(mallandy) I missed you soooo much

Genre c'est moi qui ai l'oscar de l'anti-glamour ? C'est elle qu'a suggéré ça, moi, j'n'ai fait que l'imaginer ! Hey oh, me refile pas ton oscar parce que t'en es pas fière ! rétorquai-je en riant. Une fois dans l'ascenseur, j'appuyai sur le bouton du rez-de-chaussée avant de croiser les bras et plisser les yeux. Non, tu sais bien que j'aime pas ça les oursons en guimauve. Maiiiis... Je marquai une pause comme pour entretenir le suspense, avant de rajouter : J'veux bien des bonbons haribo par contre. Pfff des bonbons haribo, une moto, le paysage de Punta Cana... Vraiment, ça ressemblait à la description du paradis pour moi. Manquerait qu'mon thé british et ce serait la perfection. Je pinçai les lèvres, regardant les portes de l'ascenseur s'ouvrir. Ben, j'dirais qu'on leur demande et s'ils savent pas on se rabat sur internet. En espérant qu'ce soit pas un boulet qui s'amuse à donner la fausse direction aux gens n'est-ce paaaaas. Je me rapprochai du réceptionniste, posant les coudes sur le comptoir. Bonjouur, où trouver une location de moto ? Je jetai un coup d'oeil à Mallory qui trépignait d'impatience, grand sourire aux lèvres.

« Comment, t’es pas un porte-Oscar personnifié ? Bordel va falloir que j’écrive au service consommateur, tu vaux pas un clou en fait… » Mallory éclata de rire avant de lui claquer un petit bisou adorable sur la joue, atténuant ainsi le feu de ses précédentes paroles, mais également pour lui faire comprendre qu’il s’agissait évidemment d’une attaque humoristique. Aucun propos n’était pensé, sans quoi, c’est lui qui pouvait crier remboursé ! « J’avais oublié qu’il t’arrivait de ne pas avoir de goût du tout… vends-moi du rêve cela diiiiit c’est quoi ton bonbon préférééé ? » Pour la beauté de la chose, la jolie Eliot se mit à papillonner des yeux comme s’il allait effectivement lui vendre le meilleur rêve de la galaxie toute entière… et oui, on ne rêve pas radin, ça vous embouche un coin ! Ceci dit, elle le laissa gérer la réception de l’hôtel en trépignant dans son coin en bonne hyperactive qu’elle était. Par chance, la réceptionniste marqua sur un post-it l’adresse d’un garage spécialisé dans la location de bécanes et qui se trouvait à deux pas de l’hôtel. « C’est plus propre que Monsieur Propre et Canard WC notre histoire ! D’ici peu, on va pouvoir faire la couuurse… faire l’infini et l’au-delààà ! » Bon on allait probablement placer Mallory à l’asile avant qu’elle n’arrive à bon port, mais ça, c’était un simple détail pratique.

Moiii j'vaux pas un clou ? Genre MOIIII j'vaux pas un clou ? Je fis automatiquement les gros yeux en entendant ça, faussement fâché et pris un air outré quand elle me fit un bisou sur la joue pour tenter de se faire pardonner ce crime qui mériterait la prison à perpétuité même post-mortem. Ça, tu vas devoir te le faire pardonner, et j'vais être exigeant ! Vexé ? Non, absolument pas... je savais juste retourner la situation à mon avantage pour avoir Mallory à mon service m'voyez ? Je diraiiis... mmh.... Les réglisses, je pense. C'est super bon, non ? Puis d'abord, j'ai pas mauvais goût, j'apprécie seulement d'être unique et de pas faire comme tout l'monde ! rétorquai-je pour défendre mes goûts parfois douteux. Mais bon, déjà, beaucoup de gens trouvaient mon couple avec Briony super bizarre et bien des Eliots trouvaient que j'avais rien à faire avec elle par exemple, c'était pas des ourons en guimauve qui changeraient la donne alors autant continuer sur ma lancée de bizarrerie. Alors, j'ai exaucé ton vœu le plus cher ? Après avoir réglé les détails avec la réceptionniste, je revins fièrement vers la jeune femme en lui montrant l'adresse. Plus vers l'au-delà que vers l'infini si t'as l'air bourrée en conduisant ! J'éclatai de rire et quittai l'hôtel avec elle. Même si j'le montrais pas vraiiiiment... j'tais au moins aussi content qu'elle de foncer droit vers la location d'motos. C'était trop bieeeennnnnnn. On devait ressembler à deux gamins prêts à ouvrir leurs cadeaux de Noël pour le coup.

Pour se faire pardonner, Mallory était la championne, plus efficace encore qu’un petit chiot que l’on trouverait trop adorable de la vie et à qui on pardonnerait d’avoir fait quarante-six mille trous dans le mur de son appartement. Rien qu’une petite moue, un battement de cils et hop, elle était pardonnée… en théorie. Mais Andy savait être exigeant – on ne change pas une équipe qui gagne niveau standing de fou furieux – et cette fois, la jolie anglaise allait devoir relever un défi des plus coriaces. A cœur vaillant, rien d’impossible, foi de prince de Lu ! « Sois exigeant mon chou à la crème, moi te couvrir très prochainement de ton poids en réglisse ! D’ailleurs, tu pèses combien ? T’as vu comment c’est la planque pour demander son poids à une personne sans passer pour une connasse totale ? Enfin presque… » trancha-t-elle en esquissant une petite moue, feignant de réfléchir sur la connerie qu’elle venait tout juste de sortir. Et dieu sait combien elle pouvait en sortir à la minute, cette charmante blonde ! « Rien que le fait que tu aies exaucé mon vœu le plus cher prouve que tu es unique de chez unique genre personne peut t’inventer ! Hey c’est làààà !! Putain ils ont l’air d’avoir des tueries à louer… s’ils ont une Harley, je bisoute le loueur… ! Tu as une marque préférée en tête ? »

Mon poids en réglisse..... Miam. Ça m'faisait super envie là tout d'un coup, puis t'façon j'faisais assez de sport pour pas finir avec la cabine avancée pas vrai ? J'tenais à rester élégant quand même hein, c'est important dans notre milieu richissime d'avoir la classe et j'me doutais bien que si j'prenais du bide de quelque manière que ce soit, Mallory serait la première à m'pincer le ventre et tirer dessus pour me taquiner. J'pèse mmh... Un kilo ! Non parce que, quand bien même j'adooore les règlisses, 80 kilos de réglisse ça commence à faire sacrément beaucoup et j'avalerais jamais tout ça même en une vie entière. Bon ptete que si, en une vie j'm'enfilerais bien 80 kilos mais il allait me falloir beauuuucouuup de temps et Coraleen finirait par avoir assez grandi pour voler les bonbons d'son père, vous voyez l'genre ? Oh non trouve autre chose, j'veux pas être unique en exauçant juste un vœu, les génies font ça, pas le Andy McDougall tu vois ? répliquai-je avec un mouvement de tête hautain comme pour remettre en place une mèche de cheveux que je n'avais pas. Putain c'est trop bien. Y a des gens, ils font du lèche-vitrine devant les fringues, devant les bijoux, devant les sacs, devant les chaussures... ben avec Mallory, on lèche les vitrines des motos, chacun son truc. Je m'humidifiai les lèvres, observant les modèles qu'on voyait depuis l'extérieur. Mmmh... j'aimerais bien... une Ducatti. Lory, ils ont une Ducatti. Viens on rentre, ce magasin est parfait, dis-je sans plus attendre et ouvrant en grand la porte. DUCATTIIIIIIIIII ME VOILLAAAAAAA.

Mallory fit mine de réfléchir quelques secondes mais effectivement, maintenant qu’il le disait… quatre-vingt kilos de réglisse, même en étant fan, c’était un coup à en être dégoûté à vie. « Va pour un kilo ! Nan parce que si t’en bouffais autant, je crois que je te qualifierais de masochiste du bonbec ! » Et il y aurait de quoi. Pour le coup, c’était presque à se demander s’il existait un concours du plus grand mangeur de bonbons ou si ce genre de joyeusetés était réservé aux hot-dogs et autres hamburgers… « J’vais réfléchir à la question si jamais tu me mets des mètres dans la vue avec ta Ducatti ! » Peut-être que la sportive qu’il choisirait allait la battre à plat de couture mais la jolie Eliot resterait digne dans l’adversité, voilà pourquoi elle demanda une Harley une fois rentrée à l’intérieur du garage. On ne change pas une équipe qui gagne, pas alors qu’elle avait appris à piloter une bécane sur une Harley et qu’elle ne roulait qu’avec sa belle de la même célèbre marque… « Tu veux qu’on aille jusqu’où une fois qu’on aura donné le top départ ? »

Masochiste du bonbon, c'était totalement ça. Arrivé les 80 kilos, le truc dont on est fan, on en ressort FORCEMENT dégouté, ou alors on est juste... un alien. Je ne pus m'empêcher de rire en l'entendant me dire qu'elle gardait ma question sous l'coude en attendant de voir si j'allais gagner la course ou pas. Tricheuse ! C'est de la triche. J'entrai dans le magasin avec elle, me dirigeant presque immédiatement vers la Ducatti pour juger la marchandise tandis que Mallory demandait une Harley. Je relevai la tête vers elle, puis haussai les épaules. En fait, je t'avoue que j'en sais rien. C'pas que j'connaissais pas la ville... mais en fait c'tait le cas, j'la connaissais pas. Je restai un moment pensif, croisant les bras. On va jusqu'au à la plage pour commencer ? Ou jusqu'à la sortie de la ville ? Ou d'abord jusqu'à la plage, puis jusqu'à la sortie de la ville, répondis-je pensivement.

Mallory éclata de rire avant de tirer très légèrement la langue à Andy. Joueuse ? A peine ! Mais cela faisait partie de son charme puis avec le temps, son poto était habitué à la chose. « Oublie pas, tu m’adores ! » se moqua-t-elle gentiment avant de faire signe au loueur quel type de Harley elle voulait prendre. Cela lui laissa quelques secondes pour réfléchir à la potentielle destination qu’ils pourraient se mettre dans les mirettes. « Bah écoute on peut commencer par la plage comme première étape, et ensuite pousser jusqu’à la sortie de la ville si on est confiant dans nos baskets, moi ça me paraît être un bon plan ! Manquerait plus qu’on se paume, ce serait pas la classe ! » dut-elle avouer avant de choper les clefs et de commencer à mettre son casque gaiment. Inutile de perdre du temps en blabla, n’est-ce pas ? « T’es prêt chou ? »

J'fis également signe à l'un des vendeurs pour qu'il s'occupe de moi, me prépare la Ducatti et l'matériel qui allait avec, pour payer etc... Ca m'laissait l'temps d'élaborer un plan machiavélique contre Mallory. Bon, il n'était pas si machiavélique que ça, mais il restait à mon avantage et c'était tout ce qui m'importait... ! Bon non, j'sais pas faire preuve de galanterie dans c'genre de moi héhé. J'écoutai la jeune femme, grimpant sur ma moto et enfilant mon casque à mon tour en prenant place dans le garage à l'arrière du magasin, repérant les lieux et les panneaux indiquant la plage. Ça va alors, on fait comme ça ! Je désignai du doigt les panneaux qu'on devait suivre avant d'mettre le moteur en marche, un grand sourire aux lèvres en entendant le bruit magnifique qu'on faisait. Y a vraiment qu'des motards pour comprendre la mélodie du moteur d'une Harley et d'une Ducatti ensemble. Parfaitement prêt ! Levant un bras pour faire le décompte comme on s'entendait pas forcément très bien, je le mis en direction du ciel... Prêt... feuuuuuu....... Et je démarrai sans même faire le go. Comment ça, moi je triche ? OUI je triche, comme Mallory ! J'éclatai de rire en imaginant la tronche que Lory avait du tirer. Mais je me faisais pas d'illusions non plus hein, j'allais m'faire tirer les oreilles dès qu'on serait arrivés à la plage, c'était clair et net !

Parfaitement prêt ? Andy était plus que prêt oui ! Mais Mallory fut à la fois surprise et non surprise qu’il ait démarré avant même de prononcer le « go » de circonstance. Quel tricheur filou celui-là ! En tout cas, la jolie anglaise démarra aussitôt, blindant comme une folle histoire de le rattraper, faisant appel à toute la maîtrise de sa Harley, bien qu’il ne s’agisse pas réellement de la sienne en ces termes, afin de ne surtout pas faire pâle figure à côté de son poto. Son honneur en dépendait ! Mais par chance, ils parvinrent jusqu’à la plage parfaitement en même temps, jouant ainsi un joli ex aequo. La classe, n’est-ce pas ? « Espèce de tricheur, tu mériterais que je t’arrache les yeux ! Ceci dit, tricher ne t’a rien apporté, tu vois… » fanfaronna-t-elle pour le coup car même si Mallo n’avait pas gagné, elle l’avait tout de même rattrapé et empêché lui aussi de gagner. C’était en soi une victoire ! « On pousse jusqu’à la sortie de la ville, hein ? Faut pas mollir ! »