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Je m’adaptais peu à peu à la vie universitaire, plongeant le nez dans mes bouquins quand le devoir y était, jouissant du statut d’un homme de fraternité auprès de mes collègues. J’étais vu différemment depuis que j’endossais le rouge fièrement, comme si j’entrais dans la normalité pour la première fois de ma vie. Personne n’avait encore remarqué mon étrange personnalité, les caractères de chacun diversifiant la masse et obligeant l’ouverture d’esprit de tous et chacun. Je m’endormais toutes les nuits sous un toit familial, chez mes frères, les hommes qui passionnaient mon quotidien depuis les dernières semaines. J’étais heureux, en amitié, mais l’amour était une autre aventure. Je ne pouvais me souvenir d’à quand remontait mon dernier contact humain, si ce n’était de ce fameux soir inoubliable ou j’avais fais la rencontre d’une femme au sourire radieux et contagieux. Orlane de son prénom, la même beauté qui avait finit par hanté mes nuits. Elle m’avait sans doute déjà oublié, entre deux baisers bien placés, sur ses lèvres et puis sans doute partout sur sa peau... sa peau si douce qui se moulait parfaitement à l’arc de mes doigts. Je me souvenais de tout, de sa taille légèrement plus petite que la mienne, de la texture de sa robe, de la couleur de ses yeux, si foncé qu’ils transperçaient mon âme sans effort. Sans le vouloir elle me manquait, elle m’avait volé un morceau de personnalité, une part que je ne voudrais jamais reprendre car c’était bien tout ce que je lui avais laissé pour mémoire de notre rencontre. Le scénario se répétait toujours, je craquais pour celle qui m’émietterait le coeur en moins de temps pour y réfléchir, mais que pouvais-je contrôler avec un coeur aussi sensible? Rien. Je venais de sortir pour courir, user mes jambes jusqu’à ne plus les sentir, juste assez pour étourdir mon esprit et l’endormir quelques heures pour ne plus penser au désastre qu’était ma vie sentimentale. Il aurait fallu courir jusqu’à la frontière canadienne pour m’épuiser assez. Je fis le tours d’une partie du campus une fois, puis deux, une dernière pour la chance, puis rentrai, la peau perlée d’effort. Mon t-shirt me colla à la peau quand je franchis le cadre porte, m’arrêtant juste à temps pour ne pas bousculer la personne qui se trouvait au pied de l’escalier menant à nos chambres. Un regard et puis son identité était révélé. «Toi.» Soufflais-je, les yeux émerveillés. «Me suis-je endormis sans m’en rendre compte?» J’arquai un sourcils, un sourire se glissant sur mes lèvres aux souvenirs que je gardais de la nuit dernière... le goût de sa peau toujours bien en mémoire. Pour distinguer réel et rêverie il n’y avait qu’une chose à faire. « Dans ce rêve, quelle est la dernière chose que tu m’aies dites avant que mes lèvres ne se ravissent des tiennes?» Je scrutai son visage, aussi beau que la veille, peut-être plus même et puis ses yeux... ah, mon âme!
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