rescue me + lassa

Ça faisait longtemps que je n'étais pas allée voir Blaise. Elle m'avait manqué, parce qu'en fait nous étions deux amis proches. Le bal et son appel au secours avec été une bonne raison de la revoir. C'était mon amie, mais si elle ne l'avait pas été, c'est sûr que j'aurais probablement essayer d'être plus proche, même si nous l'étions déjà, elle et moi. En fait, j'étais attaché à elle parce qu'elle était vraiment adorable et gentille. Son rouge qui lui montait aux joues parce que je lui disais la vérité sur elle en la complimentait me faisait sourire, même que je me retenais de rire un peu. Elle rougissait à un rien. Mais lorsqu'elle me demanda très sérieusement si j'essayais de la draguer, j'écarquillai les yeux. En avais-je l'air? Si c'était pas le cas, ce serait pas marrant, disait-elle? Je ne comprenais pas trop, là. « Non Blaise, pas du tout... » Je la regardais dans les yeux, arrêtant mes compliments cette fois-ci. Mes lèvres s'étirèrent dans un petit sourire, et avant de lui laisser le temps de répondre quoi que ce soit, j'ajoutai : « Tu voudrais que je te drague? J'en suis capable, tu sais. » Je souris. Je ne sais pas si j’en serais vraiment capable, vu notre amitié, mais le fait qu’elle ne prenne pas les compliments facilement, je trouvais ça un peu étrange, et très dommage. Bon. J’avais besoin de prendre un peu l’air, et je n’allais pas la laisser en plan sur la piste de danse, après tout, alors je l’emmenai avec moi à l’extérieur. Nous marchâmes un petit moment, avant que je ne me retourne vers elle pour la regarder dans les yeux. Je gardai le silence un moment puis dit finalement : « Blaise, t’es complètement rouge. Tu sais bien que t’as pas à être gênée avec moi. Est-ce que j’ai dit quelque chose de pas correct?

Parfois, je crois que j'allais trop loin sans même m'en rendre compte. J'étais comme ça, j'essayais d'être gentil, mais ma nature de Winthrop faisait souvent surface sans que je ne m'en aperçoive, et je me mettais à draguer sans le remarquer. Je crois que là, j'étais allé trop loin avec Blaise, et je me sentais mal. J'avais continué à la complimenter, ce qui l'avait fait rougir, au point de me demander si j'étais en train de lui sortir mes charmes. Non. Elle était ma pote, et voilà. Une adorable pote que j'aimais bien et avec qui je me sentais bien, voilà! Nous allâmes dehors, où j'avais envie d'aller pour prendre l'air un peu. De toute façon, les gens disparaissaient de la piste de danse pour aller à leur table ou pour se rafraîchir un peu, prendre une cigarette, alors pourquoi ne pas faire pareil en allant dehors? Arrivés, nous marchions un peu, lorsque je dis quelque chose de vraiment trop probablement cette fois. Visiblement, en voyant la réaction forte de Blaise, je compris que j'aurais dû me taire complètement. Je la regardai dans les yeux un moment, juste avant qu'elle ne baisse la tête. Elle avait crié contre moi. Et moi avec mon fort caractère, je ne cessais de la regarder, dans le silence, avant de lâcher subitement : « J'aurais pas dû venir. » Je lâchai sa main que je tenais toujours et tournai les talons pour m'éloigner un peu et marcher, afin de la laisser se calmer. Cependant, avant de m'éloigner, je murmurai en ajoutant à son intention : « J'crois que tu penses aussi que j'aurais pas dû venir.» J'allai donc vers un banc un peu plus loin et me sortit une cigarette avant de l'allumer et de fumer un coup.

J'étais assis sur le banc, dos à Blaise et de biais au bal, à l'extérieur toujours. Je réfléchissais en fumant un peu trop rapidement ma cigarette, je dois l'avouer. Je crois que j'aurais en effet dû rester chez moi à jouer à mes jeux vidéos, à côté d'une bière et de mon téléphone. Mais bon, j'avais accepté de venir pour elle, pour mon amie, parce que je ne voulais pas qu'elle passe une mauvaise soirée au bal. Après tout, les filles aimaient ça, ce genre de soirée, et si elle venait de se faire mettre en plan par son autre cavalier, pourquoi n'aurais-je pas dû venir la sauver? Maintenant, j'étais légèrement insulté, triste aussi de l'avoir blessée, d'un certain sens, et de l'avoir provoqué. Je la voyais très rarement fâchée comme ça. Ça avait beau n'avoir durer que quelques secondes, je ne rafolais pas de la voir crier. Maintenant, j'entendais la voix paniquée et inquiète de Blaise et ça me serrait le coeur. Rah, je détestais faire du mal à une fille, surtout à mes amies. Je ne répondis cependant pas tout de suite, de peur de dire quelque chose de mal encore et de la blesser de nouveau ou de lui faire hausser le ton encore une fois. Ce n'est que lorsqu'elle me demanda de nouveau de cette petite voix si je laissais seule que je voulus répondre, sans me retourner pour la regarder. « Seulement si tu me le demandes. » Je soupirai en terminant ma cigarette. Wah, ça devait être un record de rapidité, ça. Je la jetai au sol en l'écrasant de mon pied, lorsque Blaise prit mon visage entre ses mains pour me forcer à la regarder. À ses mots, je soupirai de nouveau. « J'suis désolé d'avoir dit ça, Blaise...Je pensais pas mal faire... » Je plongeai mon regard dans le sien cette fois-ci, ne bougeant pas.

Je me sentais terriblement mal, maintenant, surtout encore plus depuis que j'avais terminé ma cigarette. Qu'est-ce qui m'avait pris aussi, de la complimenter autant? Je le savais pourtant, qu'elle n'en rafolait pas, qu'elle se sentait mal à l'aise face à autant de trucs gentils. Je me demandais bien d'où venait ce malaise. Après tout, je ne devais pas être le seul à lui dire ça, enfin j'espère... Les autres garçons ne savaient pas à côté de quelle fille ils passaient, s'ils l'ignoraient. J'étais chanceux d'avoir Blaise comme amie proche. Vraiment. Maintenant, je sentais sa présence à côté de moi, sur le banc, et me sentais encore plus mal de lui avoir sorti tout ça alors que je le savais que ça lui créait un malaise. Idiot que j'étais, oui... « Je sais...mais si t'aimais mieux que je dégage... » Bon, j'avais sûrement vraiment l'air con. Et là, tout d'un coup, elle prit mon visage entre ses mains. Je fus tellement surpris que je n'eus pas vraiment de réaction. Aucun sourire, aucun écarquillement de yeux, aucun haussement de sourcils. Seulement mon regard planté dans le sien. Et puis...est-ce que je rêvais, là? Elle me caressait les joues doucement, et je surpris son regard descendre vers mes lèvres. Enfin, je crois que c'est ce que je vis. Je ne voulus rien faire, de peur rendre la situation encore pire ou la faire devenir bizarre.J'imagine que je m'étais trompé, puisquue mon amie vint m'embrasser doucement le front. 'C'est là qu'un faible sourire s'affichait sur mes lèvres. Je me reculai doucement, en la regardant toujours directement dans les yeux, puis la prit dans mes bras en la serrant fort contre moi. « Non, dis pas ça comme ça. Aussi facilement. J'ai fait le con, c'est tout. »Mais là, je réfléchissais vraiment. Sérieusement, avait-elle regardé mes lèvres?

J'aurais dû simplement continuer à danser avec elle, sans faire le con, sans parler, sans la complimenter. Mais c'était plus fort que moi. Je voulais qu'elle réalise qu'elle était quelqu'un de super, de jolie et d'attachante, et non pas qu'elle se contente de l'ignorer pour toutes les années qu'elle passerait à l'Université. Elle n'avait pas le droit de ne pas s'amuser un peu, de se laisser aller parfois. Mais je n'avais pas le droit à l'obliger non plus directement. « D'accord, je reste. Je reste. Mon sourire était peut-être faible, mais je souriais quand même. Ses caresses douces et délicates sur mes joues avaient le don d'étirer un peu plus mon sourire. Cependant, son regard porté sur mes lèvres me mettait non pas mal à l'aise, mais me rendait légèrement douteux. À quoi pensait-elle présentement? M'engueulait-elle pour m'embrasser? Qu'est-ce qui se passait présentement? Pour enlever le malaise, je la pris dans mes bras doucement. Elle posa sa tête au creu de mon cou et passa ses bras autour de moi. Moi, je posai une main sur son épaule que je caressais du bout des doigts, et mon autre main caressait ses cheveux longs, sans pour autant les défaire de leur magnifique coiffure. Oui, elle était vraiment magnifique ce soir, Blaise. Comme toujours c'est sûr, mais ce soir encore plus à cause de toute la préparation qui avait dû lui être nécessaire. « Si, je suis un vrai con. J'aurais pas dû te dire tout ça, parce que je le sais que tu n'aimes pas être le centre d'attention. Mais je veux juste que tu le saches, que t'es une fille super. D'accord? » Voilà, c'était dit, sans s'étaler sur le sujet, sans en mettre trop non plus. Elle était toujours dans mes bras, et ça faisait du bien de ne pas s'engueuler comme tout à l'heure. Enfin, engueulade de quelques secondes à peine, mais quand même. Blaise me dit que je sentais bon. J'éclatai de rire. « Vraiment? Alors je vais te laisser profiter un peu de ma bonne odeur, tu veux? » J'ajoutai tout de suite après. « Tu me le dirais ein, si quelque chose allait pas? »