Caleb&Thaïs + you didn't ask me to come with you, so don't complain !

« Mais c’est noté mein general ! » fanfaronna-t-elle car Thaïs avait toujours rêvé de voir ce fameux Tobias Sammet sur scène sans pour autant avoir un jour l’occasion ou même les moyens, car tout concert a évidemment son coût. Ce genre de dépense superflue lui était interdite mais puisque Caleb avait déjà les places… il serait criminel voire même très impoli que de refuser ! « Donc je vais être une méga VIP car je vais rentrer dans l’antre de l’ours, c’est ça ? Ralala, tu me mets presque le stress là ! Il faudra que j’enlève mes chaussures avant d’entrée et que je fasse une prière pour bénir le lieu ? » Thaïs ayant toujours autant de mal avec ce ton résolument froid qu’il employait, elle ne pouvait guère s’empêcher de plaisanter avec toutes les perches qu’il lui tendait. Il viendrait un moment où elle allait le fatiguer, c’était une certitude… mais elle espérant simplement que cela n’arriverait pas trop vite et, surtout, qu’il appréciait ce tempérament si vivant qu’elle traînait derrière elle parfois comme un boulet. De toute manière, son sourire s’amoindrit légèrement alors qu’il lui proposait ni plus ni moins de se rendre dans sa famille, en Allemagne, pour les fêtes de Noël. Autant le fait de revoir Stefen lui faisait plaisir, car ils avaient tout de même été proches par le passé, autant être invitée au sein même de la famille Weyss… ça la faisait paniquer et déglutir avec difficulté. « Moi, chez ta famille… tu es sûre que tu es une bonne idée parce que je parle souvent trop, je ne dis jamais ce qu’il faut quand il faut et franchement j’ai pas envie de te faire honte… même si l’invitation me fait plaisir » crut-elle bon de préciser car c’était la première fois qu’on lui accordait une telle importance, à vrai dire. D’où le fait qu’elle rougisse…

« Tu sais que tu sors plus de connerie à la minute que n’importe qui ? » la provoquais-je joyeusement car Thaïs était la joie de vivre incarnée alors que j’étais tout son contraire. On pourrait se demander ce qu’elle fichait avec un mec cynique et froid mais je n’allais pas m’en plaindre. Elle était à moi et je ne la lâcherai pas si facilement vous pouvez me croire sur parole. « C’est moi où l’idée d’être seule avec moi te stresse ? » lui demandais-je en mordillant la peau tendre de son cou avant de ni plus ni moins de lui faire un joli suçon. Diable que c’était bon de la marquer et si je ne me retenais pas, je lui en ferais de l’autre côté mais aussi sur l’épaule bref sur tout le corps mais j’allais me contenter de cette toute petite marque d’appartenance. Je l’avais prévenu que j’étais possessif mais avais-je fait mention de mon gros appétit sexuel ? Parce que dix minutes, ça commençait à faire long mais je me tenais bien sagement contre elle. Mine de rien, je n’avais pas furieusement envie de le refaire dans la voiture alors que dans moins d’une heure à présent, nous serions à l’abri des regards indiscrets. « J’aime te voir rougir »murmurais-je avant de poser une main sur sa joue pour lui faire tourner la tête et déposer un frêle baiser contre ses lèvres. « Tu es très bien comme tu es et puis, tu ne me feras jamais honte. Tu sais, une fois qu’ils ne sont plus en public, mes parents redeviennent des gens simples qui apprécient simplement la vie comme elle vient. Il est facile, on a les moyens pour mais quoiqu’il en soit, ils ne te jugeront pas bien au contraire. Mon père risque de marmonner dans son coin qu’il rêvait de me voir épouser la fille de son meilleur ami mais ça lui passera et ma mère ne pourrait pas rêver mieux que je trouve mon bonheur dans les bras d’une danseuse ! Il faudra juste que je fracasse un peu mon frère pour être certain qu’il ne vole pas à moi… Viens avec moi en Allemagne et pour le nouvel an, nous pourrions aller en France ou en Irlande »

« Je crois qu’on ne va pas comparer en comptant le nombre de conneries que l’on sort toi comme moi… sinon on risque d’y passer la journée parce que mon niveau n’est pas mauvais, crois-moi ! » s’amusa-t-elle à lui rétorquer avant de n’esquisser une nouvelle petite moue tout en hochant la tête de gauche à droite. « Chéri je suis avec toi très souvent à cause des répétitions, ce serait stupide d’avoir « peur » de toi, non ? Plus sérieusement, au contraire j’ai hâte. Je voudrais juste réchauffer un peu ce ton polaire, c’est pour ça que je donne l’impression de m’exciter toute seule dans mon coin ! » Autant lui expliquer les choses plutôt que de créer un nouveau quiproquo sans queue ni tête : Thaïs était rarement gênée à moins que l’on ne l’attaque bi en tête sur son handicap et encore, elle avait beaucoup de répartie et savait très bien montrer les crocs telle la lionne combattive qu’elle était à bien des égards. Mais son souhait le plus chair, c’était de sentir Caleb croquer la vie à pleines dents exactement comme elle le faisait et cesser ainsi d’être blasé de tout, ou de faire mine de l’être. « C’est pour te faire aimer la vie que je voulais faire la journée de demain, aussi. Va falloir t’y faire, je suis une super midinette ultra romantique quand je m’y colle » s’amusa-t-elle non sans perdre une miette de son discours sur sa famille, tout en sachant qu’elle risquait de jalouser le potentiel cocon qu’elle rencontrerait à ce moment là. Cela n’empêchait pas Thaïs d’être diablement flattée qu’il ne veuille passer l’intégralité des fêtes et donc des vacances en sa compagnie, mais tout ce qui touchait à l’inconnu avait une fâcheuse tendance à l’effrayer et à l’attirer d’un même temps. « Fais-moi confiance, ton père ne bougonnera pas longtemps et puis ce sera tripé de revoir Stefen, lui refait pas le portrait le pauvre ! T’as aucun risque, je te préfèrerai toujours et pour le nouvel an je préfère la France… pourquoi pas la ville des amoureux alias Paris ? Je n’ai pas envie de risquer de croiser mes parents en Irlande, j’avoue… je ne dis pas que je ne te ferai jamais découvrir ma culture si tu le souhaite… mais pas maintenant. » Et surtout pas avec ce qu’elle avait récemment appris.

« Je ne suis pas un expansif devant l’éternel, être aussi impulsive ou extraverti que toi, c’est juste pas dans ma personnalité mais j’aime la vie. Je n’ai pas des pensées suicidaires, je suis juste pas très démonstratif » haussais-je les épaules. En fait, j’étais quelqu’un de profondément calme tranchant avec le côté pile sur patte de ma petite-amie. Il fallait simplement que nous acceptions tous les deux ces pans de nos personnalités. Ma foi, j’avais du travail à faire notamment sur ma froideur mais c’était parce que Thaïs ne pouvait pas voir mon regard ni même les expressions de mon visage. Elle ne pouvait qu’entendre ce ton parfois monocorde ou peu chaleureux. « Je crois que lors de notre grande discussion, je te collerai les mains sur mon visage pour que tu vois à quel point, je ne suis pas aussi froid que peut l’être ma voix mais est-ce moi où tu m’as appelé chéri ? » la taquinais-je car je trouvais ce surnom adorable dans sa bouche. « Quoiqu’il en soit, je crois que nous avons nos plans pour Noël et le nouvel an quant à mon frère… ma foi, je veux bien lui accorder un sursis mais bien parce que tu me le demandes » marmonnais-je tout en songeant qu’au moins, en Allemagne, je n’aurais pas à souffrir du fait que pour de l’argent, Thaïs était obligée de se dessaper devant des pervers. Cela me bouffait par avance de ne rien dire, de fermer ma gueule sur la question mais je comprenais les motivations derrière et je ne pouvais que la trouver courageuse. Le problème, c’est que mon cœur souffrait de la partager avec des inconnus quelques sois par semaine. Le tout était de réussir à canaliser ma jalousie et à l’oublier le temps de ses shows.

« Va juste falloir que je te tripote le visage non stop pour le savoir en fait » avoua-t-elle non sans une très légère honte car Caleb ne pouvait pas savoir à quel point ne pas saisir les nuances vocales de quelqu’un pouvait être inconfortable. Pire, il n’avait pas la moindre idée de l’inconfort dans lequel elle se trouvait actuellement à la simple idée qu’il lui dise qu’effectivement, en cas de discussion sérieuse, il vaudrait mieux qu’ils soient extrêmement proches voire qu’elle le touche sans arrêt pour ne surtout rien louper des éventuelles nuances qu’il pouvait bien mettre dans ses propos et autres expressions. « Ouaip je t’ai appelé chéri… j’adore donner des surnoms débiles à tout le monde alors si tu n’aimes pas je te conseille de me le dire très vite sinon je risque de prendre un mauvais pli ! » Même si c’était sûrement déjà trop tard et qu’elle ne risquait pas de manquer une chance de l’appeler par un petit nom de sa composition, sans forcément user du même. « N’empêche, pour la première fois depuis longtemps, tu me donnes hâte d’être aux fêtes ! » avoua-t-elle non sans s’emparant à nouveau de ses lèvres avec une passion quasi dévorante, lui prouvant d’une qu’elle avait hâte de passer cette soirée rien qu’entre eux, mais aussi la nuit entre ses bras musclés et puissants, et de deux qu’elle avait hâte d’être à demain pour lui montrer toutes les surprises qu’elle avait préparées juste pour lui…