SEPTEMBRE&ALEXYS † i would end by get used.

T'étais loin d'être parfaite mais, tu n'étais pas un monstre pour autant, tu avais un coeur. Oui, tu avais un coeur sinon, tu ne déciderais pas de fermer les portes de celui-ci aux hommes qui t'avaient fait beaucoup trop souffrir. Tu avais un coeur parce qu'à chaque fois que tu pensais à ta mère, ce dernier se serrait et tu ne pouvais t'empêcher de remarquer à quel point elle te manquait depuis que tu avais quitté Toronto, bien décidée à lui faire la gueule jusqu'à ce qu'elle prenne votre défense à Jeno et à toi. Tu avais un coeur car, au lieu de laisser Septembre se débrouiller toute seule, tu lui venais en aide et, pas seulement parce que tu t'en sentais obligée mais, parce que tu en avais envie. Tu venais de terminer de lui laver les cheveux et, elle s'empressa de préparer la coloration. Tu la laissas donc faire en affichant un léger sourire lorsqu'elle te remercie. Tu m'as fait confiance. T'aurais pu appeler n'importe qui et tu m'as choisi moi. C'est moi qui devrait te remercier. C'est vrai, Septembre avait toujours fait le premier pas vers toi, tu lui devais énormément, bien plus qu'elle ne le pensait.

C'etait tout de meme bizarre d'parler a Alexys, de lui expliquer ce qui s'etait passé. Vous n'etiez pas proche et tu n'attendais pas d'elle a t'aimer. Tu etais la preuve vivante que son pere avait eu une aventure avec ta mere et si sa famille etait quelque peu parfaites ca devait lui faire bizarre. Toi au fond, ca ne t'avait pas grandement choqué la nouvelle. Ta mere etait une connasse de premiere et qu'elle ait trompé ton pere ce n'etait pas grand chose. Elle l'avait surement trompé avec William egalement. Tu ne voulais pas y penser. T'etais une batarde et c'est ce que ton enfant aurait ete aussi. Ca changeait pas grand chose au fond. Tu commencais a preparer la coloration, voulant tout de meme aider Alexys dans tout cela. "A vrai dire, je ne savais pas qui appeler. J'avais pas envie qu'on me prenne en pitié. J'aimais pas ca la pitié.." Ca ne voulait pas dire que tu n'aimais pas Alexys ou que tu avais une mauvaise image d'elle. C'etait juste qu'elle n'allait pas te pomponner.

Tu comprenais maintenant pourquoi Septembre t’avais choisi toi et pas quelqu’un d’autre. C’est vrai que tu n’étais pas du genre à avoir pitié des gens au contraire, tout le monde était logé à la même enseigne avec toi parfois, c’était un bon point et d’autre fois, c’était dérangeant. Par exemple, au lieu d’avoir de compassion pour elle, tu te comptais de l’aider, lançant de temps à autre des petits pics comme le fait que tu avais espéré que ce moment arrive un jour ou encore que son blond ne t’avais jamais plu. Oui, tu étais directe et certaines personnes trouvaient ça dérangeant et si Sept pouvait le pensait également les jours précédents aujourd’hui, elle t’en remercierait surement plus qu’autre chose. « Je te comprends ! Quand j’ai perdu mon père, tout le monde venait me demander comment j’allais, on voulait s’occuper de moi comme si la terre avait cessé de tourner ou que j’étais une gamine de cinq ans qui avait besoin d’aide ! » Sans t’en rendre compte, tu venais de faire allusion à ton père mais, c’était aussi le sien et cette pensée te mit soudain mal à l’aide. « Ou comme quand tu te fais plaquer ! » Essayas-tu de te rattraper en levant les yeux au ciel suite à cette allusion.

Tu aurais pu appeler n'importe qui. Tu aurais pu appeler Jeno, Alek, Nevada, Melissande, n'importe qui mais a la place tu avais fais appel a Alexys, ta demi-soeur. Du peu que tu la connaissais, elle n'allait pas te prendre en pitie ou te demander tout le temps si tu allais bien. Tu savais que ce n'etait pas son genre et pour le coup, ca t'aidait vraiment. Tu ne voulais pas etre chouchoutter et pamponer a longueur de journée. Tu venais de perdre un bebe, et tu n'avais pas besoin qu'on te demande a chaque seconde si tu allais bien ou si tu voulais qu'on t'apporte quelque chose. Toute ce monde quand on etait malade, tu detestais cela et tu avais l'impression d'etouffer sous tout ca. Puis elle te parlait a la mort de son pere. Tu t'arretais dans ce que tu faisais. Tu n'avais meme pas connu cet homme qui etait ton pere, votre pere. C'etait juste le plus grand mystere possible. "J'suis desolée…" Murmurais-tu. Tu te sentais coupable d'exister, de montrer chaque jour a Alexys que son pere avait ete infidele et ca te mettait mal a l'aise.

Parler de ton père, ce n’était peut-être pas une si bonne idée. C’est vrai, l’espace d’un instant, tu voyais Septembre plus comme une amie, une connaissance que comme ta demi-sœur et rapidement, tu repris la parole en lui parlant d’exs parce que le sujet était sans doute beaucoup moins douloureux pour vous deux. Quoique… Bref, je décidais de ne plus en parler, de te taire et Sept qu’excusa. Contre toute attente, tu lui souris en précisant : « C’était un connard. T’as pas raté genre chose tu sais, à part pour Noël et les anniversaires… » Et puis finalement, tu réalisas que ce n’était rien à tes yeux mais, aux yeux de ta demi-sœur, c’était peut-être pas la même chose. Tu avais eu la chance de le connaître, de partager quelques moments avec lui et tu voulais garder ses moments en tête, oublier les tromperies, oublier les doubles vies, oublier tout ce qui était négatif et tu demandas à Septembre de faire la même chose. « Garde une image positive de lui. » Après tout, ce n’était pas de sa faute, tu ne devais lui mettre les erreurs de ton père sur le dos, ce n’était pas juste. « Aller donne-moi ça ! » Tu t’emparas de la coloration qu’elle avait arrêté de préparer à l’instant même où tu avais parlé de votre père et t’en occuperais parce que ça te faisait plaisir et parce que t’avais envie de lui changer des idées.

Tu ne connais pas ton pere. Pour toi, ton pere avait toujours ete la personne avec qui tu t'etais vue grandir, qui avait toujours ete la et qui t'avait soutenu dans chacune de tes decisions. Cet homme la, dont Alexys parlait, tu le connaissais pas. Tu ne savais pas a quoi il ressemblait et la premiere fois ou tu en avais entendu parler, c'etait il y a un an par le doyen quand on t'avait annonce sa mort. Comment tu voulais le connaitre? Toute ta vie, t'avais vecu un mensonge et maintenant tu avais un demi-frere et une demi-soeur. Comment tu voulais vivre avec ca? C'etait difficile. Tu restais la, a regarder ta coloration pendant qu'Alexys te disait que c'etait un connard et que tu n'avais rien rate. Puis que tu devrais garder une image de positif de lui. Ca serait plutot complique cela. "Je l'ai jamais connu. J'sais meme pas a quoi il ressemble en verite." Dis-tu en soupirant. Ta soeur prit alors la coloration de tes mains et continuait de faire ce que tu avais fais quelques instants plus tot.

J'étais connu pour être directe et j'avais énormément de chance que Septembre prenne à merveille tout ce que je lui disais. Je ne savais pas si c'était son état qui en était la cause ou si ça faisait partie de son caractère bien trop gentil et doux à mon goût. Finalement, je commençais à appliquer la coloration sur ses cheveux tout en me demandant si je devais lui parler de lui ou non. "Il était pas souvent à la maison, je dois dire que j'ai très peu de souvenirs de lui et lorsqu'il est décédé, j'ai tout brûlé. Je crois que je lui en voulais plus qu'autre chose, surtout d'avoir laissé ma mère. J'ai rien hérité de lui du moins, je ne crois pas. J'ai jamais vraiment réussi à le connaître ou à le comprendre." Je crois que j'avais envie de rassurer ma demi-soeur en quelque sorte. J'avais beau l'avoir connu entre deux voyages, je n'en savais pas plus sur lui que ce qu'elle ne savait. Petit à petit, je regrettais presque de m'être comportée comme une conne avec elle...

Parler de ton pere avec Alexys, de votre pere, c'etait etrange. Tu n'abordais jamais ce sujet, ni avec Jeno et encore moins avec Alexys. Tu te sentais toujours de trop et tu ne te voyais pas de leur demander des informations sur votre pere alors que tu etais une intruse. Tu etais l'enfant illegitime, la batarde, la preuve meme que votre pere avait ete infidele a sa femme. Tu ecoutais le recit d'Alexys alors qu'elle commencait a appliquer la coloration. C'etait etrange. Elle te parlait de lui et il semblait etre un vrai inconnu pour elle aussi. Qui sait si il n'avait pas eu d'autres affaires en plus de celle avec ta mere? Non tu ne voulais meme pas savoir. Cet homme c'etait juste ton geniteur, ton pere il vivait a New York et il t'avait vu grandir. "Il ne te manque pas, parfois?" Tu aurais bien voulu le connaitre, juste pour lui dire que c'etait salaud ce qu'il avait fait mais bon, tu pourrais bien aller voir sa tombe et faire de meme. Tu ne sais pas pourquoi vous parliez de lui. Peut-etre parce que pendant cet instant tu oubliais la raison de ta venue a l'hopital, tu oubliais ce vide en toi.

Parler de mon père, ce n'était pas dans mes habitudes. A vrai dire, même avec Jeno c'était un sujet que j'évitais d'abord, comme notre mère d'ailleurs, puisque celle-ci avait changé du tout au tout le jour où elle avait raconté Ted, un riche prétentieux et beaucoup trop sûr de lui qui lui avait retourner le cerveau. Si mon frère n'avait pu le droit de mettre les pieds dans notre propre maison, ce n'est pas moi qui allait me rendre à Toronto seule, loin de là. Parler à notre père à Septembre, c'était un moyen de lui faire partager une part de lui puisqu'elle ne l'avait jamais connu. Je voulais lui prouver qu'elle n'avait rien manqué et qu'elle aurait été beaucoup moins heureuse si il avait fait partie de sa vie. Je réfléchis quelques secondes à sa question avant de décider d'être franche avec elle : Parfois oui... J'affichais un léger sourire et continuais à lui appliquer la coloration aux racines avant de m'attaquer aux longueurs. T'aurais aimé le connaître ? C'était surement la question la plus débile qu'on avait dû lui poser mais, je n'avais pas vraiment réfléchi.

u avais l'impression d'etre en tord quand tu demandais des informations sur votre pere. Tu ne devrais pas etre la. Tu etais la preuve vivante qu'il avait ete infidel a sa femme et qu'il avait eu une double vie. Pourtant, tu avais aussi envie d'en savoir plus sur lui, de savoir comment il etait, mais tu n'avais pas le courage. Tu avais peur de blesser Alexys par ce moyen. Pour la premiere fois, vous arriviez a avoir une sorte de conversation normal. Tu voulais profiter de cet instant, meme si la situation n'etait pas jolie, meme si tu te trouvais a l'hopital, meme si tu avais perdu ton enfant. Cependant, c'etait un moment qui pouvait te donner un peu de confiance. Alexys commencait a mettre la coloration alors qu'elle te demandait si tu aurais aimé connaitre votre pere. Tu ne dis rien, la laissant faire et reflechissant. "J'sais pas. Je me dis que j'aimerai bien savoir d'ou je viens…mais apres je me demande si ca m'aurait vraiment importé de le connaitre si il a pas ete capable de me reconnaitre…" Tu n'aimais pas les hommes qui ne reconnaissaient pas leur fait. Tu couches avec quelqu'un et apres faut vivre avec les consequences mais visiblement Sander et ton pere se ressemblaient.