Sio&Thaïs + réminiscences du bon vieux temps... rebelle

« Filoute va ! » s’exclama subitement Thaïs, sachant parfaitement où elle voulait en venir au juste. « Oh tu sais, une confrérie ça reste juste une confrérie… c’est pas ça qui nous empêche de nous voir, même au beau milieu de la nuit s’il faut donc même si ouais, sur le coup c’est sûr que ça m’a un peu déçue mais on reste inséparables ma bichette ! » s’exclama-t-elle tout en levant au passage sa canette à sa santé, parce qu’elle l’avait bien mérité après tout. « Il y a carrément une serre sur le toit ? Balèèèèèze ! Oh bah tu sais t’amène ta gratte bon moi mon clavier et puis… c’est parti mon kiki j’ai envie de dire ! Depuis quand un petit nettoyage nous effraie ! »

« Ah ah !  » Riant un peu plus, je réfléchissais à comment faire pour la suite des choses, mais tout en riant, je m’apercevais qu’il fallait juste que je lui réponde. « C’est cool alors, je suis d’accord avec toi, et donc, il faut bien que l’on s’amuse encore. » Tout en ayant la sensation qu’il fallait que je lui réponde ceci : « Oui, elle y est mais personne ne s’en sert, j’ai demandé au Doyen si je pouvais l’utiliser, il a dit : « Si vous la nettoyer oui, ». Donc, alors il faut bien le faire comme ça on pourra y aller. Puis, si tu veux mettre une plante ou deux, on pourra toujours le faire.  » J’avais dis cela doucement mais avec envie, avoir un endroit pour nous deux me plaisait bien du tout.

« Oh bah ça c’est net qu’on va pas s’en priver ! On fait ce qu’on veut depuis qu’on est hautes comme trois pommes alors ça ne va pas changer maintenant qu’on a vingt-quatre piges, fais-moi confiance… » répliqua-t-elle aussitôt, continuant à manger son sandwich en souriant tantôt à l’attention de Sio non sans hausser les épaules pour lui faire comprendre que comme au bon vieux temps, elle n’avait aucune intention de se prendre le champignon. « Eh bah si en prime on fait quelque chose qui n’est pas en loussedé, j’ai envie de te dire : demain soir, ça te tente ? Ça nous aura laissé le temps de te faire rencontrer ma prof en plus, demain… je vais être certainement plus lente à nettoyer que toi et pour les plantes je devrai me calquer sur ton goût mais ce sont des détails ça ! »

« J’espère bien que tout se passé bien. Il n’est pas question que tout aille de travers. » Il était clair, que je n’allais pas non plus oublier de la voir. Il fallait que je trouve une solution avec moi-même. Puis, tout en écoutant ce qu’elle me disait, je lui répondais : « D’accord, on peut faire cela demain. C’est une bonne idée. Bah pour les plantes, il me semble que tu aimes les orchidées, on peut toujours en prendre une pour toi. Ta prof se nomme comment ? Elle est sympa ? » Je ne voyais pas trop si j’allais essayer de faire mieux dans ma conversation. Mais pour l’instant, j’avais juste envie de lui parler encore. En tous les cas, je tentais de continuer : « Tu voudrais que l’on mette un canapé aussi et des tapis ? »

« On a fait les pires conneries de la création et jamais rien n’est allé de travers, il n’y a aucune raison que tout aille mal tu sais ! » Thaïs était l’optimiste du duo et Sio la raisonnable, celle qui anticipe les galères. Elles étaient complémentaires depuis des lustres déjà et la jolie irlandaise ne se voyait pas du tout faire un seul pas si sa meilleure amie n’était pas là pour le partager avec elle. C’était impossible. « J’adore les orchidées, les pivoines et les roses donc tu as l’embarras du choix je pense ! Quant à ma prof, elle se nomme Madame Johnson mais n’aie crainte, je serai avec toi. De toute façon j’ai cours avec elle le matin donc au pire, tu nous retrouves à la salle où nous sommes actuellement pour la pause déj et le tour est joué ! Tu penses que tu pourras ? Pas de soucis pour canapé et tapis mais on va pas se monter ça toutes seules si ? »

« Bah voilà, j’irai faire les magasins demain, et j’essayerais de trouver des fleurs qui sentent bons rien que pour toi. Je trouve qu’on pourra bien avoir un bon lieu pour nous. D’accord, je vais y aller avec toi. J’espère qu’elle est sympa. En tous les cas, si elle accepte cela serait bien sympa. D’accord, je pourrais trouver du temps, je viendrais avec le déjeuner comme ça on aura le temps de papoter avec elle. Bah, tu veux de l’aide…Caleb peut venir si tu veux…Ou tes amies, plus on est fou, plus on rit, non ? » J’allais partager mon petit coin de bonheur avec les gens comme quoi, j’avais fais un petit pas en plus vers la sociabilité. Comme quoi parfois, il fallait se bouger un peu.

Thaïs éclata de rire : une fois lancée, Sio ne pouvait plus être arrêtée mais c’est justement ce qui lui plaisait tant chez elle et qui faisait en sorte de renforcer son amitié à son égard chaque jour que Dieu faisait. « T’es la meilleure ma bichette ! Je suis sûre que la serre va embaumer ça va être super agréable pour jouer… j’espère que t’as plein de nouvelles chansons à me faire découvrir hein ! Quant à ma prof, tu verras elle est un peu revêche comme ça mais dès qu’on commence à parler danse, elle se déride direct. J’suis sûre que tu vas beaucoup lui plaire… oh et pour notre lieu, pour l’instant j’ai envie qu’on le garde pour nous, comme notre jardin secret : tu sais comme au bon vieux temps ! »

« J’espère bien que cela va être sympa. » Tout en finissant mon diner, je me demandais bien pourquoi est-ce que mon amie me disait tout d’un coup que cela serait notre petit coin sympa. Je souriais, et je me disais qu’elle en avait tout simplement envie. Je lui répondais alors : « Oui, on peut le faire comme ça. Ne t’inquiètes pas, je pourrais toujours monter cela. Pas de soucis, puis, cela sera du sport ! Cela sera notre lieu rien que pour nous. » Je venais de dire cela dans le but de la rassurer un peu. Je ne tenais pas à ce qu’elle soit vexée encore plus. Je reprenais la conversation pour lui dire ceci : «  Ah et bien, on pourra essayer. De toute façon, qui ne tente rien n’a rien. » Ainsi, j’acceptais d’essayer de faire encore une petite chose pour elle. La voyant qui essayait d’ouvrir sa cannette, je lui faisais et je lui redonnais sa boisson.

Thaïs et Sio finirent leurs sandwiches quasiment en même temps et maintenant, au cours de la conversation, elles allaient très probablement siroter leurs deux canettes de coca respectives en faisant comme d’habitude des plans sur la comète. « Tu ne vas pas te monter un canap toute seule, tu rigoles ! Au pire je peux peut-être demander à un de mes potes, ou à un prof je ne sais pas mais tu risques de te niquer le dos, si tant est que tu y arrives… » Thaïs savait que son irlandaise préférée savait très bien être une damoiselle surhumaine lorsqu’elle s’y mettait mais en l’occurrence, c’était tout bonnement impossible ! « Je peux peut-être essayer de t’aider… après tout c’est pour notre coin à toutes les deux, et si tu me guides ça peut marcher ! »

« Oui, tu as peut-être raison cela va être un peu difficle. Oui, une personne ou deux pour aider cela serait sympa. J’en ai vu un dans un magasin en promotion. Il est rouge et avec des coussins noirs et bleus, je pense que cela pourrait être sympa. Oui, j’avoue, ne plus danser pendant trois mois, va fortement me gonfler… » Je mettais le tout dans un sac pour ne pas laisser nos cochonneries alimentaires sur le sol. Il ne fallait pas que je laisse mes trucs sur le sol et pour une fois, je préférais donc aussi tout bien faire. Alors que je faisais cela, je regardais ma montre, et je me rendais compte que j’avais de la chance d’être en vacance parce que je ne voulais pas aller me coucher de suite. Je disais donc à mon amie : « Oui, on peut faire cela aussi, tu veux. Cela sera notre coin rien qu’à nous. »