You kidding me ? [Dunly]

Non mais elle avait vraiment ce don pour me mettre mal à l'aise, je pensais l'énerver mais finalement elle se foutait littéralement de ma gueule en me rappelant mes souvenirs solitaires lorsque j'étais plus jeune. Pas question de la laisser gagner comme ça, lorsqu'elle me montra l'une de mes photos sur mon portable j'affichais un sourire pervers sur mon visage avant de lui répondre. Une vraie salope celle-là, t'imagine même pas les positions qu'elle connaissait, dommage je lui ai jamais demandé son prénom. En disant cela j'espérais seulement l'exaspérer un peu plus vis-à-vis des relations que j'avais avec les femmes, du sexe et de la drogue, elle n'avait jamais apprécié ça donc j'en profitais pour reprendre légèrement l'avantage. Elle me parlait ensuite de mes magasines caché sous mon matela, non mais elle était sérieuse de parler de ça ? Tant de souvenir .. Cette fameuse page 37 qui m'a souvent sorti de ma solitude. Je grimaçais en lui répondant. Au moins elles n'étaient pas chiantes, ça me changeait de ma frangine aussi souriante qu'un macabé. Bam dans tes dents. Bon j'admets que c'était vraiment petit, mais au moins j'avais le dernier mot. Elle avait finalement trouvé cette fameuse photo qu'elle ne s'est pas faite priée à supprimer. Le seul moyen de pression que j'avais contre elle partie en fumé, tant pis je trouverai bien quelque chose d'autres plus tard. Je tirais toujours la tronche comme un petit gamin qui bouderait avant d'aller à l'école un samedi matin, bref ça m'avait bien foutu les glandes qu'elle eut le dernier mot sur le fait qu'elle aurait réussi à me faire venir par la peau du cul et qu'elle obtienne cette victoire en supprimant la photo. Puéril comme comportement vous dites ? Totalement mais c'était notre moyen de nous supporter. Elle restait bizarrement calme après les reproches assez violents que j'eus à son égard, elle me demanda même de ne pas m'énerver. Je levais mes yeux vers elle en souriant en coin. Nop je ne n'énerve pas. Je me fais seulement un petit plaisir personnel en te crachant des méchancetés en pleine face, j'adore ça. J'employais une intonation de voix plutôt taquine qu'autre chose. J'avais beau critiquer son exemple, elle ne restait pas moins la raison de ma présence à Harvard, elle devait se douter de ça sans pour autant savoir pourquoi et heureusement d'ailleurs, je n'avais aucune envie qu'elle sache la vérité même si nous n'avons plus aucun lien de parenté car elle restait ma sœur quoi qu'il en soit. Je n'osais même pas imaginer ce qu'elle penserait de moi si elle apprenait un jour ou l'autre la vérité à mon sujet, j'avais peur de ce qu'elle pourrait penser de moi. Bizarrement j'en avais rien à faire du jugement des autres à mon égard, me faire insulter par des crétins d'Eliots sur mes addictions ne m'a jamais touché, mais quand cette idiote ne perdait jamais l'occasion de me rappeler à quel point j'étais un déchet ça me faisait mal. Je ne m'attendais absolument pas à ce qu'elle prenne le paquet de clopes. Je tirais une sale tronche en me levant de ma chaise pour la rejoindre au bar et lui arracher le paquet des mains, mais finalement elle a encore réussi à m'avoir en me rendant juste à temps le paquet, m'avouant que je n'avais plus rien à lui prouver. Argg qu'est-ce qu'elle pouvait m'agacer à avoir toujours raison, mais encore une fois j'allais jouer la carte de la mauvaise foie en passant à côté d'elle pour me diriger vers la sortie. Je ne m'inquiète jamais pour toi, je t'aurais laissé devenir une junkie avec grand plaisir. Mes paroles n'étaient pas crédible et elle devait le savoir, j'en ai marre qu'elle gagne une nouvelle fois. Bon tu te ramènes avec ta semi-remorque qui te sert de cul ? Je ne vais pas t'attendre trois plombs encore. Disais-je en sortant du bar, remettant mon paquet dans ma poche tout de même soulagé qu'elle ne s'est pas laissé tenter.

Rien que d'entendre mon frère parler de sexe, ça me donnait la gerbe, et valait mieux pas me chercher, surtout vu ce que j'étais en train de manger. Aussi, pour essayer de le dissuader de continuer à me parler de ce genre de chose, je fis une grimace de dégoût puis fit venir ma main devant ma bouche, comme si j'allais vomir et lui répondis C'est bien le genre de chose qui me fait vomir. Je m’abstiendrais si j'étais la personne en face de moi. A savoir lui. Mais bien sûr que je n'allais pas vomir, mais rien que le plaisir de voir sa tête dégoûté j'avais eu envie de sortir cette nouvelle connerie. Je l'avais ensuite fait chier avec le fait que j'étais loin d'être choquée avec lui sachant les magazines qu'il avait toujours eu, mais il me répliqua que je ressemblais à un macabé quoi ! Une sale grimace d'agacement apparu sur mon visage et j'eus l'irrésistible envie de lui mettre ma main en pleine face. Mais je me suis calmée, parce que je sais que c'est ce qu'il attend. Je lui tirais alors simplement la langue pour guise de réponse. Je n'allais pas répondre à ça. Qu'il me laisse profiter de ma bataille gagnée un peu quand même non mais ! Puis l'histoire de la sœur soit disante modèle en tout apparu sur le sujet de conversation, et apparemment je ne l'énervais pas, surtout sachant qu'il adorait me balancer des méchancetés. Je l'ai déjà dit non qu'il m'exaspère non ?! Putain que oui, et bien trop de fois ! Que répondre à ça franchement ?! Il avait toujours quelque chose à répondre et ça m'énervait, même si ce qu'il disait n'avait rien à voir. Bref, le joint ne fit qu'empirer les choses et j'avais fini par abandonner l'idée de lui faire croire que j'allais en prendre. Évidemment qu'il m'aurait empêcher de fumer et surtout de devenir une junkie. Mais qu'importe. Je rangeais ma carte dans mon sac et fermais complètement la veste de mon frère pour aller dehors. Mais j'ai bien cru que cette fois j'allais le frapper plus férocement. A la place je lui envoyais un regard de la mort qui tue en lui disant Fais gaffe où la remorque va t’aplatir comme une pauvre petite crêpe misérable ! Et je sortais enfin. Enfin de l'air frais, l'air de la liberté. Il allait enfin me foutre la paix et je n'avais plus de compte à lui rendre maintenant que le pari était bientôt terminé.

Ça me dérangeait tout autant qu'elle de parler de sexe, mais elle avait tout de même ouvert les hostilités en faisant référence à mes magasines planqué sous mon matelas. En surenchérissant j'étais certain de la dégoûter pour de bon, mais elle a encore trouvé le moyen de me dégoûter en faisant genre qu'elle allait vomir, pour une femme venant d'un milieu aisé elle était quand même sacrément dégueulasse. Bref je grimaçais rien qu'à l'imaginer me vomir dessus, néanmoins j'avais tout de même cette petite satisfaction après l'avoir comparé à un macabé, recevant comme seule réponse une langue mémorable de la part de Lily. Elle était complètement exaspéré lorsque lui ai avoué que j'adorais lui balancer des méchancetés, sauf qu'elle ne se doutait pas que je faisais par simple plaisir mais tout simplement parce que j'en avais besoin. Qu'importe elle revenait après avoir payé en me rendant mon paquet de cigarettes avec mon joint à l'intérieur, un soulagement se fit apparaître sur mon visage même si j'essayais de lui cacher. J'en avais marre d'avoir constamment cette boule au ventre à cause d'elle, d'être jaloux et d'avoir des excès de violence, j'avais eu ma dose ce soir c'était un fait. Elle me menaça de m'aplatir comme une crêpe, je lui fis alors mine de trembler en rigolant devant elle. Elle avait reçu assez de vacheries en pleine figure pour ce soir, je n'allais donc pas rebondir sur ses propos. Je fermais la marche pour la suivre dehors, elle était devant moi, je ne voyais que son dos mais je ne pouvais penser à ce que ma vie aurait été sans elle, elle me détestait mais je serais incapable de vivre sans elle, elle était tout pour moi sans pour autant savoir l'admettre. J'avais peur de l'avenir, peur qu'elle sache un jour ou l'autre ce que j'éprouvais pour elle, peur qu'en me regardant elle se mettait à voir le monstre que je voyais dans mon miroir en me levant tous les matins. Notre pari se terminait dans quelques temps, bientôt elle n'aurait plus aucune raison de me suivre, de me parler ou même de me rendre la vie dure comme au début de soirée dans ce club de strip-tease .. Je m'avançais vers elle avant de couper le silence qui résonnait dans cette rue sombre. Finalement en mettant de côté mon nez pété, le fait que tu es voulu t'amuser à la gogo danseuse et les prises de têtes par moments, on s'est pas engueulé tant que ça ce soir. Ça en reviendrait presque au miracle, surtout avec quelqu'un d'aussi chiant que toi. Le moment le plus drôle restera quand même quand t'as failli t'étouffer, c'était à mourir de rire. Non c'était faux, elle m'avait bien fait peur à ce moment-là, mais l'envie de la taquiner une dernière fois fut tentant. Je te raccompagne ou tu préfères reprendre ta liberté maintenant? Lui disais-je en hochant les épaules.

Le fait d'agir de façon aussi crade ne se produisait vraiment qu'avec lui. Tout simplement parce que je retombais débilement en enfance. Depuis bien trop longtemps on jouait à ce genre de jeu totalement puéril alors c'est un peu compliqué de tout abandonner du jour au lendemain. Je m'en étais rendue compte en voyant la photo qu'il avait prise de moi, parce que je ne m'étais limite pas reconnu. Moi qui suis une fille parfaitement présentable et faite de bonnes manières, voilà que tout s'envolait rien qu'à l'approche de mon cher frangin. Débile. C'est bien le genre de chose qui m'énerve aussi. Putain mais tout m'énerve avec lui c'est pas possible ça ! Il semblait par contre avoir enfin l'envie d'arrêter de répondre à chacun de mes commentaires et c'était tant mieux. Je pouvais enfin marcher en paix. Mais j'arrivais pas voir en face de moi si on veut. Oui je regardais mais j'étais derrière avec lui. J'entendais ses pas et si jamais il s'arrêtait, je n'aurais pas pu résister à la tentation de me retourner pour vérifier qu'il me suivait toujours. Quand j'entendis ses pas s'accélérer pour me rejoindre, je savais qu'il allait ouvrir la bouche pour dire encore de la merde. Et je ne m'étais pas trompée. Il me ressassait cette folle soirée en me disant qu'on ne s'était pas tant engueulé que ça. Non c'est certain, mais il m'avait bien énervé, et ça c'était plus que habituel. J'allais d'ailleurs lui répondre quelque chose de sympa, même mon visage s'était radouci, mais voilà qu'il avait fallu qu'il rajoute le fait que le plus drôle avait été quand j'ai failli m'étouffer. Roh tais toi un peu ! Garde ta salive pour embobiner tes conquêtes ! Ouais et pourquoi je dis ça moi ?! N'importe quoi, à croire que je commence à faire comme lui, à dire des choses sans queue ni tête, sans raison. Puis il me demanda si je voulais qu'il me raccompagne ou s'il me rendait tout de suite ma liberté. Franchement, j'hésitais, mais quand j'aperçus une silhouette au loin j'attrapais le bras de mon frère et ne lui donnais pas le choix Raccompagne moi. Ouais même une simple silhouette me suffisait à me faire des films et surtout à me donner une raison pour qu'il me raccompagne.

Je n'arriverais jamais à comprendre pourquoi j'étais comme ça avec elle, pourquoi je me sentais obligé d'être un enfoiré, lui dire des vacheries et les trois quarts du temps répondre à côté de la plaque juste pour avoir le dernier mot. Je n'étais pas comme ça avec les autres, à vrai dire je m'en moquais complètement d'eux. Mis à part deux ou trois personnes j'en avais que faire, elle était la seule dans le fond qui m'intéressait, la seule qui pouvait me blesser en m'insultant de drogué, de camé ou de n'importe quel autre adjectif qui ne m'aurait jamais fait réagir venant de la part d'une tierce personne. Son jugement comptait pour moi, même si je faisais toujours paraître le contraire. Elle ne m'aimait pas, c'était un fait, mais elle ne pouvait pas non plus se passer de moi, pourquoi ? Je n'arrivais pas à savoir. En arrivant à côté d'elle dans cette rue sombre, elle réagissait à ma remarque sur son étouffement en me disant de me taire et garder ma salive pour mes conquêtes. Voilà qu'elle se mettait à faire comme moi, répondre n'importe quoi pour cacher la vérité, ou seulement pour avoir le dernier mot. Contrairement à tous les clampins avec qui tu traînes, je n'ai pas besoin de parler pour qu'elles tombent sous mon charme. Un seul regard et elles sont toutes folles de moi et rêvent toutes de retirer mes vêtements. Alors pas besoin de garder ma salive. Disais-je d'un air tout fier, mais en réalité, c'est tout simplement parce qu'elles ne méritaient pas que j'utilise mon temps pour parler avec elles. Elles ne sont rien pour moi, seulement une distraction pour oublier que je ne connaîtrais jamais le bonheur, parce que j'osais rêver à l'impossible. Puis elle attrapa mon bras en exigeant que je la raccompagne. Mes yeux déviaient quelques secondes sur sa main posée sur mon bras, mais merde pourquoi le seul fait de sentir sa main sur mon bras me procurait une sensation étrange ? J'en avais marre de ça, marre de me sentir bizarre à chaque fois que je suis avec elle. Je levais rapidement mes yeux pour ne pas sembler plus étrange que je le suis. Un s'il te plaît c'est trop demandé peut-être? Lui fis-je avec un sourire plus qu'insupportable sur les lèvres. Je marchais donc à ses côtés, regardant la silhouette au loin pour la raccompagner.

Non ça ne m'exaspérait pas ce qu'il disait. Je me rendais compte que c'était bien plus intense que ça. Ça m'énervait, comme lorsque je suis jalouse. Quelque part je devais lui en vouloir de s'intéresser autant aux autres filles, alors que c'est pour moi qu'il est venu à Harvard. Mais qu'est-ce qu'il me prend sérieux ?! Je devais être fatiguée, bien trop fatiguée pour encore l'entendre vanter ses exploits. Il ne fallait juste pas que j'agisse au quart de tour comme il a l'habitude de faire quand il voit un mec tourner autour de moi. Je ne savais pas du tout en fait si c'était très normal nos réactions, mais vu que je l'avais moi aussi de temps en temps, peut-être était-ce normal après tout. Je lui envoyais un regard noir quand il me parla de ces filles qui se jetaient facilement sur lui et lui répondis Peut-être mais c'est pas comme ça que t'arrivera un jour à te faire aimer par qui que ce soit. Quand tu te retrouveras seul, faudra pas venir te plaindre ! Je n'avais même pas précisé que je serais toujours là moi, en étant sa sœur, parce que je me comprenais évidemment dans le lot. Parce que un jour, j'en aurais très certainement marre de son attitude et je le laisserais tout seul, comme il semble en avoir envie. Mais pour l'heure, je ne voulais juste pas rentrer toute seule, de peur qu'un vieux pervers ne m'agresse, surtout que j'avais un peu les jambes nues, même si elles sont recouvertes de collant, et ce n'est pas vraiment une tenue adéquate pour rentrer toute seule. Je lui avais donc dit de me raccompagner, mais je lui avais tellement parlé comme ça toute ma vie, que je n'avais pas fait gaffe que je n'avais jamais été polie avec lui. Peut-être oui, vu ton attitude ... Je ne le regardais pas en lui disant ça, parce qu'il m'énervait, et si je le regardais avec son sourire débile, je vais finir par craquer, le lâcher et rentrer de mon côté. Et au final, c'est moi qui en subirait les conséquences. Bien que je doute qu'il me laisse partir toute seule.

Elle serait capable de me laisser seul ? De m'abandonner et avancer sans se retourner pour voir si j'arrive à sortir la tête de l'eau ou si je me noie sans elle ? J'osais espérer que non, j'espérais qu'elle ne m'abandonne pas malgré toutes les piques que je lui lance, malgré mon comportement de petit con à son égard même si ce n'est qu'une facette pour cacher ce que je ressens vraiment pour elle. Être seul ce n'est pas un problème, j'ai ce côté solitaire qui fait que je ne crains pas de me retrouver sans ami, sans plan cul ou quoi que ce soit. Mais je ne voulais pas la perdre elle, j'avais cette crainte au fond de moi qu'à chaque seconde elle prenne la mouche et m'abandonne pour de bon, c'était stupide d'avoir cette crainte quand on sait qu'elle ne m'a jamais vraiment portée dans son cœur, mais contrairement à elle, moi j'avais besoin de sa présence à mes côtés. Me retrouver seul ça ne me dérange pas, j'ai besoin de personne de toute façon. Sauf de toi tête de mule, mais rêve toujours pour l'entendre de ma bouche. De toute façon elle aurait beau me lâcher en pleine mer, je serais toujours derrière elle, je suis juste incapable d'imaginer le reste de ma vie sans celle qui porte le même nom de famille que moi, même si je rêve de l'impossible avec elle. Plus le temps passe, plus j'ai de mal à cacher la vérité, je m'énerve bien plus qu'avant lorsqu'on s'en prend à elle, j'accoure bien plus rapidement qu'il y a deux mois lorsqu'elle avait besoin de moi, et le pire dans tout ça, c'est que j'étais incapable de me retenir. Et quoi que je fasse j'aurai trouvé ma grande soeur derrière mes pompes pour me foutre un coup de pied au cul quand je fais n'importe quoi. Disais-je d'une voix faussement blasé, dans l'unique but qu'elle m'avoue qu'elle serait toujours là, je voulais seulement qu'elle appuie mes propos pour savoir que quoi que je puisse faire elle sera toujours à mes côtés, même si c'est seulement pour m'engueuler. On continuait alors notre chemin vers la Quincy House, il se faisait de plus en plus tard et l'obscurité dominait l'horizon. Je m'en fichais un peu de n'avoir aucun s'il te plaît ou aucun merci de sa part, elle m'en avait jamais vraiment offert durant toutes ses années donc pourquoi changer aujourd'hui ? C'était seulement pour briser le silence, et peut-être pour l'entendre me parler . Je sais que tu meurs d'envie de me remercier de te raccompagner, donc de rien. Non elle ne me remerciait en aucun cas, mais j'espérais bien recevoir une petite réaction de la part, j'étais constamment obligé de la chercher. Je n'avais pas la force d'avoir une conversation normale avec elle, pourtant j'aimerais le pouvoir

Qui aimerait finir ses jours seuls franchement ?! Duncan ne faisait pas exception à la règle. Je le connais à force et je sais quand il essaie de faire le gros dur sans cœur. Je sais qu'il ne veut pas que je l'abandonne, encore depuis qu'on a découvert qu'on avait aucune goutte en commun, comme si ce sentiment de peur s'était décuplé. Je préférais donc lui donner raison, parce que même s'il pensait le contraire, jamais il ne me l'avouerait, alors à quoi bon m'embêter ?! Si tu le dis. Je ne l'avais pas vraiment dit avec distance, plus avec une pointe de déception, parce qu'au final, j'avais l'impression que jamais il ne me dirait ce qu'il pense vraiment. Il en rajouta, sur mon sujet, chose qui me surpris un peu je l'avoue. Il était persuadé, ou essayait de me faire croire que je serais toujours là pour lui. Évidemment, même si j'avais des doutes parfois. Comme ce soir. Il ne changerait jamais, alors pourquoi me donner tant de mal à essayer de le rendre mieux dans sa peau ?! Sûrement parce que je devais être la cause du problème. Si je ne l'avais jamais traité comme un virus, sûrement qu'aujourd'hui il serait le meilleur de sa promo, avec une belle jeune femme de bon rang à son bras et surtout, on s'entendrait bien. Oui j'avais tout foutu en l'air, et je m'en voulais. Mais ce qu'il m'avait répondu m'avait rassuré, parce que même s'il n'aimait pas le fait que je le fasse chier sur ses fréquentations et ses habitudes, il venait de me dire au fond qu'il ne voulait pas que j'arrête. Ou du moins que je l'abandonne. Mais est-ce que ça suffirait éternellement ?! Pas sûre. T'imagine si ça marche ?! Si t'arrêtes un jour tes conneries ?! Pouh comment je serais trop fière de moi ! Je pourrais même recevoir une médaille pour avoir su dompter une bête de ton genre ! J'avais dit ça en riant, pour me foutre gentiment, ça se voyait sur mon visage, ça se voyait dans le regard que je lui envoyais. Enfin bon, je finis par prendre son bras et il finit par me chercher sur le fait que je lui avais encore donné un ordre. Haha oui t'as tout compris ! Faut que j'arrête de rire, c'est mauvais pour ma santé avec lui. Ouais c'est la fatigue. Demain je serais prête de nouveau à lui faire faire vivre un enfer. Autant qu'il profite de mon état second.

Mes amis je peux les compter sur les doigts de la main et encore, j'aurais bien trop de doigt sur une main pour tous les mettre, je n'avais qu'eux en réalité, eux et Lily. Bien sûr que ça me briserait le cœur de la perdre, qu'est-ce que je ferais ensuite ? Je ne veux pas trouver la femme parfaite qui arriverait à me donner le sourire et m'extirper de ce cercle vicieux dans lequel je me suis enfermé, non j'en ai rien à faire de l'amour avec un grand A, car la seule chose qui si rapproche et qui pourrait me rendre heureux est inaccessible. L'espoir fait vivre comme on dit. Le problème c'est que moi-même je ne savais pas si j'étais capable d'y parvenir. Si un jour je réussirai à arrêter la drogue, à arrêter de coucher à droite à gauche sans me préoccuper des conséquences. Mais la question est plutôt est-ce que je le veux ? Non je ne pense pas, ça serait trop dur de la voir tous les jours sobre en me disant que jamais je n'aurais ce que je veux d'elle, que jamais je ne réussirais à lui avouer la vérité. Elle s'est alors mis à rire, en me disant que j'ai tout compris. Bizarrement ça me faisait plaisir de l'entendre rire, de la voir autrement qu'en colère envers moi, voir un visage différent de celui qu'elle possède en me regardant me détruire petit à petit. Je soufflais légèrement l'air pensif avant de lui parler. Bon va falloir que je trouve où aller, il est encore tôt je n'ai pas envie de retourner dans ma chambre, surtout qu'Eugene a amené l'un de ses potes .. J'ai pas envie d'assister à leur ébat. Je rêve où je suis en train de lui raconter ma vie là ? Enfin c'est vrai quoi, ça ne me tente pas d'entendre Eugene se faire sa conquête du soir, c'est pas toujours facile d'avoir un coloc gay, même si au fond j'en ai rien à faire. Je dois vraiment me reprendre ça ne me ressemble pas, pourquoi est-ce que je raconte ma vie à Lily moi ? Au pire j'irais me balader chez tes copines quincy, je suis sûr que j'en trouverai bien une voulant goûter au plaisir écossais. En disant cela j'agitais bêtement mes sourcils en regardant Lily dans l'unique but de l'exaspérer encore un peu plus, je sais pas pourquoi ça me gêne tant de lui raconter ma vie, aurais-je peur qu'elle s'en fiche royalement ? Ou est-ce que je suis incapable de lui parler comme à une personne civilisée ? Aucune idée, je continuais à marcher à ses côtés jusqu'au dortoir des Quincys, profitant de mes dernières minutes à ses côtés ..

L'espoir avec Duncan, j'avais l'impression d'en avoir bien trop, comme c'est pas possible. J'ai l'impression de vraiment croire en l'impossible, mais un impossible qui me semble possible quelque part. Un cercle vicieux dans lequel il m'a entraîné avec lui. Je suis consciente que je ne pourrais jamais l'abandonner, même si parfois l'envie ne m'a pas manqué. Après tout, je suis toujours ici, auprès de lui. Il avait même réussi à me faire rire un peu, à me détendre avec lui pour une fois, alors que c'est loin d'être gagné ça. Mais bon, j'imagine que c'est simplement du à ma fatigue. C'est alors qu'il commença à se plaindre de son coloc', à me dire qu'il ne savait pas quoi faire du reste de sa soirée. Je commençais de nouveau à grimacer ne voulant en aucun cas qu'il aille se droguer ou se bourrer la gueule alors que le matin allait bientôt se lever. Je le regardais, un peu surprise tout de même par ce qu'il venait de me dire, alors qu'il n'avait vraiment pas l'habitude d'en raconter des choses sur lui, tellement que j'apprenais à peine le nom de son colocataire. Ainsi que son existence d'ailleurs. Ce pauvre Eugène, je le plains de vivre avec mon frère. Faudrait peut-être que j'aille lui faire part de ma pitié un de ces quatre (a) Bref, mon cher ancien frère finit par me provoquer encore un peu plus en me disant qu'il pourrait toujours aller trouver une de mes consœur pour finir sa soirée avec. Et évidemment, je répondais au quart de tour Ça, pas question ! Si tu provoques le moindre problème c'est sur moi que ça va retomber, et je ne te provoquerais pas ce plaisir, ça non ! Mais je n'allais pas non plus le laisser errer dans la rue, en sachant qu'il pourrait faire un coma éthylique ou pire encore. Va te trouver un hôtel plutôt ! Mais je ne te laisserais pas aller te détruire la face ce soir ! T'en as déjà bien assez fait. Bon ok, j'y allais trop fort là, il allait mal le prendre c'est certain, mais il m'avait un peu trop cherché et j'étais à cran à présent, alors que j'avais réussi à me détendre quelques instants plutôt. Putain faut vraiment bien être accrochée niveau émotion avec lui !