Jour n°2, plage > Elsy

"Alors pourquoi avoir décidé de partir ? Et pourquoi ne pas décider de retourner y vivre si le fait d'être si loin de chez vous vous semble si cruel, vous incombe cette souffrance que de vous sentir exilé des vôtres, de votre patrie ? J'avoue que je peine à comprendre vos motivations à rester si vous ne trouvez pas le bonheur dans vos voyages, dans vos séjours Américains ?" La demoiselle interroge ainsi l'homme sans trop savoir, sans trop imaginer la réaction qu'il pourrait avoir vis-à-vis de ces propos qu'elle tient, de cette question qu'elle pose. En ce qui la concerne la Hongrie lui manque et c'est horrible. Mais être là-bas est encore pire. Car elle se sent si près de ce drame qu'elle a vécut... Même si dans un même temps cela la rapproche de sa mère, dont le corps repose sur le sol Hongrois. Peut-être un jour pourra-t-elle retourner dans son pays natal et même y vivre, elle n'en sait trop rien. Elle ne sait pas ce que l'avenir lui réserve mais pour l'heure, un retour définitif au pays est trop utopique pour elle et Harvard est un rêve d'enfance.

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Jour n°2, plage > Elsy

Elsy & Aaron

Le fait est que je n’avais pas décidé de quitter l’Irlande pour venir aux Etats-Unis, ça n’avait pas été de mon plein gré. Les Etats-Unis, contrairement à beaucoup de personnes, ne m’ont jamais attiré. Seulement, quand mon ex-femme et moi avons appris que notre fils de six ans était atteint d’un cancer incurable, nous avons décidé de déménager dans le but de rejoindre Cambridge, dont le service de cancérologie restait très bon. Ils testaient un nouvel essai clinique. C’était la dernière chance d’Isaac. Elle n’a pas fonctionné, certes, mais nous ne pouvions pas ne pas essayer. Aujourd’hui, mon fils reposait sur le territoire américain, dans le cimetière de Cambridge. Et aussi stupide cela puisse paraître, je ne voyais pas retourner en Irlande en sachant que je ne pourrais pas me recueillir sur la tombe de mon enfant dés que j’en ressentirais le besoin. Tout était bien trop compliqué pour un homme comme moi qui a toujours détester se pendre la tête pour, au contraire, profiter de la vie.

- Disons que je ne suis pas venu aux Etats-Unis par plaisir. Et aujourd’hui, je ne me vois pas retourner en Irlande et quitter Cambridge.

Je savais déjà qu’elle me demanderait la raison de cette affirmation. Je me tournais donc à nouveau pour observer le ciel, les bras derrière la tête.

- Mon fils est enterré à Cambridge. C’est probablement stupide, mais je ne me sens pas encore assez courageux pour retourner en Irlande en sachant que mon gosse repose sur le territoire américain. Mais peut-être qu’un jour, j’arriverai à repartir. Ou bien je me sentirais enfin chez moi aux Etats-Unis. Affaire à suivre.

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L'homme répond posément à la question de la demoiselle et cette dernière qui a pourtant tendance à assez bien sentir, ou plutôt ressentir les choses, ne note rien de particulier dans le comportement de son interlocuteur. Si bien que la Hongroise est loin de se douter des révélations que l'homme ne va pas tarder à lui faire au sujet de son enfant. Il dit simplement pour commencer, se sentir incapable de retourner en Irlande. Mais la demoiselle ne sait absolument pas pourquoi. Il n'est pas venu ici de son plein grès mais cela ne veut pas dire que de sombres évènements jonchent son passé. C'est assez compliqué à gérer. La brunene sait pas si elle doit le questionner ou non mais il ne lui en laisse pas le temps. Elle se trouve alors très attentive à ses dires et également très touchée d'apprendre que l'homme a perdu un fils. "Je vois. Et je suis désolé pour vous... Je sais que ça n'égale pas votre peine mais... j'ai perdu ma mère lorsque j'avais six ans.Dans un accident de voiture. Alors je comprend tout de même un peu. Son corps repose en Hongrie. Il est vrai que de ce fait je ne peut la voir souvent mais.. j'essaie... pour la fête des mère, d'y aller chaque année..." annonce la brunette d'une voix pleine d'émotion avant de se ressaisir. "Et pourquoi ne pas faire rappatrier le... le cercueil en Irlande ? Cela se fait...."

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Jour n°2, plage > Elsy

Elsy & Aaron

- Quelque soit la personne, j’imagine que la mort d’un être proche reste très difficile à vivre. Je suis désolée pour votre mère. Sincèrement.

Je pose un instant mon regard sur elle. Si un parent ne devrait pas à avoir à enterré son enfant, j’imagine que la mort d’un parent doit être très douloureuse également. Inutile de savoir qui souffre le plus. C’est difficile, dans chaque cas. Et pour savoir ce que l’on peut ressentir, comme si l’on possédait un trou béant dans la poitrine qui s’ouvre à nouveau à chaque coup de blues, je ne peux que me sentir désolée pour elle. Je ne souhaiterais cette sensation à personne, ni même à mon pire ennemi si seulement j’en possédais un.

- J’y ai pensé mais je vous avoue que cette pratique me dérange. De toute façon, sa mère vit ici désormais. Donc je ne peux pas le lui retirer. Je pense qu’il n’y a pas de solution à part le temps pour accepter tout ça.

Je repose mon regard sur le ciel étoilé. Finalement j’esquisse un sourire malgré ma tristesse en pensant qu’Isaac aurait adoré se trouver ici. Mais je me plaisais à croire qu’il était désormais au ciel, qu’il pouvait se balader où il le souhaitait et profiter de tout ces paysages qu’il rêvait de découvrir enfant. C’était la raison pour laquelle j’avais fait le tour du monde. C’était son rêve, pas le mien. Mais j’ai souhaité le réaliser pour lui, en pensant que de là où il se trouvait, il pouvait me suivre.

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La discussion des deux jeunes gens est loin d'être agréable c'est le moins que l'on puisse dire et la jeune femme se sent véritablement désolé pour le jeune homme. La perte de son enfant est probablement la pire chose qui puisse se produire dans la vie d'un parent. La jeune femme espère ne jamais avoir à vivre quelque chose comme ça. Elle en a déjà pas mal bavé dans sa vie. C'est bien assez pour une si courte existence. Bien assez pour une vie déjà. La jeune femme se sent triste pour cet homme. Elle n'ose même pas essayer de s'imaginer ce que cela peu faire que de vivre une perte pareille.

"- Je suis vraiment désolé pour vous. Vraiment."

De ce que le jeune homme lui dit la demoiselle comprend que ce dernier est séparé de la mère de son fils. Il est vrai qu'il lui semblait déjà qu'il était célibataire. Enfin ce n'était pas le plus important. Quoique ce n'était pas.non plus un détail et que cela influait bien entendu sur la vie actuelle du jeune homme. Évidemment ce divorce l'empêchait d'avoir l'espoir de rentrer un jour dans son pays. Il ne le pourrait jamais si il ne pouvait pas se passer de la tombe de son enfant et quel père le pourrait ?

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Jour n°2, plage > Elsy

Elsy & Aaron

Effectivement, l’ambiance avait changé en peu de temps. Alors qu’un peu plus tôt, nous nous trouvions dans un bain de minuit à jouer les enfants en cherchant à couler l’autre ou bien en s’éclaboussant, l’heure actuelle était désormais aux confidences douloureuses. Je ne savais pas d’où venait se revirement de situation. Peut-être que ce soir, Elsy et moi faisions preuve d’une grande complicité ? Nous étions seuls sur cette portion de plage, et nous discutions de sujets d’habitude tabous.

- Merci mais ne vous inquiétez pas, j’ai arrêté de pleurer tous les jours.

Grande avancée. Vraiment. Je reportais finalement mon regard sur lui et lui adressais un sourire sincère. Oui, la mort de mon fils me blesse chaque jour que Dieu fait, chaque fois que je croise des parents en compagnie de leur enfant, chaque fois que je rentre seul chez moi avec, pour uniques souvenirs, des photos et quelques vidéos. Mais je tâchais de prendre sur moi pour continuer à avancer. Et ma bonne humeur naturelle semblait m’y aider un peu. Je finissais par me redresser. Il se faisait tard, nous n’avions pas vu le temps passer, si bien qu’au loin, le nombre d’étudiants autour du feu de camp avait fortement diminué. A présent, nous étions secs. J’en profitais donc pour me relever et enfiler à nouveau mes vêtements.

- Aller debout, je vous raccompagne jusqu’à votre chambre.

Je lui tendais la main afin de l’aider à se redresser, non sans lui adresser un sourire sincère. Je n’avais pas spécialement envie de mettre fin à cette soirée avec elle, mais la nuit était bien entamée. Et comme nous n’allions pas non plus dormir ensemble, mieux valait que je la raccompagne pour finalement lui dire au revoir.

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Très brusquement l'ambiance avait changé entre les deux jeunes gens et la demoiselle avait l'impression que c'était plus lourd, un peu plus oppressant. En même temps ils parlaient de la disparition d'êtres cher, cela ne pouvait pas être un sujet facile à aborder. Toutefois ils en parlaient sans larmes, presque avec une certaines amitié et complicité partagée alors qu'au fond ils ne se connaissent pas vraiment, ni d'Eve ni d'Adam. Mais le destin a voulu qu'ils se croisent et il sait probablement ce qu'il fait tout du moins la demoiselle ose l'espérer.

L'homme se relève et propose sa main à la demoiselle qui l'accepte avec sur le visage un petit air déçut. Déjà. Il ne lui semble pas qu'il doit déjà si tard et pourtant un rapide coup d’œil adressé à sa montre lui fait voir qu'elle se trompe. Il est bien plus tard qu'elle ne le pense. Aoutch. Il est grand temps de rentrer à l’hôtel. Au loin le feu de camp crépite encore un peu. Il décore la pénombre de ses flammes rougeoyantes. Elsy admire ce spectacle tout en emboitant le pas à l'homme.

Côte à côte tout deux entreprennent de retourner à l'hôtel. Mais toute excitée par cette arrivée à Punta Cana la jeune femme ne veux pas se coucher et en prime, elle veut retrouver l'ambiance qu'il y avait au début entre elle et le jeune homme. Elle a enfilé sa robe et se sent plus à l'aise, un peu. Ce qui lui permet d'avoir suffisamment de courage pour oser. "Voudriez-vous boire un dernier verre avec moi ?"

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Jour n°2, plage > Elsy

Elsy & Aaron

Amusé par la mine déçue sur le visage d’Elsy, je comprends que comme moi, elle pensait qu’il était beaucoup moins tard que cela. Le fait est que nous avions dû passer pas mal de temps dans l’eau à nous amuser, si bien que nous n’avions pas vu le temps défiler. Puis nous avions discuté comme des amis de toujours, nous confiant l’un à l’autre. A présent, la nuit était désormais bien entamée. Dans quelques heures à peine, nous serons le matin. Le soleil ne tarderait donc pas à pointer le bout de son nez.

Finalement la main d’Elsy termine dans la mienne tandis que je l’aide à se relever. Nous commençons à nous éloigner, désormais habillés et secs – du moins en partie. Je n’ai pour le moment pas encore sommeil. Il y a des jours, comme ça, où l’on puise notre énergie on ne sait trop où. Cependant, vue l’heure qu’il est, nous ferions mieux de rentrer nous coucher pour ne pas avoir des têtes de zombies demain, comme la majorité des étudiants qui sont venus faire la fête ce soir. Et soudain, la voix de la jeune femme revient jusqu’à mes oreilles.

- Voudriez-vous boire un dernier verre avec moi ?

Je tourne la tête vers elle, surpris par une telle demande. Si elle avait trouvé peu convenable – pour ne pas dire « pas du tout », notre bain de minuit, désormais, elle me proposait de prendre un dernier verre avec elle. Dans ma tête, je ne peux m’empêcher de penser que les deux mots réunis « dernier » et « verre », ne présage jamais rien de bon. Mais cette fois-ci, j’ai une étudiante en face de moi. Aucune raison, donc, que ça dérape, n’est-ce pas ?

- Si vous trouvez convenable que l’on prenne un dernier verre ensemble, je suis d’accord. Mais où ?

BY .TITANIUMWAY

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La brunette propose d'aller boire un verre pour continuer encore un peu à parler avec le jeune homme, pour prolonger cette agréable soirée. Dans son esprit il n'y a rien de déplacé dans cette proposition. Si certaines femmes font ce genre de proposition pour inviter un homme à venir coucher avec elle en fin de soirée ce n'est pas le cas de la jolie hongroise qui veux simplement passer plus de temps avec le jeune homme. A discuter, par à tenter de le séduire qu'il ne s'y méprenne pas bien qu'il ait put constater un peu plus tôt du fait que la demoiselle soit très séduisante, très bien faite.

"- Il y a un bar à l'hôtel. Nous pourrions aller là-bas." sourit la demoiselle alors qu'elle fait cette proposition au jeune homme sans trop savoir exactement comment cette soirée va se terminer. Dans son esprit, très bien. Dans son esprit il ne va rien se passer d'anormal. A voir si son esprit se fait ou non des illusions, s'il se berce de naïveté.

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Jour n°2, plage > Elsy

Elsy & Aaron

- Le bar de l’hôtel. Très bien.

Le point positif, c’est que le bar reste ouvert la nuit, sachant que des employés assurent le service vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Rien d’étonnant dans un établissement aussi luxueux de Punta Cana. Non, sans aucun doute ce séjour a valu une petite fortune à l’université d’Harvard. Mais bon, on parle d’Harvard après tout. En vue du prix d’une année chez eux, ils peuvent bien organiser un tel voyage pour leurs étudiants, non ?

Un quart d’heure plus tard, nous arrivons à destination. Si nous ne sommes pas très présentables dans de tels locaux, nous avons au moins la chance de nous trouver en pleine nuit. En effet, nos cheveux sont encore humides et je sens encore le sable et le sel sur ma peau. Une bonne douche s’imposera donc quand je rentrerais dans ma chambre. Je m’installe à une table en face d’Elsy. Je m’étire doucement, apaisé par cette soirée. Très vite, une serveuse vient prendre notre commande. Je laisse la jeune femme parler en première et lorsqu’on se tourne vers moi, je prends à mon tour la parole.

- Un mojito, s’il vous plaît.

Mon regard se pose sur la serveuse qui s’éloigne après m’avoir adressé un sourire charmeur. Le fait est qu’elle est très agréable à contempler. Je me perds un instant sur sa chute de reins avant de me reprendre. Concentration, Aaron, concentration !

BY .TITANIUMWAY

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