(+Anna) D.e.C.o. ou l'Art de se trouver des meubles

« Tu sais très bien que je suis au régime… Je ne consomme que de toi petit cœur donc oui, composée de testostérone ! » Mentis-je à moitié car je ne voulais pas déclencher de crise de jalousie à retardement surtout que je m’étais excessivement bien conduit et il en allait de même de junior qui n’avait même pas daigné se lever malgré les beautés alléchantes qui s’exhibaient devant lui. Non, tout comme moi, il était devenu accro à Anna. En tout cas, je n’étais pas bête au point de ne pas comprendre le sous-entendu d’Anna. « Nos soirées me manquent également… Tu te rappelles de nos compétitions de celui qui arrivera à manger le plus de hot dog pour savoir qui aurait le contrôle de la télécommande pendant une semaine ? Ce genre de connerie me manque » avouais-je sans fausse pudeur. J’avais gagné une petite-amie certes mais ma meilleure amie me manquait par endroit. Cela ne m’empêcha pas de me demander si elle ne regrettait pas la trop grande fréquence de nos ébats. « Bah c’est ta réflexion, ça pouvait être genre : chéri, t’es une bête de sexe, je demande grâce » rigolais-je.

« C’est bien petit cœur, t’auras droit à du dessert » avoua-t-elle malicieusement non sans esquisser un clin d’œil extrêmement bien senti. Anna avait confiance en lui, la preuve, elle s’en tenait uniquement à ce qu’il venait de lui dire sans chercher plus loin… pourquoi diable le ferait-elle ? Il ne lui donnait aucune raison de douter, après tout. « Je m’en souviens très bien mais je ne vois pas vraiment pourquoi on ne pourrait pas recommencer ce genre de choses… à plus petite fréquence peut-être mais je sais que si je demande à Thaïs de nous garder Moira elle sera sûrement ravie ! Je n’osais pas forcément te le proposer, voilà tout » avoua-t-elle non sans hausser les épaules, car il lui arrivait de ne pas vraiment savoir comment réagir face à Samuel. Il ne se vexerait sûrement pas bien sûr mais Anna était toujours quelqu’un en retenue contrairement à lui… « Si tu veux que je demande grâce il suffit de me le dire ! Mais en parlant de ça, et si nous choisissions une chambre ? »

« Je prends bien note petit cœur mais oui, je crois même qu’ils sauteraient sur l’occasion pour s’entrainer. Enfin, je ne connais pas encore SON Caleb mais je me dis que tant qu’il rend heureux ma fille, je peux lui accorder le bénéfice du doute » souriais-je sans me douter que cet homme, je le connaissais très bien voire, je l’avais considéré comme une sorte de petit frère pendant deux années avant de le perdre de vue. « J’en dis que c’est une bonne idée mais il faut un lien confortable et solide, je n’ai pas envie qu’il demande grâce avant toi et non, ces choses-là ne se demandent pas petit cœur. Si tu dois rendre grâce, ça sera de ton plein grès mais j’espère que cela sera le plus tard possible. J’aime trop t’entendre pousser tes petits cris de plaisir » murmurais-je la fin de mes propos à son oreille avant de lui mettre rapidement une main aux fesses, un sourire canaille aux lèvres. « Lit à barreaux ? ça me donne des idées et des envies tiens »

« Je crois que c’est surtout pour s’entraîner que Thaïs est ravie quand je lui confie Moira ! Mais pourquoi ne pas organiser un dîner tous les quatre ? Comme ça tu ferais connaissance de ton futur gendre ET ça te permettra de voir ta fille autrement qu’en coup de vent » proposa-t-elle-même si cela impliquait potentiellement de rester des heures derrière les fourneaux, à moins qu’elle ne prenne l’option traiteur, ce qui était toujours potentiellement envisageable aussi. « Bien ce que je me disais ! Tu es incapable de dire non à une partie de Monopoly avec moi, tu aimes bieeen trop faire sauter la banque bien que ce sera sûrement différent quand tu viendras me rendre visite en salle de garde. Et pourquoi diable un lit à barreaux t’inspire-t-il ? Si tu compte m’attacher, sache que je sais très bien me défendre et que je connais quelques prises pour te mettre à terre, mon chéri ! »

« Pourquoi pas ! Il faudra bien qu’un jour où l’autre, je fasse sa rencontre n’est-ce pas ? » grommelais-je avec mauvaise foi évidente. C’était assez ironique qu’une personne aussi avenante et chaleureuse que moi rechigne à rencontrer du monde mais voilà, ce type me volait mon bébé et en prime, il me faisait grand-père. Comment voulez-vous que je réagisse à part avec l’envie de lui en coller une ?! En plus avec ma chance habituelle, ce type serait une baraque et il allait m’en coller une. « Je préfère l’expression t’envoyer au septième voir douzième ciel que faire péter la banque. J’ai toujours l’impression d’être dans la peau d’un voleur dans ces moment-là alors que tout le monde sait que je suis le romantisme né.. Ouais bon j’exagère un peu mais petit cœur… Juste une fois ?! Cela pourrait être sympa non ? » boudais-je aussitôt en bon enfant capricieux que j’étais. Elle ne pouvait pas me refuser ce petit plaisir quand même ?! « Et puis c’est quoi cette envie de me maltraiter ?! Dis donc, j’ai pas choisi la plus douce des femmes pff »

« N’aie crainte mon chou, je suis sûre que ça va très bien se passer et puis si cela se trouve, tu vas adorer ton gendre ! » Anna pinça très légèrement la joue de Samuel pour la beauté de la chose avant de poursuivre cette petite escapade chez Ikea, non sans continuer cette joute verbale à laquelle ils s’adonnaient à cœur joie depuis tout à l’heure. « T’ai-je déjà maltraité ? Tu adores passer pour un pauvre bichon juste dans l’espoir que je ne joue au docteur avec toi ! » protesta-t-elle peu de temps avant qu’ils ne choisissent effectivement leur chambre à venir, peinant cette fois à se mettre d’accord sur le modèle du lit, les tables de nuit et autres accessoires du genre mais au bout du compte, Anna fut celle qui céda en premier : après tout, Samuel désirait payer, il aurait été mal venu que de faire la fine bouche… surtout qu’il ne manquait pas de goût, ne pas l’admettre aurait été criminel.