(flashback) Calis + this another missed act...

« Même si tu m’avais invitée tu ne m’aurais pas invitée à danser donc je ne vois pas pourquoi tu te plains puisqu’il ne s’est rien passé entre Tommy et moi et qu’il ne se passera jamais rien ! » maugréa-t-elle d’une voix un tantinet plus forte. Oh Thaïs avait entendu ses mots, mais elle peinait à y croire tant il se comportait comme le dernier des crétins à cette seconde précise. « Et bien je ne le savais pas ! Je suis navrée si j’ai fais quelque chose qui t’a déplu ou froissé mais merde Caleb, la prochaine fois que tu veux m’inviter, fais-le avant que quelqu’un d’autre le fasse ! Je ne suis pas devin… » fit-elle non sans baisser subitement le regard, les poings serrés, littéralement à cours d’argument. « Si tes parents sont là… c’est parce que tu me caches que tu ne voulais pas que je sois là ? » comprit-elle en écarquillant les yeux avant de lâcher un petit rire moqueur se dirigeant avant tout envers elle. « Quelle conne… »

Et voilà, ce que je craignais arrivait à savoir que Thaïs se faisait un film catastrophe version film d’horreur en s’imaginant que j’avais honte d’elle alors que ce n’était pas le cas du tout. « Primo, je ne savais pas que tu étais du genre à vouloir m’accompagner dans une soirée casse-couille » commençais-je en me rapprochant d’elle de manière presque menaçante car la colère faisait vibrer ma voix. J’étais en colère oui mais c’était surtout qu’elle puisse croire que je la cachais par honte. Merde, cette femme était la beauté incarnée et en prime, elle avait des neurones dans la cervelle. Que demander de mieux ? Ah si, pouvoir enfin la faire mienne physiquement. « Secundo, je ne t’ai pas invité parce que c’est une torture que d’être proche de toi sans pouvoir assouvir ce désir que j’ai dès que je te regarde, dès que nos corps se touche » murmurais-je d’un ton légèrement plus radouci mais la voix également plus rauque signe que je parlais en toute connaissance du problème « Et tertio, je n’ai jamais et je n’aurais jamais honte de toi ou de notre relation. Que tu puisses penser ça… ça me rend dingue bordel. Tu ne t’es pas dit que j’avais peut-être envie d’autre chose pour ta première rencontre avec mes parents ? Tu veux quoi ? Que je leur dise : Père, Mère, voici ma petite-amie… Au fait, le champagne est délicieux et j’ai longuement parlé de la crise économique en Grèce avec l’ambassadeur Kostas ?!

« J’aime être où tu es je ne vois pas en quoi c’est si difficile à comprendre… » marmonna-t-elle non sans baisser à nouveau les yeux, ne sachant plus sur quel pied danser parce que merde, elle n’avait trompé personne ni commis aucune bévue ! La preuve, elle se trouvait toujours dans la soirée, non ? Thaïs savait se tenir, contrairement aux idées reçues. « Disons que les rouges ont abandonné la bataille avec un jour d’avance » poursuivit-elle non sans esquisser une petite moue intimidée, ne sachant pas s’il saisirait le message ou non… après tout, le ton qu’il employait ne lui laissait rien présager de bon. « Disons que si cela avait été le cas je n’aurais pas été surprise parce que j’ai l’habitude. Je t’aime Caleb… et ce qui me déglingue, c’est que tu puisses ne serait-ce que penser une seconde que je ressens la même chose en dansant avec mon pote qu’avec toi. Avec toi, c’est magique. Avec Tommy, c’est une façon comme une autre de passer le temps dans ce genre de soirée… »

« J’ai pas l’habitude de ce genre de chose » marmonnais-je. Mary détestait ce genre de soirée et me le faisait chèrement comprendre le lendemain si bien que j’avais fini par y aller seul en lui trouvant toujours une excuse pour faire en sorte que ces désistements ne terminent pas par froisser mes parents. Au final, j’avais fini par être le cocu de service et je m’en mordais les doigts car je ne pouvais que ravaler mon égo et ma fierté blessés et avancer. Alors oui, peut-être qu’inconsciemment, j’avais préféré me prémunir dès le départ de ce genre d’histoire avec Thais et puis admettons-le, je n’arrivais pas à être chaste en sa présence. « Tu veux dire… que enfin… si je ne joue pas trop au con durant le reste de la soirée toi et moi… ? » tentais-je le coup car sait-on jamais, elle était peut-être pas trop rancunière. « Ecoute Thaïs, je suis désolé d’avoir réagi comme ça et je ne le dis pas uniquement parce que j’ai envie que tu me pardonnes. Je suis sincère, c’est juste que je t’aime comme un dingue et que ça me déglingue de pas pouvoir te toucher. L’abstinence et moi, on n’est pas pote ! » murmurais-je à son encontre en glissant ma main sur sa joue.

« Mais je ne suis pas elle » précisa Thaïs d’un ton extraordinairement sérieux pour qu’il comprenne que les deux histoires n’avaient rien à voir. La jolie irlandaise préfèrerait se taillader les veines plutôt que de le trahir et à ses côtés, à plus forte raison lorsqu’ils dansaient, elle avait sincèrement l’impression d’exister. Ce n’était pas évident à exprimer pour quelqu’un en pleine possession de sa vue, mais elle espérant qu’il finirait par le comprendre. « Tu m’aimes ? » demanda-t-elle, manifestement émue par sa déclaration juste avant de caresser délicatement le dos de sa main qui touchait actuellement sa joue. « Caleb tu n’es pas uniquement le Zorro qui me sort des pires situations, entre toi et moi il y a tellement plus que ça… je suis prête à t’attendre le temps qu’il faudra s’il faut que tu fasses un deuil quelconque mais ne part surtout pas du principe que je ne te désire pas. Tu touches à peine ma joue et je maudis le fait que l’on soit autant en public parce que je ne peux pas t’embrasser… »

« Je sais. » répondis-je mais le problème c’est que même si mon cœur et ma tête savaient que les deux étaient totalement le contraire de l’autre, cela ne m’empêchait pas de craindre que l’histoire se répète. Je sais que je ne me relèverai pas d’une autre trahison pour la simple et unique raison que j’étais quelqu’un d’entier : je me donnais ou je ne me donnais pas. Le problème, c’est que si je me donnais, c’était totalement avec mes forces et mes faiblesses. « Oui… Je crois que c’est depuis que je t’ai vu la première fois » murmurais-je avant de lui caresser la joue, l’écoutant me répondre avec un plaisir indécible avant que sa dernière phrase me donne tout simplement envie de l’embrasser. « J’emmerde le public » grondais-je avant de me pencher pour l’embrasser. Nos lèvres venaient à peine de se frôler quand un raclement de gorge me fit détourner légèrement la tête. « Merde mes parents » soupirais-je tandis que mon père arquait un sourcil. « Cela fait plaisir de voir à quel point notre présence t’enchante. Fils, tu ne nous présentes pas à ton amie ? » commença mon père tandis que je me redressais, hésitant entre mentir ou dire la vérité. « Thais… mes parents… mes parents, Thais ! » fis-je mollement les présentations. « Je vois que mon fils est toujours aussi loquace. Je présume que c’est parce qu’il doit tenir à vous. Dois-je comprendre que vous êtes sa nouvelle compagne ou.. » laissa-t-il planer. « C’est bon on a compris… Y a l’ambassadeur grec qui te cherche ! » bafouillais-je légèrement en rougissant avant de prendre Thais par le bras pour l’éloigner de mes parents. « Désolé »

Le cœur de Thaïs battait à cent à l’heure face à sa confession car la réciproque ne pouvait pas être plus vraie. Dans le cas contraire, jamais la jeune femme ne se serait risquée à en parler à deux personnes qui s’étaient ensuite mises à enquêter sur l’allemand. Cela prouvait qu’elle s’investissait un peu trop dans son partenariat de danse avec Caleb, et à échelle personnelle en prime. Mais Thaïs voulait lui faire comprendre tout ça en lui rendant le baiser qu’il s’apprêtait à lui donner, avant que cette tentative-ci ne soit avortée également. « Je suis sincèrement enchantée » fit-elle sans même savoir où ils se trouvaient tous deux dans l’atmosphère bien qu’elle ait tenté de les localiser grâce à la voix du père. « Ce n’est rien » fit-elle plus tard, plus amusée que véritablement fataliste. « Je suppose que tu dois rester ? Est-ce que tu veux que je t’attende quelque part ? J’ai envie de… finir la soirée avec toi sans que l’on soit disponibles pour personne d’autre que pour nous. »

Pourquoi fallait-il toujours que mes parents débarquent au mauvais moment ? Bordel, je devais avoir froissé un dieu quelconque pour qu’on m’en veuille à ce point-là surtout que j’aurais aimé pouvoir leur présenter dignement Thaïs. Toutefois, hors de question que de le faire entre deux coupes de champagne dans un gala d’ambassadeur où l’hypocrisie régnait en maitre absolu. « Nous de même mademoiselle… » commença ma mère et je savais très bien ce qui allait suivre alors je mis fin rapidement à la rencontre pour éloigner ma jolie blonde. Je ne voulais pas qu’elle pense que je la cachais, aujourd’hui, j’essayais surtout de la préserver d’une discussion stérile et formelle avec peut-être ses futurs beaux-parents. Cela ne m’empêcha pas de m’excuser par la suite. « On s’en va tous les deux… Cette soirée me gonfle, je ne viens ici que pour faire plaisir à mon père, c’est tout » lui dis-je avant qu’une voix féminine ne vienne à nouveau nous interrompre. « Caleb, enfin je te trouve ! » ronronna-t-elle avant de se coller à moi. « Dansons ensemble mon Caleb » poursuivit-elle. « Non. J’allais partir alors merci mais non. Allons-y Thais » lui répondis-je avant de m’adresser à ma petite-amie. « Qui est cette femme ?! » « Bordel, vous vous êtes passé le mot ! Thais… Clara… Clara..Thais… Thaïs est ma partenaire de danse mais surtout MA petite-amie ! »

Cette fois, Thaïs ne partit surtout pas du principe que Caleb la cachait : elle n’était pas idiote au point de ne pas voir qu’il voulait la préserver d’une discussion désagréable et même peut-être intrusive alors que les présentations pourraient se faire plus tard, dans un meilleur cadre. « Tu veux qu’on parte ? Oh mais moi je te suis jusque sur la lune s’il le faut ! » plaisanta-t-elle avant que son sourire ne disparaisse complètement à l’arrivée d’une… héritière, très probablement, qui ronronna tout contre Caleb et donna purement et simplement des envies de meurtres en cherchant à l’inviter à danser. Merde, mais ils s’étaient donné le mot ! Ceci dit, la réaction de l’allemand lui fit tellement plaisir qu’un sourire éclatant reprit place contre ses lèvres et lui donna un courage particulièrement puissant. « Sa petite amie qui ne laisse pas sa place donc s’il devait danser avec quelqu’un ce serait avec moi, je ne laisserai que sa mère le lui proposer éventuellement mais pour l’instant, cet homme au physique fabuleux et au tempérament si attirant est à moi alors dégage ! » fit-elle non sans une froideur qu’elle avait sûrement apprise de Caleb en personne pour mieux reprendre la main de l’intéressé, l’attirant au dehors, devant le building contenant la salle de réception. « J’avoue que je suis une James Bond girl en mousse : je n’ai pas de voiture et j’ai carrément zappé mon manteau… mais ne rentre pas dans l’antre de la mort hein !! Je vais faire avec, j’te lâche plus on sait jamais, sont tous fous par ici » rigola-t-elle histoire de dédramatiser la situation. « Puis en plus j’ai chaud. »

« Sur la lune rien que ça ?... Dans mon lit, ça sera déjà un bon début non ? » plaisantais-je avant de me pencher vers elle pour l’embrasser mais non, il fallait encore qu’une grognasse vienne me casser les couilles. Cela dérangeait quelconque que je sorte avec Thais oui ou merde ?! Je commençais à me poser des questions et j’allais rapidement rentrer dans le lard de Clara qui, depuis des années, tentait en vain de me mettre dans son lit et de se faire passer la bague au doigt quand ma jolie blonde intervint. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle me donnait envie de la violer contre un mur. J’aimais son petit caractère et c’est bien volontiers que je la laissais me trainer dehors non sans un sourire débile d’accroché aux lèvres. « Je ferais en sorte que ton manteau te soit livré dans la matinée pour ce qui est de la voiture, j’ai une limousine qui m’attend. Il faut bien que j’ai un peu de privilège d’être le fils d’un ambassadeur » souriais-je avant de l’attirer dans mes bras pour l’embrasser langoureusement. « Enfin, j’ai bien cru que je n’arriverai pas à t’embrasser ce soir ! » soupirais-je de contentement. « Au fait, un tempérament si attirant hein ?! Masochiste va »