(flashback) Calis + this another missed act...

« Moi j’ai alterné quand même… douches chaudes et froides » avoua-t-elle car Thaïs avait eut la crainte d’attraper froid et donc d’être en plus un poids mort lors de leurs entraînements de danse si jamais elle avait eu le nez qui coule et les bronches prises. Autant éviter ce genre de désagréments car ils étaient tellement sur la même longueur d’ondes depuis qu’ils se laissaient aller à leurs sentiments que cela en était… délectable, oui c’était le mot. « Moi non plus, j’ai envie de m’en souvenir toute ma vie » reprit-elle alors qu’il l’incitait à s’allonger sur le dos, non sans une délicatesse indescriptible tandis qu’il fondait en elle d’un ample coup de rein, lui arrachant un large gémissement de plaisir. Thaïs entoura dès lors ses hanches à l’aide de ses cuisses galbées, en vue de lui offrir d’autant plus de marge de manœuvre tandis qu’enfin, leurs corps ne faisaient plus qu’un. Ce moment était tel qu’elle l’avait imaginé, à la fois magique, unique et tellement chargé de plaisir que sa respiration ne pouvait qu’en être haletante. La cabine de la limousine fut le témoin de leurs ébats les plus effrénés jusqu’à ce que la jouissance ne leur vrille mutuellement les reins, entraînant un ultime soupir de plaisir esquissé à l’unisson. « Je t’aime… » murmura Thaïs comme si c’était le meilleur moment pour le dire.

J’avais connu bien des femmes et bien des étreintes mais aucune ne m’avait alors jamais satisfaite dès les premiers instants. Avec Thaïs, c’était comme un feu d’artifice, comme si le temps s’arrêtait pour nous faire entrer dans une bulle, un cocon protecteur où la passion, la tendresse et l’amour tenaient lieu et place de tout le reste. Je me sentais bien, je me sentais revivre tandis que j’allais et venais en elle, mes lèvres sur les siennes, buvant littéralement ses gémissements à la source jusqu’à connaitre l’apothéose. C’était magique oui, je n’avais pas d’autre terme pour expliquer ce que je ressentais si ce n’est par un « Moi aussi… je t’aime ». Le ton était certes intimidé, n’ayant pas pour habitude de me dévoiler aussi rapidement ni aussi fréquemment, mais il avait le mérite d’être sincère tandis que je roulais à ses côtés pour mieux l’attirer dans mes bras. « Je crois que je peux mourir en paix maintenant » plaisantais-je tandis que je caressais sa longue chevelure. « Je ne t’ai pas fait mal j’espère ? » m’inquiétais-je car à un moment donné, j’y avais été vraiment aller un peu trop fort sous le joug de la passion.

Thaïs esquissa un sourire tendre à l’attention de Caleb alors qu’il lui retournait ses sentiments. Qu’est-ce que cela comblait d’entendre ces mots… ceci dit, si elle demeura de longues minutes entre les bras de son amant, la jolie blonde se redressa brusquement à ses paroles. « Comment ça mourir ? Ah non, ne dis pas des choses pareilles ! On a plein de choses à vivre encore ensemble, pourquoi tu voudrais mourir tout de suite ? Si tu meurs, je te ressuscite et j’te tue ! » murmura-t-elle non sans s’emparer doucement de ses lèvres, cherchant à balayer cette panique qu’elle avait subitement ressentie. Sans doute était-ce ridicule mais elle ne voulait pas le perdre, bien que leur relation soit encore jeune. C’est un peu comme si elle n’avait que lui, elle dont la famille n’était rien d’autre qu’un gigantesque lambeau à qui elle ne parlait même plus. « Mais non tu ne m’as pas fait mal ! Pourquoi tu m’aurais fait mal ? C’était… parfait oui aucun autre mot ne me viens à l’esprit. Tu… as aimé ? »

« C’était une façon imagée de dire que nous avions enfin pu faire l’amour, je n’ai pas l’intention de mourir ni maintenant ni dans les jours qui viennent. J’espère bien avoir une longue vie avant » lui répondis-je en caressant ses cheveux comme pour lui dire qu’elle n’avait véritablement pas à s’en faire. Aussi, la laissais-je m’embrasser, répondant avec la même tendresse à son baiser pour mieux m’inquiéter quelques instants plus tard concernant sa santé. Il faut dire que j’étais du genre un peu bestial quand je m’y mettais même si je faisais en sorte de me contrôler du mieux possible. « C’est que.. enfin j’ai pas été très doux à un moment donné ! Bref… » marmonnais-je un peu connement tandis qu’une faible rougeur colorait mes joues. « Je n’ai pas aimé Thaïs, j’ai adoré et crois-moi, je compte bien réitérer la chose… D’ailleurs, tu as du monde dans ta chambre ce soir ? » lui demandais-je avec un léger sourire.

Thaïs esquissa évidemment un sourire soulagé à ses paroles qui se transforma en petit rire car effectivement : ils avaient ENFIN réussi ! Cela avait été non sans mal, autant être honnête mais l’attente avait valut le coup car leur étreinte ne s’était révélée que plus fabuleuse au bout du compte. « Mais tu auras une longue vie avant, c’est évident ! » murmura-t-elle contre ses lèvres avant d’être aussi amusée qu’attendrie face à son inquiétude. « Je ne suis pas en sucre, ne t’en fais pas pour ça, puis je m’étais préparée psychologiquement vu qu’on a quand même eu du mal ! Non tu as de la chance je n’ai personne ce soir ma coloc est partie pour le weekend, ce qui nous laisse deux jours devant nous mais… je voudrais que tu m’accompagnes quelque part demain matin. En échange, tu peux faire ce que tu veux de moi toute la nuit ! »

« J’y compte bien ! Cela te dirait à toi, de devenir toute vieille et toute fripée à mes côtés ? Je sais qu’il est encore tôt pour parler d’un avenir aussi lointain mais je ne sais pas, je n’ai jamais ressenti ce que je ressens pour toi, ça me parait tellement naturel nous deux » haussais-je légèrement les épaules ayant conscience que je pouvais lui faire peur avec mes conneries. Pourtant, je n’étais pas censé ignorer qu’on évitait de parler de ce genre de choses aussi vite mais il faut croire qu’être proche de cette femme me rendait un peu trop romantique pour mon propre bien. « Fais attention à tes paroles chaton car je risque de te prendre aux mots. Tu veux que je t’accompagne où demain ? » lui demandais-je par curiosité car je ne voyais pas trop où elle voulait en venir mais qu’importe, Thais était bien une des rares personnes que j’allais pouvoir suivre les yeux fermés. J’attrapais néanmoins le téléphone pour demander au chauffeur de finalement prendre la route la plus rapide mais surtout de lui donner la nouvelle destination.

« Vieille et toute fripée ? » lâcha-t-elle à moitié hilare, bien loin d’être effrayée par ses propos. Si Thaïs avait appris une chose depuis la perte de sa vue, c’est que la vie est trop courte pour l’empoisonner de peurs stupides du genre… elle voulait vivre, sentir son cœur battre à cent à l’heure et là, tout de suite, Caleb était la première raison de tels battements. « Moi j’aime bien me projeter, ça ne me fait pas peur… fut un temps où j’adorais les plongeons dans le vide et… le naturel est partagé. Même si je suis passée pour une relou de première sans le vouloir au départ. » Thaïs n’avait pas voulu se renseigner sur lui ou interférer de quelque manière que ce soit dans sa vie et pourtant, elle l’avait malheureusement fait. « En fait le weekend, je vais jouer du piano pour des enfants malades, à l’hôpital. Je sais ce n’est pas forcément glamour mais je les adore et je ne veux pas manquer un rendez-vous comme ça. »

« Je crois qu’il vaut mieux oublier le passé et le mauvais départ que nous avons pris. Je n’ai pas eu les bonnes réactions non plus donc on peut dire que sur ce coup-là, nous sommes quittes tous les deux non ? Et puis, avec le recul, c’est assez flatteur… Ce qui l’est un peu moins c’est que Jax me pensait gay » grimaçais-je avant de rigoler car s’il savait que j’avais eu une relation de six mois avec un homme… Quoique, il valait peut-être mieux que Thais n’en sache rien non plus bien que j’étais loin de me douter de l’identité de son véritable père. « C’est pas une histoire de glamour ou pas, si tu veux y aller, nous irons et puis j’aime bien les enfants ! Je crois que ce sont les seuls avec qui j’arrive à ne pas être un ours sortant de son hibernation » soupirais-je avant de déposer de chastes mais néanmoins bien présents baisers sur ses lèvres et son visage. « Je ne savais pas que tu jouais du piano » soufflais-je. « En fait, je me rends compte que je ne sais pas grand-chose de toi »

Thaïs explosa littéralement de rire. « Jax te pensait gay ?! Haha c’est mon bichon ça, qu’est-ce qu’il peut avoir des conclusions rapides des fois ! Tu me diras, il me pensait bikeuse au départ ! » Ce qui n’était pas tout à fait faux dans le sens où Thaïs avait fait et remporté de nombreuses courses de moto mais ça, Caleb n’était pas censé le savoir. Pour le moment, elle ne souhaitait pas parler d’un passé définitivement révolu dans le sens où sans sa vue, elle ne pourrait plus jamais toucher ni à une bécane, ni à une voiture. « C’est vrai, tu aimes les enfants ? Tu vas voir, ils sont a-do-ra-bles ! Ils me reboostent direct à chaque fois que j’ai une semaine pourrie et dieu sait que ça m’arrive souvent, ça me pousse vraiment à voir les choses plus sereinement » avoua-t-elle non sans se redresser en position assise, une expression mutine sur ses traits de porcelaine. « J’ai fais le conservatoire de Dublin quand j’étais un peu plus jeune. Mais si tu veux savoir des choses… demande-moi, je t’autorise un interrogatoire pour le temps du voyage ! »

« Bikeuse mais pourquoi ça ? » lui demandais-je avec amusement, curieux de savoir ce qui avait bien pu pousser le jeune homme pour croire une telle chose. « Remarque, bien souvent, avec mon meilleur ami, on passe pour un couple gay car on adore déconner ensemble. Je ne sais pas si tu connais le président Lowell ? » ajoutais-je avant qu’elle ne me parle de son projet d’aller jouer du piano. « Oui, j’aime bien les enfants pourquoi, tu as l’habitude de tomber sur des hommes qui ne les aime pas ? » lui demandais-je avant de me et de lui faire la remarque comme quoi, dans le fond, j’ignorais beaucoup de choses à son sujet bien que l’inverse soit tout aussi vrai. Notre relation était encore à ses balbutiements. « Et pourquoi n’as-tu pas continué ? Je veux dire qu’il me semble que tu ne fais pas musique en majeur non ? Pour les questions… Je ne sais pas, tu me prends un peu à froid là… Disons que je suis preneur de tout ce que tu voudras bien me dire »