What the fuck ? ► Thélia

J'étais en train de toucher le fond. Moi qui pensait à mes problèmes d'héritage et que mon séjour en Italie avait tout arrangé, je m'étais complètement fourré le doigt dans l’œil. Car, quand il y en a plus, il y en a encore. Et cette fois-ci je me retrouvais à avoir des problèmes avec ma petite-amie. En même temps, j'avais très mal réagit. Mais ce qu'elle avait fait m'avait carrément tapé sur le système nerveux. Elle avait dormit avec Avery et le fait de savoir ce petit détail, m'avait complètement mis hors de moi. C'était le jour de nos retrouvailles et j'avais une fois de plus gâche ce moment. J'étais parti comme un voleur la plantant littéralement dans sa salle de danse. J'avais honte d'avoir agit comme ça mais valait mieux qu'elle soit seule, qu'elle n'ait à supporter ma mauvaise foi. Puis nous avions cessé de nos parler durant quelques jours et je m'en voulais. Si c'était pour dire la culpabilité me rongeait entièrement mais j'avais résisté à l'envie de lui envoyer des messages ou à l'appeler. Pourquoi faire ? M'excuser ? Elle n'en n'avait pas grand chose à faire de mes excuses à ce que j'avais bien pu comprendre. Mais là...Tout était différent. Je venais d'apprendre quelque chose à son sujet qui m'avait foutu hors de moi. D'ailleurs j'avais littéralement pu cogner la bouche qui me l'avait apprise, même si j'en souffrais aussi physiquement les conséquences maintenant. Ce foutu Marshall m'avait mis hors de moi, même si les choses s'étaient plutôt bien finies, il n'en restes pas moins que je le fait de me retrouver coincé dans cet ascenseur en sa compagnie avait failli me coûter la vie. Une fois sorti de l'endroit je n'étais pas allé en cours et je m'étais précipité jusqu'à l'appart d'Elia. J'avais sonné en attendant, tentant de calmer ma colère. La porte ne tarda pas à s'ouvrir et le fait de voir son visage accéléra les battements de mon cœur.  « Entre. » Je pus comprendre à son expression qu'elle voyait bien que ça n'allait pas. J'avais la pommette gauche en sang avec une profonde entaille, le haut de mon front saignait pas mal aussi et ma lèvre inférieure avait prit chère. Mais le pire devait être le restes de mon corps bien qu'avec mes vêtements, on ne voyait pas vraiment les dégâts. Elle avait posé une main derrière mon dos et m'avait entraîné sur le canapé. « Qu'est ce qui t'es arrivé ? Je reviens hein. » Elle revint avec des antiseptiques et un torchon qu'elle me tendit. Sur le coup je ne compris pas réellement et ce fut seulement quand elle s'approcha de mon visage avec morceau de coton que je stoppais son poignet avec ma main. Avec toute la douceur dont j'étais capable malgré la colère que je ressentais. « Attends...je ne suis pas venu ici pour que t'occupes de moi. Ni pour t'embêter d'ailleurs. » Je fis la grimace, j'avais mal partout. « J'ai juste une question à te poser... » Je marquais une pause, déglutissant péniblement. « Mais pour te résumer mon état en deux-trois mots, disons que Marshall m'ait tombé dessus dans un ascenseur... »

Je m'étais donc rendu chez Elia, principalement pour avoir le coeur net à propos de ce que m'avait dit Marshall mais surtout aussi pour pouvoir la voir. Notre dernier rendez-vous improvisé s'était plus mal terminé et je ne l'avais pas revue depuis. « Pourquoi il t'a fait ça ? » Elle avait tenter de me nettoyer le sang et les plaies qui ornait mon visage mais je l'avais arrêté en lui tenant le poignet. Je le lâchais alors qu'un rire nerveux s'était emparé de mon être. « Dirons-nous pourquoi il m'a fait ça et ce qu'il s'est prit en retour. » Je me mis à rire encore plus mais d'un rire nerveux et très bas. J'allais finir par lui faire peur. J'avais morflé certes mais il s'en était prit de bonnes lui aussi. Je repris mon sérieux et je soupirais me touchant le front tout en grimaçant. Ça faisait mal, très mal. Et la vive douleur que je ressentais au niveau des côtes lorsque j'avais ris un tant soit peu, ça aussi ça faisait mal. « À vrai dire je venais de monter dans un ascenseur quand le Marshall m'a emboîté le pas. On a échangés deux-trois répliques sarcastiques jusqu'à ce qu'il me dise que... » Je me stoppais relevant la tête vers elle. Je croisait son regard et je crus comprendre qu'elle savait déjà ce que je m'apprêtais à lui dire. Comme-ci elle l'avait tout de suite deviné et qu'elle n'attendait plus qu'à ce que je lui dise de vive voix pour en avoir la confirmation. Je fermais les yeux un bref instant. C'était vrai, il n'avait pas menti. Putain. « Qu'il me dise qu'il t'avais baisé dans son garage. » Et d'une bombe de lâchée et d'une ! Je n'avais même pas pesé mes mots les lui sortant tel qu'il me les avait dit. Je fixais ensuite son visage m'attendant à la moindre réaction de sa part, le moindre excès de colère.

Voilà c'était dit. J'avais lâché ma bombe après avoir rit en repensant à ce que Marshall  s'était prit de ma part à ce que j'avais en effet récolté à mon tour. On s'en était prit plein la gueule. Mais le pire n'avait pas été ni les coups, ni les insultes, sinon les vérités blessantes qu'il m'avait balancé à la gueule. Elle se passa une main sur son front avant de la faire finir dans ses cheveux. Et bouffe toi ça Jamie. Et une de plus. J'avais taper dans le mille. J'étais tombé amoureux de la bonne personne.  « C'était avant toi Théo, c'était au début de la rentrée. » Argh ! Mais je m'en branlais des détails et de savoir quand c'était. Mais, attends, quoi ? Au début de la rentrée...on se connaissait déjà ! Bordel, de ce détail je m'en serais bien passé. Je pliais un poing et le posait contre ma bouche pour essayer de cacher mes lèvres qui frémissaient sous la colère. J'avais mal à ma lèvre inférieure mais je m'en fichais. Ça me foutait hors de moi. Pas elle...c'était une malédiction qui pesait sur ma tête ou quoi ? Toutes mes copines étaient prédestinées à se taper Marshall avant d'être avec moi ? Je secouais la tête, inspirant à fond...l'odeur d'alcool de son coton. Elle allait en plus me shooter. « Je te remercie pour ta franchise. » En même temps, je me serais posé des questions si elle l'avait nié. « C'était ça ta question alors ? » J'hochais positivement la tête.  Oui c'était ça ma question, ma putain de question qui venait de me coûter tout le moindre bon sens qu'il me restait en réserve. Je levais les yeux dans sa direction, la fixant et déglutissant péniblement. Elle pouvait amplement lire à quel point j'étais abattu et triste. Je me levais difficilement. Je ne comptais pas partir je voulais juste bouger mais à peine eus-je fais trois pas qu'une vive douleur s'empara de mon corps. Relevant ma chemise en grand, je pus voir trois gros hématomes de la taille d'une main, répartie sur mes abdos et côtés. Il m'avait pas raté l'enfoiré. Je fermais les yeux en grimaçant et que je crus durant de bref instant que j'allais perdre l'équilibre et c'est ce qui se serait passé si je ne m'étais pas appuyé contre un mur. J'avais désespérément besoin d'elle.

Bon ma tentative pour faire quelques pas avait considérablement ratée puisque j'avais carrément failli m'écrouler au sol devant la jeune femme. J'étais censé être son petit-ami, l'homme sur lequel elle pouvait se reposer en toute nécessité. Je devais être son socle, ce qui l'aide à faire face aux dures événements de la vie et à la place, j'étais là tel une grosse larve ensanglantée qui servait pas à grand chose et grimaçait de douleur. « Assis toi, reste là tu es pas en état de bouger. Je vais t'enlever le plus gros si tu veux bien mais tu restes là. » Je secouais la tête, j'étais incapable de faire quoique ce soit et maintenant que je connaissais la vérité je savais que c'était sûrement la colère qui m'avait amené jusqu'à chez elle. Je me détestais, littéralement. Je venais donc reprendre ma place initial alors qu'elle avait reprit son coton pour s'attaquer à mon front. Je grimaçais de douleur face à la brûlure que je ressentais en cet instant. Et pourtant j'avais la sensation qu'elle y allait doucement et avec toute la douceur dont elle était capable. Je fermais les yeux, la remerciant silencieusement d'un signe de tête. J'étais venu lui prendre le bourrichon, comment pouvait-elle vouloir avoir envie de s'occuper de moi ? Pas après ce que j'avais fait la dernière fois que nous nous étions vu. « Vous êtes vraiment fou de vous être battu, je t'interdis de recommencer. » Je levais les yeux au ciel. Il la méritait cette raclée le Marshall. Mais qu'elle m'interdise de recommencer m'arracha un regard moqueur. On me tape, je tape. Point final.  « Navré, mais si tu crois que tu j'allais rester les bras ballants alors qu'il parlait mal de toi, c'est mal me connaître. » Et d'autres choses que je n'avais pas envie d'aborder. Mais merde ils avaient couchés ensemble. Je sais pas comment j'arrivais à contenir ma colère là. « Aiie. » Elle voulait causer ma mort elle aussi avec son coton ? Je soupirais. Si j'en étais là c'était par ma faute. « J'arrive pas à comprendre comment est-ce que tu peux être là à vouloir t'occuper de moi...Tu devrais me jeter d'ici. » Je levais les yeux vers elle, resongeant plus à notre dernier rendez-vous.

 « Pourquoi je devrais te jeter dehors ? » Pour tout. Pour être un si mauvais petit-ami. Pour t'avoir abandonner plus de deux semaines et être resté dans un pays étranger. Pour véritablement tout. Elle avait posé le premier coton imbibé de mon sang et en avait repris un autre afin de s'occuper cette fois-ci de ma joue. Elle me tourna doucement la tête, posant une main sur ma joue intact. Son contact fis en sorte que les battements de mon cœur s’accélèrent, limite j'allais frôler l'hyperventilation cardiaque. Puis elle sentait bon, c'était toujours plus agréable que l'alcool ou l'odeur du sang. Avec sa question je ne savais pas si elle faisait référence au faite que de me voir dans cet état ne la gênait pas ou si elle ne voyait pas vraiment à quoi je faisais allusion. Ou alors, elle faisait tout simplement semblant de ne pas comprendre, ne voulant pas réveiller de vieux démons, ou s'attirer ma foudre. « Parce que je me suis mal comporté avec toi. » Bah ouais, je l'avais planté alors que nous avions décidé de passer le restant de la journée ensemble. Je posais alors une main sur la main qu'elle avait posé sur ma joue, fermant les yeux à ce contact. Elle m'avait terriblement manqué et ne pas lui parler avait été une terrible torture, mais ceci n'excusait pas cela. Et merde quoi. Elle avait couché avec l'imbécile qui avait faillit causer ma mort. Je ré-ouvris les yeux, une question me brûlait les lèvres. « Toi et Marshall...c'était parce que tu l'aimais ? » Si elle m'annonçait que oui, je ne m'en remettrait probablement pas. Dans tous les cas, j'avais quelque chose à lui avouer, autant tout faire d'un coup, non ? « Parce que...j'ai moi aussi quelque chose à te dire, et vaux mieux que tu l'apprenne pas moi, que par quelqu'un d'autre. »