(flashback) Calis + this another missed act...

Vu la façon dont elle dansait, personne n’aurait jamais pu croire que Thaïs soit dans la merde jusqu’au cou avec un huissier particulièrement lourd sur le dos. En effet, elle avait accepté d’être engagée en tant que danseuse pour un gala de charité extrêmement important, durant lequel elle devait changer de robe pour chaque danse et ne se planter en aucune façon entre le mambo, la salsa, le charleston, le tango et la rumba, entre autres. L’irlandaise donnait le meilleur d’elle-même, comme si elle voulait faire honneur à son partenaire véritable et la vérité c’est qu’elle brillait de mille feux. Tant et si bien qu’une fois la dernière danse accomplie, elle fut accueillie par un tonnerre d’applaudissement et moult félicitée sur son passage, alors qu’elle se dirigeait simplement vers le bar en quête d’un remontant. « Hey Monsieur Caleb Weyss… tu as vu, j’aurais pu tomber sur nettement moins douée ! Est-ce que tu la connais bien ? Il se trouve que j’ai deux coupes de champagne et ma foi… je voudrais tenter, tu vois ce que je veux dire ? Mais elle a quelqu’un ? » demanda le danseur avec qui elle avait fait toute la représentation tandis qu’au bar, Thaïs souriait à la barmaid pour mieux commander : « un martini vodka au shaker, pas à la cuillère s’il vous plaît, j’ai besoin de me remettre ! »

Un autre gala où je représentais mes parents. Cela me dérangeait que moyennement dans la mesure où je me trouverais très certainement une femme pour danser au moins le temps de la soirée -autant s'occuper comme on peut. Toutefois, contrairement à d'habitude, je comptais bien repartir seul de cette soirée pour la simple et unique que je me sentais en couple. Les choses n'étaient pas très claires avec la principale intéressée puisque je ne l'avais pas revu depuis ce fameux réveil et notre tentative avortée. Elle me manquait mais dans un sens, ce n'était pas plus mal. Cela me permettait de faire le point sur cette histoire et de prendre mon temps car me connaissant, je savais que si j'étais long à l'allumage, après, j'étais foutu. Je revenais d'une grande discussion avec un ami de mon père et me dirigeais naturellement vers le bar quand un « ami » m'interpella. Je fronçais les sourcils. Je n'étais pas d'humeur à faire la causette ni même à lui donner des renseignements mais quand il pointa en direction d'une ravissante blonde, mon sang ne fit qu'un tour dans mes veines.  « Touche là et je te pète les deux genoux avant de t'encastrer dans le mur ! Chasse gardée ! » déclarais-je avec ma douceur habituelle en le fusillant du regard avant de tout simplement rejoindre ladite demoiselle qui n'était autre que Thaïs.  « Si tu bois trop, vais-je avec le plaisir d'un nouveau strip-tease de bon matin ? » murmurais-je à son oreille en prenant place à ses côtés, l'esprit légèrement plus détendu. D'ailleurs, je n'hésitais pas une seule seconde à poser ma main sur sa cuisse : marquage de territoire.

Enfin un verre en main ! Non pas que Thaïs soit alcoolique mais tout cet exercice lui avait donné soif, sans compter qu’elle n’était pas le moins du monde dans son élément et peinait sincèrement à être à l’aise. Toutefois, une voix bien loin de lui être inconnue la fit sursauter après lui avoir murmuré des mots doux à l’oreille. « Caleb ?! Ralala quelqu’un de connu ouf ! Je suis tellement happy de te voir ! » s’exclama-t-elle en toute sincérité, un sourire éclatant sur les lèvres sans pour autant oser trop faire preuve d’élans affectifs en public : elle avait l’impression que ce n’était pas vraiment son dada. « Heu… mais je ne compte pas me payer la cuite de ma vie, c’est juste un verre histoire de me remettre de mes émotions ! » expliqua-t-elle non sans rougir violemment même si elle tentait de se contrôler. « Pourquoi tu… voulais un striptease dois-je comprendre ? » reprit-elle d’un ton plus taquin sans éloigner sa main de sa cuisse : au contraire, elle s’était rapprochée de lui pour achever de faire comprendre qu’elle n’était à personne d’autre. « Je dois redouter ta cavalière ? »

Ce type m'avait prodigieusement agacé mais rien que le fait d'entendre la voix de ma jolie blonde et d'établir un contact minime mais contact tout de même, me calma rapidement. C'était donc bien plus serein que j'entamais la discussion avec elle.  « Et moi, je me demande surtout ce que tu fais là du moins, je me doute un peu. J'ai croisé ton cavalier » lâchais-je sans amertume ni rien. J'étais sincèrement étonné et ayant l'habitude d'alterner les cavalières depuis mes six ans, j'avais un recul marqué au sujet de la danse. Toutefois, si l'autre couillon cherchait à la draguer, je risquais d'être moins paisible pour le coup.  « Je reste sur ma faim faut croire ! » rétorquais-je non sans amusement car il faut dire que les douches froides n'avaient en rien calmé mes ardeurs et que je continuais de la désirer avec force même si j'arrivais à me contrôler en public. Toutefois, je ne pus m'empêcher d'enlever quelques secondes ma main de sa cuisse pour venir remettre une mèche de cheveux derrière son oreille.  « Je n'ai pas de cavalière ce soir donc personne à redouter et puis, je ne fréquente personne en ce moment... en dehors de toi, il va de soi » répondis-je à sa question en ayant saisi les non-dits derrière.

« Mon cavalier ? Ah mais ce n’est pas du tout mon cavalier ! » répliqua-t-elle aussitôt, à la limite de la panique. « J’ai juste dû accepter un contrat de danseuse ce soir. Mais on a fini la représentation alors… c’est juste une connaissance » précisa-t-elle non sans une large dose de sincérité. A vrai dire, Thaïs connaissait à peine le prénom du danseur et n’y accordait pas vraiment d’importance, à ses yeux, c’était Caleb son partenaire, et ce dans… de nombreux sens différents d’ailleurs malgré leur tentative sensuelle avortée. « Tu sais, j’ai une loge avec pléthore de robes différentes, je peux sûrement combler ta faim » proposa-t-elle tandis que ses joues demeuraient légèrement rosées mais cela restait relativement discret. L’irlandaise n’avait que trop conscience du fait qu’ils soient en public. « Moi non plus je ne côtoie personne… il faut croire que tu es mon partenaire sur tous les tableaux et que je n’ai envie d’avoir personne d’autre. » L’expression de Thaïs était devenue sérieuse et ses yeux d’un bleu puissant extrêmement brillants. Le désirait-elle ? C’était bien au-delà de ça. Tout son corps et son cœur l’appelait.

J'étais rassuré sur le fait que son cavalier n'était effectivement rien d'autre qu'un partenaire temporaire de danse. C'était un professionnel point barre.  « En tous les cas, si je n'étais pas intervenu, tu aurais eu le droit à du champagne et une belle leçon de séduction. Malheureusement pour lui, Zorro est arrivé » plaisantais-je légèrement pour lui faire comprendre que je ne comptais pas céder ma place pour autant, un peu comme elle et toutes les femmes qu'elle avait mis hors jeu. D'ailleurs, je m'en amusais grandement dès qu'une demoiselle venait me parler, m'imaginant une Thaïs en mode commando.  « Une loge ? Rien que ça ? Je suis curieux, il faut que je vois si elle est assez bien pour toi, c'est que j'ai à cœur de prendre ton bien être en considération » répondis-je non sans glisser mes doigts sur sa nuque pour lui arracher des frissons. Je n'étais pourtant guère tactile en public mais peut-être que la frustration me donnait envie à davantage de contact.  « Je crois que sur ce point, nous sommes sur la même longueur d'onde... Thaïs... Je vais pas pouvoir rester sage très longtemps, tu es magnifique dans cette robe » murmurais-je d'un ton rauque en la couvant d'un regard pour le moins chargé de désir.

« Ça compte de dire que je suis irlandaise et que je n’aime pas vraiment le champagne ? Heureusement que Zorro est arrivé alors, il va falloir que je le remercie dignement… » Thaïs esquissa un petit clin d’œil à l’attention de Caleb, sa voix étant devenue extrêmement mutine alors qu’ils se provoquaient mutuellement en faisant fi du monde les entourant. D’ailleurs, qu’on leur porte la plus petite attention ou pas, la jolie blonde s’en moquait bien… il n’y avait que l’allemand qui comptait. « Suis-moi mon Zorro » lui murmura-t-elle à l’oreille avant de s’emparer de l’une de ses mains après avoir très facilement capté le message à peine déguisé qu’il venait de lui énoncer. Dès lors, Thaïs compta le nombre de pas jusqu’à sa loge dans sa tête pour y parvenir même sans canne, frôlant la porte du bout des doigts pour s’assurer qu’il s’agissait bien de la sienne avant de les faire entrer en refermant cette dernière aussitôt. « Ma loge est-elle assez bien pour moi ? Et cette robe te satisfait-elle ou peut-être souhaites-tu que j’en enfile une autre ? » Thaïs venait d’adopter un pas particulièrement félin, s’approchant de Caleb jusqu’à ne plus être qu’à quelques millimètres seulement de lui, sans pour autant le toucher. D’où elle se trouvait, elle pouvait déjà sentir sa chaleur et son odeur si suave…

« J’espère bien, j’ai sauvé ta vertu et en prime, tu n’as pas à te taper un champagne infecte » répondis-je avec un sourire assez fier. Si je m’étais pas retenu, surement me serais retourné pour lui faire un doigt d’honneur avant d’embrasser Thais pour dire : c’est moi d’abord, dégage. C’était macho, puéril mais qu’est-ce que ça pourrait être bon. Néanmoins, ma jolie blonde m’offrit une diversion salutaire –enfin surtout pour l’autre gars ; Et je la suivais docilement jusqu’à cette fameuse loge qui allait sûrement être témoin de nos ébats les plus effrénés car je comptais bien enfin la combler au-delà des mots. La dernière fois, c’était un acte manqué et nous n’avions pas la poisse au point de réitérer la chose n’est-ce pas ? C’est dans cet état d’esprit que je me laissais donc trainer. « Ta loge me va mais ta robe… elle serait bien mieux par terre non ? Pas besoin de robe crois-moi» murmurais-je avant de l’attirer à moi pour mieux la plaquer contre la porte et ravir ses lèvres dans un baiser passionné tandis que je me pressais contre elle. Ainsi, elle ne pouvait douter du désir que j’éprouvais pour elle.

« Tu le sais ça que tu es mon héros ? » lança-t-elle amusée avant de le prendre au mot et de l’emmener aussitôt dans sa loge sans attendre, mue par une impatience ne lui ressemblant guère d’ordinaire, pourtant. Mais il faut dire que leur tentative avortée lui avait laissé un goût de frustration particulièrement désagréable sur les lèvres et qu’elle voulait à tout prix revenir sur cet échec. Cette fois, c’était décidé, ils n’auraient pas la poisse ! « Ah bon, pas besoin de robe ? J’en ai besoin si je veux te séduire avec un strip-tease pourtant, tu vas être insatisfait sinon… » ajouta-t-elle malicieusement non sans se laisser plaquer contre la porte de ladite loge en esquissant un petit rire mutin. Impossible pour Thaïs que de douter du désir qu’il éprouvait pour elle mais l’inverse était aussi vrai puisque ses gémissements parlaient pour elle et que l’irlandaise commençait doucement mais sûrement à déboutonner sa chemise, à la fois pressée et désireuse de prendre son temps. « Pitié dis-moi que personne ne t'attend et qu'on aura pas la poisse ! »

« Etre ton héros est une vocation faut croire » répondis-je sur le même ton amusé qu’elle tandis que nous avancions vers sa loge où j’espérais enfin pouvoir concrétiser avec ma belle car la frustration et la tension sexuelle entre nous, était très forte. « On va faire un striptease d’un nouveau genre… Crois-moi, tu sauras très bien faire en sorte de me rendre satisfait ! » répondis-je avant de la plaquer contre la porte, mes mains sur ses hanches jouant avec sa robe pour la remonter très lentement sur ses cuisses, mes lèvres se jouant des siennes avant de plonger dans son cou, mordillant le lobe de son oreille avant de sourire contre sa peau. « Je frappe le premier qui essaiera de nous séparer… J’ai trop envie de toi Thaïs, je vais devenir dingue si on est à nouveau interrompu ! » bougonnais-je m’écartant légèrement d’elle pour l’embrasser à nouveau avec passion pour mieux la soulever dans mes bras pour qu’elle entoure mes hanches de ses jambes élancées, la gardant contre la porte tandis que mes lèvres se perdaient sur sa gorge, descendant doucement vers la naissance de ses seins encore protégés par le carcan de sa robe. « Et toi ? Quelqu’un t’attend ? »