BATMAN & ROBIN Ϟ Et si on faisait enfin la paix ?!

J'étais complètement exténué et j'avais qu'une seule envie, rentrer chez moi, retrouver Amy et me caler pour ne plus bouger jusqu'à demain matin. Seulement il me restait encore l'effort surhumain d'aller me doucher après mon entraînement qui venait de m'épuiser totalement et ensuite de rentrer chez moi. Surtout qu'en plus c'est pas tous les jours la joie d'avoir Nikolaï dans la même maison à présent, et encore moins de le voir plus souvent sur les terrain de sport et surtout en basket. Mais bon, c'est pas mon premier ennemi et ce ne serait pas mon dernier, mais avec lui c'est différent, je me sens vraiment responsable de son état. Seulement il ne fait aucun effort et il m'exaspère. Du coup je suis allée me doucher, essayant d'oublier tous mes soucis, Rosalia et mes bleus pour finalement enfin sortir de la douche tout propre. Seulement je croyais vraiment être seul, mais non, j'avais de la compagnie, et j'aurais bien aimé que ce soit quelqu'un d'autre. Mais je vais surtout faire comme d'habitude, l'ignorer et tracer mon chemin. Mais d'abord je devais me rhabiller (a).

J'en avais clairement besoin, de ce sport presque quotidien, sans quoi je crois réellement que je vais craquer. Entre mon ex qui me manque tous les jours malgré les mois passés, mes dettes d'un peu partout, mon job qui me fatigue et surtout la récente révélation sur l'identité de mon père, je vais péter un câble. Alors quelques heures à courir, à me changer les idées, ça me faisait le plus grand bien. Du moins pas autant que je l'aurais souhaité, car côtoyer Valentin, même sur un simple terrain, sans même lui adresser la parole ce n'est pas toujours facile. Quand je le vois, je repense au fait qu'il aurait pu la sauver, mais au bout du compte il n'a rien fait et je vis avec sa mort sur la conscience chaque jour, car c'est bien à cause de moi qu'elle se trouvait dans cette salle de cours. Après le sport je sortais de la douche, pensant être seul, mais alors que je remettais mon boxer, Valentin sorti à son tour de la douche. Il s'installa devant son cassier pour s'habiller et comme par hasard j'étais assis juste derrière lui. À quelques centimètres de ses fesses. Évite de te retourner, j'ai pas envie de l'avoir sous le nez .. Disais-je froidement. Pourquoi est-ce que je lui adresse la parole moi ?

Alors que je cherchais mes affaires dans mon sac, avec ma serviette qui s'était barrée, je l'entendis me parler et le silence était tellement de plomb que je me suis mis à sursauter légèrement, mais putain il m'a fait peur ce con Putaiiin tu m'as fait peur mec ! Lui dis-je tout en retournant seulement ma tête pour lui envoyer un regard à la limite de l'assassin. Bah ouais on se parle tellement plus que j'avais oublié le son de sa voix, et j'aurais même pu oublier qu'il savait parlé. Et t'inquiète, j'ai pas franchement envie que tu vois mon anatomie parfaite ..! Ouais j'avais envie de rire au final, parce qu'il m'avait déclenché une adrénaline qui me donnait envie de rire tellement il m'a surpris. Mais bon, avec un peu de chance il ne me gueulera pas de suite et il m'oubliera vite fait bien fait en se barrant d'ici. Je sortais tout de même mon boxer parce que pour le coup, il avait réussi à me gêner de ma nudité, chose qui n'arrive pas bien souvent.

Cette situation aurait été le moment parfait pour rire, pour déconner, mais j'en avais même pas envie, pas la foi. Devant mes amis et ma mère j'arrive à faire semblant, mais devant lui c'est juste impossible, encore plus quand il se vanta comme un bouffon de première. Si la taille de ta bite est proportionnelle à ton courage, elle ne doit pas être très grande. Disais-je toujours aussi froidement, presque méchamment même. Je vouais une haine pour ce mec, je ne comprends toujours pas comment il a pu faire pour passer devant elle sans l'aider, sans la sauver comme les autres. Ça me donnait envie de vomir à chaque fois que j'y pense. Finalement après avoir enfilé mon boxer, j'en fis autant avec mon jean et mon t-shirt avant de ranger mon sac de sport correctement. Elle aurait eu 23 ans la semaine prochaine. Disais-je en rangeant mon sac.. Ouais elle aurait eu 23 ans et à l'heure actuelle on aurait pu être mari et femme, mais c'est impossible par sa faute .. Et surtout par la mienne.

Ouais j'aurais clairement mieux fait de me la fermer comme je le pensais. Je m'en suis pris plein la tronche ç vouloir être sympa et essayer de détendre l'atmosphère, mais non, il est trop buté ce type il me gave sérieux. J'avais envie de lui lâcher un jolie petit "calme ta joie surtout" mais je ne préférais ne pas empirer mon cas et continuer de m'habiller, totalement exaspéré. Seulement il n'en resta pas là, non, et là j'en avais marre, j'ai carrément explosé, pas de rage mais presque Putain mais merde je suis pas Superman ! T'avais qu'à être là pour elle, arrête de rejeter la faute sur moi, elle était pas seule dans cette merde et si j'avais pu la sauver je l'aurais fait ! Tu crois pas que je l'ai assez sur la conscience comme ça ?! J'en avais foutre marre de se reproches, je comprend parfaitement sa douleur mais ça fait déjà plus d'un an toute cette histoire, fallait vraiment qu'il arrête de m'en vouloir pour ça et qu'il essaie d'avancer, de vivre.

Et comme je m'y attendais il s'énerva et me remettait tout sur le dos, comme quoi j'aurais pu être là pour elle .. Ça je le sais que trop bien, cependant j'essayais de rester calme, certes toujours aussi froid mais je ne voulais pas m'énerver comme lui, car les coups pourraient rapidement partir. Je voyais une alliance sur son doigt, est-il marié ? T'es marié? Lui demandais-je en regardant son alliance, levant par la suite mon regard vers lui. Alors échangeons nos places deux secondes. C'est ta femme sur le point de mourir, j'ai l'opportunité de la sauver.. Je ne le fais pas et j'en sauve une autre à sa place. Tu fais quoi ? Tu me prends dans tes bras et tu me dis que c'est pas grave ? Non tu m'aurais certainement cassé la gueule depuis bien longtemps. Disais-je tout aussi froidement, la voix légèrement tremblant car au fond j'avais mal rien qu'en repensant à l'amour de ma vie, aujourd'hui de l'autre côté par ma faute. C'est de ma faute si elle était sur les lieux ce jour-là et si elle est morte, je le sais parfaitement. Mais toi t'aurais pu la sortir de là. Lui lançais-je en abaissant mon regard, attrapant mon sac à dos pour sortir des vestiaires. Je m'installais par terre dehors, adossant mon dos contre le mur à côté du bâtiment.

Je ne pouvais pas comprendre sa douleur, mais je la connais et je sais très bien que c'est une des pires souffrances que de perdre un être aimé, et je ne sais pas comment j'aurais pu réagir à sa place. Il remarqua que j'étais marié et quand il échangea nos places, imaginant Amy mourir je me sentis d'un coup horriblement mal. Je l'écoutais jusqu'au bout, étant cloué sur place, parce qu'il n'y avait aucune excuse mais je lui devais une réponse Je réagirais très certainement comme toi, j'en sais rien et je ne t'en veux pas pour ça, je le comprend, c'est juste que tu me considères comme un monstre qui l'a laissé crever sur place. Hors c'est loin d'être le cas. J'ai prévenu les secours mais c'était trop tard et malgré ce que tu dois penser, je m'en veux de ne pas être arrivé plus tôt pour elle. Je restais plutôt calme comparé à lui, parce que ça ne servait plus à rien que je m'énerve, j'avais gueulé un bon coup et à présent je n'en avais plus besoin. Et puis ça ne nous mènerait à rien, il est déjà bien assez en colère contre moi pour que j'en rajoute. Et pourquoi ce serait de ta faute ? C'est pas toi qui a posé les bombes à ce que je sache !?

J'avais besoin d'un bol d'air frais, alors je suis sorti pour m'installer tranquillement par terre, rapidement suivi par Valentin qui repris la parole, m'expliquant qu'il s'en voulait de ne pas être arrivé plus tôt, me demandant par la suite pourquoi tout cela serait de ma faute. Dans un premier temps je ne répondais rien, mais après quelques secondes mon regard fixant le sol, je repris la parole plus calmement que tout à l'heure, moins froidement. C'est moi qui lui ai demandé de venir ce jour-là .. Elle n'avait pas cours, je lui ai demandé de se rendre dans la salle de cours où nous nous sommes rencontré deux ans auparavant.. Je voulais lui demander en mariage. Disais-je en fixant le sol, c'est toujours aussi difficile de parler d'elle, mais je ne vais pas pleurer, d'ailleurs la seule fois où j'ai réellement pleuré, c'est le jour de son décès. Mais je suis arrivé trop tard et quand j'étais sur les lieux, la bombe avait déjà explosé. C'est pour ça que je t'en veux .. Parce qu'au fond j'ai besoin de me dire qu'une autre personne aurait pu la sortir de là, j'avais besoin de me dire que je n'étais pas le seul responsable, mais malheureusement c'est le cas. Lui disais-je avant de respirer un bon coup pour prendre un bol d'air frais. J'ai toujours su qu'il n'était pas réellement coupable de sa mort, mais j'en avais besoin.. J'avais besoin de le haïr pour ça, pour que ce soit plus facile à supporter mais au bout d'un moment, je dois bien ouvrir les yeux et accepter la réalité.

Je restais debout, à côté de lui, écoutant ce qu'il avait à me dire, à savoir s'il allait me révéler ce qu'il ressentait réellement de tout ça. C'est ce qu'il fit, et je le comprenais que mieux, et je ne pouvais toujours pas lui en vouloir. C'était une situation plus que délicate. Et malheureusement je ne savais pas du tout comment gérer ça, comment l'aider. Je laissais planer le silence, pour essayer de trouver quelque chose à dire pour finalement sortir Si c'est vraiment ce dont tu as besoin, je veux dire, de me détester, alors vas-y je ne m'y opposerais plus. Oui parce que je ne savais pas comment l'aider autrement et je ne voulais pas non plus aller contre sa volonté, c'est pas comme si on avait toujours été les meilleurs amis du monde, au contraire. Alors autant aller dans son sens plutôt que de risquer d'empirer encore plus les choses entre nous. Bien que j'avais toujours essayé de l'être pour lui, essayant de lui éviter de tomber dans la drogue et l'alcool, sachant pertinemment que ce n'était pas ce qui aidait, mais ce qui soulageait tout simplement, tout comme porter la faute sur mon dos.

Il me proposa de le détester encore et encore si cela me faisait du mal, mais en regardant les choses en face, ça fait un an que je le hais pour cela, un an que je me sens toujours aussi mal. Alors à quoi bon continuer ? Quasiment un an après je me sens toujours aussi mal .. Donc au final ça ne sert à rien de te détester pour ça. Disais-je toujours en regardant l'horizon devant moi. Pourquoi chercher un autre coupable, étant donné que je suis le seul responsable de son décès ? Certes j'aurais toujours cette idée dans la tête comme quoi il aurait pu la sauver, mais ça ne sert plus à rien de m'en prendre à lui pour ça.. Même elle n'aurait pas voulu que je porte sa perte sur le dos de Valentin. Je levais ensuite ma tête vers lui, regardant de nouveau son alliance, dire que j'aurais pu être marié moi aussi, malheureusement ma moitié n'est plus de ce monde. Tu devrais rejoindre ta femme, elle doit sûrement t'attendre. Disais-je en restant toujours assis par terre, ça ne sert à rien qu'il reste avec moi, autant qu'il parte rejoindre sa femme.