Invité
est en ligne
Invité
Caly & Priape
Je regrettais déjà d’avoir exprimer mon agacement de manière si évidente. Même si Caly sembla ne pas m’en tenir rigueur, me répondant que je n’avais pas à m’excuser mais que l’on était bel et bien obligés d’en parler, restant un instant dans mes bras, elle finit par se détacher ensuite de moi. La chaleur de son corps contre le mien fut remplacée par le vide. Je me serais bien mis des baffes pour avoir réagi ainsi. J’aurais voulu la retenir à mes côtés un peu plus mais je savais qu’elle avait raison, que nous devions avoir cette conversation, afin de mettre au clair ce que nous voulions et surtout où nous allions. Je redoutais néanmoins ces explications, me rappelant trop bien celles qui avait eu lieu après notre première nuit passée ensemble, ce moment où elle m’avait repoussé. Peut être était-ce pour cela aussi que je me montrais si prudent, la laissant ainsi mettre un peu de distance entre nous. Mes yeux scrutèrent son dos, attendant qu’elle reprenne la parole. J’avais essayé de lui expliquer un peu maladroitement ce qui s’était passé dans ma tête au bal, je ne m’attendais pas forcément à ce qu’elle me comprenne, mais j’attendais sa réaction. Elle avait ramené ses jambes contre elle et lorsqu’elle se mit à parler, sa voix tremblait et je devinais les larmes qui devaient emplir ses jolis yeux. Pourquoi fallait-il toujours que je lui fasse du mal ? Je m’en voulais terriblement. L’entendre se dénigrer ainsi, dire qu’elle était conne, était quelque chose d’insupportable. « Arrête Caly, ne dis pas ça. C’est moi le con dans l’histoire… Je suis désolé, je ne voulais pas te faire mal, je… » et elle se tourna finalement vers moi. Son regard fixa le mien alors qu’elle me confiait pour la deuxième fois aujourd’hui qu’elle m’aimait. Mon cœur s’accéléra. Ce n’était pas un –je t’apprécie-, un –je t’adore- ou un –je t’aime bien- comme les amis se couvrent habituellement mais un –je t’aime- et dont elle affirma qu’elle était sûre qui plus est. Combien de fois avais-je rêvé d’entendre ces mots dans sa bouche ? Je pris appui de ma main gauche sur le matelas et me redressai. Me rapprochant d’elle, réduisant cette distance de sécurité qu’elle avait instauré entre nous, je me penchai vers elle pour venir embrasser son épaule avec douceur. Je n’avais jamais été très doué avec tout ça : les sentiments, les émotions, les déclarations. J’avais toujours été le genre de garçon qui agit, qui ne dit pas tu me plais mais qui te lance des regards subjectifs, qui ne dit pas je te veux mais qui t’embrasse passionnément… Pourtant je savais que là aucun geste, aucune caresse, aucun baiser ne saurait lui prouver ce que je ressentais pour elle : elle attendait de moi que je mette des mots sur mes sentiments. Ma main droite vint se poser délicatement sur sa joue, et mes yeux scrutèrent les siens et sans ciller un instant je repris : « Tu sais que je t’aime aussi Calypso. » J’avais l’impression d’être replongé des années plus tôt, lorsque je m’étais également lancé dans cette déclaration, lorsque j’avais placé mon cœur entre ses mains et qu’elle l’avait finalement brisé en mille morceaux. « Je n’ai jamais cessé de t’aimer durant toutes ces années et je crois que je ne le pourrais jamais. » avouai-je. Car oui, j’avais essayé. J’étais sorti avec d’autres, j’avais enchainé les histoires sans lendemains, les conquêtes d’une nuit, sans jamais réussir à trouver celle qui me satisfasse complètement parce que c’était tout simplement Calypso que je voulais à mes côtés. « Laisse-moi juste une chance de te prouver que je peux être l’homme qu’il te faut. »
(Invité)