DUNLY ❥ Live without you, isn't a life

L'enterrement de la belle-mère. Je m'étais sentie tellement mal, et je me sens toujours aussi mal. En plus de ça, je ne me sens tellement pas à ma place. J'ai tout de même été parlé au père pour lui dire que nous avions découvert avec Duncan qu'on était même pas parenté, et il semblait se sentir coupable. Ca m'avait fait du bien, je comprenais enfin pourquoi il avait été si distant de nous quand j'étais petite avec ma mère. Je lui avais pardonné et il m'avait prise dans ses bras. Ca m'avait fait du bien, mais je ne me sentais pas pour autant bien mieux. Tout simplement parce que je m'inquiétais pour Duncan, que j'avais perdu de vue depuis une bonne dizaine de minutes. Je me demandais bien où il pouvait être et vu qu'on était dans la demeure familiale pour le soit-disant buffet où trop de gens s'y retrouve, il se pourrait qu'il soit dans sa chambre. Je n'avais que là à chercher à vrai dire. Je m'y suis donc rendue, sans même prendre la peine de frapper Duncan ? Est-ce que tu ... Putain j'en croyais pas mes yeux ! Il se piquait, c'était bien la première fois que je le voyais faire. Et ça me bloquait. Je me sentais encore plus mal, tellement que j'aurais pu m'effondrer.

La journée la plus dure de ma vie, la plus longue mais aussi la dernière. Du moins j'espère, enfaîte j'en sais absolument rien. Je sais juste qu'à l'heure actuelle j'en peux plus. Voir ma mère entre quatre planches m'a littéralement détruit. Depuis mon arrivée je reste silencieux, évitant de parler à toutes ces personnes venues rendre un dernier hommage à ma mère, ouais mon cul ils voulaient juste profiter du buffet. J'ai seulement adressé la parole à mon père, le dernier membre de ma famille qui s'est visiblement expliqué avec Lily. Tant mieux alors, elle ne sera pas seule si jamais je rends l'âme aujourd'hui. Alors qu'ils étaient tous en bas, je suis monté discrètement dans ma chambre, les nerfs qui lâchaient une nouvelle fois. Je vais péter un plomb je le sens. En arrivant en trombe dans la chambre je vidais ma commode en tremblant comme jamais, attrapant une seringue. J’attachais mon bras pour choper la veine, je vais mettre la dose et m'envoler la rejoindre. Les larmes commençaient de nouveau à couler, j'appuyais sur le bout de la seringue .. Sentant toute cette merde entrer en moi. Mais avant même d'avoir le temps de terminer, Lily entra dans ma chambre sans que je m'y attendais. Je n'osais même pas la regarder, continuant de me piquer en lâchant un simple petit Retourne fêter la mort de ma mère avec ces enfoirés et laisse-moi partir. J'ai pas envie qu'elle me voit partir et surtout qu'elle m'y empêche.

Le voir ainsi, seringue à la main, c'était de trop, je ne le supportais clairement pas, tellement que après mon moment de choc, je me réveillais brutalement et me sentie devenir une totale furie. Le sang bouillonait dans mes veines et la haine remonta en flèche. Je me suis mise à courir vers lui, à lui arracher la seringue pour la faire tomber à terre et lui donner une claque. Oui une belle et grosse claque, alors que j'étais encore à deux doigts de me mettre à pleurer Tu ne feras certainement pas ça tant que je serais encore en vie ! Jamais tu m'entends ! Jamais je ne te laisserais partir ! Partir loin de moi ... Puis je me suis écroulée, mes jambes ont faibli et je me suis retrouvée à genoux, laissant le haut de mon corps s'écrouler sur les jambes de mon frère pour m'y accrocher, avant de lâcher quelques larmes. Je le retiendrais jusqu'à en perdre mon souffle, je ne pouvais pas le laisser partir, ce n'est carrément pas une option, quitte à me faire passer pour une grande folle lunatique une fois de plus.

Je sentais sa main attraper la seringue avant même qu'elle soit vide pour ensuite me donner une claque. Ce genre de grosse claque qui réveillerait un mort. Je me touchais la joue, non pas de douleur mais choqué par son geste, je n'allais pas m'énerver non, je ne peux pas. Mais voilà qu'elle s'écroule à mes pieds, se mettant à pleurer et s'accrochant à moi. La voir dans cet état me fit bien plus mal que sa claque, tellement que les larmes commençaient à couler, des larmes de tristesse et de colère. De colère envers elle ? Non envers moi car je m'aperçois du mal que je lui fais .. Raison de plus pour partir, elle mérite mieux que moi. Arrête bordel de merde !! Hurlais-je sur Lily, je n'ai pas envie de la voir dans cet état, pas devant moi. C'est juste insoutenable. Tu comprends pas que j'en peux plus ?! C'est trop dur.. Relève-toi et va t-en .. M'oblige pas à te dire au-revoir. Vivre sans ma mère mais aussi tout ce qui se passe avec elle .. Lily. J'y arrive plus, ça me détruit à petit feu parce que je désire l'impossible. Et à cause de ça je la détruis elle aussi, j'en peux plus de la voir comme ça à cause de moi. Je passais doucement mes mains sur les siennes pour qu'elle me lâche, m'agenouillant devant elle, les larmes aux yeux. S'il te plaît .. dis-je presque en la suppliant.

Accrochée fermement à lui comme pour lui éviter de partir concrètement, alors que c'est son esprit qu'il voulait faire partir, j'étais bien décidée à ne pas le lâcher. Seulement quand il me hurla dessus d'arrêter, je ne relâchais pas pour autant ma prise, mais me fit arrêter de pleurer et de chouiner par dessus le marché. Parce que la douleur était tellement présente que je pleurais bien trop fort. Son cri me fit me taire mais il fallu qu'il s'abaisse à ma hauteur, me retire les mains de ses jambes pour que je le lâche. Je le regardais, totalement anéantie, ne sachant plus du tout quoi faire pour le retenir. Non. ... Non je peux pas ... Peux pas te dire au-revoir. Disais-je bêtement en secouant la tête entre deux larmes. NON ! Criais-je à mon tour comme s'il n'avait pas bien entendu, pour bien lui faire comprendre. Mais je m'étais aussi jetée à son cou, le propulsant en arrière par la même occasion et me retrouvais sur lui, allongée de tout mon corps sur lui, le serrant de nouveau bien fort. Mais ce n'était pas suffisant, j'avais mal encore. Bonjour la sangsue !

Ce qui me faisait le plus mal, c'est de la voir dans cet état par ma faute. Je voulais partir aussi à cause d'elle, enfin à cause de ces foutus sentiments que j'ai pour elle depuis si longtemps et qui nous détruis tous les deux d'une manière différente. Et la voir s'attacher à moi et me retenir ne faisait qu'empirer la situation. Elle est la seule à vouloir me voir rester, à se préoccuper de moi. Mon père avait bien vu mon état et pourtant il n'a rien dit, rien fait. Mais elle si. Je me suis alors agenouillé devant elle pour lui demander de partir et me laisser en faire autant, malheureusement elle est décidée à n'en faire qu'à sa tête, me hurlant dessus avant de se jeter à mon cou. On tombait tous les deux à la renverse. Elle était sur moi, allongée sur mon corps, merde non pas ça .. Mon cœur s'accéléra d'un seul coup, finalement c'est elle qui va finir par me tuer, je vais faire une crise cardiaque tellement mon cœur s'emballe par sa faute. Ne sachant plus quoi faire je restais allongé par terre .. Les larmes aux yeux j'approchais ma bouche de son oreille pour murmurer doucement, la voix tellement faible. J'en ai marre de te faire souffrir .. je restais collé quelques secondes à elle, avant de faire retomber ma tête au sol, sanglotant doucement et murmurant dans ma barbe. Et de me sentir mal. Et d'avoir cette impression d'être un monstre. J'ai tellement envie de la prendre dans mes bras, tellement envie de lui dire ce que je ressens vraiment .. Mais je ne peux pas alors je préfère partir pour toujours.

Allongée sur lui, je ne voulais pas bouger, juste restée contre lui, pour toujours, pour lui éviter de faire l'impensable, la seule chose qui finirait par me détruire. Jamais je n'aurais pu croire ça possible, vu qu'il n'y a pas si longtemps que ça, je ne le voulais plus de lui dans ma vie, je voulais juste qu'il vive sa vie loin de moi. Mais aujourd'hui ? Je ne pouvais même plus être dans une ville différente de lui. Tout avait changé si vite, et jamais je n'aurais pu m'imaginer m'accrocher aussi vite à lui, autant moralement que physiquement. J'avais ma tête contre son torse alors que j'essayais d'arrêter de pleurer quand il se rapprocha de mon oreille pour me dire qu'il en avait marre de me faire souffrir. J'avais redressé ma tête alors qu'il faisait tomber la sienne dans un bruit sourd, pour enchaîner qu'il se sentait mal. Je le voyais bien qu'il souffrait, et pas seulement à cause de sa mère, mais bel et bien à cause de moi aussi. C'est de ma faute ? Demandais-je bêtement alors que je savais pertinemment que la réponse allait être positive. Mais il était temps de parler de ses sentiments à mon égard. J'avais réussi à éviter le sujet jusqu'à présent, mais là, je n'avais plus le choix.

Je la sentais encore contre moi, j'étais incapable de bouger, incapable de la rejeter. Oui j'étais mal à cause d'elle ou plus précisément à cause de cette emprise qu'elle a sur moi. Elle terminait par me poser la question, il était peut-être temps qu'elle sache, elle finira par comprendre et s'enfuira enfin, du moins j'espère. Je pris de l'élan pour la faire basculer sur le côté, échangeant plus ou moins nos places. J'étais sur elle, mon regard dans le sien, ses yeux remplis de larmes fixant les miens. Une larme coulant le long de ma joue tomba sur la sienne. Oui à cause de toi. disais-je doucement, presque incapable de parler. Non je devais me relever, je n'ai pas le droit de rester comme ça sur elle. Une fois debout je fis les cent pas, tournant en rond et fixant le plafond. Puis je m'arrêtais net dos à elle, n'osant même plus la regarder. Parce que ce que je ressens pour toi c'est pas normal .. C'est inhumain. Depuis que je t'ai vu, quand on était gamin .. J'avais à peine huit ans. Depuis ce jour-là tu me hantes, je ne vois que toi, je ne pense qu'à toi ! Un frère n'a pas le droit de ressentir ça pour sa soeur. puis je laissais tomber ma tête contre le mur, tombant de nouveau en larmes, je me dégoûte réellement. Je suis un putain de monstre.. gueulais-je en frappant dans le mur.

Alors que j'étais en train de me perdre dans ses yeux, le voyant pleurer et me faisant encore plus de mal et pleurer par la même occasion, il me retourna d'un coup et il se retrouvait sur moi. Je le fixais toujours aussi intensément, comme si rien ne pourrait m'accaparer le regard, comme si plus rien n'existait autour de nous, jusqu'à une de ses larmes tombe sur ma joue et qu'il me dise que c'était bien à cause de moi. Mais quand il se releva pour aller à l'autre bout de la pièce, je senti comme un énorme vide, comme si j'aurais voulu qu'il reste sur moi, contre moi pendant encore longtemps. Je m'étais ensuite redressée à mon tour, pour secouer la tête, espérant chasser ces pensées pour ensuite essuyer mes larmes. Il avait posé sa tête contre le mur et m'expliqua encore mieux ce qu'il ressentait pour moi et mon coeur ne fit qu'un battement. J'avais parfaitement bien compris avec son baiser, mais l'entendre dire qu'il m'avait toujours voulu non pas comme une soeur, me faisait un sacré choc. Je me sentais de plus en plus fébrile, mais je devais lui répondre, je devais faire quelque chose. Je me décidais quand il se traita encore une fois de monstre. Je me rapprochais de lui et passais mes bras autour de sa taille, posant ma tête sur son dos. Je dois être en manque d'affection c'est pas possible. Non ne dis pas. Tu n'en es pas un. Je ne sais pas quoi te dire, juste ... Je ne t'en veux pas.

Je restais contre le mur, repensant à ma vie .. Je l'ai foiré du début à la fin. Je suis une merde qui est attirée par sa propre sœur, qui la veut depuis tellement longtemps et qui n'a jamais été capable d'aimer à cause d'elle, parce qu'elle me hante sans cesse. Puis lorsqu'elle passa ses bras autour de ma taille, se fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase. Mais merde lâche-moi !! Me touche pas .. Je me suis retiré d'un seul coup, ne lui laissant pas le choix de me lâcher. J'en peux plus, je ne peux plus la sentir contre moi. Elle ne m'en veut pas, mais ça ne changera rien. Quoi que je fasse je ne pourrais jamais l'avoir et ça me tue, ça me dégoûte, c'est plus fort que moi. Sans compter que maintenant elle connaît la vérité, la douleur est bien plus insoutenable qu'un couteau transperçant mon corps. Je m'éloignais le plus possible d'elle sans la regarder. Tu ne m'en veux pas ? Et tu crois que ça va changer quelque chose ? Moi je m'en veux ! Je me dégoûte et j'en ai marre. Parce que ça ne changera jamais, tu peux pas comprendre ce que je ressens pour toi tellement c'est fort. Tu penses peut-être comprendre, mais non. C'est un vrai bordel, une putain de douleur qui ne pars pas. J'en peux plus de te voir tous les jours sachant que jamais je ne pourrais avoir ce que je veux, parce que t'es ma soeur. Je gueulais sur Lily, mais c'était pour son bien, pour qu'elle comprenne que ça me fait vraiment mal qu'elle reste à mes côtés. Puis finalement je me tournais vers elle, tremblant comme jamais je n'ai tremblé. Avec l'envie d'en finir plus que jamais. Alors je préfère me foutre en l'air. Tu trouveras un mec, tu fonderas une famille et tu m'oublieras.