do you need someone or do you need me? ~ joshua

t'es pas douée :

Je pensais pas qu'un jour, on en serait à ce stade de notre relation. Pendant six mois, depuis que j'ai rompu avec Holly, les choses étaient restées les mêmes. On se regardait, on rigolait, on faisait quelques allusions par ci par là mais rien de bien concret n'en sortait. Puis on a couché ensemble. Une fois, deux fois... Pleins de fois. Pendant le Spring Break d'ailleurs, c'était assez sympa de voir les formes de son corps un peu plus colorées par le soleil de République Dominicaine. Mais plus sérieusement, il est vrai que c'est simple et ça me convenait comme ça. Je veux pas qu'on précipite les choses, sous prétexte qu'on a perdu six mois de nos vies à tourner en rond. C'est bien aussi tourner en rond, non ? C'est comme un manège.. sauf que ça donne le tournis. Quoique, le manège donne le tournis aussi. "Mais faut pas qu'on parle trop non plus, manquerait plus qu'on redevienne potes, la poisse." Je la regardais en me mettant à rire. Calant mon coude contre mon genou, je posais ma tête sur ma main. "En fait, je comprends mieux notre petit rendez-vous nocturne. Tu voulais ne plus parler avec moi pour la dernière nuit, en compagnie des grains de sable allant du numéro 3468468 au numéro 564651321345. Non mais ouais, je comprends, tu résistes de moins en moins à mon charme." C'était que de la tchatche ouais, mais ça m'faisait plus rire qu'autre chose quand je me mentionnais de cette façon.

Notre relation avait évolué. On pouvait le dire sans se cacher à présent, même si bon, rien ne se passait officiellement. Elle était là, à m'appeler en plein milieu de la nuit pour que je la rejoigne en compagnie de ses grains de sable préférés et j'avais cédé à cette envie loufoque.. juste parce que j'avais envie de la voir. Ouais, il se passait un truc, sauf qu'on faisait comme si de rien était, tout simplement. "T'as tout compris, tu es d'une lucidité, c'est ce que je préfère chez toi. Et ce sont les grains de sable 234564 et 987657 que je visais pour ne plus parler avec toi." Fallait qu'elle arrête de dire ça, j'risquerai de rougir. #oupas. Je la regardais alors bouger sur le carré qui était à côté d'elle, ne bougeant cependant pas de place. Non, j'étais bien où j'étais, sérieusement. Elle avait le don de tout compliquer. "Bon par contre on risque de dépasser sur le 878955 tu crois que c'est grave ?" Je fronçais les sourcils, signe que je réfléchissais. Enfin... Signe que je faisais semblant de réfléchir dans ce cas, mais elle ne le savait pas vraiment. "C'est pas grave si tu fais un truc juste après, en ma compagnie, qui nécessite de ne pas parler. Tu es prête, vraiment prête, archi prête ?" Tout comme elle, je me déplaçais vers le carré qui semblait être notre destination et je me remettais à ses côtés, voir même un peu plus proche que tout à l'heure. Je chuchotais quelques mots, tout de même entendable malgré les vagues qui s'échouaient sur la plage. "Faut que tu m'embrasses, et ça sera plus grave du tout." On était là pour ne plus parler ? Alors ne parlons plus.

Les choses étaient simples en réalité : elle m'avait appelé pour passer du temps ensemble sur la plage de Punta Cana avant de retrouver la monotonie de Cambridge. Et bien soit, profitons avant qu'il ne soit trop tard. Mais pas après les grains numéros 54784569845 et 645632354, c'était bien trop loin. Ici, on était bien, vraiment bien. Enfin, on avait du bouger mais ça n'avait fait que nous rapprocher, puisque je me collais presque à elle. Et dans le moment, je l'invitais à ne plus parler. Et pour ça, il fallait qu'elle pose ses lèvres contre les miennes. C'est simple comme bonjour vous trouvez pas ? "Aggravons donc cette affaire." Et ça, sérieusement, c'était ce qui faisait que j'adorais passer du temps avec elle. On rigolait quand on parlait et puis on s'embrassait quand on n'en avait plus envie. Ses lèvres venaient donc rejoindre les miennes, se posant dans un premier temps doucement, avant d'y aller plus franchement. Je répondais alors à ce baiser, glissant ma main sur sa joue pour la placer dans son cou. C'était plus simple comme ça, pour amplifier le baiser dès que j'en aurai envie. Et forcément, j'en avais envie. Du coup, et bien je ne me faisais pas prier.

Je ne savais pas trop comment définir ce qui se passait. Parce que voyez-vous, c'était une relation top : on se voyait, on rigolait mais on allait un peu plus loin également. Je l'embrassais, je couchais même avec elle. Mais rien n'était défini. Je pouvais embrasser d'autres filles ? Il me semble que oui. Je pouvais donc même coucher avec elles si l'envie me prenait. C'était juste différent de tout ce que je pouvais partager avec la Quincy. Je ne saurais l'expliquer. J'avais envie de partager des trucs avec elle, laisser mes émotions me guider dans cette relation assez étrange et voir où ça nous mènerait. Et c'était ce que je faisais. Je la laissais m'embrasser parce que j'en avais envie et je la laissais rompre le baiser pour coller son front au mien. Je me mis à sourire également parce que c'était plaisant et que je recommencerai bien. Enfin, je ne me fis pas prier, ses lèvres revenaient prendre les miennes pour un nouveau baiser. D'ailleurs, elle s'était accrochée un peu plus à moi et j'eus pour seule réponse de venir l'allonger sur le sable, me collant à elle. J'avais pas forcément envie d'aller plus loin, même si j'étais toujours opé. J'avais juste envie de ne plus parler.

J'étais pas brusque dans mes gestes mais délicat. J'étais en train de l'embrasser quand je venais l'allonger sur le sable et j'avais pas envie d'être une brute qui avait envie de faire n'importe quoi sur cette plage. A ce moment précis, j'avais juste envie de partager cet instant. Le reste n'avait plus d'importance en fait, parce que je me sentais bien avec elle dans mes bras. Je me sentais bien et j'avais pas envie d'être ailleurs. J'pense même que la soirée n'aurait pas pu être mieux, parce que j'étais avec Joan et que je me sentais bien. Nos lèvres finissaient par se séparer et elle venait enfouir son visage dans mon cou, y déposant quelques baisers. Je venais fourrer mon nez dans son cou, me mettant encore mieux en sentant son odeur. Je crois que je pourrai facilement devenir accro vous voyez. Je restais comme ça un moment avant de déposer des baisers sur sa peau à mon tour. Doucement, mes lèvres remontaient le long de sa mâchoire pour venir reposer mes lèvres sur les siennes avant de poser mon front contre le sien, faisant croiser nos regards. Je ne pouvais que sourire, parce qu'encore une fois, j'étais bien.