※ CAUSE WE'RE JUST UNDER THE UPPERHAND CERCEÏ

Cerceï se dissociait plutôt bien de toute la masse féminine qui devenait carrément cucu dès lors qu'elles étaient amoureuses. À part quand elles étaient amoureuses de Cody mais c'est surtout parce qu'il s'agissait là d'une autre paire de manche, qu'il fallait tellement le dresser qu'on en oubliait d'être guimauve. « Pour le moment tu joues la fille qui sera jamais niaiseuse, mais attends de tomber amoureuse, là tu verras. » Il lui épargna le couplet sur la Kardashian, son cul à provoquer des accidents, blabla, Cody avait déjà suffisamment rempli la tête de sa Cece avec ses conneries pour la nuit. Et pour la journée d'après. Et même pour tout le Spring Break. Ils feraient mieux de ne plus se recroiser, ces deux-là, en gros. Il baissa les yeux ; « Désolé, désolé … Je pensais que le compliment t'avais plu. Il faut que tu le prennes à sa juste valeur hein, c'est vraiment un compliment parce qu'un matelas orthopédique c'est moelleux et ferme en même temps, ça a forcément une forme parfaite pour leur côté thérapeutique. Mais je doute que tes seins aient un but thérapeutique. » Il grimaça. Mon dieu, il venait vraiment de dire ça ? En plus, forcément, comme il parlait boobs, son regard les lorgnait. Mais il finit par détourner pour regarder … Euh … La lune.

Ce serait drôle que Cece devienne cucu planplan gnangnan. À rêver jour après jour DU gars, passer ses journées à ne rien faire, juste à guetter l'écran de son portable en attendant LE message, pleurer en écoutant LE groupe qui a les textes les plus profonds jamais écrits sur la planète terre, je parle bien sûr des 1D … Non mais non … Cody se sentirait obligé de sortir la massue quoi, ce n'était pas possible sinon.  « Je pourrais même t'assommer si tu veux. » La bâillonner, l'enterrer vivante, Bleeker serait prêt à tout pour sa meilleure amie, vraiment. Même à lui faire des compliments sans queue ni tête, sans queue ni tête ni même corps en fait. Il parlait parlait parlait mais il était quasiment impossible de trouver un sens à sa phrase. Peut-être voulait-il faire la pub pour les matelas Château d'Ax comme Victoria Sirfdgnrybstf (la suédoise avec les gros nibards). Ça paraîtrait assez censé en fait, plus que tout le reste. « De rien, ça me fait très plaisir. » répondit-il en baissant la tête avec un sourire de minet. « Quand tu me proposes de te peloter, ça n'a pas le même effet. Je suis un homme un vrai, si je veux peloter je pelote. Alors que si tu donnes l'autorisation, c'est pas pareil. » Il se sentait soumis, vous comprenez.

Cody s'assurerait de conserver toute la virilité qu'avait Cerceï en elle, pour pas qu'elle se disperse dans des discours de nanas qui avaient la petite culotte en perpétuelle éruption volcanique chaque fois qu'elles tombaient amoureuses. Il se sentait comme le gardien des sceaux de Cerceï, à veiller à sa totale intégrité. « Tu ne le seras pas, j'en fais ma mission personnelle. » Tindintindiiiiiiiiin. Si vous n'avez pas reconnu, je précise que j'imite le générique de James Bond, mais ce n'est pas facile de le chanter avec des mots. Je peux essayer celui de Mission Impossible mais je ne suis pas plus convaincue. Tristesse. Il était temps pour elle de parfaire son éducation de la gente masculine. En urgence. Un jour, Cerceï deviendrait une grande femme et il faudra qu'elle apprenne à dresser les hommes. Mais cela commençait pas une totale compréhension de cette espèce en voie de disparition. Il n'y a plus que trois milliards sur terre, je le rappelle. Alors Cody lui expliquait les rudiments du pelotage de lolo. « Tu veux que je te donne des cours ? T'inquiète, je fais ça gratuitement, j'ai l'impression que c'est un devoir civique que je me dois de réaliser. » Comme la JAPD et le vote aux élections européennes.

Cody aimait se rendre utile à ses amis et là, avec Cece, il avait l'impression qu'il était James Bond en mission pour la reine d'Angleterre tellement c'était important. D'accord, Cece n'était pas un grooos chantier, Bleeker ne la voyait pas comme ça. Elle était sa meilleure amie donc il tenait personnellement à ce qu'elle trouve l'amour et qu'elle se développe comme un coquelicot un matin de printemps, ou alors comme un cerisier qui dévoile ses petits fruits tout verts. « Oh arrête c'est toi qui déchire. Mais je déchire aussi, c'est vrai. » ça vaaaa, tout allait bien, non il ne se la pétait pas, quelle idée voyons. « Normalement, les coups de pouce c'est pas moi qui vais te les donner. » Matez-moi ce cochon, un vrai Justin Bridou ce mec. Du coup Cerceï proposa son aide en échange. Alors, euuuh. Bonne question euhh. En quoi lui serait-elle utile ? Il réfléchit quelques secondes et avoua enfin ; « Pour le moment je ne sais pas, mais si jamais j'ai besoin de ton aide, j'attends de toi que tu répondes directement à l'appel. » Il fallait qu'elle soit en plus efficace que le SAV d'Orange. Ce qui n'était pas du tout compliqué en fait.

Cerceï en mode imitation de papier froissé, c'était … étrange. D'ailleurs, Bleeker ne reconnut pas immédiatement, au début il pensait qu'elle disait 'shit' avec un accent du sud, ou un accent d'un pays imaginaire qui n'existait peut-être que dans la tête de Cece. Ce ne serait pas surprenant, elle avait de drôles de choses dans sa petite tête. « Je dirais même qu'on gère la fougère ! » Et la bouche de Cody forma un O mais aucun son ne sortit. En fait, il essayait d'imiter le bruit de la fougère, sauf que la fougère ne fait pas de bruit. Du coup, il se rétracta, tentant de paraître le plus normal possible. « Tu captes toujours, tu as la 4G dans le sang. » Discours de geek, bonjouuuuuuuur. Cece semblait vouloir que le cours commence maintenant, donc Bleeker prit son air très sérieux et se retroussa les manches. Enfin il fit semblant, actor studio pleaaaaaaseeeeee, puisqu'il était en t-shirt à cause de la chaleur de Punta Cana. « Déjà, on n'aime pas les filles collantes. Il faut qu'elle soit un peu collante mais pas trop, tu vois, comme un morceau de scotch qui a servi une fois. Il colle encore mais pas trop. » Quel conseil. Applaudissez le prof. Que dis-je … L'artiste.