Sio&Thaïs + réminiscences du bon vieux temps... rebelle

Contrairement aux idées reçues, Thaïs ne se trouvait pas dans le couloir des dortoirs de la Cabot House pour tenir la chandelle, ou parce qu’elle avait envie de dormir sur le carrelage, mais bien parce qu’elle attendait quelqu’un. Cette damoiselle ne devrait pas tarder d’ailleurs si ses calculs étaient exacts… la jolie irlandaise frôla sa montre en relief de ses doigts afin de checker l’heure, et c’est justement à ce moment là que l’intéressée fit son apparition. « Ah, voilà la plus belle ! » lança-t-elle d’une voix murmurante pour ne pas rameuter l’intégralité des Cabots déjà endormies mais d’un ton on ne peut plus enjoué, comme à son habitude. « Je sais que tu dois être naze vu que tu rentres de ton boulot mais j’ai quand même envie de te proposer une petite balade… dans une salle de musique ! » fit-elle en lui montrant la clef de l’une des salles, qu’elle avait chipée totalement au hasard lorsque le gardien l’avait laissée tombée en fermant. « Partante ? J’ai un casse croûte dans mon sac et tout ce qui faut ! »

La sortie des cours me permettait donc d’avoir un peu plus de temps pour moi.  J’allais au boulot pour avoir un peu plus d’argent pour moi. J’avais passé une dure soirée et je voulais juste aller me coucher. Je me dirigeais vers le bâtiment de notre confrérie. Je ne pensais pas avoir Thaïs devant la porte. Je l’écoutais me dire qu’elle voulait juste un peu de temps pour faire une sortie à pied. Je lui répondais : «  Une sortie pour aller danser ? Tu veux aller où ? J’ai le temps d’aller déposer un peu mes affaires ? » Souriant tout en voyant les clés, je souriais, et je lui disais tout en lui prenant le bras : « On y va ? »

Thaïs éclata aussitôt de rire. « Mais si bien sûr que tu as le temps de poser tes affaires mon idiote ! » Il ne fallait jamais prendre ce genre « d’insulte » comme une véritable marque de méchanceté car justement, la jolie irlandaise était la gentillesse incarnée, en dépit de tout ce que l’on pouvait croire. « A vrai dire j’ai chopé la clef de l’une des salles de danse, le gardien l’a faite tomber tout à l’heure et il était déjà trop loin quand je m’en suis aperçue, donc aucun moyen de le rappeler… mais ça nous permet de pouvoir jouer du piano et pourquoi pas de la gratte si tu amènes la tienne ET de danser vu qu’il y a évidemment une station Ipod et il se trouve justement que j’ai le mien… » Thaïs s’empara aussitôt du bras de Sio, sachant pertinemment qu’elle saurait où se trouvaient les salles de danse : elles y allaient régulièrement, bien que cette fois-ci, ce soit en pleine nuit.

Voir mon amie d’enfance comme ça me donnait l’impression que tout irait bien. Je la suivais donc pour aller poser juste une affaire ou deux, et tout en prenant ma guitare, je remarquais qu’elle tenait à aller s’amuser un peu plus. Il fallait juste que je prenne mes affaires de danse pour que je puisse donc me changer au cas où. Tout en retournant voir mon amie, je lui disais : « Comment ça idiote ? » Riant un peu plus, je lui répondais amusée par la situation : « Allez, à nous la java ! »

« Mais t’es ma belle idiote, tu sais bien ! » la taquina Thaïs de bon cœur en lui donnant un minuscule coup de coude non sans esquisser un petit clin d’œil. « C’est parti mon kiki ! » lança-t-elle avant qu’elles n’aillent de concert dans les couloirs de Harvard, frappée par l’excitation de s’y rendre en pleine nuit alors que beaucoup d’autres étudiants ne s’y risqueraient pas à leur place. Thaïs ouvrit bientôt la porte, la refermant aussitôt derrière elles avant de lancer d’une voix enjouée : « musique ou danse en premier ma belle ? » Cette nuit risquait d’être haute en couleurs !

Belle et idiote ! Et bien, on pouvait dire que j’avais le droit au top du top ! Non, je l’aimais beaucoup ma Thaïs et donc, elle pouvait me dire ce truc sans que je ne le prenne mal. Elle était tout ma petite blonde aveugle. Une idée comme elle avait eu me plaisait bien. Marchant dans les couloirs vides, je me disais qu’il fallait que je lui parle. « Cette peste a encore voulu me voler mes partitions…Tu aurais dû voir son casier, ce que j’en ai fait…» Il fallait bien que je lui dise parce que je voulais pas qu’il lui arrive un truc si je n’étais pas là. Arrivée devant la salle de danse, on allumait un peu, enfin, je le faisais pour que l’on puisse y voir le bout de nos nez respectifs. Je déposais ma guitare aux côtés de mon sac contenant deux serviettes, deux bouteilles d’eaux. Je lui parlais d’un ton enjoué : « Danse, j’ai besoin d’évacué ma mauvaise soirée…. »

>« Comment ça elle t’a volé tes partitions cette grognasse ? » lança aussitôt Thaïs, perdant temporairement son sourire car vraiment, le comportement de cette bitch lui tapait à elle aussi sur le système. >« Tu veux que je lui fasse passer l’envie aussi ? Non parce qu’on peut aller lui faire peur dans sa chambre aussi, j’ai le numéro… » Ceci étant, la jolie irlandaise se dirigea aussitôt vers la station Ipod pour mettre le sien, avant de prendre la télécommande minuscule afin de pouvoir l’actionner à distance sans problème. >« Qu’est-ce que tu veux danser pour décompresser ma biche ? Salsa ? Jive ? Un peu de tout en mode freestyle parce qu’on est trop des boss ? Ceci dit, raconte-moi d’abord ta soirée avant de décompresser, veux savoir à qui j’dois péter le nez ! »

« Oui, elle frime devant le prof en plus…Comme s’il allait sortir avec une femme pareil. Enfin, j’ai decide de mettre mes partitions dans un coffre à la banque ! Ou en acheter un pour le mettre dans le placard de la chambre. » Il ne fallait pas pousser le bouchon ! Elle abusait cette peste, mais je répondais frustrée : « Non, laisse, j’ai une meilleure idée….Je vais continuer de l’humilier devant tout le monde pour qu’ils comprennent qui elle est vraiment. » Hum, je réfléchissais à sa question, et je disais tout en enlevant mes chaussures. « Oh, allez on fait au feeling. » Tout en enlevant mon gilet, je lui disais avant mon échauffement : « Il y a eu un gros porc qui a eu la bonne idée de mettre ses grosses paluches sur mes fesses. Mais les collègues sont venus le foutrent dehors, puis, il y a eu une dame qui est venu chanter, mais j’avais l’impression d’avoir une casserole dans les oreilles….Une horreur….»

« Rha mais sérieux c’est quoi son problème ?! Elle doit être jalouse sérieux c’est pas possible autrement… » souffla Thaïs, indignée. Certes, elle savait combien Sio avait de la défense pour la connaître depuis des années maintenant mais flûte, quiconque s’attaquait à son amie d’enfance s’attaquait par un effet de vase communiquant à elle. « Sûre ? Non parce que si ça dégénère, moi j’vais pas hésiter à monter au créneau ! » Pour l’instant, la jolie irlandaise s’occupa de mettre une chanson sympa de son Ipod, bien décidée à offrir une décompression d’anthologie à sa Sio unique et préférée. « Bordel ils l’ont engagée quand même, bien qu’elle sache pas chanter ? Moi je chante comme une casserole et j’vais pas postuler ! » grogna-t-elle non sans s’échauffer à son tour car il était évident qu’elle l’accompagnerait à danser !

« Je ne sais pas ce qu’elle lui trouve à ce nigaud. Il est vieux en plus….» Oui, il ne fallait se moquer du monde, il faudrait qu’elle s’arrête tout de même. « Attend mon volcan en fusion, il faut attendre le bon moment rien que pour avoir la paix au bon moment…» Tout en commençant par faire bouger les bras, je les faisais l’un après l’autre doucement pour éviter le claquage. Je continuais donc sur les jambes et je passais à la tête. La musique avait le don de me calmer, et il ne fallait pas que je stresse encore plus. « Oui, en plus ils savent que je veux y aller….Ils sont cons….Enfin, vu la tête du patron, je pense qu’il va vite changer d’avis…»