summer luck – Jane & Ace

L'ascenseur était bloqué. À l'étage où Ace et son équipe étaient, on les avait informés que l'ascenseur de ce vieux bâtiment s'était bloqué et qu'une jeune femme était coincée à l'intérieur. « Y a personne pour l'aider ? » s'était enqui Ace qui enroulait la corde de son équipement autour du bras. On lui répondait que l'équipe de dépannage n'était pas encore en route car bloquée sur une autre urgence similaire ; raison pour laquelle on les informait. L'équipe de façadiers était expérimentée pour les travaux dans les zones escarpées et surtout, était équipée pour pouvoir descendre et sortir la jeune femme de ce pétrin. Pourquoi ne pas attendre alors ? C'était le chef de l'équipe des façadiers qui répondait, expliquant que cet ascenseur avait déjà eu un souci le mois dernier.
De fil en aiguille, il devenait évident qu'il valait mieux qu'ils interviennent, et Ace portant déjà son équipement tout en étant le plus en forme du lot, il fut décidé qu'il serait celui qui descendrait. Lentement, tenu par la corde et son baudrier, il descendrait, le casque d'ouvrier et la petite lumière pour le guider dans l'immense tunnel sombre. Ses pieds finirent par toucher la surface du toit de l'ascenseur, et il tira deux fois sur sa corde pour signaler qu'il était arrivé. Se penchant vers le toit, genoux dessus, il repéra la trappe pour entrer, mais avant de l'ouvrir, il devait s'assurer que la voie était dégagée. Toc toc. « Hey ! Je suis venu vous sortir de là. Vous voyez la trappe au plafond ? Je vais rentrer par là alors éloignez-vous en. » Plus qu'à attendre qu'on lui confirme que la voie était libre.

Putain d’ascenseur qui date de l’histoire préhistorique. Déjà phobique de ce genre de transports, je ne cesse de me taper chaque escaliers dès que je me retrouve dans un lieu avec de tels engins. Aujourd’hui c’est ma flemme qui décide de me foutre dans un tel bourbier. Phobique et paniquée, je me retrouve à je ne sais quel étage bloquée dans un ascenseur ridiculement petit, dans lequel je risque de crever de chaud. Aucune aération de visible lorsque je lance des regards à droite puis à gauche. Ma seule envie c’est d’hurler mais je préfère appuyer sur le bouton de secours et rester calme pour conserver le maximum d’oxygène avant que l’ascenseur se transforme en fournaise. Après quelques dizaines de minutes d’attente j’entends du mouvement qui s’active au dessus de ma tête. Je suis assise transpirante à même le sol, j’ai enlevé ma veste ainsi que mon haut. Complètement en soutien gorge je ne porte même plus attention à une quelconque pudeur je souhaite juste retrouver de l’air frais et le sol ferme. Lorsque j’entends la voix de la personne qui vient me récupérer, je me rends de suite compte que c’est un homme. Une voix grave, rauque et stricte. Je lui réponds avec le peu de force que j’ai, bouche pâteuse qui ne réclame qu’une goutte d’eau pour me ressusciter. Je me décale donc contre le mur, histoire que ce mec puisse rentrer et me tirer de là.
Je ne m’attendais pas que mon héros, soit personne de plus que mon bourreau. Qui depuis des jours a disparu.

@Ace Chung

La voix qu'il avait entendue était faible, si bien qu'il n'était même pas sûr de ce qu'il avait entendu. Il tendit l'oreille une seconde, mais il n'y avait aucune bruit. Et puis merde. Face aux poignées de la sortie par le plafond, Ace se pencha et chercha d'abord à comprendre s'il fallait qu'il pousse ou qu'il tire. Visiblement, il fallait pousser, mais ce truc était si peu utilisé que ça semblait coincé. On put l'entendre grogner, forcer, l'ouvrir à moitié, laissant ainsi un filet d'air passer. « Éloignez-vous ! » D'un coup sec, il y mit un coup de pied et le battant du plafond s'ouvrait à la volée dans l'ascenseur ; les secondes d'après, il s'y faufilait et se retrouvait à l'intérieur, corde toujours attachée au baudrier. « Putain la fournaise... » lâchait-il avant de repérer la personne qu'il devait secourir. Et là, il fit un arrêt sur image en la reconnaissant. De toutes les personnes vivant à Boston, il fallait que ça tombe spécifiquement sur elle. L'envie soudaine de se comporter comme un gros con faillit le prendre, mais il ferma brièvement les yeux en soupirant, avant d'avancer dans sa direction et plier les genoux pour se mettre à son niveau. Avec un peu de chance, la lumière du casque l'éblouissait assez pour qu'elle ne puisse pas voir son visage. « Ça va aller ? Tiens, de l'eau. » disait-il en déposant sa propre bouteille à proximité. Il profita de ce moment pour se tourner un peu, sortir sa radio et contacter ses collègues. « Je suis avec elle, visiblement déshydratée c'est une vraie fournaise, mais autrement en bonne santé. » Depuis l'autre côté de la radio, ils purent entendre des questions. « La montée est possible avec elle ? T'as ouvert la porte ? » Ace leva le nez pour observer par le trou, répondant avec un brin d'hésitation. « Huhh... J'pense que je vais lui passer le deuxième baudrier et l'attacher à ma corde en fait, si je dois remonter. J'essaie la porte dans une minute. » « Ok ! » La radio à la main mais le micro coupé, Ace reposa les yeux sur Jane. Des retrouvailles pour le moins étrange, c'était sûr.

Les cinq premières minutes je comprends rien à ce qui se déroule sous mes yeux. J’aperçois enfin de la lumière, un mec qui descends tel le chevalier blanc. Une voix, des bruits de talkie. J’ai l’impression que cette chaleur dense et insoutenable est entrain de me faire chavirer. Mais c’est en le voyant lui devant moi que j’ai l’impression de devenir cinglée à quelques secondes de me pincer pour voir si je ne divaguait pas entre réalité et utopie. Je le vois parler dans le talkie à ses collègues et tenter de bien se comporter avec moi. Mais dans ma tête c’est un non catégorique. Il m’a fait regretter tout ce qu’on avait vécu ce soir là, alors que j’étais prête à juste ne plus en parler mais sans aucun manque de respect chose qu’il n’a pas été en capacité de faire. Après m’être livrée et donnée à lui, finalement n’a-t-il qu’un simple mauvais fond ? Je le fixe les yeux encore remplie de larmes et buée de cette chaleur ambiante. Je me passe un coup de revers de main sur les yeux avant de rester muette face à lui. Barres toi. Une dizaine de minutes après je n’arrive à sortir que ces deux petits mots qui résonne en moi comme un mal être profond. Parce que à cet instant, j’ai tout sauf envie qu’il parte. Encore une fois, de manière complètement débile, j’ai besoin de lui. Et je ne peux expliquer pourquoi ou comment. Je le dévisage, toujours assise par terre, les mains posées sur le côté de mes hanches, mes jambes contre mon torse. Je me pince le côté des hanches pour éloigner toute gêne, d’une énième fois me trouver si fébrile face à ce mec.

@Ace Chung

Soupir. Le "barre toi" n'était guère surprenant, mais dans ce contexte précis, c'était plus stupide qu'autre chose, sogneait Ace. Il ne roula pas des yeux, mais pas loin, éteignant du coup la lumière de son casque. « Ma foi, je peux, mais tu te retrouverais à nouveau seule dans cette fournaise et les secours ne vont pas arriver avant une bonne heure et demie. » Il ne donnait pas l'impression de vouloir partir de toute façon. Peu importait de qui il s'agissait, il n'allait pas la laisser à son sort dans cet ascenseur ; c'était contre ses principes, et aussi simplet cela pouvait-il paraître, son travail aussi. Il lui tourna alors le dos pour se concentrer sur ce qu'il devait faire, à savoir essayer d'ouvrir la porte de l'ascenseur avant de voir où ils étaient par rapport aux sorties d'étages. Les doigts se posant sur l'ouverture, il tenta de l'ouvrir, mais galérait également à le faire malgré sa force. Il s'y essaya plusieurs fois, sans succès, avant de reculer d'un pas, bras ballants et le regard cherchant une solution. « Bon. » Aucun outil utile à proximité. Il se tourna vers Jane, optant pour ignorer royalement sa mauvaise humeur et juste faire ce qu'il était venu faire. « Est-ce que t'as le vertige et peur du noir, par hasard ? »

Je me résigne à fermer ma bouche le temps de sortir de ce foutoir. Je le vois galérer à ouvrir la porte de l’ascenseur, et je comprends instinctivement la seconde solution qui s’abat sur nos épaules. Je lève mes yeux vers lui en essayant de garder un semblant de confiance en moi. Mais je me dois d’être honnête avec lui. Je me conditionne à parler à un professionnel à cet instant, pas à ce même mec qui m’a baise dans une cage d’escaliers avant de me traiter comme étant une parmis les autres. J’ai le vertige. Mais si j’ai bien compris, vous allez m’attacher ce baudrier et me hisser ?Je le vouvoie pour marquer cette limite entre nous deux. De simple inconnus. Je me lève et regarder au-delà de la trappe pour voir la distance, et j’estime m’en sentir plus ou moins capable. Je suis prête à sortir. Je me conditionne en le répétant à haute voix. J’ai juste envie de partir loin de lui et de son air pollué.

@Ace Chung

Elle se relevait et observait d'elle-même le chemin à faire, et Ace s'avait déjà qu'elle sous-estimait la hauteur. Voir un point lumineux en hauteur ne voulait rien dire quand le vide et le noir absolu était sous nos pieds. C'était pire qu'un saut en parachute, mais il se garda bien de lui dire, la regardant simplement avec sérieux... et peut-être un peu autre chose. Difficile à déchiffrer, son regard était légèrement plissé et il semblait pensif en l'observant, mais ne pipait mot. Mais puisqu'elle semblait décidée, autant ne pas perdre de temps, alors il se fit violence et soupira ; « Bien. » il pointa les vêtements derrière. « T'as chaud maintenant mais pour ta sécurité, il te faudra te rhabiller. Ça t'évitera les brûlures et protègera mieux en cas de problème. » Il avait lutté pour ne pas regarder la cicatrice en vrai, et même si ce n'était pas vital qu'elle porte ses vêtements, une partie de lui voulait un minimum protéger sa dignité et éviter les regards indiscrets une fois qu'elle arriverait en haut. Le deuxième baudrier qui avait été attaché à sa ceinture fut retiré et Ace s'affairait déjà à le préparer pour qu'elle puisse l'enjamber. Comment pouvait-il faire pour présenter ses excuses ?

Sous le coup des nerfs et de la panique j’avais complètement zappé que j’étais à moitié à poil face à Ace. Je me tourne rapidement pour cacher ma cicatrice en soupirant. J’atttape mon t-shirt à la volée avant de venir l’enfiler assez rapidement.
Je me dirige une fois prête vers Ace, nous voilà tous les deux très près l’un de l’autre une nouvelle fois. Décidément le destin ne veut pas nous séparer. Je le regarde de manière intense, sans réellement le faire exprès. J’attends son explication, j’attends des excuses depuis des jours mais je me suis résignée à ne rien avoir, car c’est Ace. Et que Ace ne donne jamais rien.
Je tapote mon pied doucement en signe d’impatience, foutez moi ce baudrier et sortons. Je regarde Ace pour avoir les instructions je ne sais juste pas pourquoi, j’ai une mauvaise intuition, mauvaise sensation dans ce lieu.

@Ace Chung

La tensions régnait sur plusieurs plans. D'une part, la colère sourde de Jane, définitivement palpable – et assez ironique quand on y pensait, car habituellement c'était Ace qui avait la rage. D'autre part, la proximité et le souvenir de ce qu'il s'était passé a dernière fois qu'ils s'étaient vus. C'était récent, encore vif dans la mémoire du brun qui regardait la jeune femme avec intensité à son tour mais une expression fermée aux sentiments. Puis il se pencha, et la guida pour passer ses jambes dans le baudrier, l'invitant à se tenir soit sur son épaule, soit contre le mur pour ne pas perdre l'équilibre. Tout du long, Ace restait silencieux. Il serra l'équipement autour d'elle, ajusta les sangles une à une, et commença le transfert des mousquetons sur elle jusqu'à ce que la corde finisse par se trouver de son côté. Il la plaça sous la sortie au plafond, et se recula d'un pas, reprenant sa radio sans lâcher Jane du regard. « Elle est prête à être remontée. » informait-il. Rien ne pouvait mal se passer hein ? Il n'aurait qu'à attendre ici.

Mes mains posées sur ses épaules pour enfiler le baudrier, me ramène instinctivement à ce soir la. J’ai un million de petits frissons qui a cet instant réveille mon corps. Le fait d’être aussi sensible à ses côtés me rend complètement folle. Je le regarde en coin m’aider à enfiler le baudrier. Une fois terminé je ne prononce toujours aucun mots, j’hoche juste la tête histoire de marquer mon remerciement pour le baudrier à son égard. J’entends qu’il demande à ses collègues de me remonter. Et je ne sais pas du tout pourquoi, par peur, par phobie j’attrape la main d’Ace à côté de moi. Mes doigts autour des siens, je serre assez fort pour décompresser cette peur qui me fait paniquer. Je ne le regarde pas dans les yeux et je me rend compte que quelques minutes après ce que je suis entrain de faire. En abaissant ma tête j’observe nos mains entre lassée avant de finir enlever délicatement ma main de cette étreinte. Je me tourne vers lui quand ses collègues commencent à me hisser vers la sortir en fermant les yeux de panique. Fais attention à toi. Remontes vite. Mon rapport avec Ace malgré les guerres qu’on se déclare, est aussi extrêmement protecteur, et je ressens ce besoin immédiat de lui dire qu’il doit faire gaffe, mais je ne dirai jamais à quel point j’ai juste besoin de lui.

@Ace Chung