(+Thais) Un Weyss peut en cacher un autre.

« J’ai évité la douche froide et tu devrais en faire pareil… Ce n’est peut-être pas bon pour le.. enfin… le gosse quoi » marmonnais-je en ayant du mal à dire le mot bébé tant cela me paraissait encore surréaliste. Je la soulevais néanmoins sans difficulté dans mes bras pour la porter jusqu’à la salle de bain où je l’asseyais sur le rebord de la baignoire. « Ça va aller ? » lui demandais-je l’air de rien même si je me dégageais relativement rapidement d’elle pour qu’elle ignore tout du désir qui me prenait dès que je la touchais. Depuis l’épisode de la nympho, je n’arrivais plus vraiment à contrôler ce que je ressentais pour elle. Cependant, c’est calmement que je ressortis de la salle de bain, attendant comme un con au beau milieu de la chambre. Je n’avais même pas pris la peine encore de me changer ni même de m’essuyer. Je restais là, planté, à réfléchir à toute cette situation sans trouver la moindre situation. La seule chose que je savais, c’était que je voulais cette femme.

« Je la prendrais tiède… » marmonna-t-elle, à moitié choqué qu’il considère leur bébé de façon si… distante et inintéressée. C’est ce genre de réaction qui faisait penser à Thaïs qu’elle ne se retrouvait pas face à la même personne, et qu’il ne s’agissait pas de son mari en face d’elle. « Je crois que je devrais pouvoir me débrouiller… » fit-elle rapidement une fois assise sur la baignoire, le laissant quitter la salle de bain pour mieux se laisser glisser à l’intérieur, faisant couler l’eau une fois qu’elle eut enlevé ses sous-vêtements. Ses pieds étaient à l’extérieur de la baignoire, lui conférant une position des plus inconfortables alors que ses gémissements n’allaient que crescendo… jamais encore elle n’avait eu pareils titillements et elle dû à un moment donné plaquer sa main contre sa bouche pour dissimuler un cri, non sans peine. « Bordel de putain de merde ils me lâchent pas ! » s’exclama-t-elle avant de découvrir qu’elle ne pouvait même pas se relever de la baignoire. « Caleeeeeb !! Help !! »

Une fois assuré qu’elle ne jouerait pas les inconscientes sous une douche froide, je la laissais à contre cœur toute seule dans la salle de bain. C’est que je me serais bien vu l’accompagner mais toutes les choses en leur temps. Le plus étrange tout de même, c’était que j’avais beau me dire qu’elle était ma femme et que d’une certaine façon, nous avions largement le droit de coucher ensemble, je n’arrivais pas à m’ôter de l’esprit qu’elle appartenait à un autre homme. Je virais complétement dingue à cette pensée car il fallait le faire, être jaloux de soi-même non ?! Pourtant, la vérité était frappante : nous faisions actuellement, un beau ménage à trois. Je sursautais en entendant son appel au secours, la découvrant dans une position peu avouable qui me fit légèrement rire. « Désolé mais je t’assure, la position vaut le coup d’œil » marmonnais-je. « Par contre, va falloir que tu m’aides, avec mon bras cassé, j’ai beaucoup moins de solution »avouais-je penaud car comment la sortir de là sans qu’elle ne pose les pieds au sol et avec un bras valide ?! Je m’approchais d’elle. « Ecoute, tu vas entourer mes hanches de tes jambes et tes bras autour de mon cou pour que je puisse te sortir de là, ça marche ? » lui proposais-je tandis que je me penchais vers elle, essayant de faire abstraction de son corps nu, entourant sa taille de mon bras plâtré, prenant appui avec l’autre.

« Mais c’est pas drôle ! » grogna-t-elle aussitôt car Thaïs imaginait d’ici le ridicule de la scène qui faisait tant rire Caleb. Elle ne pouvait pas le blâmer de se marrer mais tout de même, ce n’était pas flairplay vis-à-vis d’elle ! Elle rougit néanmoins à la proposition qu’il venait de lui faire, déglutissant avec difficulté, encore sous le coup de son commentaire au sujet du bébé. Il valait mieux qu’elle le mette de côté pour le moment, c’était préférable pour tout le monde semble-t-il… « Entendu… si jamais tu as mal tu me le dis, d’accord ? » fit-elle en s’exécutant, entourant ses jambes musclées autour de ses hanches, se rendant compte qu’il n’était vêtu que d’une serviette et paraissait mouillé comme s’il sortait juste de la douche. « Tu ne t’es pas habillé ni séché ? Tu vas choper la crève ! » reprit-elle alors que son corps tremblait à cause des titillements, comme si c’était le moment !

« Non, c’est vraiment pas drôle… en fait si ! » me moquais-je gentiment d’elle avant de lui proposer mon aide de manière assez déconcertante seulement, nous n’avions pas vraiment beaucoup de choix devant nous, vu les éclopés que nous étions. « Je ne pense pas que tu me fasses mal Thaïs » marmonnais-je me demandant si elle était toujours aussi mère poule ou si ce n’était parce que j’avais eu un accident quoiqu’il en soit, je ne pus m’empêcher de fermer brièvement les yeux lorsqu’elle entoura mes hanches de ses jambes tant les images qui m’assaillirent, ne m’aidaient pas à rester de marbre à son contact. « Raaah c’est bon maman, je vais bien, je suis un grand garçon… Il ne fait pas froid dans l’appartement et encore moins dans cette salle de bain » répliquais-je en la redressant même si dans la manœuvre, ma serviette se fit la belle. « Là, ça devient peut-être un peu gênant » marmonnais-je en rougissant légèrement tandis que nous étions nus, dans les bras l’un de l’autre et comment dire… Thaïs ne pouvait plus nier mon désir d’elle dans cette position.

Thaïs était toujours en mode maman poule avec Caleb mais il le lui rendait bien, ils étaient parfaitement synchrones là-dessus. Du moins avant qu’il ne perde la mémoire et n’ait aucune idée de leur passif commun… la situation n’était pas des plus simples et ce fut sans doute sa réplique qui la poussa à lever les yeux au ciel. « Rha mais je m’inquiète pour toi c’est pas un crime ! » marmonna-t-elle à nouveau avant que la serviette de Caleb ne tombe sur le sol, lui laissant pleinement entrevoir le désir qui semblait le consumer à son égard. « Vu que ta serviette vient de tomber, je présume que c’est pas ton portable ? » reprit-elle d’une voix intimidée alors qu’ils se dirigeaient tous deux vers la chambre au comble de la gêne, jusqu’à ce que ses titillements ne la reprenne plus brusquement encore et qu’elle ne soit à l’origine de leur chute… sur le lit. « Heu… je suis terriblement désolée ! »

« Non ce n’est pas un crime mais j’ai pas besoin d’une seconde mère tu sais » répondis-je non sans amusement car même si c’était vraiment gentil de sa part, je doutais de pouvoir le supporter très longtemps. D’ailleurs, je me demandais comment je faisais pour le supporter tout court car j’avais toujours été du genre indépendant et peu porté sur ce genre de choses mais je présume que ça faisait partie des choses que j’avais oublié. « Effectivement, je prends rarement mon portable avec moi sous une douche et encore moins, ne le range à cet endroit-là… Sans compter que mon portable est pas aussi imposant hein »marmonnais-je. A la limite, j’aurais préféré qu’elle prenne l’exemple d’une lampe de poche et encore... En bon gentleman tout de même, je m’apprêtais à la déposer gentiment sur le lit quand, sans que je ne comprenne pourquoi, elle se mit à gigoter, me faisant gémir car dans la manœuvre, elle avait taquiné un peu trop junior. Résultat, je retombais sur elle, allongé sur le lit. « Moi pas.. » murmurais-je après un court silence, essayant de rameuter le peu de neurone qu’il me restait mais la tentation était trop forte que je cédais à mon envie première : l’embrasser.

« Je le sais bien… » Sous entendu : c’était plus fort qu’elle et jusqu’ici, Caleb ne s’en était jamais plaint. Au contraire, il lui avait toujours assuré trouver cela adorable. A moins que Thaïs n’ait loupé un épisode, il ne considérait pas ce côté de son tempérament comme un défaut. Mais elle oubliait une fois encore qu’elle ne se trouvait pas réellement en face de son mari… que c’était troublant comme situation, car elle se sentait totalement dépossédée de ses sentiments et de sa propre mémoire, regroupant les souvenirs vécus avec Caleb justement… « En effet, tu as un petit portable mais c’était pour éviter de te gêner » fit-elle remarquer car Thaïs n’avait pas eu l’intention d’insulter sa virilité, surtout pas alors qu’elle le faisait tomber sur elle quelques secondes plus tard, chose qui lui arracha une respiration nettement plus rapide sous l’effet du désir qu’il lui inspirait. Autant dire que ce fut quasi libérateur de sentir à nouveau ses lèvres contre les siennes, et l’irlandaise l’embrassa comme si sa vie entière en dépendait, tandis que ses hanches et ses jambes, traîtresses, entouraient déjà son buste comme pour le rapprocher d’elle.

Thaïs était irrésistible et incarnée surtout une tentation que je ne voulais pas combattre. Tout son corps m’appelait sans parler du miens qui criait son envie de posséder ses courbes délicieusement féminine. Ce baiser fut donc une libération pour tous les deux et à voir sa réaction, je ne pouvais faire qu’une seule chose : la combler. Aussi, coucher avec elle fut l’idée que je qualifierai du siècle. J’étais totalement accro à son corps même si, je sentais qu’elle ne se livrait pas totalement à moi. Je n’étais pas idiot et mon expérience en ce domaine m’aidait justement à y voir plus clair. Thaïs continuait de se cacher de moi, de se préserver même au cœur même de nos étreintes. Encore ce troisième homme. Je n’en pouvais plus même si, pour le coup, j’essayais de l’effacer de sa mémoire pour qu’elle oublie son mari, pour qu’elle m’appartienne complétement. En vain.

Durant les jours qui suivirent, nous ne parlâmes pas de cette étreinte même si, je m’autorisais à être plus tactile vis-à-vis de Thaïs bien que cette dernière avait réellement pris ces distances avec moi. Je ne comprenais pas pourquoi, nous étions bien et au lit, ça avait l’air de clairement bien passé. J’étais désespéré au point de faire venir mes collègues et amis à savoir Caine, Jeremiah et même Léonard. La discussion allait bon train quand Thaïs arriva à l’appartement.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que Thaïs n’y arrivait pas. Elle ne parvenait pas à s’abandonner sans condition à Caleb pour la simple et bonne raison qu’il ne s’agissait pas de son mari. Il agissait comme un séducteur courant après un trophée et non envers cet homme merveilleux la comblant de toutes les manières possibles et imaginables, par son amour, sa présence et son altruisme sans oublier par sa protection. L’actuel Caleb ne parlait jamais du bébé, comme s’il n’était que quantité négligeable et toute cette situation lui pesait, au point qu’elle ait donné rendez-vous à sa productrice juste pour parler d’autre chose, se vider la tête et surtout, quitter quelques heures l’appartement où tout lui rappelait cette situation. Lorsqu’elle poussa à nouveau la porte de ce qui avait été son foyer jusque récemment, une discussion masculine semblait aller bon train et plusieurs voix masculines s’élevaient dans l’atmosphère. « Ne vous arrêtez pas pour moi, je ne fais que passer » lança-t-elle d’un ton aussi enjoué et aimable qu’elle le put, apparaissant vêtue d’un magnifique tailleur rouge lui allant à ravir. « A qui ai-je l’honneur ? »