Aidan&Thaïs + for sure you are the man of this situation !

Effectivement, ce n’était pas rien. C’était effrayant, handicapant même bien qu’Anna lui ait donné plus de détails qu’elle n’était capable d’en assimiler au sujet de cette maudite opération. Le seul point noir au tableau, c’était le mutisme de Caleb à ce sujet. D’un côté Thaïs comprenait allègrement pourquoi il agissait ainsi et de l’autre, la jolie irlandaise ne pouvait ni l’aider ni tâcher de faire taire ses peurs s’il ne s’ouvrait malheureusement pas à elle. « Personne n’en n’a plus conscience que moi tu sais ! Mais ça me tue qu’il souffre en silence alors que je pourrais peut-être l’aider. Je sais bien que tu le connais sûrement plus que moi du fait que vous vous côtoyez depuis bien plus longtemps mais… dès qu’il est loin de moi ça me stresse. Je te jure je panique et j’ai l’impression d’être la cause même de sa souffrance… parfois ça me paraît insoluble et je ne peux pas me faire opérer s’il n’est pas avec moi. » Caleb pouvait bien être tiraillé entre deux options, Thaïs voulait qu’il partage ça avec elle, quitte à ce qu’ils ne s’énervent pour mieux tomber dans les bras l’un de l’autre, comme à chacune de leur confrontation. Mais cette fois, c’était tellement différent… la peur paralysait le bel allemand et, par effet de vase communiquant, elle finissait par paralyser la tempétueuse blonde d’un même temps. « Plutôt crever que de m’appeler comme ça ouais ! Ceci dit tu as raison… en six ans je me suis choisi une famille, et elle est mille fois mieux. Mais ça sent le vécu non ? »

L’amour ne fait pas que du bien… Thaïs n’avait pas envie de croire en cette phrase. Elle était bien trop optimiste de nature et souhaitait de tout son cœur que les choses soient différentes avec Caleb, qu’ils puissent ainsi prouver que malgré la rapidité de leur engagement, leur histoire tenait la route et allait durer quoi qu’il advienne. « Il a déjà perdu quelqu’un qui l’a trompé… cela relativise les choses. Je ne connaissais pas cette nénette je ne lui jette pas la pierre même si personnellement, lorsque l’on aime, on ne trompe pas la personne à mon sens mais après bon, chacun voit midi à sa porte ! » Thaïs savait dans le fond de son cœur que Caleb finirait par accepter la chose et par l’épauler mais hélas, son silence là-dessus n’était pas le seul que la jolie blonde redoutait… « Est-ce que je peux te parler d’autre chose ? Excuse-moi, tu dois penser que je te prends pour un journal intime et j’en suis désolée par avance mais tu le connais… et quand je vois Eventine on parle musique, pas de Caleb. Tu le connais, il est très jaloux et particulièrement de l’un de mes meilleurs amis, Alec. On a eut une courte histoire au tout début de notre amitié, qui a duré trois semaines avant qu’on se rende compte que ça collait pas du tout. Il n’y a aucune ambiguïté entre nous et n’y en aura plus jamais mais dès que j’évoque son prénom, Caleb explose. On s’est déjà méchamment confronté à ce sujet et je ne sais… pas trop quoi faire. Je n’ai pas envie de culpabiliser d’être simplement amie avec quelqu’un, tu vois ce que je veux dire ? » Thaïs prit une grande inspiration. Ce sujet la bouffait, et nettement en prime. Mais là encore, impossible d’en parler avec le principal intéressé… « Tu ne vois jamais ta maman ? »

« C’est horrible, je ne comprends pas comment tu peux dire que tu aimes quelqu’un, te fiancer avec et après le faire cocu… vraiment, ça me dépasse. Je ne pourrais jamais faire un truc pareil, mais en même temps il vaut peut-être mieux puisque les rares fois où j’essaye de mentir, ça se voit tout de suite sur ma tronche ! » Thaïs éclata cependant de rire lorsque son interlocuteur lui avoua être parfaitement à l’aise avec la position de journal intime. Cela la rassurait d’ailleurs : déjà qu’elle avait toujours l’impression de déranger, si on évitait de le lui faire encore plus sentir… ce n’était pas plus mal. « Sérieusement ? Je le savais jaloux et possessif mais pas à ce point là ! Je le suis aussi mais peut-être pas autant, j’avoue. Ceci dit j’essaye d’être patiente, après tout je commence à le connaître mais ce n’est pas évident tous les jours car même un simple coup de fil d’Alec pour prendre de mes nouvelles va le faire grogner pendant des heures et le remettre en mode ours qui ne s’adresse à personne, pas même à moi. Tu as vécu la même chose ? Je veux dire, le fait d’être sorti avec quelqu’un pour mieux t’apercevoir qu’en fait, le coup de foudre était amical et non amoureux ? » C’est exactement ce qui s’était produit pour Thaïs : Alec était son petit chou à la crème, son confident, son soutien des périodes de merde… son indispensable. Mais cela ne voulait pas dire que Caleb n’avait pas la place la plus privilégiée dans son cœur et qu’elle ne l’aimait pas à en crever. « Ta mère a quand même la palme par rapport à la mienne. Moi, quand j’avais des mauvaises notes, c’était pas de nourriture pendant vingt-quatre heures ! »

« Bah, en même temps ce n’est pas comme si je pouvais lui jeter la pierre, vraiment je suis très jalouse là-dessus moi aussi mais ce n’est pas pareil : Caleb n’est pas proche d’une ex. Donc évidemment, je ne lui pique pas de crise là-dessus vu que je n’ai aucune raison pour cela, je ne suis pas la dernière des crétines… j’essaye de ménager les susceptibilités de chacun, crois-moi, mais c’est une gymnastique donc j’ai encore du mal à capter le fonctionnement ! » avoua-t-elle non sans émettre une légère grimace car malgré tout l’amour qu’elle portait à Caleb, il n’était pas question qu’elle dise adieu à chacun de ses amis sous le fallacieux prétexte qu’il ne supportait pas qu’elle soit présence d’Alec, entre autre. La blondinette voulait bien faire mille concessions mais jamais une qui pourrait être jugée extrême… il en ferait de même à sa place ! « Ah bah je suis presque tentée de sauter au plafond de joie en entendant ça car je pensais vraiment pas trouver quelqu’un qui aurait vécu la même chose ! Avec Alec, c’était un coup de foudre mais super amical en fait. On l’a capté qu’après et ce sera plus jamais ambigu, c’est évident… » poursuivit-elle non sans un immense sourire ravi : qu’est-ce qu’elle se félicitait d’avoir évoqué le sujet avec Aidan, car au moins, à défaut de pouvoir raisonner Caleb là-dessus – chose qu’elle ne lui demanderait jamais en prime – il la rassurait sur le fait qu’elle n’était pas la seule, au bout du compte. « Bah toi au moins tu peux faire cuire une pizza surgelée au four sans craindre qu’elle crame ! Moi je suis un danger public… mais je ne savais pas que tu faisais du hockey ! C’est top ! T’en fais toujours d’ailleurs ? »

Thaïs éclata aussitôt de rire. Non mais même en expliquant à Caleb en long, en large, en travers, en Javanais, Chinois, Klingon et tout autre langage aussi créé par Tolkien pour ses bouquins, l’allemand ne verrait jamais son amitié avec Alec que d’un sale œil car justement, les deux jeunes gens étaient passés par la case « qui a fait péter passionnément la banque au Monopoly ». Dans tous les cas, la blondinette l’avait un peu dans l’os. « Non mais on parle de Caleb là ! Rassuré, c’est pas son deuxième prénom… pourtant il a mille fois plus de conquêtes à son actif que je n’en n’aurais jamais mais je pense que c’est plus une histoire de principe qu’autre chose. Ça prouve qu’il tient à moi c’est pour ça que si tu veux, ça m’en touche une sans forcément faire bouger l’autre mais j’espère juste qu’il ne provoquera pas sans arrêt des disputes parce que je passe l’aprem avec Alec, par exemple. Tu vois le genre ? » Surtout que Thaïs était la fidélité incarnée et ne reproduirait jamais le même schéma que Mary, plutôt crever. Caleb était son point fixe, son âme sœur, la deuxième partie de son âme. Rien que pour cela il était assuré qu’elle n’irait jamais voir ailleurs vu qu’il était vital à son existence. « Aucun secret, carrément ? Putain Aidan faut trop que tu m’donnes des cours » ironisa Thaïs en éclatant de rire au passage, rien qu’à les imaginer étudier les différentes fonctionnalités d’un four elle en était morte de rire. « Je connais pas trop le hockey, mais si un jour je me fais opérer et que je vois à nouveau, j’espère que tu accepteras que je vienne t’encourager ! »