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- Spoiler:
- Depuis le début, depuis que j'étais en âge de penser à l'amour, je m'étais toujours dit que c'était un sentiment inutile, superflu, le genre de sentiment dont l'être humain aime s'encombrer sans trop savoir pourquoi au même titre qu'on ne saurait pas dire pourquoi on préfère telle ou telle couleur. A mes yeux, l'amour ne serait qu'un obstacle de plus à franchir pour parvenir à mes fins, je ne le voyais pas comme un compagnon de route, non, mais comme un problème ; le genre de problème susceptible de te faire perdre ton but de vue, celui qui te détournerait de tes intentions et de tes rêves pour un plaisir et un bonheur éphémère. C'était ainsi que je voyais les choses, un sentiment dont je ne voulais pas puisque capable de ruiner mes rêves et m'empêcher de devenir l'astrophysicien que je souhaitais être, ou me retenir sur terre le jour où j'aurais l'occasion de partir dans l'espace.
Apple me faisait découvrir à quel point c'était un sentiment fort, à quel point j'avais raison de le craindre mais à quel point il faisait aussi un bien fou... C'était sans doute pour ça que tant de gens s'accrochaient à l'amour, ou pire, passaient leur vie à l'attendre, le chercher ou le pleurer... C'était incroyable, cette euphorie, ce bonheur simple et pur qui nous abritait. Maintenant, je pouvais comprendre pourquoi ce sentiment pouvait en obséder certains, en détourner d'autres de leur but. On se sent tellement bien dans les bras de l'être aimé qu'on ne veut plus en partir et j'en ressentais déjà les effets. Si on me proposait un voyage dans l'espace, loin d'Apple, comment ferais-je ? J'avais la sensation d'être drogué, d'être incapable de me passer d'elle désormais, ne serait-ce qu'en l'ayant à mes côtés. Elle me disait de ne pas m'inquiéter pour elle, mais j'en étais bien incapable. Je me préoccupais d'elle plus que jamais, je voulais qu'elle prenne du plaisir, qu'elle soit heureuse et que tout ne soit pas gâché si je lui faisais mal. Le bonheur est tellement fragile, un rien peut le briser et nous faire entamer une descente aux enfers...
Ses lèvres regagnèrent mon cou et très vite, je ne fus alors plus capable de penser correctement. Je sentais ma peau devenir brûlante et le plaisir envahir complètement mon corps, j'avais chaud et quelques gémissements m'échappèrent bien malgré moi, noyés parmi les nombreux soupirs que je laissais entendre désormais. Nom d'un chien, elle avait trouvé et elle savait s'en servir contre moi maintenant... Je refermai les poings sur le matelas, donnant de plus grands coups de bassin à Apple. Chacun de ses mots me faisait un peu plus perdre la tête. Elle se rallongea, me laissant ainsi, désireux d'en avoir plus, et plongeant son regard dans le mien. Je me penchai à nouveau vers elle, caressant ses lèvres avec mon pouce avant de l'embrasser.
« J'ai bien l'intention d'en profiter jusqu'au bout... »
Je caressai une nouvelle fois son visage du bout des doigts avant de prendre sa deuxième main pour la poser aussi sur mes fesses. J'aimais la sentir effectuer une légère pression pour m'accompagner dans mes mouvements et nous donner plus de plaisir à tous les deux. Je l'embrassai de plus belle avant de poser mon front contre le sien et accélérer la cadence de mes mouvements de bassin, reposant ma main libre sur l'un de ses seins pour le caresser.
« Ça ne va pas être facile... de faire semblant... »
Les regards empreints de tendresse qu'on se lançait, les sourires amoureux, les caresses et les doigts entrelacés, il faudrait s'en passer presque tout le temps, parce que je doutais que l'on arrive à avoir des moments privilégiés très souvent... et ça ne serait pas facile, je le savais déjà, j'en avais conscience.
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