Sio&Thaïs + réminiscences du bon vieux temps... rebelle

« Tu veux voir la tête qu’il a ? » lança Thaïs d’un air amusé avant de se diriger à tâtons jusqu’à l’emplacement de son sac à bandoulière, extirpant son portefeuille puis une photographie de ce dernier. Elle ne se dirigea vers Sio qu’ensuite, la photo à la main, représentant Caleb et la jolie blonde tout sourire après un entraînement de danse. Il n’y avait pas à dire, ils étaient mignons tous les deux. « Voilà pour ce qui est de voir son visage dans un premier temps, après pour la rencontre c’est quand tu veux avec plaisir. Ne t’en fais pas s’il est réservé avec toi au début, c’est un grand timide… mais je serai là pour décoincer tout ça, tu me connais ! » La seconde qui suivit, l’irlandaise sautillait déjà à nouveau. « Moi aussiiiii !!! D’ailleurs faut trop qu’on les ouuuuvre ! »

Surprise, je voyais mon amie se diriger vers son sac. Je la laissais faire, et je patientais le temps qu’elle me montre ce qu’elle voulait me montrer. Je pouvais donc voir le visage de son amoureux, et je disais : « Oh, il a l’air sympa. » J’apprenais donc qu’il était un peu timide et tout en essayant de savoir ce qu’elle pensait un peu plus de lui, je lui répondais : « C’est bien, oui, mais il est gentil avec toi au moins ? » La voyant sourire tout en me disant qu’elle en avait un, je lui répondais contente : « Ah oui, j’en ai un aussi ? » Rougissant un peu, je me demandais bien de quoi il s’agissait.

« Il n’a pas que l’air, il a aussi la chanson ! » s’amusa-t-elle, toute fiérote de pouvoir montrer une photo d’eux deux même si elle n’était hélas pas capable de la voir de ses propres yeux. « Dis moi, on est mignons dessus au moins ? Caleb m’a dit que oui, mais je veux ton avis… » Thaïs se donnait un petit air de gamine mais au moins avec Sio, aucun besoin de feindre ou de faire preuve d’une raison exacerbée : son amie l’acceptait telle qu’elle était, tout comme l’inverse s’avérait vrai. « Il est adorable. Franchement, tu le verras sûrement de tes propres yeux, c’est un ange, il veille sur moi. Grâce à lui que j’ai arrêté mon boulot de stripteaseuse et que je fais un travail plus honnête pour rembourser mon prêt étudiant… ceci dit bien sûr que t’as un cadeau, quelle question ! Tu veux peut-être qu’on les ouvre avant Noël ? Tu vas rendre visite à tes parents cette année ou pas ? »

A entendre la question de mon amie, je me demandais bien ce que je devais dire par la suite. Je lui disais alors amuse : « Bah oui que vous êtes mignon tous les deux. Un petit couple sympa, je le vois sur la photo. » Je comprenais un peu plus ce qu’elle me disait et qu’il fallait que je fasse sans doute un effort afin de pouvoir avancer dans la conversation. Je lui parlais : « Rien que ça ? » Riant un peu plus, je pouvais apercevoir la joie sur son visage. Cela faisait plaisir à voir bien entendu. Je continuais sur ma lancée et je lui répondais : « Non, je reste là et toi ? Et bien c’est comme tu veux. »

« Oh t’es mignonne… dis-toi que c’était après un entraînement de danse de près de six heures, on en pouvait plus et c’est moi qui ai proposé. J’suis tarée, hein ? » Pour sûr, ils ne ressemblaient pas forcément à deux canons de beauté sur cette fameuse photo mais tant pis, ça avait été délire et Thaïs la gardait jalousement dans son portefeuille comme un véritable trésor. « Ouais, rien que ça ! Mais faudrait qu’on se refasse des soirées histoire que tu rencontres un peu du monde aussi… j’adore quand on est en mode « nous contre le reste du monde » t’inquiètes de rien mais faudrait qu’on s’fasse une soirée. Personnellement je ne remettrai jamais les pieds chez mes parents, tu le sais bien. Donc je reste là ! Je ferai sûrement un petit truc avec Caleb mais toutes les deux on peut se faire un avant Noël… et un après, on est douées pour ça ! Tu préfères qu’on ouvre les cadeaux quand du coup ? »

A entendre Thaïs, elle avait du bonheur en elle, et je réalisais qu’il était juste necessaries pour moi que je lui laisse cette touché de Bonheur qui lui allait si bien. « Alors comme ça, on bosse tard ?  » Riant un peu plus, je me demandais bien comment est-ce qu’il fallait que je prenne la suite. Je lui déclarais d’un ton ferme : « Ah, les soirées….Telles qu’on les faisait en Irlande… ? » Un petit regard malicieux et voilà qu’un tas de souvenirs me revenaient en mémoire. Je lui confirmais une chose : « C’est pour toi que je reste…» Mes parents auraient voulu qu’elle vienne sauf que vu la situation, il aurait mieux qu’elle ne vienne pas sauf que je ne tenais pas à la laisser toute seule. Ses parents venaient parfois chez les miens, et je ne tenais pas non plus à la mettre mal à l’aise. Je lui demandais : « Soirée film et popcorn ? » J’avais juste dis cela rapidement, et je voulais juste qu’elle me réponde. Je lui répondais pour les cadeaux : « Et bien, on peut faire le petit casse-croute, notre danse et l’ouvrir après, tu en penses quoi ? »

« Faut dire que j’ai galéré pendant des mois sans partenaire alors forcément… ouais je sais tu me charries parce que tu t’imagines des trucs mais on s’entraîne sérieusement j’te signale ! » protesta-t-elle non sans être à moitié morte de rire au passage car Sio et Thaïs ne s’engueulaient jamais et ne connaissaient que trop bien la portée du second degré, contrairement aux croyances populaires. « Je sais… bien pour ça que j’te propose un before et un after, avec évidemment film, pop corn, coca ET CADEAUX A GOGO ! » Thaïs avait décidé de gâter Caleb bien sûr mais aussi Sio, qui le méritait bien au-delà des mots. « Bah écoute j’ai amené des sandwichs faits maisons alors à table si tu as faim ! Quant à nos soirées en Irlande au fait… inimitables ! »

« Ah oui que s’entrainer ? Tu es certaine de toi ?  » La voyant rire, je comprenais donc qu’il fallait que je la taquine un peu rien que pour l’embêter. L’entendant me dire ce qu’elle avait prévu, je souriais d’avance parce que cela me plairait fortement. Tout en continuant mon mouvement, je savourais une fois de plus cette douce sensation de bonheur. Il fallait bien l’avouer, mais je m’amusais fortement. Me dirigeant tout en dansant vers le sac, je posais mes fesses sur le sol et prenant un casse-croute. Je savourais : « Oh un jambon beurre !  Trop bon….» Savourant le tout, je lui répondais : « Bah, on a qu’à en inventer à la sauce Harvard des soirées…Avec un grand S.  »

« Ah oui oui je suis doublement, triplement certaine de moi-même ! Merde, tu connais mon professionnalisme quand même, non ? » Une fois encore, Sio la taquinait et une nouvelle fois, Thaïs faisait semblant de tomber dans le panneau. C’était devenu un jeu entre elles, dont elles ne pouvaient presque plus se passer et qui leur permettait somme toute d’éviter de penser de trop près à la chianteuserie de la vie quotidienne. « Je savais que ça te plairait ! Après tout, les émotions ça creuse comme dit l’autre… » Thaïs également sur le parquet ciré de la pièce, empoignant son propre sandwich en vue de mordre dedans. « J’ai pris deux canettes de coca bien fraîches avec ça ! Oula… tes soirées avec un grand S, je veux avoir des détails à quoi as-tu pensé ? »

« Zut alors…» Riant un peu plus, je me doutais bien que la suite serait bien amusante. Mon amie était là et j’appréciais fortement ce moment. Je lui demandais : « Cela t’embête si cette année je ne suis pas dans la même confrérie que toi ? Je sais que tu voulais que je vienne avec toi…Mais cela ne fut pas possible du tout. » J’avais envie de lui faire confiance et de lui dire que même si je ne me trouvais pas avec elle en permanence que tout irait bien mieux par la suite. Qu’il faudrait que je lui laisse un peu d’espace pour elle. Je préférais tout de même lui répondre parce que je ne désirais pas la faire attendre d’avantage. « Et bien, je pensais à des soirées sur le toit du bâtiment. Il y a une vieille serre libre, et on peut la prendre pour installer un petit coin sympa si on nettoie tout. Cela à la rigueur je peux le faire. Comme ça on aura notre petit coin à nous, qu’en penses-tu ?»