Priape & Calypso
Calypso sentait bien que sa question agaçait Priape, il souffla même à son entente. C'était compréhensible, peut-être que le moment était gâché mais la jeune femme voulait des réponses, pour une fois, elle voulait savoir pourquoi. Pourquoi l'avait-il laissé suffoquer, pourquoi l'avait-il laissé mourir un peu plus à chaque pas qu'elle faisait pour s'éloigner de lui. Et c'était dur d'entendre le ton de Priape moins doux, sentir son corps se raidir. Qu'est-ce que tout cela signifiait réellement ? Malgré tout, la brune resta dans ses bras, ne voulant quitter pour rien au monde cet endroit. Après ses excuses, Caly le regardait dans les yeux, cherchant un quelconque signe. «
Oui nous sommes obligés, mais ne t'excuses pas.. » Le coeur qui flottait encore du moment qu'ils venaient de passer ensemble, tout était plus facile à lui pardonner. Peut-être que ce n'était pas bon, non, pas du tout bon pour elle. Et la grecque baissa les yeux, se rappelant son propre rejet qu'elle lui avait imposé quelques années auparavant. Mais cette phrase, celle où il disait avoir espéré entendre tout cela depuis des années. C'était étrange, contradictoire. Que voulait-il vraiment ? Plongé dans une réflexion profonde, la brune revenu vite à la réalité quand il évoqua les mots grecs qu'elle lui avait prononcé. Ces mots qui résumaient exactement ce qu'elle ressentait. Elle était amoureuse, folle amoureuse de lui depuis trop longtemps. Et elle aurait rêvé les entendre venant de lui, sortir de sa bouche, chuchoté entre ses lèvres qu'elle aimait tant. Mais il n'en était rien et faisait planer ce doute, encore et toujours. Malgré sa réponse, sa réponse craintive et vague, ça ne voulait pas dire ce qu'il ressentait, ce qui le traversait. Certes, il ne voulait pas qu'elle parte, mais quoi ? Il voulait quoi de plus, la suite, il voulait quoi pour la suite ? Calypso n'en avait aucune idée et ses idées ne pouvaient pas se mettre en place tant qu'elle était là, allongée dans ses bras. Se détachant doucement pour ne pas le blesser, la brune releva son dos, s'asseyant ainsi sur le lit. Toujours dans de profondes pensées, elle ramenait ses genoux sur elle, comme une enfant. Le regard de Priape se faisait lourd dans son dos, après tout, elle n'avait pas dit un seul mot depuis la fin de sa réponse. C'était difficile, difficile de trouver la solution. Elle le voulait lui, pas un autre, et pas en tant que simple ami. Mais la boule au ventre, cette boule de stresse, ce stresse de souffrir, de le voir partir avec une autre. Un divertissement, une fille parmi tant d'autres. Caly l'avait vu se mettre en couple durant une année, elle était surprise de lui d'ailleurs. Mais quoi, cela faisait des années qu'il enchaînait maintenant les coups d'un soir. C'était dur, un peu trop. Sa tête se posa sur le haut de ses genoux puis elle ferma les yeux. Tout avouer, lui dire qu'elle pouvait l'aimer comme personne ne le faisait, lui dire que tout dépendait de lui, que sa vie ne tient qu'à son prénom. Que jamais, non, jamais elle ne pourrait le sortir de sa vie. Lui dire qu'après ce moment si magique, plus rien ni personne ne la comblerait autant de bonheur, d'amour, de bien-être. Lui dire que son prénom résonne comme une chanson nostalgique dans sa tête depuis des années. Que sa présence à ses côtés n'était que pure merveille et que cela relevait du rêve. Que seul lui pouvait la faire frissonner autant de désir, de plaisir. Lui dire qu'elle l'aimait plus que sa propre vie et que chaque jour, elle s'en rendait compte un peu plus. Que lorsqu'elle avait décidé de ne plus le voir était la pire décision qu'elle avait prise dans sa vie, parce qu'elle avait besoin de lui. Que ce soit comme pire ennemi, comme ami, comme meilleur ami ou comme petit-ami. Sa présence dans sa vie lui était primordiale, il était sa vie, sa famille. Son souffle de vie. Calypso sentait son coeur battre à toute rompre, les larmes lui montaient aux yeux. Elle était follement amoureuse de lui, beaucoup trop amoureuse et ça lui faisait mal. Alors non, cette fois-ci elle ne nierait pas, c'était trop difficile de le repousser, de ne rien avouer. Alors recroquevillé sur elle-même telle une enfant, la tête entre ses genoux, les yeux toujours baissés et humide, la brune murmura avec une voix apeuré et tremblante. «
J'ai été conne Priape, tellement conne... Mais ça me fait peur, je ne veux plus avoir mal au coeur à cause de toi. » Elle tourna la tête vers lui, affrontant son regard. «
Mais je suis sûre d'une chose aujourd'hui, c'est que je t'aime, je t'aime tellement.. »