"Docteur, j'ai un problème..." |Billie&Julian|

« J'ai un devoir à faire sur la lumière... je cherchais une idée, tu viens de m'en donner une, c'est tout...», essaya de se justifier Julian en haussant les épaules face au regard que Billie lui lança face à la réaction qu'il venait d'avoir. Elle souhaita bonne nuit à Junkee et lui promit un jouet s'il faisait ses besoins sur le lit du jeune brun. « S'il pisse dessus, tu seras privée de séjour jusqu'à ce que je change le matelas et je ne viendrais pas dormir chez toi non plus.», lui rétorqua du tac au tac son meilleur ami, un sourire entendu sur le bout des lèvres. Sur ces mots, Andrews remit sa laisse à leur chien et ouvrit la porte à la jeune femme, il en profita au passage pour laisser sa main libre pincer les fesses de Billie tandis qu'il lui soufflait des menaces au creux de l'oreille avant de s'éloigner vers sa chambre. Une fois à l'intérieur, il fit une danse de la joie en compagnie de son compagnon à 4 pattes et troqua son sweat pour une chemise et un manteau avant de souhaiter une bonne nuit à Junkee en lui offrant un dernier câlin. Sur l'énième chemin du retour, il remonta le col de son manteau et retrouva Billie qui agitait les clés de sa voiture devant ses yeux, lui annonçant qu'elle conduisait.

« Ca coule de source...», marmonna Julian avant de se mettre à la suite de sa meilleure amie vers le parking. Une fois à la voiture, il grimpa du côté passager et ouvrit la boîte à gant. Jackpot, elle gardait toujours des mentos et il découvrit avec étonnement qu'elle en avait aussi à la menthe: le parfum préféré du brun. Suspicieux, il regarda la date de péremption et un sourire quelque peu ému flotta sur ses lèvres tandis qu'il s'emparait de l'autre paquet, plus au goût d'O'Connell.

« On commence les festivités?»

Il grommela, me faisant rire et passa devant moi. Je mis une claque sur ses fesses, me vengeant de son pincement de tout à l'heure et passai devant lui en riant pendant que nous rejoignions la voiture. J'ouvris la portière conducteur et me sentis rougir en le voyant regarder le paquet de mentos à la menthe - dont j'avais horreur - avec une petite émotion. Il y en avait même tout un stock dans mon coffre, mais je n'étais pas près de lui avouer ça. J'attrapai le paquet saveur fraise et en envoyai trois dans ma bouche, raffolant de ces petits trucs. La dernière fois que j'avais fait ça, j'en avais avalé un tout rond et m'étais étouffée bêtement avec. Heureusement, mon père m'avait appris une technique imparable dans ce genre de situation lorsque j'étais petite ; j'étais une telle catastrophe que l'on avait inventé mille et un moyens pour m'éviter la mort assurée. Lorsqu'il m'avait rencontrée, Julian avait dû apprendre toutes ces choses à ses dépens et s'était souvent foutu de moi pour ma maladresse. Mais aujourd'hui je réussis à mâcher les trois bonbons sans avoir à aller me foutre la tête à l'envers contre un mur et subir une énième fois les moqueries du brun.

J'allumai le poste CD et mon album d'Aerosmith s'enclencha immédiatement. Je lançai un regard complice à Julian en remarquant de quelle chanson il s'agissait. Je bougeai la tête en me mordant la lèvre, prenant garde à garder mes yeux sur la route. « Workin' like a dog for the boss man, workin' for the company ! I'm bettin' on the dice I'm tossin', I'm gonna have a fantasy ! » m'écriai-je en même temps que le chanteur. Je posai une main sur la cuisse de Julian et la pressai pour l'inciter à continuer. Nous adorions cette chanson et l'avions chantée des milliers de fois durant notre adolescence. Je le laissai faire la seconde partie du couplet et nous arrivâmes à un feu rouge pile lorsque le refrain commençait. Je m'arrêtai et me tournai vers mon meilleur ami pour continuer d'hurler les paroles de la chanson avec lui. « Love in an elevator ! Livin it up when I'm going down ! »

Julian ouvrit son paquet, un grand sourire aux lèvres, et mit deux bonbons dans sa bouche. Il tourna légèrement la tête, pour surveiller Billie. Douée comme elle était, l'Eliot était capable de s'étouffer et c'était en partie pour elle que le brun avait continué de suivre des formations de premiers secours et avait passé de longues heures aux urgences à cause de ses chutes fréquentes.

Dès que le cd se lança et qu'il reconnut la chanson, le brun s'installa plus confortablement dans son siège, en lâchant un rire, avant de tourner la tête vers sa meilleure amie qui se lança à l'eau la première. Sa main se posa sur la cuisse de Julian, signe qu'il devait s'y mettre à son tour. « But where am I gonna look ? They tell me that love is blind. I really need a girl like an open book, to read between the lines », enchaîna le jeune homme, essayant d'imiter le chanteur, se ridiculisant de bon cœur devant Billie.
Deux, trois autres chansons venaient de passer, les gonflant à bloc, quand ils arrivèrent sur le parking. Julian descendit de la voiture, attendit qu'O'Connell la verrouille et lui offrit son bras, l'air impatient d'aller faire quelques attractions.

Nous continuions de nous époumoner jusqu'à ce que je range la voiture le long d'un trottoir, à quelques dizaines de mètres de la fête foraine qui battait son plein. Je tournai la tête sur ma droite, me penchant un peu et observai avec excitation les lumières des attractions qui illuminaient le coin. Je verrouillai ma voiture après m'en être extirpée et rejoignis Julian avec un grand sourire, liant mon bras au sien. Nous nous arrêtions près d'un distributeur un peu avant l'entrée et je tirai de l'argent ; je n'avais jamais de monnaie sur moi, mais dans les fêtes foraines, la carte bancaire n'était que rarement acceptée. Cinq minutes plus tard, nous étions déjà en train de parcourir les allées à la recherche de l'attraction qui allait nous faire craquer. « Okay, donc je propose évidemment qu'on finisse par les churros. Parce qu'on sait tous que nourriture grasse plus attractions à sensations fortes ne font pas bon ménage ! » dis-je en passant devant les stands dont l'odeur placarda un sourire encore plus grand sur mon visage. « Et qu'on commence par ce truc-là ! » m'excitai-je en sautillant dans tous les sens, filant directement vers une attraction dont la plateforme était en train de se soulever et tournoyer à grande vitesse. Je courrai acheter deux tickets et revins vers Julian avec un grand sourire. « On va mourir ! » lui annonçai-je en lui donnant son ticket. J'allais me mettre dans la file d'attente, Julian sur mes talons. Le tour allait probablement se terminer dans une minute ou deux. Avec tout ce remue-méninges, j'avais du mal à croire qu'à peine une heure plus tôt, nous étions blottis l'un contre l'autre dans son lit, essoufflés de notre séance de fitness carrément intensive. J'étais appuyée contre la barrière, face à lui et je le regardais avec un petit sourire tendre, contrastant avec le boucan qui nous entourait. Une voix déformée me sortit de mes pensées en annonçant le prochain tour. « Allez, c'est à nous. »

Julian fouilla dans ses poches pour trouver son portefeuille, pendant que Billie retirait, pour voir s'il avait de la monnaie. Connaissant la jeune femme, il n'aurait pas assez avec ce qu'il avait. Il suivit son exemple et rangea soigneusement son portemonnaie dans la poche intérieure de son blouson avant d'entrer dans la fête foraine, un grand sourire enfantin scotché sur le visage, à l'image de sa meilleure amie qui lui annonça qu'ils prendraient leurs churros quand ils auront fini. Il fit la moue alors qu'elle le traînait vers leur premier tortionnaire. Il voulait batailler pour avaler un morceau, si elle n'avait pas faim, ce n'était pas son cas... mais elle était déjà partie vers la caisse pour acheter leurs tickets pendant qu'il continuait de lorgner le stand de confiseries qui se trouvait devant lui.
Billie le tira de sa rêverie en lui donnant son ticket et en le tirant vers la file d'attente. Les cris des personnes qui étaient en train de souffrir lui tirèrent un sourire sadique et il jeta un regard complice à l'Eliot qui lui adressait un sourire attendri. L'adrénaline montait en lui et il commençait à trépigner d'impatience, incapable d'attendre que leur tour arrive.
Finalement, ils finirent par prendre place dans l'attraction et Julian sortit, d'un ton pas très rassuré, quand leurs harnais se verrouillèrent: « Ah mince... c'est ce manège là... On peut redescendre? Je tiens pas à mourir parce qu'une vis s'est détachée. T'as toujours le chic pour nous mettre dans les attractions qui ont eu des accidents!». Non, c'était faux, il n'était pas prêt à tout pour se venger du fait que son estomac crie famine et faire paniquer Bill' n'était pas du tout l'idée qu'il avait en tête...

Je savais que tôt ou tard j'allais payer le fait d'avoir privé Julian de sa ration de churros. Je pensais juste que ça ne serait pas aussi tôt. Julian passa devant et s'assit dans un siège et je pris place dans celui libre à côté de lui. Je balançais mes pieds dans l'espace vide sous moi, pas rassurée mais pas paniquée non plus pour autant, lorsque le brun tourna son visage vers moi pour faire son petit commentaire. Je déglutis difficilement, puis pris une allure faussement fière en le fixant d'un air dédaigneux. « Non, non. Ça ne marchera pas. J'sais que tu fais ça uniquement pour te venger et me faire flipper .. » Je continuai de le fixer, sourcils froncés et yeux illuminés d'une lueur de panique. L'ennui, c'est que je commençais réellement à stresser parce qu'il n'avait pas tout à fait tort. J'avais toujours le chic pour choisir précisément les attractions à problème. La dernière fois que j'étais montée dans un grand huit, mon harnais était déréglé et à chaque looping, je décollais de mon siège de vingt centimètres. La fois d'avant, nous étions montés dans des montagnes russes avec Julian, l'attraction était tombée en panne et nous étions restés coincés une heure dans la première montée en attendant que le staff ne vienne nous escorter et nous fasse sortir par l'allée d'urgences. Je bougeai nerveusement ma jambe droite et posai mes deux mains sur mon harnais et agrippant mes doigts sur les poignées en fer. Je jetai un regard mauvais à Julian qui avait un air satisfait. « Tu te crois drôle, enfoiré ! » L'attraction se mit en route et je fermai mes yeux avec force en poussant des jurons et en priant pour ma vie. J'eus une mini crise cardiaque en me rendant compte que mon harnais bougeait un peu, mais après vérification je me rendis compte que tout était normal. Je faillis perdre ma voix tant je hurlai pendant le tour et lorsqu'il se termina et que le harnais me relâcha finalement, je vacillai légèrement sur mes jambes. Je me sentais nauséeuse ; je m'étais fait trop de films à cause de l'idiot d'Eliot qui me suivait et j'avais réussi à me retourner le cerveau toute seule. J'allais m'agripper à la rambarde de tout à l'heure et me tournai, le souffle court, pour regarder mon meilleur ami avec un regard meurtrier. « C'est bon, va te les chercher tes churros et on en parle plus ! » Je me redressai, testai mes jambes et m'éloignai de ce manège de malheur en direction d'un stand. « Cinglé ! » murmurai-je entre mes dents tandis que je passais devant lui.

Billie avait beau lui avoir renvoyé son petit commentaire en le regardant avec son air dédaigneux qui la rendait irrésistible, Julian savait pertinemment que le fait de mentionner la malchance habituelle de l'étudiante ferait son petit chemin dans son cerveau.
Fier de son coup, il lui fit un clin d’œil et s'installa confortablement, agrippant à son tour les poignées de son harnais, l'air satisfait. Après qu'elle lui fasse remarquer qu'il se croyait drôle, le surnommant affectueusement, il posa une main sur la cuisse de Billie et la pressa en tournant la tête vers elle, un grand sourire aux lèvres.
« Ne jamais me priver de bouffe, tu devrais le savoir! », rétorqua le brun alors qu'ils se mettaient enfin à bouger. Comme à son habitude, sa meilleure amie essayait de couvrir le bruit de la musique de l'attraction en s'époumonant autant qu'elle le pouvait. Parfois, il se demandait si elle n'essayait tout simplement pas de le rendre sourd... On les ramena sur terre et Julian posa prudemment un pied sur le sol. Il resta immobile quelques secondes, la tête baissée et finit par la relever, encore plus motivé pour la suite des évènements. Il suivit Billie qui rejoignit la rambarde et s'y appuya comme si elle allait s'effondrer. Son meilleur ami se pinça les lèvres pour retenir ses gentilles moqueries. Son petit commentaire avait eu plus d'effet qu'il ne le pensait. Avec son regard de tueur, elle lui conseilla vivement d'aller se chercher ses churros, chose qu'il fit après l'avoir laissée passer devant lui pour s'assurer qu'elle tenait sur ses deux pieds gauches. Son petit « Cinglé ! » vola jusqu'aux oreilles de Julian qui pouffa de satisfaction dans son dos avant de s'éloigner vers le stand où il s'acheta un cornet et prit une bouteille d'eau à Billie qu'il rejoignit devant leur prochaine attraction, cachant la bouteille dans son blouson. Il jeta un coup d'oeil au manège et souria en découvrant qu'elle avait opté pour quelque chose de plus calme. Andrews alla chercher leur tickets et retrouva O'Connell qui continuait à faire la tête. Il lui tendit sa place, ouvrit son blouson pour en sortir l'eau, « Je me suis dit que ça te remettrais d'aplomb Billou... », et lui fit un bisou sur la joue, comme n'importe quel meilleur ami.

J'allai me poser devant notre prochaine attraction, la choisissant méticuleusement, bien décidée à faire morfler Julian. Je m'assis sur la barrière et envoyai quelques SMS à Roxy en attendant que le brun revienne ; au bout du cinquième message, elle me répondit avec un mot d'insultes parce que j'adorais la réveiller en pleine nuit. Nous parlions cinq minutes et enfin, Julian fut de retour. Je lui lançai un regard mauvais en rangeant mon iPhone dans la poche arrière de mon pantalon et me relevai pour lui faire face. Il me tendit une bouteille d'eau que j'attrapai en tentant tant bien que mal de retenir un petit sourire attendri. Je portai le goulot à mes lèvres et il embrassa ma pommette pendant que je buvais quelques gorgées. Je lui lançai un regard en coin puis lui redonnai la bouteille ; après tout, je n'avais nulle part où la mettre ! Je jetai un coup d’œil au manège dans son dos et une idée me traversa brièvement l'esprit, mais j'eus le temps de la saisir au vol. « C'est gentil. » dis-je en me rapprochant de lui. Je glissai mes bras autour de son cou et collai mon corps au sien en esquissant un sourire. Je posai alors mes lèvres contre les siennes et l'embrassai d'abord tendrement ; puis le baiser devint plus passionné et je posai le bout de mon index et de mon majeur contre sa poitrine, sentant les pulsations déphasées de son cœur contre ma peau. Je posai une dernière fois mes lèvres contre le siennes et me reculai, avec un sourcil haussé, mes doigts toujours posés contre lui. « Souviens-toi de ce que tu viens de ressentir, quand tu auras envie de me tuer. Rappelle-toi que je sais me faire pardonner. » Mes bras toujours liés autour de son cou, je nous fis faire demi-tour et Julian se retrouva face à l'attraction. C'était un simulateur ; et je savais pertinemment qu'il les avait en horreur. Je lui offris un sourire de défi et attrapai sa main pour le tirer jusqu'à l'entrée du manège. Nous nous asseyons et je lançai de nouveau un regard dédaigneux dans sa direction. « Ça mon vieux, c'est pour ton coup bas de tout à l'heure ! »

Le brun fronça les sourcils, méfiant comme un putois, face au changement d'attitude de Billie. Habituellement elle boudait beaucoup plus longtemps alors pourquoi elle se collait à lui, crochetant ses mains dans son cou, un sourire innocent en apparence sur le visage? Elle avait eu une idée bien sadique, il n'y avait pas d'autre explication... ou alors elle avait seulement envie de calmer les choses avant de réellement se venger. Julian se laissa donc faire, attendant la suite des évènements. D'abord sur ses gardes, il finit par s'abandonner totalement dans le baiser, l'adrénaline parcourant encore ses veines et son cœur battant à un rythme toujours soutenu à cause de l'attraction qu'ils venaient de faire. Finalement, O'Connell se détacha de lui, lui faisant remarquer qu'elle savait toujours se faire pardonner. Et là, le drame. Elle le força à faire demi-tour pour lui dévoiler dans quel manège ils iraient. Julian blêmit d'un coup et c'est la mâchoire serrée accompagnée d'un air glacial qu'il acheta leurs places, sous le regard plus que satisfait de Billie. Il détestait... non, il haïssait ce genre d'attraction. autant il ne rechignait pas devant les sensations fortes mais ces trucs-là... il était bon pour se jeter dehors le premier en direction des toilettes. D'ailleurs, il jeta un regard triste à son cornet de churros et regarda autour de lui s'il n'y avait pas un gamin qui aurait pu le vouloir. Il trouva son bonheur et offrit son cornet à un petit brun qui se promenait avec ses deux parents. Il souffla un bon coup et pénétra d'un pas décidé dans l'habitacle. Billie lui lança un nouveau regard dédaigneux alors qu'il la fixait d'un air hautain et froid. Sa propre vengeance serait terrible, pire que tout ce qu'elle avait pu imaginé quand ils se lançaient dans ce jeu-là. « Tu ne perds rien pour attendre O'Connell.»

L'humeur de mon meilleur ami s'assombrit à l'instant où il posa les yeux sur le manège que j'avais choisi ; un simulateur. Je détestais ces trucs-là. En fait, non, je ne les détestais pas mais je n'y trouvais pas le moindre intérêt. Julian le savait et ce dont il avait dû se rendre compte, c'était que je l'avais choisie uniquement dans le but de l'emmerder. Nous nous engagions peu à peu sur une pente glissante ; ce genre de jeux entre nous pouvait très mal finir. À New York, il arrivait même que nous cessions de nous parler pendant plusieurs jours après les quelques coups bas que nous nous amusions à nous faire mutuellement. En réalité, ça se passait comme à la guerre : la bataille, jusqu'à ce que l'un des deux ne flanche et capitule. Des fois, nous restions dans une bonne entente, mettant fin à tout ça en riant ou bien en déviant vers nos activités favorites qui se passaient contre un matelas. Mais aujourd'hui n'avait pas l'air d'être l'un de ces jours. Julian me regardait avec des yeux sombres, tentant probablement de transformer ses pupilles en mitraillettes pour m'abattre sur-le-champs. Je lui renvoyai un regard mi-assassin, mi-amusé. « Tu l'as cherché, Andrews. » répliquai-je en m'installant dans mon siège. L'animation commença et au bout de dix secondes, je soupirai déjà d'ennui. J'étais ballotée dans tous les sens mais je le supportais bien mieux que le brun à mes côtés, que je surveillai d'ailleurs du coin de l’œil. Pour m'assurer qu'il tenait la route, mais aussi pour me foutre de lui à la sortie. Le tour se termina enfin et je me levai dès que je fus libérée de mon harnais, testant une nouvelle fois mes jambes avant de bouger. J'étais stable, alors je sortis sans attendre Julian. « Quelle perte de temps, ce truc. » grognai-je en shootant dans des graviers une fois à une petite dizaine de mètres du simulateur. Je m'appuyai contre une barrière près d'un stand et tournai la tête lorsque j'entendis un jeune homme s'adresser à moi pour soutenir mon idée. J'achetai une bouteille d'eau tout en discutant avec lui une minute ou deux puis conclus la conversation en hochant la tête vers Julian qui venait enfin vers moi. Je laissai le blond et m'approchai de l'Eliot en lui tendant la bouteille. « Tiens, 'Lianou, ça te remettra d'aplomb ! » lançai-je sur un ton ironique. Je souris, appréciant ma courte victoire tant qu'il en était encore temps.