Infinities of future unforetold ─ Dorothy & Archer

Dottie était de ces femmes que même les hommes les plus froids désiraient. Elle brûlait d'une passion étincelante et ravageait les murailles de glace sur son passage. C'était ce qu'elle avait fait avec lui, c'était ce qui en avait surpris plus d'un les concernant. La spontanéité de ses émotions, l'intensité de ses regards, l'honnêteté de ses désirs ; même quand elle voulait lui mentir, elle ne le pouvait pas. Il le voyait dans son regard alors qu'elle acceptait le vin, docile et séduisante. Le verre se désemplissait jusqu'à être vidé, et le souffle de Dottie contre le cristal eut l'effet d'une bourrasque chaude sur lui. Il éloignait le verre, ses doigts glissant pour le pincer à sa bordure, le laissant ensuite toucher la table à côté pour l'y poser. Tout ça, en même temps que la blonde laissait aller sa main retrouver les formes d'un corps qu'elle connaissait déjà. Les mouvements du tissu sur sa peau que Dorothy créait n'étaient qu'un aperçu de ce que les draps subiraient sous leurs corps ultérieurement, et Archer se penchait déjà vers elle pour venir trouver ses lèvres quand elle fit de même. Une pression langoureuse de leurs pulpeuses, un baiser incendiaire à l'image de la femme qu'il tenait maintenant dans ses bras. Capturée contre lui, le corps tenu fermement contre le sien, Dorothy ne pouvait plus s'en échapper, quand bien même elle ne comptait pas le faire, et l'emprise des doigts d'Archer dans son dos, glissant jusqu'à ses hanches, ne cessait de la forcer contre lui. Archer n'était pas le plus expressif, mais elle connaissait l'homme dans l'intimité. Elle savait qu'il était brut, sauvage, et dévastateur. Il était un feu condensé, une étoile bleue dans une mer de soleils, mais brûlait plus intensément que tous les autres astres si on s'en approchait trop.
Raison pour laquelle, maintenant que Dorothy s'était laissée happer par son autre brasier, il ne restait plus qu'à se laisser consumer.

Rien ne les prédestinait à se rencontrer, encore moins à s'accorder. Le caractère improbable de leur attache avait surmonté vents et marées, survécu aux intempéries et à l'épreuve du temps. De trop nombreuses fois, la personnalité vibrante de Dottie s'était heurtée à celle d'Archer, beaucoup plus détachée, presque indifférente. Et pourtant, chaque fois, il déclenchait en elle un incendie impossible à éteindre. En la regardant. En l'embrassant. En effleurant sa peau du bout de ses doigts, en caressant sa chair de la pulpe de ses lèvres. En la serrant contre lui, tout simplement. Comme maintenant. Dans l'intimité, Archer n'avait (presque) rien de cet homme sérieux, rigide et indiscernable qu'il pouvait laisser entrevoir au quotidien. Il pouvait tout autant être brut et sauvage, que tendre et doux.

Leur dynamique n'avait rien d'inégale. Archer connaissait ses préférences, ses envies, ses désirs, ses faiblesses. Il savait exactement quoi dire, et comment le dire. Où l'embrasser, où la toucher. Quelles caresses lui arrachaient des soupirs, lesquelles la faisaient gémir, trembler de plaisir. Poupée de chiffon entre ses mains fermes, elle s'abandonnait, s'offrait toute entière à sa poigne guerrière. En dépit du temps qui s'était écoulé, elle ne s'étonnait pas de constater qu'il avait toujours ce même pouvoir attractif sur elle, ni de voir qu'elle reconnaissait déjà chacun des fragment de son corps. Ça aurait dû aussitôt l'effrayer. Elle préférait largement ça aux maladresses des premiers émois, où leurs corps apprenaient à communier avec l'autre pour la première fois.