Aidan&Thaïs + for sure you are the man of this situation !

« Ouaaaaais c’est parfait comme deuxième prénom pour lui ! Le pire, c’est que même si j’allais acheter des croissants et que le boulanger me faisait un sourire genre normal et poli… il serait capable de taper le scandale de l’année ! » ironisa Thaïs sans l’ombre d’une méchanceté car en l’occurrence, cela la faisait plus rire qu’autre chose. Mais Aidan ne manqua pas de mettre le doigt sur un autre problème tout aussi épineux : le cas du gynéco ! Hélas, celui de la blondinette s’avérait être de sexe masculin et par conséquent, il fallait s’attendre à tout de la part de Caleb. « Ben… nan c’est un mec mais je vais en changer parce que celui que j’ai consulté au départ est un âne. Figure-toi que l’un de mes amis, qui est étudiant en médecine, m’en a plus appris en cinq minutes que ce couillon en plusieurs consultations ! Quant à l’accouchement bah je sais pas, mystère et balle de golf… au pire j’essayerai de mettre en avant que c’est pour la bonne cause ? » Autant pisser dans le Rhône pour faire augmenter le niveau, il n’était pas certain que Caleb soit sensible de près comme de loin au discours qu’elle pourrait bien lui servir en la matière. Mais Thaïs ne désespérait pas pour autant ! « Hey mais je suis toujours sage moi d’abord ! J’ai plein de gens pour attester le truc ! Ceci dit, si je deviens ta plus grande groupie et que je fais style que t’es le plus beau ever avec ton attirail d’ailier, j’peux avoir tes secrets de four ?! » Thaïs papillonna subitement des yeux tout en lui servant son plus beau sourire. La faim justifie les moyens, pas vrai ?

« En fait je crois que ouais, ce serait plus efficace… même s’il trouva une façon de râler quand même parce que j’y vais seule, tu le connais ! » Thaïs esquissa cependant une expression nettement plus sérieuse en parlant de son gynécologue : autant la réaction potentielle de Caleb vis-à-vis de ce dernier pouvait la faire sourire, autant la question d’Aidan appelait, selon elle, une réponse des plus sérieuses. « Si, justement il m’a fait deux recommandations au top du top et m’a conseillé plusieurs ateliers de sage-femme. Je suis très bien conseillée avec lui j’ai du bol ! » répondit-elle aussitôt, enthousiasmée de pouvoir mettre en avant le talent de Priape, surtout qu’il avait réussi le miracle de la rassurer sur tellement de points qu’elle en était encore surprise elle-même. Il serait vraiment un excellent médecin et pour un peu, elle espérait égoïstement qu’il prendrait l’obstétrique comme spécialisation afin qu’elle puisse un jour lui demander de la suivre. « Mouais… mais un piano ça ne nourrit pas son homme, donc l’utilité est quand même différente ! C’est la loose, je peux même pas m’inscrire à un cours de cuisine pour essayer d’apprendre des trucs, tu imagines un peu le désert de connaissance que j’ai ? Puis c’est pas Caleb qui va m’apprendre, il va avoir peur que je me pète un truc, que je me brûle ou alors que je fasse cramer l’appartement ! »

« On parle de Caleb hein ! » éclata-t-elle de rire car même lorsqu’il râlait, même lorsqu’il lui tapait les pires crises de jalousie de la création, Thaïs ne l’en aimait que davantage. Après tout, cela ne faisait que lui prouver chaque jour un peu plus à quel point il avait à cœur son bien être, sa santé et son bonheur. Sa façon de l’exprimer restait… juste très personnelle. « Oh que oui ! Je mesure ma chance et sincèrement si tu savais comme je prie pour qu’il prenne une autre spécialité… bouh que j’ai honte d’être aussi égoïste ! » Mais au moins elle serait en confiance avec le jeune homme. Puis ils étaient amis, et aucune ambiguïté ne se jouait entre eux par conséquent même Caleb ne pourrait qu’en être soulagé ! Quel cirque il lui faisait dès qu’il savait que son gynéco se trouvait être un homme… par chance, Priape lui avait tout de même donné un nom de femme dans le lot, ce qui rassurait presque Thaïs vis-à-vis de ça, il fallait être honnête. « Oh c’est vrai ? Tu passerais pour être mon prof ? Mais c’est top, tu me sauves la vie ! Bon pas un mot à Caleb hein, il serait capable de sortir sur les ondes sont dangereuses pour le bébé et moi… je te jouerai tous les morceaux que tu veux, comme ça, c’est un bon deal ! »

« Je crois me souvenir qu’il veut devenir grand chirurgien, et que c’est son rêve depuis belle lurette. Non mais je plaisante, jamais je ne lui demanderais une chose pareille ! Surtout que je pense qu’il sera ultra doué en chirurgie » avoua-t-elle car Priape n’était pas seulement extrêmement intelligent, il possédait une culture sans failles. Thaïs l’appelait son petit Larousse illustré, ce n’était donc pas pour rien ! Mais au-delà de ses connaissances, il restait quelqu’un de proche, toujours à la soutenir, même en cas d’insupportable crise d’angoisse et ça, ce n’était pas donné à tout le monde car dieu sait combien la jolie irlandaise pouvait être extrême dans ces moments là. « Compagnon de galère, ça me va aussi ! Mais crois-moi, je suis un désespoir ambulant… je l’étais déjà lorsque je voyais encore, alors là mais tu n’imagines pas ! Ceci dit… notre secret est sauf avec moi, je serai aussi silencieuse qu’une tombe ! Le pire, c’est que si Caleb le découvrait, il serait capable de faire la gueule parce que j’aurais pu lui demander. Bah pour une fois, j’aimerais bien essayer de le surprendre en préparant… ne serait-ce qu’une pizza surgelée ! Ce serait un bon début, non ? Pas le summum de la gastronomie mais je sais qu’il adore ça, alors… »

« Clair que chirurgien, de suite, ça en impose, t’as envie d’appeler le type mossieur limite ! Par contre moi tout ce qui touche au sanguinolent, vraiment c’est pas possible… j’avais déjà des hauts le cœur les rares fois où on m’avait obligée à regarder un film d’horreur alors en direct live avec l’odeur… bordel rien que d’y penser ça me fait pas rêver ! » Thaïs rejoignit aussitôt Aidan en laissant échapper un petit rire, qui se transforma en sourire fier et attendri à la fois alors qu’il lui assurait son soutien pour dompter le dieu micro ondes. Il ne savait pas l’impression de liberté qu’elle aurait si jamais elle réussissait ne serait-ce qu’à réchauffer une pizza. A partir de là, surprendre Caleb un soir où il rentrerait d’un cours chiant en lui sortant « tadaaaa j’ai cuisiné pour toi amour » et ce sans risquer de foutre le feu à l’appartement… Thaïs serait un peu la reine du pétrole. « A se damner, tu crois ? Je connaissais pas son amour si immodéré pour les pizzas, t’en as trop dit ou pas assez !! Ça cache un truc pas net ? »