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Elle s'obstinait à vouloir sortir du lot, à vivre en marge, là où aucune femme ne s’était jamais hissée. Peut-être ne le faisait-elle pas exprès, mais alors ce serait de nouveau surprenant. Elle était extraordinairement inattendue, et j’en prenais goût, j’en reprenais vie. La simple idée de l’imaginer partir me fragmentait le coeur prématurément. « Prince ou crapaud, ça ne change rien pour moi. » Je penchai la tête sur le côté, comme à mon habitude, j’avais peine à la croire sur sa simple parole. Elle parlait toujours trop peu pour me laisser supposer beaucoup. Je détestais le mystère, détestais le trouver si séduisant.«Forcément, tu dois avoir une préférence?» Elles voulaient toutes des princes, sauf celles qui s’en croyaient déjà indigne. J’avais peur que ce soit son cas, que son coeur soit noir au point de lui laisser conjecturer de telles faussetés. Si c’était le cas, j’acceptais encore une fois de lui tendre la main. La conversation dévia rapidement sur son passé et mon présent, nos désastres amoureux qui n’en finissait plus de gouverner nos vies. Il suffisait de le dire à voix haute pour que je me trouve ridicule, absolument pathétique de courir après un coeur qui était déjà tenu prisonnier. J’avais opté pour la facilité, pour la sureté, en attendant que Valentine se libère mon coeur était hors de danger, c’était aussi paresseux et aussi simple que cette justification. J’en étais las de devoir faire attention alors je me suis attaché, sans mesurer la hauteur de ma chute, je suis tombé amoureux d’un ange qui n’oserait jamais me faire de mal, par plus qu’elle n’oserait en faire à son copain actuel. Alors c’était ça ma vie, j’aimais sans rien recevoir en retour et ça m’avait convenu jusqu’alors, jusqu’à aujourd’hui. Je la remerciai silencieusement de ne pas avoir questionné ma manière de survivre, de ne pas m’avoir jugée, car je l’aurais aussitôt vu dans ses yeux. La seconde d’après je lui demandais de les clore, de ne faire confiance aveuglément alors que je m’appropriais ses lèvres de ma paume. J’aurais voulu dire que ce baiser fut suffisant, mais l’imaginaire ne fit qu’intensifer ma soif, la porter au bord de l’insupportable alors que je tenais déjà à peine sur Terre. Le temps s’arrêta, laissant mon coeur absorber la moindre douceur de ses lèvres contre ma peau brûlante de passion. Je lui demandai si elle arrivait à sentir mes lèvres contre les siennes malgré l’obstacle, elle hocha la tête et ce fut tout ce dont j’avais besoin pour me réjouir, pour me sentir craquer du plus profond de mon âme. Je n’opposais aucune résistance quand elle libéra sa bouche de ma main. Un instant plus tard son souffle allumentait le feu brûlant sur mes lèvres, je pouvais sentir mon torse se gonflait d’impatience, mon coeur s’expandre au bout de sa capacité... « Je ne peux plus y résister. C'est beaucoup trop dur. » Qu’un murmure à mon oreille, j’en éclatai en un million de fragments volants. Je me perdis avec elle, oubliant ce qui nous avait réunis, ce qui nous éloignait toujours et m’adonnai à satisfaire sa bouche autant que la mienne. Je gémis mon consentement contre elle, prenant goût à son parfum fruité qui avait su me manquer en l’espace de quelques minutes. J’en étais complement dingue. Malade,déjà. Elle m’arracha ma friandise quelques secondes après m’en être à peine délecté. « Et toi, tu arrives à les sentir? » Je ressentais bien quelque chose, un sentiment qui justifierait bien l’emploie du mot ‘’magique’’ pour le définir. Je n’avais aucune envie de rouvrir les yeux, tout était tellement plus clair dans la noirceur, dans l’oublie du monde. Mes doigts cherchent son cou aveuglément, le bout de mes doigts se tortillant à quelques-unes de ses mèches brunes. Hum. «Définitivement.» Soufflais-je en m’emparant de sa bouche à nouveau, joignant ma langue à la sienne pour capturer son attention, son essence. En un élan de passion je me retrouvai sur elle, sa tête retrouvant avec douceur la texture de mon oreiller. Je me positionnai à califourchon sur elle, prenant soin de ne pas l’étouffer, en fait, mes lèvres et mes doigts étaient encore les seuls à profiter de sa beauté. Je perdais rapidement la tête, trop épris pour être raisonnable, mon torse avait prit feu. Une main curieuse se glissa sous son t-shirt, remontant jusqu’qu’à son nombril, où mon index s’abandonna. J’en oubliait de la laisser reprendre son souffle, et moi le mien. Elle était trop délicieuse pour s’arrêter, comment le pourrais-je? Pourquoi le devrais-je? Et pourtant, contre tous désirs, toutes attentes, j’eus un mouvement de recule en entendant mon coeur battre dans mes oreilles. Je me relevai d’un bon, posant une main avide contre mon torse toujours incroyablement nu. «Arrêtes de faire ça.» Dis-je un sourire étampé sur les lèvres. Je ne convaincrais personne avec ce visage, tant pis… j’en voulais encore, mais pas encore, pas comme ça, ce n’était pas correcte. Je passai le dos de ma main contre mes lèvres rougies par la motion, espérant en retirer toutes traces de son passage. Délicieuse tentation. Je la regardai des pieds à la tête, toujours tenté de m’allonger sur elle, de finir ce que j’avais commencé, arg! Quelle torture. Je secouai la tête en me tournant vers mon terroire pour en sortir un de mes t-shirts de couleur bleu pâle. Je pouvais presque sentir le tissus fondre sur ma peau enflammée. «Pas avant un ou deux rendez-vous Orlane, si on va faire ça, il faut le faire proprement, je suis un gentleman après tout.» Je ne me croyais pas moi-même. Je passai ma langue contre mes lèvres, hum, elle était toujours là, heureusement. «Tu as faim?» Dis-je rapidement pour penser à autre chose qu’à la douceur de sa peau. «On t’a déjà parlé de la fameuse cuisine des Winthrops? Tu ne peux pas partir d’ici avant d’avoir au moins visiter les lieux.» Je levai un sourcils, tentant de ne pas paraître absolument désespéré. Mon unique désir était de la voir rester..
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