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Dixie & Valentin
Au fond de moi, je m’en voulais, d’agir et de réagir de cette façon. Parce que ça me faisait mal au cœur d’être comme ça avec mon ami qui n’avait eu besoin que de réconfort et de se changer les idées au début de la soirée. Justement, au début de cette soirée, j’avais été la petite Dixie super enthousiaste, joyeuse, drôle, et marrante, qui ne se prenait pas la tête. Et là, juste parce qu’on avait partagé un truc de plus, je me prenais la tête. Je ne me reconnaissais pas. Mais pas du tout, et vraiment, je me dégoûtais. C’était à cause de lui que je voulais un joint. Peut-être que ça ce n’était que la surface de la raison. Mais si on creusait, c’était bel et bien à cause de moi-même que j’avais envie d’en fumer un. De voir Valentin s’énerver comme ça me serrait le cœur, parce que c’était de ma faute. Qu’est-ce qui me prenait depuis quelques temps? Au fond, peut-être que la Dixie droguée et toujours bourrée me convenait mieux, après tout. Ma voix tremblait, mais mon ton ne diminua pas « C’est pas… c’pas question de ça, voyons! Et puis, c’était peut-être qu’un baser et qu’une danse, mais c’est toi qui m’a embrassée. Moi, c’était que sur le coin des lèvres. Et puis c’est peut-être moi qui t’ai demandé de danser, mais c’est toi qui a remonté ta main le long de mon dos, pour caresser ma nuque et mes cheveux, comme ça, en me serrant un peu plus contre toi. Ne le nie pas! » Je me prenais la tête, vrai. Mais je n’arrivais pas à accepter de perdre la face, même si c’est ce que j’aurais dû faire. Je ne voulais pas perdre Valentin. Pas juste pour un «baiser et une danse», comme il me l’avait dit. Je m’étais mise à courir. Courir pour le joint, mais courir pour fuir. Et il ne manqua pas à sa parole, de son côté, parce qu’il me poursuivit jusqu’à attraper mon bras, me tournant pour que je lui fasse face. En le regardant dans les yeux, je sentis les larmes me monter aux yeux. Je les fis rapidement disparaître en un léger reniflement. Son C’est bon maintenant on rentre eut le don de me faire froid dans le dos. Je baissai la tête. C’était comme une douche froide. « Je vais te dire ce que tu veux entendre, Valou. Je n’ai plus envie de ce joint. Je regrette mon comportement. Je regrette de t’avoir embrassé sur le coin des lèvres. Je regrette d’avoir laissé ce rapprochement et cette proximité m’atteindre à ce point. Je regrette ce baiser. » Je ne regrettais rien du tout, mais j’étais sûre que lui, si. J’avalai ma salive difficilement en lui jetant un énième regard puis rebaissai la tête de honte. « Je suis désolée, Valou… Vraiment, désolée. » Je savais qu’il m’en voulait, maintenant. Et présentement? Je me détestais. Et c’est à peu près sûre que j’allais marcher la tête basse jusqu’à ma chambre d’hôtel, lorsqu’on s’y rendrait. Et j’étais à peu près sûre qu’il voulait me laisser y aller seule, qu’il avait envie de partir au plus vite. Enfin, je m’en faisais beaucoup de mauvais films, là… Ça ne m’aidait pas vraiment. En tant normal, avec ce qu’il m’avait sorti, je me serais emportée, mais là je ne pouvais pas. Je n’y arrivais pas. J’avais honte. Très honte.
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