SOIRÉE THÉMATIQUE ~ we are all farmers !

C’était la première soirée à thème, particulière, à laquelle j’étais invité d’assister depuis mon arrivée sur le campus, en dehors des soirées entre confréries bien évidemment. Et, en tant que tel, je me voyais mal refuser l’invitation. Il faut dire que quelques camarades de la Winthrop n’avaient eu de cesse de m’en parler, comme quoi il fallait absolument que j’y sois ! Et, honnêtement, entre mes sorties bizutages et le choc des révélations sur l’amnésie de Tam’, je pense que cela me ferait réellement le plus grand bien. Ainsi, j’avais parcouru toute la ville pour trouver la tenue adéquate. A savoir une chemise aux carreaux marrons, lignage bleuté. Un chapeau de cowboy dans la même teinte que les carreaux de la chemise et un jeans bleu foncé. Le tout assorti à une paire de santiags également marron. L’allure cowboy, la démarche cowboy… Il me manquait un élément essentiel : le ceinturon et sa grosse boucle, que je finis par trouver en dernier. Voilà, j’étais fin prêt pour me rendre à la fête ! Ce n’est qu’en chemin, à quelques mètres de l’endroit où se déroulait les festivités que je reçu un message : nul autre que Tam’. Ca me touchait, elle avait pensé à moi et semblait espérer me voir à cette soirée. J’attendais alors quelques instants, de me rapprocher du lieu, avant de lui répondre un ‘retourne toi’ avant que je puisse la découvrir. J’eus un sourire amusé en voyant sa tenue, bien que ce n’était nullement moqueur. Que du contraire, je trouvais que ça lui donnait un certain charme, un certain style. Et, franchement, ça lui allait comme un gant ! « J’avais oublié de te prévenir que j’avais un super pouvoir ! » Me rapprochais-je d’elle, suffisamment pour venir lui faire la bise. « Je suis comme un génie en fait. Dès que tu m’appelles, j’apparais immédiatement ! » Lançais-je en riant, ponctuant ma petite blague par un clin d’œil.

« Merci, je préfère la tienne… » Au lieu de rougir, je me contentais de le regarder dans les yeux avec amusement. Il m’avait l’air de faire partie de ses hommes qui chassaient les filles comme du gibier. Pourquoi cela ne me surprenait pas ? Je ne lui répondais pas, me contentant de sourire malicieusement. « La musique est chiante. » Ce n’était pas facile de parler avec quelqu’un que l’on ne connaissait pas vraiment. « Je ne dirais pas le contraire, mais ça à l’air de plaire aux autres. » Je désignais du regard les personnes sur la piste de danse. Il fallait que je prenne les devants, avant que la conversation perde son intérêt. « On va s’assoir. » Génial, ils avaient mis des bottes de foins en cercle autour d’une petite table. Je ne portais pas de collant sous ma jupe, cela risque de poser un problème. Aussi, je croisais les jambes, révélant un peu plus de peau sur ma cuisse. Je buvais à la paille mon cocktail avant de prendre la parole. « Alors Marshall, je réponds à tes attentes ? » Honnêtement, je ne savais pas trop quoi dire et d’un autre côté, je voulais savoir jusqu’à quel point il pouvait aller. Etait-il du genre à parler sans agir ou à agir ? C’était un teste que je m’amusais à faire sur les hommes.

Je soulevai que la musique était mauvaise et Prue me fit remarquer que ça semblait plaire aux autres. Tant mieux, il fallait bien que ça plaise à certain! Personnellement, je préférais largement la musique dans les boites que ce vieux country tout moche. « On va s’assoir. » Un ordre? Pourquoi pas. Je la suivis docilement jusqu’à un semblant de table fait de botte de foin. Seigneur, je n’avais pas l’habitude de jouer les gosses de riche, mais ils avaient fait forts pour nous dépayser et nous faire sentir… comme des fermiers. Il n’y avait pas d’autre mot. Je m’installai, content de ne pas être cuisse nu comme elle, ça devait la piquer. Peu importe, je me délectai tout de même de cette peau supplémentaire qui s’offrait à moi en sirotant plus calmement ma bière. « Alors Marshall, je réponds à tes attentes ? » Un sourire malicieux étira mes lèvres. « Encore trop tôt pour te dire… mais on peut vérifier assez rapidement.. .»

« Encore trop tôt pour te dire… mais on peut vérifier assez rapidement.. .» Il ne marchait pas, il courrait. Donc, c’était le genre d’homme qui agissait, du moins, c’est ce qu’il me laissait comprendre. Qu’il ne s’imagine pas que nous allions coucher ensemble. Je ne pourrais pas faire ça à Leyna et cela même s’ils n’étaient plus ensemble. J’espérais vraiment qu’elle ne vienne pas se soir. Je n’avais pas envie qu’elle croie que j’allais lui faire ce coup-là, mais vu ma tenue, elle le croirait surement. Ce n’était pas de la provocation, j’étais très à l’aise avec mon corps et je n’avais pas besoin de me cacher. Sirotant tranquillement mon verre, je décidais de poursuivre mon enquête. « Pourquoi y aller rapidement, alors qu’on a tout notre temps. » Je posais mon verre en face moi, me penchant légèrement en avant. Reprenant ma place initiale, je décidais d’y aller franchement. « Tu es célibataire donc. Etonnant, vous sembliez être bien ensemble »

Apparemment, ma réplique ne lui faisait ni chaud ni froid. J’en prenais bonne note. En gros, elle ne me repoussait pas, mais elle ne m’invitait pas non plus. « Pourquoi y aller rapidement, alors qu’on a tout notre temps. » Elle avait peur? Était-elle de celle qui aime provoquer sans aller jusqu’au bout? Je n’aimais pas ce genre de fille, elles me donnaient envie de les violer même si je ne ferais jamais ça. Je ne relevai pas le commentaire, souriant simplement en secouant lentement la tête et en prenant une nouvelle gorgée de ma bière. « Tu es célibataire donc. Étonnant, vous sembliez être bien ensemble » J’arquai un sourcil, voulait-elle vraiment en savoir plus sur moi et Leyna? Au fond, c’est elle qui l’avait envoyé? Je devrais me méfier… « Faut pas se fier aux apparences. J’étais pas le mec qui lui fallait, c’est tout. »

« Faut pas se fier aux apparences. J’étais pas le mec qui lui fallait, c’est tout. » Sérieusement, c’était tout ce qu’il trouvait à dire ? Je voyais bien qu’il ne voulait pas en parler. En ses mots, il me laissait supposer que c’était lui qui avait tout arrêté avec Leyna et il n’y avait rien de plus à dire. « Bien sûr » C’était la phrase du mec typique qui se trouvait une excuse, à moins qu’il y avait autre chose. Cela me faisait penser à ce que j’avais fait à James. Dans le fond, moi aussi, je m’étais trouvé une excuse en le trompant. Je ne pensais pas être celle qu’il lui fallait. « Et quel genre d’homme tu es ? »

Prue ne semblait pas convaincu par ma réponse, mais qu’est-ce que j’aurais pu lui dire de plus? J’avais blessé Leyna plusieurs fois avant qu’on ne soit ensemble, m’entêtant à refuser de voir mes sentiments pour elle pour la protéger et, quand finalement j’avais décidé de succomber, je n’avais réussi qu’à la blesser une fois de plus. J’étais un connard, rien de moins. « Et quel genre d’homme tu es ? » Je la regardai un moment, pesant sa question. Quel genre d’homme j’étais? Cette question était assez large, j’avais le loisir de répondre ce que je voulais. Et pourtant, je n’avais pas envie d’y répondre. Je ne voulais pas lui mentir ou embellir la réalité. Je ne voulais pas non plus me vanter ou lui sortir une phrase toute faites. Non, j’avais plutôt envie de lui montrer. Je glissai sur ma botte de foin jusqu’à être assis à côté d’elle. Une fois fait, je souris et la détaillai une fois de plus du regard. Elle était vraiment sexy en fait. Sans crier gare, je passai une main sur sa joue et attirai son visage vers le mien en appuyant du bout des doigts sur sa nuque, plaquant mes lèvres contre les siennes. Sans forcer, l’embrassant simplement, mais assez pour qu’elle ressente quelque chose. Puis, je me reculai lentement et la regardai droit dans les yeux. « Ce genre d’homme-là. »

Je me demandais ce qu’il allait me répondre. Si toutefois, il allait le faire. Ce mec était clairement une énigme. Il aurait pu être heureux et pourtant il fuyait cela. Enfin, je ne connaissais rien de leur histoire, je voulais juste être une bonne amie. Ou alors, ne pas être seule, me soufflais ma conscience. Depuis le retour de James, j’étais bouleversé et dans ses moment-là, j’avais tendance à laisser mon mauvais instinct prendre le dessus. Sans que je m’en rende compte, le jeune homme était venu s’assoir à mes côtés. Qu’est-ce qu’il faisait ? Il posait sa main sur ma joue. J’aurais dû m’éloigner, mais j’en étais incapable. J’étais comme paralysé sur cette foutue botte de foin. Si bien, que lorsqu’il attirait mon visage vers lui, je n’opposais aucune résistance. Je le laissais m’embrasser et réchauffer ma solitude. Ma conscience me disait que j’agissais mal, mais j’étais incapable de faire quoi que ce soit. « Ce genre d’homme-là. » Je reprenais constance au bout de plusieurs secondes, réalisant avec peine, ce qui c’était passé. « Oh vraiment » C’est tout ce que j’avais réussis à dire. « On peut dire que tu ne perds pas de temps. » Je commençais à avoir vraiment chaud. Je pouvais sentir mes vêtements chauffés mon corps comme un tissu désagréable. « Je ne crois pas que ce soit bien… » murmurais-je. Il était beaucoup trop attirant et cela me perturbait. Je prenais une longue gorgée de ma boisson pour me rafraichir, en espérant devenir plus lucide.

Elle s’était laissé faire. Soit elle me testait, soit elle avait succombé. Dans les deux cas, j’en sortais tout de même gagnant.. pour le moment. « Oh vraiment » Je souris et pris une gorgée de ma bière sans la quitter des yeux et sans retourner à ma place. « On peut dire que tu ne perds pas de temps. » Je ris. « Hey! Écoute, c’est toi qui voulait savoir. T’aurais préféré que je te décrive en détail ce que je comptais faire..? » Un clin d’œil et hop, elle semble avoir chaud. « Je ne crois pas que ce soit bien… » Elle sirote son verre et je souris, satisfait de l’effet obtenu. Pas bien? Et qui est-ce qui a dit ça? Je secoue lentement la tête de gauche à droite en faisant un léger bruit de désapprobation avec la langue. « Et selon qui? » demandai-je finalement en plantant à nouveau mon regard dans le sien, replaçant une mèche folle derrière son oreille en laissant trainer mes doigts sur sa peau brûlante.

« Hey! Écoute, c’est toi qui voulait savoir. T’aurais préféré que je te décrive en détail ce que je comptais faire..? » Surement pas. Je l’aurais sans doute envoyé baladé, mais là, il m’avait pris de court et je n’aimais pas ça du tout. J’avais tendance à tout contrôler et cela ne rentrait pas dans mes cordes. « Non, je ne t’aurais pas laissé faire sinon » Je m’enfonçais encore plus, mais j’avais toujours ce côté dragueuse qui reprenait le dessus à un moment ou un autre. Je lui disais que ce n’était pas bien et tout ce qu’il trouvait à me dire, c’était : « Et selon qui? » Il profitait de cette diversion pour remettre une de mes mèches folles derrière l’oreille, avant de laisser ses doigts s’attarder sur la peau de mon visage. Je retenais un frisson. «  Selon moi.. »  Si je le laissais faire, j’allais céder. Décidément, j’avais trouvé un adversaire de taille comparé aux autres hommes. Je me dérobais à se contacte en me relevant, laissant sa main glisser. « J’ai bien envie de danser » Je n’avais pas le temps de jouer au chat et à la sourie, mais c’était le seul échappatoire qui m’étais venu à l’esprit. Reprenant constance, je lui faisais un clin d’œil avant d’aller sur la piste de danse. J’étais pratiquement sûr qu’il n’allait pas me suivre. Dans le pire des cas, il partirait, ce qui ne serait pas si mal, si ? A moins qu’il force ? Non, je ne préférais pas y penser.