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En passant, j'attrapai le short gris en coton qui traînait sur le sol et l'enfilai avant de m'asseoir. J'étendis mon bras jusqu'au bout du lit et attrapai un Marcel blanc qui y traînait pour l'enfiler. Je sortis mes cheveux, qui étaient restés coincés dans le débardeur, d'un geste nerveux et m'appuyai contre le mur en remontant mes genoux contre ma poitrine. J'étais frustrée et ça n'était certainement pas ma raison qui allait prendre le dessus maintenant. Il avait beau dire ce qu'il voulait, quand on commençait quelque chose, on finissait le travail. Je grognai en posant mon front sur mes genoux. Il passa un bras autour de mes épaules et je me dégageai brusquement en allant sur le côté. J'avais les sens à fleur de peau et je n'avais pas envie de son contact dans l'immédiat. Je me mis à quatre pattes et ouvris ma commode avant de lui balancer une petite boîte de préservatifs qui atterrit sur son torse avant de retomber sur ses cuisses. « S'il n'y avait que ça, j'en avais. Comme si ma chambre avait déjà été dépourvue de protections ! » soupirai-je en lui tournant le dos. Je m'allongeai sur mon flanc droit, un bras replié sous ma tête. Mais il dit quelque chose qui me fit me redresser directement tandis que je plantai un regard remué dans le sien. « Tu ne t'es pas fait tester et tu viens te taper une fille sans emmener de capote ?! Des félicitations s'imposent. » Depuis que j'avais des relations sexuelles, je prenais la pilule avec soin tous les soirs. Aussi, je me protégeais toujours. Il n'y avait qu'avec Julian que j'avais déjà fait l'amour sans la moindre barrière. Mais même si j'utilisais toujours une protection, je me faisais tester tous les six mois maximum, au cas où. Souvent lorsque nous étions encore à New York, Julian et moi nous rendions ensemble au centre de dépistage ; cela enlevait un peu de pression et de toutes façons, nous faisions presque toujours tout ensemble. Je me tortillai et m'allongeai de nouveau, glissant une main sous mon oreiller. « C'est bon Julian, arrête tes excuses. C'est pas la fin du monde, » marmonnai-je.
Dès que le son de la porte étant claquée résonna dans tout mon appartement, j'enfouis ma tête dans mon oreiller et poussai un cri étouffé qui me libéra un peu de ma colère. Je roulai ensuite sur mon dos et restai immobile pendant plusieurs minutes, songeant à toute la scène qui venait de se dérouler. Tout à coup, j'esquissai un petit sourire et émis même une sorte de rire en laissant glisser mes yeux vers la porte de ma chambre. Quelque part, j'adorais m'engueuler avec Julian. C'était la preuve qu'il était bel et bien de retour dans ma vie, et que nous avions à nouveau de bonnes raisons de nous disputer pour n'importe quelle broutille. Je me mis en position assise et m'étirai longuement. Mes bras retombèrent mollement sur le lit et ma main buta contre la petite boîte de capotes qui était toujours perdue dans mes draps. Je la regardai un instant, puis soupirai. C'était évident ; j'allais ravaler ma fierté, et faire le premier pas. Je me levai, ouvris la boîte et en sortis un petit emballage argenté que je glissai dans la poche de mon short.
Savates aux pieds, j'ouvris la porte de ma chambre et m'engouffrai dans le couloir, passant devant quelques camarades Eliot qui me dévisagèrent un peu ; il fallait dire que j'avais une tenue spéciale pour me balader dans les couloirs. Je rougis en baissant la tête et traçai mon chemin jusqu'à la porte de Julian. Je ne pris pas la peine de toquer ; j'entrai et remarquai qu'il n'y avait personne dans la pièce principale, hormis Junkee qui se redressa pour poser ses deux pattes avant sur mes clavicules avec un petit air réjoui. Je grattai mon chien derrière les oreilles et lui ordonnai gentiment d'aller se coucher puis je me remis en route. Je trouvai mon meilleur ami debout dans sa chambre. Il me regarda, étonné, tandis que je fermai la porte sans cesser de le regarder. Je m'approchai de lui à pas de loups et glissai mes bras autour de sa nuque sans réfléchir une seconde, posant ensuite mes lèvres sur les siennes. J'amplifiai le baiser petit à petit, puis usai de la force dans mes bras et mes abdominaux pour me hisser contre lui, entourant ses hanches de mes jambes. Une fois calée contre lui, je me détachai de ses lèvres et posai mon front contre le sien en fouillant dans ma poche quelques secondes. J'en tirai le petit emballage et le tins entre nous deux, un sourire tendre sur les lèvres. « Fais-moi l'amour, s'il te plaît .. » Mon ton et mes mots étaient tellement différents de la première fois où je lui avais demandé ça ce soir, mais cela nous définissait tout aussi bien.