(+ Siobban) the best, it's you !

« Ouais mais il y a façon de jouer et façon de jouer. Tu en joues en self mais j’ai fais le conservatoire, je peux peut-être t’apprendre un ou deux trucs ! » Thaïs n’était jamais à court d’argument, c’était une certitude. « Puis au pire, on peut en jouer à quatre mains on s’en tape ! » reprit-elle de plus belle en haussant les épaules pour mieux lui lancer un regard des plus taquins face à ses paroles suivantes. Décidément, Sio était une coquine qui se cachait, quelle filoute ! « Rien que de t’imaginer en train de baver devant un pompier… c’est cliché mais c’est bon pour le moral !! Filoute va ! »

Riant un peu plus, je lui disais : « Et pourquoi à ton avis, je suis en cours de musique ? Par contre, j’aimerais bien que tu joues avec moi. » Je croyais que ma sœur allait donc ne pas me répondre sur l’autre sujet mais elle avait continué. Et tout en mimant avec les mains, je voyais Abby et Nelly rirent. «Nelly…Ton cousin….Ne me le présente plus, ou j’en fais mon quatre heures ! » Je ne voyais pas trop quoi dire de plus mais bon, je disais : « Je te jure Thaïs tu répètes ça et je te fais ton pire enterrement de jeune fille possible et inimaginable. »
 

« J’ai presque l’impression qu’en fait en dehors du piano suis une grosse merde ! Mais jouer avec toi, c’est toujours un plaisir ma cocotte en sucre ! » plaisanta-t-elle volontiers, bien loin d’être vexée d’avoir en face quelqu’un de plus doué qu’elle. Bien au contraire, au lieu d’en prendre ombrage elle se trouvait prête à apprendre à ses côtés. « La confiance règne espèce de harpie ! Comme si c’était mon genre de répéter des trucs… j’vais te dire avec toutes les conneries qu’on a faites on est définitivement liées par le secret ! Ceci dit… si tu veux en faire ton quatre heures, pourquoi tu te fais pas plaiz ? »

« Mais non, j’aime bien te voir danser, c’est si beau… » Il était vrai que j’aimais bien la voir faire et je me disais qu’elle pouvait réussir à faire des arabesques d’une beauté époustouflante. Puis tout en relisant le magazine, je lui disais : « C’est certains que si on allait se confesser, et bien le prêtre serait donc dans un tel embarras pas possible… » Puis tournant ma page, je disais : « Qui te dis que je ne l’ai pas fais… » Me cachant derrière mon journal, je retirais mes pieds au moment même où mes amies masseuses voulaient me chatouiller les pieds. Enlevant le massage, je souriais tout en me taisant.
 

« Et moi j’adore danser sur ta musique, je ressens encore mieux ce que je danse » dévoila-t-elle cette fois-ci d’un air on ne peut plus sérieux, ne pouvait que laisser entendre la haute sincérité dont elle faisait actuellement preuve envers Sio. « En même temps je crois que j’irais jamais me confesser… j’ai même pas honte de tout ce qu’on a fait ! Bon, d’accord, je casse peut-être mon mythe mais merde, au moins on a expérimenté des choses, c’est pas un crime ! On a jamais tué personne… mais quelle filoute ! Même pas tu dis ça à ta meilleure amie je suis vexée !! »

« C’est gentil, et bien si tu veux, je peux te préparer ta musique pour tes cours. » Je l’entendais me dire des choses et je lui répondais : « Ah et bien, oui, on va sans doute vers une optique où on a expérimenter un tas de choses. Au moins, là on expérimente la serviette chaude sur les pieds. On peut dire que c’est le pied. » Je souriais, et je lui disais : « Parce qu’il était trois heures du matin, parce qu’il était trop beau, parce que je ne voulais pas qu’on le sache surtout de la part d’Abby et Nelly ses charmantes cousines… »
 

« Bah justement pour mon prochain examen où j’ai toute une chorégraphie en solo, ça m’aurait bien plu qu’on bosse ensemble sur une mélodie… je pourrais participer et afin d’y incorporer l’Irlande à fond les ballons, j’avais pensé que tu pourrais y jouer de la cornemuse, aussi ! » proposa-t-elle, particulièrement emballée à l’idée de partager un projet musique/danse avec Sio. Cela faisait longtemps qu’elles n’en n’avaient plus fait et dieu sait combien cela manquait à Thaïs. « Ouais enfin ça date de quand ton histoire… de cette nuit ? T’aurais pu me le dire tout à l’heure quand on était toutes les deux, tu parles gaélique, moi aussi, ça aurait été cent pour cent discret ! T’es même pas drôle ! »

« Cool, on va pouvoir trouver une bonne idée. Tu as prévu de faire quoi ? Si je joue de la cornemuse, il faudra donc que les autres n’aient pas trop mal aux oreilles. » Je riais un peu plus, et je tentais donc de vouloir trouver une autre réponse. « Hum….La semaine dernière…. » Me retrouvant avec une serviette sur la tête, je l’enlevais pour voir Abby et Nelly me regardaient avec un drôle d’air. Je leurs disais : « Bah quoi ?! Vous en faites autant, non ? » Tout en me tournant vers mon amie, je disais : « Et bien, on parlera gaëlique ensemble alors. »
 

« Oh ma choré est indescriptible, comme toujours ! Mais limite il faudrait que je te la montre et que tu me dises ce que tu verrais mieux histoire qu’on se mette à bosser dessus sans trop, trop tarder. Enfin si tu as un peu de temps à m’accorder, évidemment ! Mais t’en fais pas on ira dans une salle de danse où le bruit ne dérangera personne vu qu’elles sont toutes insonorisées… » Thaïs émit cependant une expression outrée face à l’aveu de Sio au sujet de sa petite coucherie : décidément, c’était de mieux en mieux ! « T’es qu’une vilaine cachottière, tu mériterais que je te boude ! Moi j’en fais pas autant, je suis presque mariée j’te signale !! »

« J’ai toujours du temps pour toi, donc on va voir cela à deux et on va travailler ensemble pour que cela soit parfait. » Je tentais donc de voir ce qu’il fallait que je dise un peu plus. Je répondais : « On va faire en sorte que ta chorégraphie soit la mieux possible. Je vais pouvoir me lâcher sur la cornemuse. » Je lui répondais : « C’est juste que…Je n’avais pas encore eu le temps de te le dire. » Je ne voyais pas vraiment quoi lui dire, mais je tentais donc de dire : « Et bien, on peut dire que tu vas heureuse. »