Sio & Mallory - On fait ses gammes ?

«Ah, j’ai du mal à apprécier des gens qui veulent tout réparer mais qu’ils n’utilisent pas la bonne colle…»Je mangeais ma gaufre et je disais : «Je suis en couple, mais il ne m’apprend pas l’informatique, c’est un ami qui m’aide pour ce sujet-là.»Je ne disais rien de plus, et je me demandais bien comment est-ce que j’allais donc pouvoir dire par la suite.

« Mais qu’est-ce que tu en sais ? C’est dingue comme tu fais des généralités ! » s’exclama-t-elle non sans manger une nouvelle bouchée de sa gaufre, la dévisageant légèrement. Si cela se trouvait, un psy aurait pu l’aider à un moment donné, pourquoi pas, qui sait ? Personne ne peut prédire les choses… « Donc tu es en couple et le type en informatique c’est juste un ami ou tu le considères comme un séant musclé potentiellement correct pour en fait ton quatre heures ? »

« Ah, oui, c’est comme ça….Je suis comme ça, j’ai beau essayé de ne pas le faire, je n’y arrive pas….Sans doute que je vais bien arriver à ne plus le faire…. » Je ne manquais pas de m’étouffer en entendant donc l’autre question de mon interlocutrice, je répondais : «Oui, c’est un peu ça, sauf que mon ami en informatique reste un ami. Je tiens trop à Klaus pour mettre en péril notre relation amoureuse.»

« Bah je te le souhaite parce que c’est dommage de partir de grands principes comme ça… tu te coupes de découvertes à faire par toi-même. Et donc de pas mal de choses, à mon sens… » Mallory était parfois cash et directe mais ce n’était pas pour blesser Siobban, juste pour lui faire remarquer amicalement qu’il était dommage qu’à son âge, elle ait des avis aussi tranchés sur tout alors qu’elle commençait tout juste sa vie. « Tu es attirée par lui ? Effectivement, ça peut être dangereux ce genre de choses, fais gaffe qu’il se mette pas à croire des trucs pas nets ! »

« Oui, sans doute…. » Je ne tenais pas non plus à me plaindre ni rien. Il était alors bien aussi que j’essaye de faire un effort. Je répondais par la suite : «Je ne suis pas du tout attirée par mon ami informaticien. Je garde mes distances. De toute façon, je lui dirais qu’une fois en couple, je ne vais pas voir ailleurs.» Mangeant un peu plus ma gaufre, je réalisais qu’il était bien aussi que je continue de parler : «Oui, puis comme ça une fois les choses à plat normalement tout se passe bien. »

« Tout le mal que je te souhaite ! » conclut-elle cette partie de la conversation avant d’essayer, une nouvelle fois, de démêler les paroles de Siobban qui l’embrouillaient. A croire que cette nénette soit un véritable labyrinthe intellectuel… « Tu penses vraiment que les hommes s’arrêtent à un « je suis en couple va te faire voir chez les Grecs si j’y suis » ? Tu es naïve ! S’il te veut et que tu lui envoies des signaux, tu prends des risques. Mais par contre, si comme tu dis tu gardes tes distances, ça devrait aller comme sur des roulettes. Au pire, parles-en à ton homme si l’autre t’emmerde. »

« C’est vrai qu’il a l’air bien bizarre ce type….A mon avis, je vais trouver une autre solution. Oui, je lui dirais si l’autre me casse les pieds. Hihihi, de toute façon, je reste loin, et s’il me casse trop les pieds, je peux toujours e trouver une autre personne pour m’apprendre. Ou alors apprendre toute seule. Il doit bien exister des livres. »Mallo était sympa et pour le moment, elle me disait des choses vraies, elle avait bien raison sur tous les points. Je voulais donc comprendre le truc.

« Au pire, je connais une nénette qui s’y connaît bien en codage et en trucs informatiques. Tu auras moins de risques, elle est mariée ! Et puis si jamais tu as des problèmes avec l’autre couillon, dis-le moi, j’irai lui foutre les jetons. Pas physiquement bien sûr, mais bon, tu sais, quand tu es en droit, les moyens de pression, tu les connais tous ! » avoua-t-elle non sans esquisser un petit clin d’œil entendue. Mallory avait toujours eu du mal à supporter que les hommes fassent pression sur les femmes… rien que pour cela, Siobban avait tout son soutien par avance et par principe.

« Oui, je pense que je pourrais aller voir ton amie. Comme ça au moins, il ne pourra plus me casser les pieds. Tu vas lui faire quoi ?» Une petite pointe de curiosité et voilà que je me demandais maintenant si Mallo était si gentille qu’elle en avait l’air…Mangeant ma gaufre, enfin, finissant ce petit dessert sympa, je préférais donc attendre qu’elle me réponde par la suite.

« Ce que je vais lui faire ? Le menacer de checker si tout ce qu’il fait en informatique est bien légal et si cela n’implique pas des téléchargements illégaux, ou pire, du hackage… et lui faire bien comprendre que s’il n’arrête pas ses conneries, il devra supporter une injonction l’empêchant de continuer ses études à Harvard, chose qui va le blacklister dans toutes les facs du pays. Ca devrait le faire réfléchir. Tu sais, je connais pas mal de monde, ça aide. » Mallory poursuivit sa bouchée non sans pencher légèrement la tête sur le côté. Elle savait manipuler comme il fallait lorsque la situation l’exigeait, après tout !