summer luck – Jane & Ace

Elle fit une nouvelle fois le premier pas dans sa direction, et Ace réceptionnait le baiser sans surprise. Cette tension entre eux était évidente, elle crevait les yeux et prenait toute la place dès lorsqu'ils se trouvaient à proximité. Le contact de ses lèvres lui fit instantanément délaisser sa colère précédente, et il répondit rapidement par une pression contraire à la sienne, forçant ses lèvres contre les siennes. Le coeur s'emballait, le rapide de feu envahissait ses nerfs et ses mains venaient déjà chercher son corps pour le ramener contre lui. En quelques secondes, Ace semblait baisser les armes pour laisser libre cours à ses désirs ; malheureusement, un sentiment lointain mais familier vint foutre le bordel et après quelques essais pour l'ignorer, il se résigna. Quelque chose de gros clochait, et son visage se recula progressivement pour mettre fin aux baisers, jusqu'à ce qu'il la relâche et laisse son front contre le sien, le souffle court par ces quelques échanges passionnés. Et, bien évidemment, il devait des explications ─ mais arrivait-il seulement à mettre des mots sur ce qui coinçait ? « C'est... pas une bonne idée. » Pas après tout ce qu'ils s'étaient dit. Pas ici, pas comme ça. Ou bien... était-ce justement parfait pour ?

Nos fronts collés, mes yeux fermés, j’halète contre lui. Mon souffle est court mais rapide. Comme une impression qu’il parle à ma place. Mon coeur bat la chamade. Putain, je ne me comprends plus. Pourquoi ça ? Pourquoi ici ? Pourquoi lui ? Pourquoi cette passion dévorante m’arrive-t-elle à moi ? Je ne relève pas ma tête, gardant la même position. Je n’arrive même plus à rouvrir mes yeux. Comme une impression de déjà vu avec lui. Ce n’est jamais le bon moment, mais je ne sais jamais le pourquoi du comment. Je respecte, mais ne regrettes pas. Je ne regrette rien, je ne regrette encore moins mon action Ace, ne vis pas avec des remords qui finiront par te bouffer. Je sais que l’on veut cela tous les deux, je l’ai ressenti dans son baiser. C’était comme vital pour lui, il m’a embrassé comme si ça vie en dépendait, et voilà qu’il décide d’encore stopper cette passion. Ma voix pour une fois est douce et chaleureuse, aucune pitié juste de la supplication.

@Ace Chung

Vivre sans remords ; l'ironie de ses dernières années où il était noyé dedans. Ses colères, ses explosions, ses mots exagérant les sentiments, le chaos ambiant, la solitude imposée, la torture de la peur, et tous ses remords. C'était devenu son quotidien. Alors malgré l'envie, malgré le désir qui faisait bouillir son sang, il n'arrivait pas à aller au-delà. Ses mots, pourtant, n'étaient pas ignoré, et il aurait aimé lui répondre positivement. Il aurait aimé lui dire que c'était ce qu'il allait faire, mais l'ombre dans son dos était bien trop grande et oppressive. S'il s'écoutait, il la plaquerait contre le mur pour lui dévorer les lèvres, mais les actions ne pouvaient aller dans ce sens. Alors il n'eut qu'un souffle amusé en guise de réponse, probablement un brin défaitiste mais c'était difficile à discerner. « T'es quand même pas bien pour te soucier de quelqu'un qui t'a traitée de tous les noms, tu sais ? » murmurait-il avec un sourire en coin. Les fronts toujours collés, les souffles encore mélangés ; comme impossible de rompre le contact.

Le contact qui n’est pas rompu tout le long démontre une envie. Les souffles se mélangent. Première conversation paisible entre nous, c’est à marque au fer rouge. Disons plutôt que je suis obstinée quand je pense que quelqu’un en vaut le coup. un rictus apparaît sur mon visage parce que dieu sait que je ne fais jamais ça. T’es bien la première personne, pour qui j’accepte de subir ça. Mes mots se meurent dans cette vérité que j’aurai du garder pour moi. Mon cerveau repart en réflexion, et je me rends juste compte de la connerie que je viens de faire. Rebelotte j’ouvre mon cœur, au risque qu’on me le bousille. Tu me dira, je suis une habituée maintenant.

@Ace Chung

Valoir le coup. Nouvelle ironie, elle était peut-être la seule à le penser que c'était le cas. Elle faisait même une exception pour lui, et pour Ace, ce traitement de faveur était à la fois incroyablement plaisant, mais aussi terrifiant. Et... c'était dommage, pensait-il. Dommage pour elle, plus que pour lui, qu'elle le désire autant, qu'elle accepte de subir ses mauvais traitements et ses injures juste parce qu'elle pensait voir quelque chose au-delà de sa rage. Ace posa alors une main sur sa joue, en douceur, toujours sans rompre le contact de leurs fronts. Dans ce cas là, peut-être accepterait-elle un peu de bienveillance de sa part ? « Ne t'attache pas. N'espère rien de moi. » Et enfin, il ouvrit les yeux pour la regarder, afin de lui montrer qu'il était sérieux. « Quoique tu penses à mon sujet, ça n'en vaut réellement pas la peine. »

La douceur qu’il me donne, je décide de l’accueillir. Ça me prends aux tripes mais avec ce qu’il me dit je finis par repartir dans une méfiance absolue. Je pose ma main sur la sienne, avec laquelle il tient ma joue et le regard droit dans les yeux. Savoir ce qui vaut le coup ou pas, m’appartient personnellement Ace. Il ne sait pas à quel point je peux réellement donner aux gens que j’apprécie comme je peux aussitôt me lasser et tout reprendre. Je peux très disparaître dans deux jours de sa vie, si tout cela me saoule. Je donne parce que j’en ai décidé ainsi. Mais je peux tout reprendre à l’inverse. Je secoue la tête de haut en bas, je ne veux pas qu’il croit que je suis une folle hystérique sur ses côtes. Cette attirance je ne l’explique pas, car j’ai pas d’explications. Mais elle peut très bien partir comme elle est arrivée. Même si à l’heure actuelle, je me mens en pleine poire.

@Ace Chung

D'une certaine façon, tant mieux ? Mais il doutait quand même. Ses derniers échanges avec Raffaella, avec qui pourtant les choses avaient été très claires, restait encore en mémoire. Mais Jane n'était pas elle. Elle n'était aucune des autres non plus ; elle était juste Jane. Et au lieu de s'offusquer, Ace, fit le choix de la prendre au pied de la lettre, et dans ce cas, ne pas prendre la responsabilité de ses choix. « Ok. Tant mieux. » Ce fut suffisant, pour lui, comme raison pour rompre enfin le contact. Il se redressa, son visage s'éloignant alors du sien, et retira également sa main, en douceur. « Chacun est responsable de ses choix. Y'en aura pas un de nous deux pour plaindre ou pleurer l'autre. Ni maintenant, ni plus tard. » C'était quoi, ça ? Un accord verbal sur le fait que quoiqu'il se passe entre eux, ils assumaient les conséquences ?

Je me recule légèrement, mais moins que pendant les engueulades. Je le regarde un rictus aux lèvres avant de tendre ma main droite dans sa direction. Tu préfères me serrer la main ou faire un contrat par écrit Monsieur Chung ? ma voix est remplie d’ironie. Ironie, du haut de mes 26 ans de croire encore à ce genre d’accords foireux. Au fond de moi, je sais que ça ne se passe jamais comme prévu. Exactement comme les plans culs, un jour ils se baise, le lendemain un des deux tombe amoureux et le dernier jour ils finissent par se bloquer. Je le regarde droit dans les yeux, une étincelle dans le regard d’un tourbillon d’émotions. En conclusion, cette conversation elle nous emmène où Ace ? Je le regarde encore perdue parce qu’avec lui je marche sur des œufs. Tout est soit tout noir soit tout blanc. Je demande au cas où, demain je dois encore sortir l’armurerie. Je souris comme une gamine, bataillant contre un homme loin d’être prêt à assumer ses sentiments sur tous les plans.

@Ace Chung

Elle préférait rire de la situation, et lui se contentait d'un léger sourire en coin. Ce que tout cela voulait dire, c'était que la situation était toujours bordélique au possible. « C'que ça veut dire et où ça nous amène, hein ? » Souffle amusé. Il fit alors un simple pas dans sa direction, et sa main glissa sur sa hanche pour venir trouver place dans son dos ; son visage se pencha à nouveau dans sa direction et ses lèvres vinrent frôler son oreille pour murmurer quelques mots.

Son rictus me fait comprendre directement où est-ce qu’il veut en venir. J’arque mon sourcil en le fixant, hilare. Il se rapproche de moi et pose ses mains sur mes hanches. Hébétée je l’écoute, toujours aussi fébrile quand il pose ses mains sur moi. Je décide de jouer à son petit jeu, en penchant ma tête vers lui, mon souffle légèrement incliné vers son cou, je remonte aussi lentement que possible vers ses oreilles.


@Ace Chung