(+ Anna FLASHFORWARD) Quand le volcan explose

« Je savais que tu craquerais ! Je pensais que ce serait pour mon petit cul musclé mais mes yeux sont à tomber aussi, je le sais » fanfaronnais-je rien qu’à l’idée qu’elle accepte d’enregistrer les pistes audio pour que je puisse demander la nouvelle configuration. En même temps, je lui avais réservé une surprise de taille et elle n’était que la première d’une longue série. J’espérais simplement que le reste continuerait de l’émouvoir comme cela semblait à être le cas à présent. « Tu as le droit de pleurer, cela restera notre petit secret » lui lançais-je un petit clin d’œil même si mon œillade était bien plus tendre que moqueuse dans les faits. « Oui, nous avons à trinquer à cette bonne nouvelle ! » murmurais-je en essayant de ne plus penser à ces épreuves difficiles et les laisser loin derrière nous. Je fis signe de la main et un maitre d’hôtel arriva rapidement avec un plateau contenant deux verres. « Cocktails de fruit pour madame et monsieur » annonça-t-il d’une voix guindée tandis que je le remerciais pour mieux le regarder partir. « Tu as vu, il marche sur l’eau, je vais l’appeler Jésus » plaisantais-je avant de rigoler de ma connerie. « Pour les surprises… disons que je vais essayer ce soir et cette nuit, de te combler au-delà des mots »

« Disons que si j’avais mentionné ton petit cul musclé tu m’en aurais probablement parlé toute la soirée, là je prends un tantinet moins de risques avec tes yeux chéri ! » le charia-t-elle non sans esquisser un petit clin d’œil discret afin d’apaiser le feu de ses précédentes paroles. Ceci dit Anna n’avait pas envie de gâcher les surprises de Samuel avec de ridicules larmes, aussi prit-elle sur elle en les essuyant rapidement pour mieux s’étonner de la présence d’un maître d’hôtel qui leur servit deux cocktails de fruits. Il était évident que l’irlandais n’avait pas pris l’option avec alcool, que ce soit pour elle ou pour lui, et la jolie russe l’en félicita du regard. « Tu comptes me combler au-delà des mots ? Trinquons donc à cela alors ! A la naissance des jumeaux dans quelques mois, à notre mariage à venir, au courage que tu as de me supporter mais plus important encore… à toi et à cette formidable soirée surprise mon ange. »

« Dis tout de suite que je suis narcissique à tendance égocentrique ! » protestais-je avec un grand sourire signe que je m’amusais pleinement dans cette joute verbale des plus sympathique. J’étais bien le premier à rire de moi en toute occasion et recevoir pareille critique n’était pas pour me déplaire bien au contraire. Il fallait savoir se remettre en question mais également savoir rire de ses défauts. Par la suite, les verres en main, Anna proposa de trinquer pour tout un tas de raison que je ne pouvais que saluer mais à la plus grande surprise, je me mis à rougir connement quand elle qualifia cette soirée de formidable. C’était peut-être tout con pour le commun des mortels mais je n’avais jamais eu ce genre d’attention pour aucune autre qu’Anna et le fait que cela lui plaise… C’était indescriptible. J’étais heureux et gêné d’être ainsi à nu devant elle mais je n’arrivais pas à m’en empêcher. « Je… enfin je.. » bafouillais-je avant de rigoler bêtement en me passant une main dans les cheveux presque intimidé pour l’occasion. « Oui à notre futur mariage… » ajoutais-je pour reprendre contenance avant de me lever et de mettre un genou dans la gondole en prenant sa coupe pour la poser à côté de la mienne afin de capturer ses mains dans les miennes. « Anna. J’ai mûrement réfléchit ce que je voulais te dire ce soir et je me suis rendu compte que tous les discours du monde ne seront jamais rendre grâce ni à ta beauté ni aux sentiments que tu m’inspires. Il n’y a pas de verbe assez fort pour dire que je t’aime car même ce simple mot est désuet dès qu’il t’est destiné. J’aimerai tant trouver une façon de l’exprimer, de te faire comprendre combien je suis heureux avec toi, combien j’ai envie de découvrir ce futur à tes côtés mais aussi de construire mon présent dans tes sourires, sous tes regards… J’aimerai tellement de choses, te faire voir le monde à travers mon regard mais en réalité, j’ai simplement envie de te dire que mon cœur t’appartient et que mon âme te sera toujours dévouée… Je vous aime Anna Ivanova »

« Ai-je seulement prétendu une chose pareille ? » plaisanta-t-elle non sans lui offrir un léger sourire taquin, preuve que ses qualités comme ses défauts lui plaisaient autant et qu’Anna ne voulait aucun autre homme dans sa vie. Samuel avait pris trop d’importance, s’était emparé littéralement de son cœur comme aucun autre et aujourd’hui, elle désirait plus que tout passer le restant de ses jours à ses côtés, quels que soient les challenges qu’ils leur restaient à exécuter main dans la main, ensemble. Autant dire que la jolie russe était comblée face à cette soirée surprise mais son sourire disparut un temps pour laisser place à une stupeur des plus entières. Le discours enflammé de Samuel comblait son cœur froid d’une chaleur jusqu’ici inconnue pour elle et Anna s’en trouvait purement et simplement bouche bée. Une fois encore, il parvint à la toucher si profondément qu’elle se mit à sourire de façon émue, certes, mais également à laisser échapper quelques larmes de bonheur qu’elle ne put décemment retenir. « Tu t’es donné le mot pour me faire craquer ce soir ! Que dire à part que tu es l’homme le plus impressionnant et le plus merveilleux qu’il m’ait été donné de rencontrer… je n’aurais jamais cru pouvoir fonder ma propre famille et avoir un roc à mes côtés pourtant tu m’offres la possibilité de ne plus être ni seule, ni sans arrêt forte. Tu es mon tout Samuel O’Donoghue, d’autant que là, tu me combles et j’ai presque l’impression que tu me fais une deuxième demande en mariage… » Anna s’avança pour embrasser non pas fougueusement mais tendrement ses lèvres, ne voulant surtout pas briser la magie de l’instant. « Je t’aime de tout mon cœur. »

J’avais toujours pensé que me mettre à nu psychologiquement parlant devant une femme serait compliqué et gênant mais devant Anna… C’était tout simplement naturel. Je désirais tellement qu’elle comprenne que derrière mes conneries, mon caractère je m’en foutiste, mon cœur battait sérieusement pour elle. Elle est la femme de ma vie et le restera à jamais. « Je t’aime aussi et tu n’es pas au bout de tes peines ce soir…. Maintenant que tu as vu Venise, pouvons-nous passer au reste des surprises ? Pour cela, il va falloir que tu me suives ! » Murmurais-je sur un ton impatient tant il me tardait de lui montrer la seconde surprise qui j’espérais la ferait craquer complétement. Du moins, je croisais les doigts fortement si bien que je n’attendis même pas sa réponse pour la soulever dans mes bras comme une jeune mariée. « Messieurs, merci pour cette agréable ballade mais ma femme et moi avons d’autres plans ! » m’exclamais-je avant de ni plus ni moins quitter la salle pour retourner au parking direction un palace à Boston. La route fut longue mais je l’occupais du mieux que je pouvais en lui racontant des conneries mais aussi des choses plus sérieuses concernant notre avenir. « Allez essaie de deviner ce qui t’attends, rien que pour voir si je peux réussir à te surprendre jusqu’au bout »

« Mais je te suis où tu voudras mon chéri ! » avoua-t-elle non sans un sourire touché aux lèvres, curieuse de voir jusqu’où était allée son imagination débordante cette fois. Il faut dire que Samuel n’en manquait pas et surtout pas en vue de la surprendre, c’était une chose évidente ! « Où m’emmènes-tu ? » fit-elle juste avant qu’il ne la soulève comme une jeune mariée, remerciant le personnel au passage pour mieux l’installer dans leur voiture sur le parking. Anna n’avait aucune espèce d’idée de la suite qu’il comptait donner aux évènements mais elle en était… aussi excitée et impatiente qu’un gamin un matin de Noël ! Cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas été aussi emballée et facilement en prime. « Tu veux que je devine ? Oh Sam mais tu m’en demandes beaucoup ? A priori tu as pris la route de Boston mais comme nous n’y sommes jamais allés, je risque d’avoir du mal à trouver… je ne sais pas, un concert ? Un restaurant particulièrement romantique ? »

« C’est une surprise ! » déclarais-je avant de lui demander d’essayer de trouver où nous allions. Bien sûr, vu ce que j’avais en tête, il était presque impossible qu’elle ne trouve mais cela faisait toujours passer le temps. « Alors tu as raison et tort en même temps… Nous allons bien à Boston mais pas pour les raisons que tu penses ! Au départ, je voulais t’amener à New York mais c’était trop loin et je ne voulais pas que tu te fatigues avec le voyage alors j’ai revu mes prétentions à la baisse » lui répondis-je tandis que nous entrions dans la ville. Il ne me fallut guère de temps pour rejoindre l’hôtel que j’avais réservé pour nous deux. « Pile à l’heure, c’est parfait, je m’aime ! » fanfaronnais-je avant de descendre de la voiture pour mieux la contourner et lui ouvrir la porte, l’aidant à descendre à son tour pour mieux tendre les clés au voiturier. Je ne perdis même pas de temps à demander mon pass magnétique puisque j’avais réglé cette soirée au millimètre près et bien sûr, toute la logistique avait été assurée. J’installais donc ma chère et tendre sur le canapé de cette magnifique suite. « Voilà comme nous n’avons jamais le temps en ce moment pour faire les boutiques pour les jumeaux… je me suis dit que si nous ne pouvions aller vers elles, c’était à elles de faire le chemin vers nous… » lâchais-je énigmatique avant de frapper dans mes mains. Aussitôt, un tas de vendeuses arrivèrent chacune portant un modèle de vêtements pour enfant (sur une poupée grandeur nature).

« Je trouve ça vraiment trop mignon quand tu t’inquiètes et que tu me considères comme une poupée en sucre » avoua-t-elle, non sans laisser échapper un petit rire sans pour autant savoir où il l’emmenait au juste. Il s’agissait de la grande question du moment et pour un peu, Anna ne voulait pas trouver elle-même la réponse : elle adorait être surprise et puisque son fiancé avait remué ciel et terre pour lui concocter cette soirée de rêve, il aurait été tellement dommage qu’elle gâche ses efforts en trouvant trop facilement ! « Tu as loué une suite ?! » s’étonna-t-elle car il fallait admettre ce qui est : la jolie russe n’avait jamais eu les moyens de s’offrir pareille folie mais ce qu’elle vit bientôt défiler devant ses yeux l’emplirent d’une divine stupeur. Jamais elle n’aurait cru qu’une telle chose puisse être envisageable… « Tu as fais venir les boutiques ici… je crains qu’il ne faille que tu me pinces ! » Anna se releva du canapé pour admirer de plus près tout ce qui se trouvait devant ses yeux avant d’attraper la main de Samuel pour la serrer dans la sienne. « Hors de question que je choisisse toute seule, tu vas m’aider ! »

« Ah bon ? Je pensais au contraire que tu n’aimais pas ça ? Des fois, j’ai l’impression que si je me montre trop protecteur, tu vas m’envoyer paitre » lui confiais-je en toute innocence. C’était une impression que j’avais mais apparemment, Anna avait besoin du contraire. En fait, quand j’y repense, je n’avais jamais réellement fait preuve d’allant protecteur envers elle. Ma compagne faisait preuve de tellement d’assurance et de force qu’il m’arrivait de douter, de me dire qu’elle n’avait pas besoin de ma protection que je mourrais pourtant de lui offrir. « Oui, elle est à nous pour deux jours » lui répondis-je plus tard quand le sujet de la suite arriva sur le tapis. J’étais content voire même très heureux de lire autant de plaisir dans son regard. Dans ces moments-là, je me sentais comme le roi des hommes et dieu que c’était bon. « Oh mais je compte bien t’aider après tout, la mode est mon rayon mon petit cœur… Tu sais, ça faisait un moment que je songeais faire du shopping avec toi mais entre nos deux emplois du temps, ça ne coïncidait jamais alors je me suis dit pourquoi pas faire venir les boutiques vers nous ! Prête à habiller nos jumeaux ? J’ai demandé les collections de la taille naissance à la taille 1 ans pour qu’on soit tranquille » lui dis-je en liant nos doigts ensembles. Je sentais que j’allais bien m’amuser.

« Tu sais je suis une femme chéri, ça m’arrive de ne pas avoir envie d’être forte ! » avoua-t-elle sans hésiter car ici, il n’y avait personne pour la juger. Il ne fallait surtout pas partir du principe qu’Anna aimait toujours se battre contre le monde entier en solo… depuis trop d’années elle s’adonnait à cette activité et aujourd’hui, elle voulait bien de temps à autre se reposer sur quelqu’un. C’est ce que l’on appelle la vie à deux après tout… « Deux jours ? J’espère que tu as tout plein d’activités sous la main pour nous occuper ! » se fit-elle plus taquine non sans redevenir plus sérieuse en regardant de plus près les différentes tenues offertes à ses yeux émeraudes. « Tu as eu l’idée du siècle amour mais je ne sais pas du tout quoi choisir ! Quoi que cette layette rose… Alycia aura l’air d’une princesse là dedans, tu ne trouves pas ? Oh et puis ce petit pull avec des oreilles de panda !! Je vais passer pour une midinette c’est une catastrophe… »