôt que garder notre complicité à nous. Mais il avait suffit d'un moment pour en parler pour que les choses se rétablissent. Maintenant, c'était du 50-50. Pas d'appel à un ami ou encore l'avis du public. Non, 50-50. On parlait, on restait complice tout en continuant nos galipettes et embrassades. Et franchement, ça m'allait, même si on avait plus l'air d'agir comme un couple de cette façon, bien que ce ne soit pas le cas. Et vu que c'était pas le cas, rien ne m'empêchait d'aller voir ailleurs. Seulement, je redoutais le moment où elle serait au courant. Soit elle l'acceptera bien et tout irait bien. Soit ça se passera mal et je n'aurais aucune idée de notre avenir à tous les deux. Mais pour l'instant, je préférais penser à ses lèvres sur les miennes, puisque ces pensées étaient bien plus plaisantes. "Tu crois qu'on peut rester ici ? On change la date du billet d'avion?" Je me mis à sourire alors que je m'allongeais entièrement sur le sable, regardant les étoiles juste au dessus de nous. "Tu préfères être en ma compagnie ici plutôt qu'étudier le système solaire et autres galaxies ? Je suis flatté." disais-je en riant légèrement avant de placer une main sous ma tête et remonter une de mes jambes pour avoir le pied sur le sable. God, que j'étais bien.

Ce Spring Break avait été fort en rebondissement, et c'est le cas de le dire, en effet. Mais je me suis bien amusé et c'était le principal. L'année dernière, en Thailande, j'étais pas vraiment libre puisque j'étais en couple avec Holly et c'était pas pareil de faire des activités en couple que seul. Donc là, je me suis bien amusé, jusqu'à passer un moment avec deux filles en même temps et c'était assez mémorable. Mais là, plus rien n'avait d'importance. J'étais avec Joan et j'en oubliais le prénom des filles qui m'ont tenu compagnie durant tout au long de ce séjour. "Je peux m'en passer un moment, il faut que j'ai une occupation en attendant, je pense juste que tu peux faire l'affaire." Je me mis à sourire comme un con, toujours allongé sur le sable frais de cette plage de Punta Cana. Je retirais ma main de sous ma tête et je venais la placer dans sa nuque, la ramenant légèrement vers l'avant afin de pouvoir caresser son visage de mon pouce. "Cap."

C'était clair que l'ambiance ici était tooooootalement différente de ce qu'on pouvait avoir à Cambridge. Il suffisait de voir que certaines relations pouvaient changer ici. Ca devait être l'effet du sable et du soleil. Ou de l'alcool qui coulait à flot. Mais j'avais une âme de poète et je préférais le sable et le soleil. Du coup, ce qui me fait peur quand même, c'est de retourner à Cambridge et d'avoir les choses qui changent de nouveau. J'avais pas envie qu'entre Joan et moi ça change parce que j'étais bien avec elle. Et quand je suis bien, j'ai rarement envie que ça change. "ça va être tellement chiant de reprendre les cours, je vais avoir mal à la tête pendant une semaine là. Je vais oublier ma valise et je reviendrais la chercher, histoire de décuver ici, de rester dans le contexte quoi." Ca, c'était du plan. Seulement, je suis pas certain que ça empêche le cours de la vie de continuer son chemin. Même si on avait l'impression d'être dans une bulle, la vie continuait et on pouvait pas y échapper. Je me rallongeais en regardant les étoiles, le sourire sur les lèvres. "Ramène du sable. Genre une autre valise, que tu remplis de sable et t'en fous partout dans ta chambre. Comme ça, tu auras le souvenir, et la sensation d'y être." disais-je en rigolant. Mine de rien, j'rigolais du fait de rester mais ça me plairait bien. C'était quand même plusse mieux d'être ici à rien faire plutôt que courir partout dans un hôpital.

Si on voulait rester à Punta Cana mais qu'on ne peut pas, alors on doit ramener Punta Cana à Cambridge. D'où ma suggestion d'emmener du sable dans l'avion et jusqu'à sa chambre qu'elle pourrait recouvrir entièrement des morceaux de pierre victimes d'érosion. Après tout, ça pouvait être une idée, bien qu'il nous manquait du temps pour mettre en place tout ça. "Il y a plein d'avantages à ce que je ramène du sable de Punta Cana à Cambridge. Par exemple, je pourrais remplacer mon lit par une dune de sable, du coup si jamais un jour tu reviens dans ma chambre pour jouer aux cartes, on pourra s'installer sur ma dune de sable." Je tournais la tête, faisant une tête d'indigné. "Pourquoi 'si jamais' ? C'est certain, moi j'veux revenir dans ta chambre. Elle est cool ta chambre et en plus elle est pas loin de la mienne. Et si en plus t'as une dune de sable, comment je peux résister à l'envie d'y accéder ?" avouais-je finalement en souriant à la Quincy.