Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibilityWe sailed the sea - Page 2
Le Deal du moment : -28%
-28% Machine à café avec broyeur ...
Voir le deal
229.99 €


We sailed the sea

Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité
La curiosité est un vilain défaut, dit l'adage, mais Joyce n'était pas forcément d'accord. L'intérêt de Jay était flatteur et permettait toujours une sorte d'échange. Ce soir c'est elle qui découvrait le kimchi et demain ce serait son tour de plonger sa fourchette dans un mélange de pâtes, de légumes et de béchamel. Pas vraiment un plat reconnu pour sa légèreté, de même que la traditionnelle bûche de Noël qui venait clore le repas de famille avant l'ouverture des cadeaux. Moments joyeux de l'enfance de Joyce qui se remémore les lumières et la musique, les odeurs si particulières et la joie du papier que l'on froisse. Les cadeaux étaient toujours choisis avec un certain soin et beaucoup de parcimonie ; vivre sur un bateau ne laissait pas beaucoup de place aux jouets. Alors on préférait offrir quelque chose d'utile ou une expérience particulière, comme la fois où sa grand-mère l'avait emmenée faire un tour en montgolfière. Ou encore, pour le jour de ses dix ans, la surprise qu'elle lui avait faite de prendre l'avion pour traverser la moitié du globe et la rejoindre, elle et ses parents, en Nouvelle Zélande. Habituellement elle ne la voyait qu'une fois par année pour les fêtes de fin d'année, alors cet été passé avec elle en Océanie avait été tout simplement magique. Finalement, la présence des êtres aimés restait encore le plus beau des cadeaux.

– Ça me ferait plaisir de t'en préparer.

Partager un moment de plus à terre autour d'un grand plat de lasagne et de quelques verres de vin, s'installer dans le jardin de la Dudley si le temps le permettait pour discuter du temps qui passait, de l'océan qui l'appelait, de la biologie qui les rapprochait tous les deux. Se mettre le cœur en fait à défaut que ça en soit une, parce que si ces dernières étaient surtout des prétextes à se réunir, rien ne valait la spontanéité d'un moment passé avec quelqu'un que l'on appréciait. Que l'on voulait faire sourire. Et si les fêtes avaient perdu leur importance et leur valeur dans la vie de Joyce, ce n'était pas le cas pour les rencontres.
Jay lui parle ensuite des fêtes de son pays et ça la fait presque sourire de se dire que, pour autant qu'elle sache, de son côté il est toujours ce garçon sorti des flots, en liaison direct avec l'Atlantis. Pour peu, elle s'attend presque à ce qu'il lui pousse des nageoires. Même si, si elle doit être tout à fait honnête et avec ce qu'il lui a raconté sur lui, elle se doute de l'endroit dont il vient et qu'elle connaît si peu dans le fond, pays trop fermé au reste du monde pour qu'elle ait eu l'occasion de le visiter dans son tour du monde marin et dont elle n'a connaissance que par des échos. La réalité est probablement bien différente des histoires, et elle préfère écouter les siennes que de laisser ses préjugés l'assiéger. Même si, malgré tous les indices disséminés par Jay, elle n'ose pas dire à haute voix l'hypothèse qui s'est formée dans sa tête. Il lui a promis qu'un jour il lui raconterai son histoire et quelque chose lui souffle qu'elle n'a pas dû être facile alors elle préfère que ça vienne de lui que de lui forcer la main. Il sait qu'elle est là pour écouter, et ils ont encore tout le voyage devant eux. En attendant elle écoute ses récits et sourit à la mention des mythes.

– Comme celui de Jiknyeo et Gyeonwu !

Même si elle n'est toujours pas certaine d'apprécier cette légende, elle a bien appris sa leçon et est heureuse de pouvoir le lui montrer, presque comme une gamine. Reflet de la sorte de pari risqué qu'ils ont fait de se dire que, une fois son départ sur l'océan, elle reviendrait une fois par année pour visiter l'aquarium avec lui, retrouver ce bout de terre qui aura pour toujours marqué son histoire. Point d'ancrage sur l'horizon de son futur.

Bientôt les flots et les couverts qui raclent les derniers grains de riz sont les seuls bruits qu'on entend, chacun affairé à son festin jusqu'à ce que les plats soient totalement vides. Au-dessus d'eux les étoiles ont commencé à briller, si fort, mais si lointaine, et Joyce rejoint Jay dans son avis : il est dommage de les voir si peu à Boston quand on a eu la chance de les croiser si belles. Il faudrait qu'une fois par années les lumières s'accordent à s'éteindre pour les laisser briller plus fort, que chacun ait la chance de les apercevoir car tous n'ont pas le loisir de voguer sur les vagues. En attendant, eux sont chanceux dans ce moment et elle ne peut qu'acquiescer à la proposition d'aller les observer après avoir fait la vaisselle.

* * *

Après avoir rangé la cuisine, Joyce laisse Jay sortir les bières et en profite pour s'éclipser un instant afin de sortir un gros pull de son sac de voyage. La nuit peut parfois s'avérer fraîche et elle préfère prévenir avant qu'ils aillent se poser sur le pont. Son short, en revanche, ne couvre de loin pas toutes ses jambes, mais elle a cette étrange contradiction de ne jamais avoir froid dans le bas de son corps quand ses mains peuvent parfois geler si vite. Revenant à la cuisine, elle attrape sa bière et observe l'étiquette.

– Une bière belge, ça ne peut pas être un mauvais choix ! remarque-t-elle. Par contre elle risque de taper un peu fort.

Elle sourit en regardant le pourcentage d'alcool, ce qui ne l'empêche pour autant pas de se réjouir d'avoir le goût sucré et un peu amer de la boisson au bord des lèvres. Suivant ensuite son invité, elle le laisse choisir une place sur le bateau et hoche la tête quand il lui désigne l'endroit. Au lieu de s'installer tout de suite cependant, elle lui tend sa bière en lui demandant de patienter et revient quelques instants plus tard avec une couverture qu'elle étend sur le pont et quelques coussins pour rendre la soirée plus agréable. Pas besoin de lampe, les étoiles et la Lune, qui était pleine quelques jours seulement auparavant, leur suffiront.
S'installant sur la couverture, elle laisse son regard se perdre dans l'immensité du ciel avant d'y porter ses doigts, comme pour tenter d'en caresser le velours, et elle désigne quelques étoiles amassées ensemble.

– On a vu des baleines tout à l'heure et cette fois je te présente la constellation du Dauphin !

Pas la plus simple à repérer, heureusement Altaïr la guide dans sa lecture du ciel. Carte qu'elle a appris à connaître au fur et à mesure des soirées sur le bateau et parce que, de tout temps, ça reste l'instrument le plus fiable de tout navigateur.
(Invité)
Ji-hun Hwang

Âge : 28
Lieu de naissance : Hamheung, ville de la région de Hamgyeong du sud. La Corée du Nord l'a vu naître, l'a élevé. Elle a forgé une partie de l'homme qu'il est aujourd'hui, mais c'est sur un tout autre continent qu'il désire construire son avenir.
Quartier d'habitation / Colocation : Il a vécu la Pforzheimer House durant une année, l'a quitté en juillet pour s'installer provisoirement chez un ami, à Chinatown, Boston, le temps de déménager dans un studio au 499 Beacon St.
Situation sentimentale : Il a retrouvé les champs, un petit peu plus d'un mois avant le printemps. Maintenant que n'existe plus de pression, la relation peut enfin préparer sa floraison ; dans une relation avec Lilia, demoiselle qu'il connaît depuis un an déjà ; 2024년 2월 16일
Études / Métier : doctorant en pharmacologie, au sein du laboratoire de l'école de médecine, il assiste également son superviseur dans ses recherches et participe activement à des conférences. En-dehors de ça, il fait du tutorat en sciences et en coréen ; ça paye bien mieux que serveur à la Luna Caffe, même si sa passion pour les latte art ne s'est pas envolée.
Date d'inscription : 16/04/2022
Pseudo & Pronom(s) IRL : Huimei (elle)
Icon : We sailed the sea - Page 2 63dcf3a9b9de4d6723a9c5c91e63d0f83fef53f6-gifv
Faceclaim : Lee Jong-seok
Crédits : meteoraa (avatar) onlyjongsuk (gif)
Multicomptes : Soo-min Woo (Yoo-jeong Kim)
Description (1) : We sailed the sea - Page 2 NPSpyu1W_o
Description (2) :
Awards:

Warnings : régime totalitaire, sanctions (ex : camp de concentration, travail forcé, exécution publique), patriarcat social / juridique, tortures / actes de barbarie, détention provisoire, violences policières (Japon), ablation d'un rein, 18+, racisme / discrimination / bashing subis, grossesse extra-utérine de son ex-copine / maladie : insuffisance rénale.
RPS : 934
Messages : 20242
Préférences de jeu
veritas
Ji-hun Hwang
est en ligne
PFORZHEIMER HOUSE › prestige redefined
Fiche de présentation : https://www.i-love-harvard.com/t146845-ji-hun-hwang-lee-jong-suk#6299836Répertoire rps : https://www.i-love-harvard.com/t171640-ji-hun-hwang-x-repertoire-rps#8363822Fiche de liens : https://www.i-love-harvard.com/t155646-ji-hun-hwang-fiche-de-liensProfil meetsachussets : https://www.i-love-harvard.com/t146952-meetsachussets-jhoComplément de personnage : https://www.i-love-harvard.com/t157483-ji-hun-hwang-complement-de-personnage#7065050
Le « pschitt » de la capsule qui s’était dissociée de la bouteille de bière s’était fait entendre à deux reprises ; une fois pour elle, une fois pour lui. Le briquet rangé dans sa poche de bermuda, il avait prévenu la jeune femme qu’il n’était pas vraiment sûr d’avoir fait le bon choix. Se retrouver devant un étalage complet d’alcool l’avait poussé à observer un court instant les Bostoniens se servir, et ainsi il avait déduit celles qui semblaient satisfaire le plus les papilles des Américains. Joyce avait semblé s’y connaître puisqu’elle avait tout de suite interpréter l’étiquette. Boire, ça t’arrive souvent, avait-il naturellement voulu savoir ; est-ce qu’elle était comme ces étudiants des films, incapables de faire sans alcool ? Lui n'avait pas connu cette addiction, avait surtout eu la clope au bec. Ça avait été sa manière de garder les yeux ouverts lorsqu’après les corvées saisonnières au champ, il fallait combler les gardes militaires près des différents points stratégiques, et ce tout en excellant dans ses études.

Bière à la main, la fraîcheur avait eu le temps de se lever, mais ça n’empêcha pas l’envie du nord-coréen de contempler les étoiles que le ciel de l’océan leur offrait. Tête en l’air, il avait marché sur le pont et s’était arrêté plus au Nord, sous une pluie de points scintillants. Il était là, l’endroit le plus magnifique de la soirée, juste devant ses yeux. Il demanda à la biologiste si ça pouvait lui convenir et elle acquiesça. L’Asiatique allait pour s’asseoir à même le sol, mais l’intervention de Joyce le stoppa à mi-parcours. Boisson désaltérante dans chacune des mains, il suivit le corps de la jeune femme disparaître à l’intérieur, et il attendit sagement son retour. Retour qui ne tarda pas, d’ailleurs. Accompagnée d’une couverture et de coussins, elle les installa de façon à rendre le moment plus confortable. À tout, tu as pensé , fit-il remarquer avant de plisser les paupières. Elle semblait avoir le sens du détail, et c’était apprécié ; il l'en remercia dans la foulée avant de se poser.

Il resta assis, un genou plié et l’autre jambe tendue. Il prit une gorgée de sa boisson tout en gardant la tête tournée vers les points blancs de la Voie Lactée, ne détourna son regard que pour suivre les doigts de sa voisine qui semblaient caresser l’immensité du Paradis. Il s’extasia devant les mouvements lents et doux qu’elle offrait au pays des divinités avant de remarquer ces astérisques qu’elle désignait. Un dauphin, s’exclama-t-il , incapable de voir là le dessin du mammifère, à un cerf-volant, ça ressemble. Un losange de tissu maintenu par une cordelette, de ceux qui voguaient parfois dans les nuages de sa terre natale lorsque le vent s’était levé. Le jour de seollal, partout il y en a qui volent, plissa-t-il les paupières en parlant subitement du jour de l’an coréen, rendre hommage aux ancêtres, ce jour-là, c’est ce qu’on fait. Mettre des couleurs dans le ciel pour s’assurer que leur vie là-bas ne soit pas trop morose.

Les vêtements traditionnels on porte, on mange et, tous ensemble, on joue, continua-t-il avant de revenir à l’objet volant, le bangpaeyong, aux cieux, il envoie les souhaits. Il y avait aussi des compétitions, et il avait cru entendre que c’était le cas un peu partout dans le monde, alors il trouva inutile de le spécifier. Il laissa un petit silence s’installer, observant la fameuse constellation avant de rire : ah~ tu es impressionnante ! Elle connaissait beaucoup de choses, dans des domaines complètement différents. Elle semblait être une femme cultivée et très intelligente, autant, voire plus, que lui. Ça ne lui arrivait pas souvent d’être confronté à une scientifique d’un tel niveau, alors il se sentait un peu intimidé. Il n’avait eu aucune gêne de le lui écrire, une fois. Si cette intimidation pouvait sembler négative, elle lui paraissait plutôt de bonne augure ; nul doute qu’il appréciera passer du temps avec elle. Il but une seconde gorgée de bière, pour faire passer le constat.

Son histoire, c’est quoi , demanda-t-il. Cette petite constellation ancrée tout là-haut devait bien faire partie d’une légende. Il l’écouta tout en se réjouissant du liquide alcoolisé qui, gorgée après gorgée, glissait doucement sur ses papilles. L’idée de savoir tout ça, comment c’est venu, l’interrogea-t-il. Cette connaissance astronomique devait bien venir de quelque part, d’une histoire plus personnelle, non ? Il lâcha les points de lumière un instant pour poser son regard sur le visage de l’étudiante. On dirait que… pour toi, rien n’a de secret ici, partagea-t-il sa pensée. Elle l’avait tout d’abord intrigué par la décoloration de ses cheveux,  aujourd’hui c’était le bagage de ses savoirs qui l’attirait. Tu es…, laissa-t-il en suspens alors qu’il la dévisageait entièrement, passant son regard sur chaque parcelle qui faisait son faciès avant de détourner ses billes sur les autres amas d’étoiles, des bières, une fine connaisseuse aussi. Elle avait raison, celle-ci montait très vite au cerveau.

Il pointa le goulot de sa boisson vers les astres et pointa une autre constellation : et celle-là, comment elle s’appelle ?

@Joyce Millett
(Ji-hun Hwang)
Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité
Le bruit de l'ouverture de bouteilles de bières qui ensuite viennent s'entrechoquer fait comme une musique un peu disparate, percussions qui font écho aux vagues qui se brisent doucement contre la coque du bateau. Pas de bruit parasite aussi loin de la terre, le bruit des villes qui peut parfois résonner si fort – les voitures, les cris des fêtards, les télés dont le volume est parfois poussé si fort qu'il en traverse les murs. Au milieu de l'océan il n'y a que la nature qui les accueille, la nature et leurs conversations.

– Ça dépend des moments. Pendant les cours j'évite, mais habituellement pendant les vacances je me laisse un peu plus aller.

Le dernier semestre avait pourtant été différent, d'abord exacerbé, puis limité par la tristesse. Des hauts et des bas avec Denzel qui l'avait poussée dans certains retranchements qu'elle regrettait désormais, puis le vide intense qu'elle avait fini par combler par le travail, y compris pendant le Spring Break. La biologiste avait pris n'importe quelle excuse pour s'échapper dans ses études ou sur l'océan, assistant un professeur sur un projet compliqué qui lui avait demandé des heures de travail supplémentaires et des nuits blanches au-dessus de microscopes et de données sur des prélèvement d'eau. Intéressant, mais ça avait plus résulté en une grande consommation de café qu'à augmenter sa vie sociale.
Enfin, les vacances étaient là désormais – pour elle en tout cas – et elle pouvait profiter en toute quiétude du paysage stellaire offert par la nuit sur la couverture et les coussins qu'elle avait ramené. Jay l'en remercie d'ailleurs et ça la fait sourire : C'est un peu comme ma maison après tout ici, j'ai envie que tu t'y sentes à l'aise. Depuis gamine elle avait l'habitude de se poser avec ses parents, les nuits où la mer était calme et le ciel dégagé, pour relier les étoiles entre elles et mieux assimiler chaque jour la carte du ciel, qui changeait parfois tellement selon l'endroit du monde où ils étaient ou l'heure à laquelle ils observaient le ciel. Si fixes pourtant qu'on avait l'impression de se sentir réuni à partager les mêmes étoiles alors que tout était bouleversé selon l'endroit où on les observait. Même le Soleil refusait de briller la moitié de l'année aux pôles, il n'y avait aucune constance dans cette voûte au-dessus de leur tête et c'était peut-être ça qui la rendait aussi belle. De même que les Hommes, les étoiles changeaient, vivaient, mouraient.

Le dauphin n'a pas vraiment l'air d'un dauphin, comme bien des constellations d'ailleurs, à se demander ce que buvaient ceux qui les ont nommées. Mais dans l'imaginaire de Joyce, les points lumineux sont bientôt remplacés par des carrés colorés qui flottent pour se rappeler de celles et ceux qui sont partis. Montés au ciel dit-on, dans ces légendes là aussi apparemment puisqu'il s'agit d'honorer les morts en leur rappelant qu'on ne les a pas oubliés.

– C'est une jolie tradition.

Plus colorée et joyeuse que celles d'ici, peut-être. Joyce se rappelle subrepticement de la cérémonie de sa grand-mère, la veillée à l'Église où tout était noir et sombre, rien que larmes et souvenirs moroses. Ils avaient ensuite porté les cendres jusqu'à la mer où elle avait demandé qu'on les y disperse, une manière comme une autre pour cette femme qui avait pourtant le mal de mer d'enfin trouver un moyen de rejoindre la passion de sa fille et de sa petite-fille, de les accompagner enfin sur les vagues qui la rendait malade de son vivant.
Revenant à la constellation, elle se creuse la tête pour se rappeler l'histoire de ces étoiles, celles que son père lui racontait et qui lui permettait souvent de mieux retenir leur nom.

– Poséidon était amoureux d'une Néréide… je ne me rappelle plus son nom… elle était vierge et lorsqu'elle prit conscience de l'amour du dieu de la mer, elle prit la fuite. Il décida alors d'envoyer ses serviteurs à sa recherche et le dauphin la trouva et lui décrivit Poséidon en des termes si élogieux qu'elle accepta de l'épouser. Pour récompenser son serviteur, le dieu le transporta dans le ciel où il devint une constellation.

Elle est moins certaine de la légende que des constellations qui percent le ciel, mais rougit tout de même au compliment. Jay ne voit pas les milliers de lacunes qu'elle connaît en elle, mais ce n'est pas forcément un mal ; l'envie presque narcissique d'être celle qu'on admire la picore un peu, même si l'honnêteté lui fait modérer ses propos.

– Tu exagères, je suis loin de tout savoir. Mais les étoiles c'est pratiques pour les navigateurs, sûrement comme les molécules pour toi. Et pour les bières j'ai simplement vu le drapeau belge et lu le pourcentage sur l'étiquette, rien de sorcier à tout ça.

Se redressant pour boire une gorgée de sa bière, elle suit ensuite du regard les étoiles désignées par Jay, se rapprochant de son épaule, presque jusqu'à le toucher pour avoir le même point de vue. Souriant, elle attrape soin poignet afin de guider son doigt sur les différentes étoiles qui forment le dessin d'une nouvelle constellation.

– C'est la constellation du Lion. Mon signe astrologique !

Pas qu'elle y croit, esprit un peu trop cartésien, mais que Jay ait choisi précisément ces étoiles dans toute l'immensité du ciel la fait rire.
(Invité)
Ji-hun Hwang

Âge : 28
Lieu de naissance : Hamheung, ville de la région de Hamgyeong du sud. La Corée du Nord l'a vu naître, l'a élevé. Elle a forgé une partie de l'homme qu'il est aujourd'hui, mais c'est sur un tout autre continent qu'il désire construire son avenir.
Quartier d'habitation / Colocation : Il a vécu la Pforzheimer House durant une année, l'a quitté en juillet pour s'installer provisoirement chez un ami, à Chinatown, Boston, le temps de déménager dans un studio au 499 Beacon St.
Situation sentimentale : Il a retrouvé les champs, un petit peu plus d'un mois avant le printemps. Maintenant que n'existe plus de pression, la relation peut enfin préparer sa floraison ; dans une relation avec Lilia, demoiselle qu'il connaît depuis un an déjà ; 2024년 2월 16일
Études / Métier : doctorant en pharmacologie, au sein du laboratoire de l'école de médecine, il assiste également son superviseur dans ses recherches et participe activement à des conférences. En-dehors de ça, il fait du tutorat en sciences et en coréen ; ça paye bien mieux que serveur à la Luna Caffe, même si sa passion pour les latte art ne s'est pas envolée.
Date d'inscription : 16/04/2022
Pseudo & Pronom(s) IRL : Huimei (elle)
Icon : We sailed the sea - Page 2 63dcf3a9b9de4d6723a9c5c91e63d0f83fef53f6-gifv
Faceclaim : Lee Jong-seok
Crédits : meteoraa (avatar) onlyjongsuk (gif)
Multicomptes : Soo-min Woo (Yoo-jeong Kim)
Description (1) : We sailed the sea - Page 2 NPSpyu1W_o
Description (2) :
Awards:

Warnings : régime totalitaire, sanctions (ex : camp de concentration, travail forcé, exécution publique), patriarcat social / juridique, tortures / actes de barbarie, détention provisoire, violences policières (Japon), ablation d'un rein, 18+, racisme / discrimination / bashing subis, grossesse extra-utérine de son ex-copine / maladie : insuffisance rénale.
RPS : 934
Messages : 20242
Préférences de jeu
veritas
Ji-hun Hwang
est en ligne
PFORZHEIMER HOUSE › prestige redefined
Fiche de présentation : https://www.i-love-harvard.com/t146845-ji-hun-hwang-lee-jong-suk#6299836Répertoire rps : https://www.i-love-harvard.com/t171640-ji-hun-hwang-x-repertoire-rps#8363822Fiche de liens : https://www.i-love-harvard.com/t155646-ji-hun-hwang-fiche-de-liensProfil meetsachussets : https://www.i-love-harvard.com/t146952-meetsachussets-jhoComplément de personnage : https://www.i-love-harvard.com/t157483-ji-hun-hwang-complement-de-personnage#7065050
Quelques mots inconnus avaient été ajoutés dans le récit du mythe du Dauphin, mais il avait compris l’essentiel. Cette jeune femme avait voulu fuir l’amour, apeurée des émotions et des folies qu’il pouvait engendrer. Peut-être avait-elle eu d’autres projets que de devenir l’épouse d’un homme et la maîtresse d’une maison. Oublier ses rêves pour s’entacher de responsabilités qui ne lui donneraient aucun plaisir, ou partir pour protéger la personne qu’elle était et tout ce à quoi elle prétendait, le choix était vite fait. Parce qu’il ne fallait pas nier l’évidence : l’amour chamboulait tout. Ji-hun ne comprenait pas cette obsession pour la vie de couple, celle que tout le monde semblait chercher à Boston, quitte à souffrir, et il était un peu triste pour cette Néréide qui avait dû se résigner à épouser le Dieu de la mer, sans doute parce que le Dauphin ne lui avait pas laissé le choix, trop insistant pour ce faire. Ah… , souffla-t-il quand ses pensées le menèrent à penser qu’il avait été récompensé pour avoir harcelé une femme, que Poséidon l’ait bien traitée, je l’espère.

Joyce avait semblé être à la fois fière du compliment qu’il lui avait fait, mais aussi gênée, et lorsqu’elle avait tenté de minimiser les faits, le nord-coréen n’avait pas hésité à la reprendre : rien du tout, j’exagère. Ce n’était pas un défaut d’être ainsi cultivé, mais il avait compris, l’Asiatique, qu’être intelligent pouvait parfois attiser la jalousie d’autres, et les représailles dans la pire situation. Avant toi, jamais une fille aussi douée j’ai rencontré , avait-il avoué ; dans le domaine des sciences tout d’abord, puis de ceux connexes ou non à sa vie. Le rôle des jeunes femmes de son pays était plutôt tourné vers l’industrie du textile et l’agriculture pour s’approcher d’une auto-suffisance satisfaisante. Elles étaient prédestinées à la naissance des enfants de demain et à leur éducation, qu’importait les études réalisées, pour offrir une grande et puissante nation. Une société encore très patriarcale, avec un plafond de verre qui ne choquait même pas. Alors pour Ji-hun qui avait grandi dans cet univers, Joyce était… Fascinante , avait-il lâché avant de plonger à nouveau le regard vers le ciel.

Il pointa au hasard un groupement d’étoiles , peu sûr d’avoir choisi les points d’une même constellation toutefois, mais il put compter sur Joyce pour le guider et lui répondre. Un Lion s’exclama-t-il une nouvelle fois, penchant la tête d’un côté, puis de l’autre, pour espérer y déceler une ressemblance avec le roi des animaux, mais… une souris, je vois, moi ! Il rit, trouvant incompréhensible les interprétations qu’avait pu faire le premier astronome. Plus que moi, il avait bu, peut-être , fit-il avant de finir les deux dernières gorgées de bière qui restaient dans le fond de sa bouteille, puis il se leva, d’autres je vais chercher pour…, pointa-t-il de nouveau le goulot vers les étoiles, enfin, voir ce que je ne vois pas. Trop cartésien lui aussi lorsqu’il était sobre, peut-être qu’avec un peu plus d’alcool dans le sang, l’imagination et la rêverie pourront prendre le dessus. Il demanda tout de même confirmation : pour toi, t’es sûre, ça ne craint pas ?

Elle lui avait dit par message qu’il n’y avait aucune restriction du taux d’alcoolémie sur un bateau, mais il préférait s’en assurer avant de lui en proposer. Il quitta le pont pour rejoindre l’intérieur du bateau, mais fit un aller-retour furtif jusqu’à la chambre où se trouvait son sac. De celui-ci, il emprunta un gilet aux rayures colorées qu’il échangea avec sa chemise, bien trop fine pour le garder au chaud. Dans la cuisine, il chopa deux autres bouteilles de cette bière belge et revint en trottinant jusqu’à la couverture. Pourquoi ? Juste un brin d’excentricité. Il s’assit à nouveau près de la biologiste et posa l’une des boissons non décapsulées devant elle ; elle pouvait prendre le temps qu’il lui fallait pour terminer la première. Il sortit son briquet fit sauter le bouchon en métal de la sienne tout en demandant : le caractère des Lions, c’est quoi alors ? Sa personnalité, dans la vie, en amitié et en amour. Qui et comment était le Lion ; qui et comment était Joyce ? Est-ce qu’ils pourraient travailler ensemble ? Tous deux entraient en doctorat, après tout.

Je suis Poisson, fit-il ensuite, si ma constellation ressemble à poisson, je ne sais pas. Il rit, n’ayant jamais eu l’idée d’aller vérifier cette information, mais peut-être que Joyce pourra répondre à sa question. Il but la première gorgée de sa nouvelle bière et s’allongea à moitié,  son coude gauche placé de façon à le tenir en équilibre et lui permettre de se délecter de sa boisson. Me livrer, je ne le fais pas, avoua-t-il être quelqu’un de plutôt mystérieux, l’intérêt de penser à moi, parler de moi, je ne le vois pas. C’était comme développer un égocentrisme qui ne lui correspondait pas. Les autres, qu’ils sont ma vocation, c’est forcément à cause de ça. Une raison pour s’oublier et cultiver ces valeurs de partage et de soutien. Une bonne intuition, j’ai, fit-il, comme un sixième sens qui lui permet de se protéger, ça aide beaucoup, parce que, on me voit, on ne dirait pas, mais, sensible je le suis beaucoup. À tout ce qui l’entoure, situations, sensations, émotions, sentiments. Heureusement, son instinct a toujours su l’en préserver ; une sagesse bienvenue.

Ici, c’est très violent, se rappela-t-il des cris, des bagarres, dans les rues, dans les bars, pas du tout, j’aime ça. Il secoua la tête, une grimace accrochée à ses lèvres et compléta : ce que j'adore, c’est… Il laissa en suspens, les yeux tournés vers le plafond infini, incapable de trouver les mots quand ceux-ci étaient pourtant si beaux ; la douceur, la tendresse. Un homme « peace and love » qui trouvait les échanges de ce genre très importants, en plus d’être agréables. Je m’accroche aux gens, c’est pour puiser ça , peina-t-il à faire comprendre que par son besoin d’affections – diverses et variées – il ne pouvait faire cavalier seul ; apprécier les qualités des autres et être apprécié pour les siennes. Mais des gens passionnés , reprit-il, fade, ça l’est sinon. Plutôt romantique donc, en amitié, comme en amour. Il avait besoin de couleurs et de saveurs pour profiter pleinement de ses relations ; chaque détail comptait. Ah… mais chez moi c’est le chaos, confia-t-il pour finir. Le bordel, du sol au plafond.

Alors... Ils mangent des Poissons, les Lions, tu crois, interrogea-t-il Joyce après un très court silence.

@Joyce Millett
(Ji-hun Hwang)
Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité
Une grimace s'inscrit sur le visage de Joyce à la remarque de Jay ; les dieux grecs n'étaient pas vraiment connus pour bien traité les femmes. Habituellement ils se contentaient plutôt de leur faire des gosses avant d'aller voir ailleurs, puis de manger les gosses pour pas qu'ils leur volent la place – ok, peut-être extrapolait-elle un peu. Mais la mythologique grecque était remplie d'histoire où le féminisme triomphait rarement, et où c'était même parfois la rivalité féminine qui mettaient à mal celles qui les entouraient, comme l'histoire atroce de Méduse qui, après s'être fait violer dans le temple d'Athéna par Poséidon, se fit punir par la déesse jalouse et qui transforma sa beauté en horreur avec des serpents à la place des cheveux et un regard prêt à figer quiconque croiserait le sien.

– Je ne sais pas, mais les dieux grecs restaient rarement très longtemps avec la même femme alors j'en doute un peu. Il l'a sans doute épousée pour lui prendre sa virginité et lui faire quelques enfants avant d'aller voir ailleurs…

Toujours était-il que l'intelligence et le côté manipulatif presque fourbe du dauphin étaient désormais inscrits dans le ciel à tout jamais où, en tout cas, aussi longtemps que brilleraient pour la Terre les étoiles qui composait cette constellation – probablement bien plus longtemps que l'humanité. Humanité qui faisait tant de bêtise que ça désespérait parfois Joyce, quand elle repensait à toutes les pauvres créatures marines mortes dans des filets de pêche ou sous des vagues de marées noires… la cruauté des êtres humains était parfois sans fin.
Alors il lui semblait normal de se forger les armes pour un jour contrer tout ça, redonner la brillance de son enfance à l'océan, et pas cet bleu parsemé de plastiques. Elle avait beaucoup étudié pour cela, et que quelqu'un le reconnaisse était flatteur, même si elle était certaine que Jay était tout aussi douée qu'elle dans son domaine. La preuve, il était même parvenu à trouver un remède pour Loki – trop tard, certes, mais qui d'autre aurait été capable de ça ? Il était tout aussi tenace qu'elle et elle se dit qu'elle ne serait pas si étonnée, à la rentrée, de le croiser à des heures trop tardives de la nuit devant la machine à café près des laboratoires, histoire de trouver un petit remontant pour terminer une expérience ou de prendre telle ou telle mesure. Quelque part et malgré leurs différences culturelle, elle pouvait sentir qu'ils étaient fait du même bois, de la même envie d'aller jusqu'au bout de ce qu'ils entreprenait. Lui, c'était le bien être des autres qui comptait, pour elle c'était celui de l'océan. Chacun son domaine de recherche et d'action, mais la même motivation passionnelle.

– Elles étaient sûrement aussi douées que moi, mais n'ont simplement pas eu l'occasion d'exprimer leur talent dans le domaine qui leur correspondait.

Le monde était ainsi fait que tous s'éparpillaient et si Jay et Joy se rejoignaient sur les sciences, il y avait bien d'autres domaines pour bien d'autres personnes. Et c'était mieux ainsi, une sorte d'équilibre planétaire, même si certains étaient malheureusement plus valorisés que d'autres. Trouvé l'endroit qui nous allait le mieux n'était cependant pas toujours une évidence, et avoir la possibilité de s'y épanouir, non plus. Elle était consciente de la chance qu'elle avait eu de tomber dans une famille comme la sienne et que ses parents aient les moyens financier de payer les frais de scolarité d'une école comme Harvard ; pour beaucoup, le milieu et l'argent étaient encore des barrières trop élevées pour qu'ils puissent suivre leurs rêves.
Son regard la lâche pour retourner au ciel et il ne sait pas s'il parle d'elle ou des étoiles, qui peut bien le fasciner le plus. Elle préfère penser que ce sont les astres, pour éviter qu'une nouvelle vague de chaleur n'aborde ses joues. Et puis elle est bien d'accord avec lui ; tous ces points dans le ciel, si loin et pourtant si lumineux, sont absolument fascinants.
Tout comme l'est d'ailleurs la carte du ciel dressée par les hommes, qui se sentent le devoir de réunir les étoiles dans des dessins pour s'en souvenir. Dessins alambiqués avec ce dauphin en forme de cerf-volant ou ce lion qui apparaît à son voisin d'observation comme une souris… tout de suite moins impressionnant. Malgré tout, elle était heureuse que celui qui ait décidé de cette constellation soit ivre ou myope au point d'y voir le grand félin plutôt que le tout petit rongeur. Il était bien plus flatteur de s'imaginer lionne, reine de la savane. En tout cas oui, il devait certainement avoir plus bu qu'eux…
La dernière remarque de Jay les ramène à l'instant présent et à la bouteille qui se vide de son côté. Il se relève alors pour aller recharger les batteries, mais comme à son habitude tient à s'assurer que tout va bien pour elle ce qui la fait sourire.

– Non, ne t'en fais pas, et puis c'est pas deux bières qui vont me faire peur !

Elle est moins certaine de cette dernière remarque, sa consommation d'alcool ayant drastiquement baissée ces derniers moi et avec sa résistance. Mais tant pis, au pire elle aura la tête qui tourne un peu trop, pas de quoi bouleverser son pied marin.
Pendant qu'il disparaît, elle se recouche sur la couverture pour profiter de l'immensité du ciel, son esprit se perdant dans la nuit sans réelle pensée cohérente. Elle ne voit d'ailleurs pas le temps défiler jusqu'au retour de Jay avec deux nouvelles bouteilles et un changement d'habit qui lui fait penser qu'il doit avoir froid ; la nuit s'est bien rafraichit et si loin des côtes, même avec l'été qui arrive, il vaut mieux une petite laine pour ce genre de soirée. Le briquet qu'il sort pour ouvrir sa nouvelle boisson lui fait songer qu'elle ne l'a pas vu avec une cigarette depuis qu'il est monté sur le bateau et elle se rend soudain compte qu'il le fait pour elle ce qui la touche ; elle sait que combattre les addictions n'est pas toujours facile.

– Tu sais, si tu as envie de fumer ce n'est pas interdit, du moment que tu ne balances pas le mégot par dessus bord.

Elle veut qu'il puisse se sentir à l'aise à ses côtés, surtout par une aussi belle soirée passée à observer les étoiles. Et c'est presque d'un même geste que leur nez retourne au ciel et qu'ils y plongent à nouveau alors qu'il s'interroge sur le caractère des lions et qu'il lui confie être né sous la constellation du poisson.

– L'impact des étoiles sur nos caractères, j'en ai aucune idée ! J'y crois pas vraiment, en plus alors je n'ai jamais vraiment cherché à comprendre. Par contre je peux résoudre le mystère de la forme de la constellation du Poisson !

Se redressant pour s'asseoir en tailleur, elle saisit la main de Jay qu'elle pose sur son genou, la paume dans sa direction. Puis, du bout du doigt, elle en trace la forme en appuyant un peu plus fort là où les étoiles percent le ciel. Elle est particulièrement longue, si bien que ses doigts finissent par remonter contre son poignet, glissant à la lisière de son gilet. Et Joyce possède une certitude : ça ressemble à tout sauf un poisson.
Une fois son dessin fini elle ne brise pourtant pas le contact immédiatement et, sans qu'elle sache si c'est à cause de ça ou du calme de la nuit, elle l'entend soudain se confier, ou du moins en partie, presque timidement, sur l'endroit d'où il vient, bien trop chaotique pour être un triton surgit de l'océan, même si le monde aquatique peut parfois sembler vorace et plein de bulles. Parce qu'elle ne sait pas vraiment quoi dire et qu'elle a peur de briser son récit, cette confidence qu'elle reçoit avec une certaine émotion, l'étudiante se tait, se contentant de caresser la main qui repose sur son genou du bout du pouce, avec douceur, comme une remède qui poserait sur les blessures.
Le silence absorbe les mots, mais elle n'a pas le temps de réagir que, déjà, il revient aux constellations qui brillent au-dessus d'eux, la surprenant tellement par sa question qu'elle éclate d'un rire sincère.

– Je dirai qu'ils préfèrent les gazelles. Mais tu as de la chance, tu as devant toi une lionne végétarienne.

La nuit efface sans doute le clin d'œil qu'elle lui envoie avant que son menton ne se redresse en direction du ciel.

– Tu crois que notre rencontre est un signe de l'Univers ? Qu'il a voulu mettre un poisson sur ma route ?

Et elle y croirait presque, la scientifique.
(Invité)
Ji-hun Hwang

Âge : 28
Lieu de naissance : Hamheung, ville de la région de Hamgyeong du sud. La Corée du Nord l'a vu naître, l'a élevé. Elle a forgé une partie de l'homme qu'il est aujourd'hui, mais c'est sur un tout autre continent qu'il désire construire son avenir.
Quartier d'habitation / Colocation : Il a vécu la Pforzheimer House durant une année, l'a quitté en juillet pour s'installer provisoirement chez un ami, à Chinatown, Boston, le temps de déménager dans un studio au 499 Beacon St.
Situation sentimentale : Il a retrouvé les champs, un petit peu plus d'un mois avant le printemps. Maintenant que n'existe plus de pression, la relation peut enfin préparer sa floraison ; dans une relation avec Lilia, demoiselle qu'il connaît depuis un an déjà ; 2024년 2월 16일
Études / Métier : doctorant en pharmacologie, au sein du laboratoire de l'école de médecine, il assiste également son superviseur dans ses recherches et participe activement à des conférences. En-dehors de ça, il fait du tutorat en sciences et en coréen ; ça paye bien mieux que serveur à la Luna Caffe, même si sa passion pour les latte art ne s'est pas envolée.
Date d'inscription : 16/04/2022
Pseudo & Pronom(s) IRL : Huimei (elle)
Icon : We sailed the sea - Page 2 63dcf3a9b9de4d6723a9c5c91e63d0f83fef53f6-gifv
Faceclaim : Lee Jong-seok
Crédits : meteoraa (avatar) onlyjongsuk (gif)
Multicomptes : Soo-min Woo (Yoo-jeong Kim)
Description (1) : We sailed the sea - Page 2 NPSpyu1W_o
Description (2) :
Awards:

Warnings : régime totalitaire, sanctions (ex : camp de concentration, travail forcé, exécution publique), patriarcat social / juridique, tortures / actes de barbarie, détention provisoire, violences policières (Japon), ablation d'un rein, 18+, racisme / discrimination / bashing subis, grossesse extra-utérine de son ex-copine / maladie : insuffisance rénale.
RPS : 934
Messages : 20242
Préférences de jeu
veritas
Ji-hun Hwang
est en ligne
PFORZHEIMER HOUSE › prestige redefined
Fiche de présentation : https://www.i-love-harvard.com/t146845-ji-hun-hwang-lee-jong-suk#6299836Répertoire rps : https://www.i-love-harvard.com/t171640-ji-hun-hwang-x-repertoire-rps#8363822Fiche de liens : https://www.i-love-harvard.com/t155646-ji-hun-hwang-fiche-de-liensProfil meetsachussets : https://www.i-love-harvard.com/t146952-meetsachussets-jhoComplément de personnage : https://www.i-love-harvard.com/t157483-ji-hun-hwang-complement-de-personnage#7065050
Elle ne connaissait pas la personnalité attribuée aux Lions, et peut-être avait-elle encore beaucoup à apprendre sur elle-même également. Passer une partie de sa vie éloignée des autres, puis retrouver la terre ferme ainsi que plonger dans un autre État que celui de sa naissance, ça devait modifier certains traits de caractère, non ? Ji-hun la découvrira bien assez tôt, sa dame de l’eau. Pour autant, il n’avait pas fait l’impasse sur ses connaissances, et la constellation du Poisson avait été dessinée sur sa paume, avait même réussi à prendre place jusqu’à son poignet. Il avait tenté de relier les points entre eux, mais était certain d’avoir loupé quelque chose ; ça ressemblait un peu à un spermatozoïde qui se serait pris un mur, arrêté en pleine course. Ce n’était pas une image bien virile, mais il l’avait très vite oublié en sentant les doigts de Joyce se joindre à sa main. Il avait laissé cette dernière reposée sur son genou quand il s’était allongé à moitié, calé sur son autre coude.

Il avait osé plier ses phalanges pour rejoindre la peau de son revers, et la tranquillité de la nuit, mêlée au geste tendre de la biologiste, lui avait donné le souffle nécessaire à la récitation de sa personnalité à lui ; celle dédiée aux Poissons, mais surtout forgée par l’environnement du régime totalitaire dans lequel il avait grandi. Le mystère tout d’abord, parce qu’il lui avait été demandé de ressembler à tous ces autres de la nation, il avait refoulé rêves, libertés et sentiments pour ce faire, à tel point qu’il était devenu une véritable énigme pour les autres, et pour lui-même parfois. Mystérieux sur son identité, sur sa provenance, il jouait aisément dans le brouillard depuis qu’il était arrivé à Boston. Il savait pourtant que sa discrétion ne sera bientôt plus qu’un lointain souvenir, Haley lui ayant bien fait comprendre que le Doyen d’Harvard avait été fier de l’informer qu’il était nord-coréen ; en espérant qu’il n’y ait aucunes représailles d’ici la rentrée.

Sensibilité extrême qui lui permettait de faire passer le bonheur des autres avant lui-même. Les situations il les analysait grâce aux bruits, aux odeurs, aux saveurs. Ils avaient une importance capitale, chacun d’eux lui permettait d’interpréter le bien ou le mal, le bon ou le mauvais. Ça avait été une habitude prise de Corée du Nord, prenant pour exemples les cris des personnes soudainement arrachées à leur foyer, le silence des enfants sur le chemin de l’école, les rires des adolescents revenant d’une partie de basket. Il y avait l’odeur du sang après une exécution et celle des plats festifs qui faisait oublier la famine du mois précédent. Il y avait le premier baiser d’une relation qui émoustillait, et l’absence de goût des ragoûts cuisinés par une maman dont le cœur était plongé dans la tristesse. Ji-hun savait observer et interpréter ; tout, tout le temps. Il devinait les émotions, les sentiments, sans jamais s’être autorisé à les ressentir ; parce qu’il y avait son instinct.

Alors l’amour avec un grand A il ne connaissait pas, mais possédait l’affection avec un A tout aussi puissant. Il aimait la douceur, comme celle que Joyce pratiquait contre l’épiderme de sa main. Ça semblait bien plus simple à vivre, ça paraissait déchirer moins les êtres qui s’y adonnaient. Pas de temps pour les problèmes, il détestait être plongé dans une situation malaisante. Il aimait la simplicité, le beau, le calme. Il détestait les États-Unis pour les disputes qui s’y actaient dans les recoins, en plein milieu de la rue, dans les supermarchés ou les bars. Il détestait les États-Unis pour les violences dont il était témoin, et les actes incompréhensibles qui les accompagnaient ; ça le faisait flipper. Pas dans le sens apeuré, parce qu’il avait été réserviste militaire dans l’un des pays les plus axés sur la sécurité de leurs frontières – il avait appris à se battre, à tirer à l’arc, au poignard, à la mitrailleuse -, mais le manque de justice le rendait fou. Il était bordélique aussi, mais ça…

Le silence s’était imposé quelques secondes avant qu’il ne le transperce à nouveau ; il aimait parler, être avec les gens, avait-il oublié de le mentionner ? Tant mieux, souffla-t-il après sa réponse. Tant mieux que les Lions ne s’aventuraient pas à manger de Poissons, ils pourront alors penser à travailler ensemble, sans risquer de compromettre leurs recherches. Il sourit à sa remarque ; une lionne végétarienne, il aura tout entendu. Il inspira profondément, et pendant que ses poumons se remplissaient, ses doigts finirent par serrer davantage la main de Joyce. Les deux paires d’yeux se concentrèrent de nouveau vers le ciel et l’interrogation de la biologiste suscita un véritable intérêt. Le biochimiste pinça ses lèvres dans sa réflexion. Comment pouvaient-ils en être certains ? Il reporta son attention sur sa dame de l’eau, sépara leurs poignes pour venir placer l’une de ses mèches derrière son oreille. Très jolie, tu es, dit-il ; mais ça ne répondait pas à la question.

Une beauté reconnue, sans qu'il n'ait besoin d'utiliser son sourire pour le faire. Il la trouvait belle, et intelligente, mais il ne la draguait toujours pas ; qu'elle s'en rassure. Il lui sourit avant de prendre sa main de son propre chef, et reprit avec elle la lecture du ciel en buvant une à une les gorgées de sa deuxième bière. Mais jamais, du restant de la soirée, il ne décida de desserrer ses phalanges venues se loger entre les siennes.

* * *

Il était temps d’aller se reposer. Les heures s’étaient enchaînées, et la première de la matinée n’allait pas tarder à sonner. Ils rangèrent ensemble les victimes de leur intense conversation, et replièrent la couverture avant de rentrer les coussins. Ji-hun ne se sentit pas de fumer avant d’aller dormir, car il savait que la cigarette avait tendance à le garder éveillé. À l’intérieur du compartiment du bateau, ils se retrouvèrent devant la séparation inévitable. D’un côté, la porte de la piratesse qui renfermait la chambre où le nord-coréen devait passer la nuit, de l’autre, celle des parents où Joyce allait élire domicile le temps du séjour. Doigts de nouveau enlacés – toujours -, le plus vieux prit les devants et mit fin à leur étreinte. Elle était cool, la soirée, la remercia-t-il, de passer une bonne nuit, je te le souhaite. Parce que le weekend venait à peine de commencer et que l'aventure reprendra au petit matin.

Il lui adressa une dernière esquisse avant d’ouvrir la porte de la cabine et de disparaitre à l’intérieur. Accroupi devant son sac, il sortit les affaires nécessaires pour les poser sur la couverture de la literie. Il gagna la salle d'eau pour se laver les dents et procéder à un rapide débarbouillage avant de retrouver la pièce qui lui était dédiée et de se vêtir pour la nuit ; t-shirt, boxer, le short posé à côté qu’il enfilera au réveil. Il s’allongea et porta la couverture sur lui pour prévenir le froid de la nuit. Il s’apprêta à se lover dans les bras de Morphée, volontaire à dormir jusqu’aux coups de huit heures, à moins que…


@Joyce Millett
(Ji-hun Hwang)
Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité
Le poisson et la lionne, cela ressemblait un peu au titre d'une fable de Jean de la Fontaine. Il aurait pu imaginer le félin arrivant au bord de l'océan, observant chaque jour les vagues dans lesquelles bondissaient un poisson, narguant la reine de la savane bien moins à l'aise avec l'eau que sur son terrain de prédilection. Pourtant elle serait restée là, fascinée par ces danses aquatiques, et lui serait revenu tous les jours plutôt que de trouver refuge dans ses coraux. Peu à peu les langues se seraient déliées, les points communs entre les deux animaux ; l'envie de liberté, le besoin de se sentir entouré, l'impression que leur milieu naturel prenait feu… Du plastique dans les océans et des chasseurs dans la savane ; des conditions climatiques étranges qui les faisait s'étendre, mais pas dans les bonnes conditions. Du Jean de la Fontaine mais à la sauce militante du XXIe siècle pour dénoncer autre chose et pour rapprocher également celui qui sortait de la mer et celle qui en rêvait chaque jour. Trop de morales possible à cette fable, aucune encore d'arrêtée.
La question de Joyce offerte à l'Univers ne trouve aucune réponse ce soir. Murmure dans la nuit, elle ne s'attend pas nécessairement à ce qu'il émette une hypothèse à ce sujet, même pas en fait qu'il lui réponde tout court. Mais Jay la surprend, comme bien souvent, en venant glisser une mèche rose derrière son oreille et par quelques mots qui parsèment le sourire de l'étudiante d'autant d'étoiles que celles qui brillent dans le ciel. Le destin est un mystère, de par le questionnement même de son existence, de par sa définition ; existe-t-il seulement ? Est-ce simplement une succession de lois scientifiques qui partent toutes des mêmes conditions initiales et qui tracent inlassablement un seul possible pour chaque être ; si nous en possédions les clés, savoir universel et infini, pourrions-nous seulement prédire chaque instant, chaque seconde de l'existence ? Ou reste-t-il une part de libre arbitre, cachée quelque part, quelque chose qui échappe à tout contrôle et à tout calcul et capable de modifier nos vies ? Les pensées de la biologiste se perdent dans l'infinité du ciel alors que les doigts se retrouvent pour s'entrelacer, présence dans l'univers, point fixe dans le ballet trop rapide des planètes, dans cette valse qui les surprend tous.
La Terre continue de tourner et les constellations s'enchaînent au-dessus d'eux, le dauphin disparaissant dans l'horizon pour laisser sa place à de nouvelles étoiles qui palpent leurs conversations, dérivant parfois vers ailleurs, mais sans jamais laisser transparaître le silence.

* * *

La Lune avait bien avancé dans sa course du ciel lorsqu'ils décident qu'il est temps de profiter de quelques heures de sommeil, afin d'être en forme pour le lendemain et la baignade promise. Les affaires sont rapidement rangées, les cadavres de bouteilles mis dans la poubelle de recyclages qu'elle viderai une fois de retour au port, et inévitablement vient le moment de se dire bonne nuit, séparation de quelques heures et qui pourtant paraît étrange. Ils ne se connaissent pas depuis longtemps, mais Joyce a l'impression qu'avoir passé la nuit avec lui à discuter de tout et de rien les a rapprochés et même si la fatigue se fait un peu sentir, elle n'a pas envie de couper court à la conversation. Il prend les devants cependant, rompant le contact entre leur main toujours entrelacée, et elle lui sourit ; il a raison, la soirée a été particulièrement agréable.

– Merci Jay. Bonne nuit à toi aussi.

Dernier sourire avant qu'il ne se dirige dans sa cabine pendant qu'elle rejoint la petite salle de bain dans laquelle elle se brosse rapidement les dents, effectuant une rapide toilette afin de ne pas monopoliser l'endroit. Quelques instants plus tard, elle va dans la chambre qui est habituellement celle de ses parents afin d'enfiler un pyjama – un simple t-shirt de Harvard trop grand pour elle qui retombe sur ses cuisses – puis se glisse entre les draps. La Lune passe à travers le hublot devant lequel elle n'a pas tiré les rideaux, préférant se laisser bercer par les lumières extérieures. Pourtant, quelque chose l'empêche de dormir, des pensées qui tournent en boucle dans sa tête alors qu'elle cherche une position adaptée pour le sommeil. C'est toujours ainsi ; dès que les lumières s'éteignent, dès que son esprit n'est plus distrait par autre chose, les souvenirs remontent trop violemment et tout se torpille, s'enchaîne, à la limite entre l'éveil et le cauchemar.
N'y tenant plus, elle finit par se relever pour se verser un verre d'eau qu'elle avale à grande gorgée au-dessus de l'évier de la cuisine, se disant que ça sera sans doute également une bonne idée pour pallier à l'éventuelle petite gueule de bois matinale après les bières de ce soir. Plongée dans cette réflexion, elle se demande si Jay n'aurait pas lui aussi envie de se réhydrater… mais sans doute dort-il déjà ? Dans le doute, elle prépare un verre qu'elle emporte en direction de la cabine qu'elle connaît si bien – au pire elle pourra toujours le boire elle. Hésitant quelques instants devant la porte, elle finit par taper trois petits coups qu'elle estime assez fort pour attirer son attention s'il ne dort pas encore, mais pas non plus trop pour le réveiller… à condition bien sûr qu'il n'ait pas le sommeil d'une plume.

– Jay… tu dors ? chuchote-t-elle.

Comme il lui semble entendre du bruit de l'autre côté de la paroi, elle se permet d'ouvrir la porte, réalisant trop tard qu'il dort peut-être tout nu et qu'elle vient là de percer son intimité. Heureusement ce n'est pas le cas et un sourire étire ses lèvres lorsqu'elle l'aperçoit dans le lit dans lequel elle a grandi et que leur regard se croise.

– Désolée je… je t'ai apporté de l'eau, je me suis dit que tu en aurais peut-être envie après toutes ces bières…

Hésitante, elle se rapproche pour poser le verre à côté du petit lit dans lequel il ressemble à un géant. Il faut dire que c'est un lit conçu pour la taille de la chambre, qui était parfait pendant son enfance, puis juste à la bonne taille depuis qu'elle avait fini sa croissance. Mais Jay était beaucoup plus grand qu'elle et ça ne devait probablement pas être confortable, chose qu'elle n'avait pas forcément anticipée et dont elle culpabilise maintenant. Hésitant sur l'attitude à tenir, elle se mordille la lèvre comme pour s'excuser avant de proposer une solution au problème qu'elle s'est toute seule inventée puisque lui ne l'a pas relevé – mais forcément remarqué, non ?

– Le lit est un peu trop petit pour toi je crois… navrée. Est-ce que tu as envie d'échanger de lit ? Ou simplement de venir dormir avec moi, il y a la place après tout.

Les mots étaient sortis trop rapidement pour qu'elle puisse vraiment les contrôler, idée pêchée dans la nuit et qui, maintenant qu'elle avait été prononcée à voix haute, pouvait paraître étrange. N'était-ce pas bizarre de l'inviter ainsi dans son lit alors qu'ils se connaissaient si peu ? Mais après tout, il ne serait pas le premier ami avec qui elle partagerait un lit, sans pour autant que cela veuille dire quoi que ce soit alors… pourquoi avoir l'impression que cette invitation pouvait paraître ambiguë ?
(Invité)
Ji-hun Hwang

Âge : 28
Lieu de naissance : Hamheung, ville de la région de Hamgyeong du sud. La Corée du Nord l'a vu naître, l'a élevé. Elle a forgé une partie de l'homme qu'il est aujourd'hui, mais c'est sur un tout autre continent qu'il désire construire son avenir.
Quartier d'habitation / Colocation : Il a vécu la Pforzheimer House durant une année, l'a quitté en juillet pour s'installer provisoirement chez un ami, à Chinatown, Boston, le temps de déménager dans un studio au 499 Beacon St.
Situation sentimentale : Il a retrouvé les champs, un petit peu plus d'un mois avant le printemps. Maintenant que n'existe plus de pression, la relation peut enfin préparer sa floraison ; dans une relation avec Lilia, demoiselle qu'il connaît depuis un an déjà ; 2024년 2월 16일
Études / Métier : doctorant en pharmacologie, au sein du laboratoire de l'école de médecine, il assiste également son superviseur dans ses recherches et participe activement à des conférences. En-dehors de ça, il fait du tutorat en sciences et en coréen ; ça paye bien mieux que serveur à la Luna Caffe, même si sa passion pour les latte art ne s'est pas envolée.
Date d'inscription : 16/04/2022
Pseudo & Pronom(s) IRL : Huimei (elle)
Icon : We sailed the sea - Page 2 63dcf3a9b9de4d6723a9c5c91e63d0f83fef53f6-gifv
Faceclaim : Lee Jong-seok
Crédits : meteoraa (avatar) onlyjongsuk (gif)
Multicomptes : Soo-min Woo (Yoo-jeong Kim)
Description (1) : We sailed the sea - Page 2 NPSpyu1W_o
Description (2) :
Awards:

Warnings : régime totalitaire, sanctions (ex : camp de concentration, travail forcé, exécution publique), patriarcat social / juridique, tortures / actes de barbarie, détention provisoire, violences policières (Japon), ablation d'un rein, 18+, racisme / discrimination / bashing subis, grossesse extra-utérine de son ex-copine / maladie : insuffisance rénale.
RPS : 934
Messages : 20242
Préférences de jeu
veritas
Ji-hun Hwang
est en ligne
PFORZHEIMER HOUSE › prestige redefined
Fiche de présentation : https://www.i-love-harvard.com/t146845-ji-hun-hwang-lee-jong-suk#6299836Répertoire rps : https://www.i-love-harvard.com/t171640-ji-hun-hwang-x-repertoire-rps#8363822Fiche de liens : https://www.i-love-harvard.com/t155646-ji-hun-hwang-fiche-de-liensProfil meetsachussets : https://www.i-love-harvard.com/t146952-meetsachussets-jhoComplément de personnage : https://www.i-love-harvard.com/t157483-ji-hun-hwang-complement-de-personnage#7065050
Sensation étrange de ne pas avoir terminé la soirée comme il se devait. Des conversations à n’en plus finir, profondes et intellectuelles, qu’il aurait aimé prolonger jusqu’à la nuit des temps. Ça avait été l’obscurité bien avancée qui les avait poussés à se séparer. Ji-hun avait fini de se préparer et avait rejoint le lit de sa dame de l’eau. Cabine vide de sa présence, mais il était entouré d'objets si personnels qu’il avait l’impression qu’elle était là, dans un recoin, entre un bouquin et une petite statuette d’un animal marin. Dos contre le matelas confortable, il avait laissé la couverture le recouvrir entièrement – sauf les quelques centimètres de ses pieds qui dépassaient du lit. Le bateau ne naviguait plus, mais il était bercé par les flots océaniques, ces petites vagues qui empêchaient l’embarcation de stagner. Douce danse qui avait fini par rendre plus longue la respiration et porter l’invité vers un sommeil réparateur.

Le bois du navire grinçait parfois, mais il n’était pas aussi bruyant que celui de la barque dans laquelle il avait fait un long voyage. Il dormait, serein, à tel point qu’il n’entendit pas les pas de son hôtesse retourner dans la cuisine, ni le robinet de l’évier être actionné. Le premier coup qu’elle porta contre la paroi passa inaperçu, le deuxième atteignit son oreille et le troisième le tira de sa rêverie. Ses yeux s’ouvrirent à moitié lorsqu’il entendit la voix de Joyce s’écraser contre la porte et machinalement il fit vibrer ses cordes vocales pour signaler qu’il était éveillé. Il frotta la racine de ses cheveux avant d’attraper le short qu’il avait réservé pour le lendemain. Il poussa la couverture et eut tout juste le temps de l’enfiler que l’étudiante entra dans sa chambre. Il s’assit au milieu du lit, genoux pliés et dos courbé. Son visage était tourné vers elle et ses yeux furent interrogateurs ; de quoi avait-elle besoin ?

Il l’écouta expliquer sa venue jusqu’ici, et il lui sourit avant de rire : eomma tcheoreom haengdonghandanikkayo*. De ces mères qui, sachant leur enfant avoir consommé de l’alcool , seraient prêtes à se lever en pleine nuit pour leur éviter de reprendre la route. De celles qui, en colère que leur progéniture n’ait su se restreindre à un ou deux verres, seraient tout de même présentes pour éponger la sueur de leur front, apportant un remède pour faire passer les résultats d’une inconsciente beuverie. Comme une mère, ou une femme. De ces épouses qui, conscientes du travail demandé à leur mari, serait là à son retour, pour lui offrir de quoi se rafraîchir après une réunion d’affaires actée autour de quelques pintes. Merci, souffla-t-il avant de se pencher pour attraper le verre d’eau et recouvrir le bord de ses lèvres ; l’effort de la plus jeune non vain.

Deux gorgées suffirent à le réhydrater, quand Joyce pointa un détail qu’il n’avait effectivement pas relevé plus que ça. Il observa à son tour la literie et secoua la tête : t’en fais pas. Par politesse, mais surtout pour qu’elle n’en vienne pas à culpabiliser ; il s’en remettra. La proposition qui suivit eu don de le faire tiquer. Échanger ou… dormir ensemble, répéta-t-il, surpris des choix qui s’offraient à lui. Il n’imaginait pas changer de chambre, ni même de partager les mêmes draps. Il tourna son corps de façon à s’asseoir sur le rebord du lit. Jambes écartées et bras pendus entre ceux-ci, il fit face à la biologiste, resta silencieux un court instant avant de se pencher pour tendre ses bras devant lui. Leur longueur lui permit d’attraper de ses mains celles de sa dame de l’eau et il la fit avancer d’un pas avant de remarquer : que ton lit te manque, me le dire, tu peux simplement.

Son esquisse était moqueuse , et son air amusé. Il balança doucement les bras de sa vis-à-vis de gauche à droite tout en ajoutant : si c’est avoir peur de dormir toute seule, me demander tu n’as qu’à. Parce qu’elle l’aura compris : la taille du lit qu’elle lui avait réservé ne le gênait pas. Il tira délicatement sur ses mains à nouveau pour la faire avancer d’un pas supplémentaire jusqu’à lui et lui fit la demande : avec moi, allonge-toi. Il la dévisagea quand ses doigts jouaient entre les siens, à glisser contre ses phalanges, à les caresser de ses pulpes, sans jamais manquer de les faire tomber ; accroché à eux, expert en la matière. Me tenir, je sais faire, préféra-t-il lui dire, même si, intérieurement, elle devait le savoir déjà ; il ne s'était jamais montré abusif, prenait ce qu'elle lui donnait, et lui, lui offrait ce qu'elle demandait. Ta chambre et moi, tu auras, affirma-t-il ; une pierre deux coups.

Il l’invita alors à passer à ses côtés et à rejoindre le coin mur du matelas. Avant qu’elle ne s’allonge, il lui céda l’oreiller, et une fois que son corps fut étendu, il le couvrit, jusqu’à la taille, de la couette. Il se coucha à son tour, face à elle, bras gauche sous sa tête et rit : là, c’est petit. Mais tellement mieux ; lorsque deux corps étaient si proches, affronter la nuit et les tourments faisait moins peur. Il baissa ses agates sur l’une de ses mains, et de sa droite il lui emprunta une fois de plus avant de l’interroger : triste, tu te sens ? Parce qu’il y avait bien eu une raison qui l’avait menée à ne pouvoir trouver le sommeil ; est-ce qu’il pouvait faire quoi que ce soit pour elle ?

@Joyce Millett

* tu agis comme une maman.
(Ji-hun Hwang)
Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité
Elle ne comprend pas les mots qu'il lui adresse, mais saisit néanmoins qu'il n'a pas l'air froissé qu'elle l'ait réveillé en pleine nuit ou au moins interrompu ses pensées nocturnes. Il faut dire que Joyce pouvait parfois avoir une conscience limitée de l'intimité. Durant son enfance et le début de son adolescence, il n'était pas rare que ses parents débarquent en pleine nuit dans sa cabine, si la mer se faisait trop agitée ; il fallait se préparer parfois, à ce que l'embarcation se fasse engloutir, écoper les vagues qui surgissaient sur le pont, écouter les orages qui déchiraient la nuit, enfiler un gilet de sauvetage au cas où. Le cas où ne s'était heureusement jamais produit, mais il fallait rester calme dans ces cas, ne pas laisser la panique les aborder, se battre contre la nature qui s'emballait.
Toujours est-il qu'elle avait grandi avec peu d'intimité, si bien que le retour à terre n'avait pas toujours été évident - le simple fait qu'il y ait des toilettes séparées garçon/fille dans son lycée l'avait surprise ; elle l'avait d'ailleurs découvert en se trompant de porte... Depuis, elle avait intégré un peu mieux cette notion, mais certains réflexes remontaient à la surface lorsqu'elle mettait un pied sur un bateau, comme une ancre de son passé.

Il attrape le verre d'eau et, assit ainsi dans son lit il semble encore plus grand que d'habitude, comme Blanche Neige qui essaient tous les petits lits de la maison dans laquelle elle débarque avant de devoir les coller ensemble pour pouvoir y dormir. Vraiment, elle est persuadée qu'il serait bien mieux dans le lit de ses parents, même s'il dit l'inverse. Cependant, quand il souligne sa proposition de ses mots, elle se sent soudain rougir, la dernière partie de sa phrase traîne un peu plus entre les lèvres de Jay, sonnant différemment de ce qu'elle avait envisagé dans sa tête. Va-t-il penser qu'elle lui fait une proposition indécente ? Ca pourrait être bien gênant, aussi loin de la terre, à devoir passer la journée du lendemain dans le souvenir de mots maladroits. Heureusement, il ne semble pas mal le prendre, pivotant même dans sa direction pour lui attraper les mains et l'attirer vers lui. La chaleur dans ses mains apaise les pensées de son esprit, comme la mer qui se retire sur le cauchemars, laissant le sable mouillé prêt à être façonné en plein de châteaux de toutes les formes, plein de nouveaux souvenirs. Et ses mots lui tirent un sourire ; c'est vrai qu'elle dort toujours mieux-là, bercée par le rythme des vagues, entourée par les photos des gens qu'elle aime.
Se laissant emporter par le mouvement qu'il lui propose, elle se retrouve bientôt à ses côtés, leur doigts entrelacés, une confiance inébranlable. Elle a envie de le croire quand il dit qu'il sait se tenir, peut-être un peu naïve parfois, à croire trop fort aux histoires dans les livres qu'elle a dévorés adolescente, mais à ne jamais croire personne, rien de beau ne peut subvenir. Alors elle accepte de s'allonger sur le lit et qu'il la rejoigne très proche, vraiment tout proche d'elle, bien assez pour qu'elle puisse déchiffrer les traits de son visage malgré l'obscurité. Proximité qui lui donnait l'impression qu'il pouvait lire à travers elle, devinant la tristesse à travers les rêves qui l'envahissait parfois lorsque ses yeux se refermaient sur la nuit.

- J'ai peur des cauchemars... L'été de mes 18 ans, je suis tombée amoureuse d'un homme, un militaire. On était jeunes, très amoureux, rapidement j'ai passé toutes mes nuits chez lui, c'était devenu un peu chez moi. Ma grand-mère était très malade à cette époque et ça me permettait de me changer les idées, de penser à autre chose.

Elle lève les yeux vers la photo collée juste au-dessus de leur tête ; ses parents, sa grand-mère et elle âgée de 13 ans, juste devant un gigantesque sapin de Noël, tout sourire avec des pull ridicules pour célébrer les fêtes. Image qu'elle chérissait et à qui elle n'oubliait jamais de souhaiter la bonne nuit dès qu'elle dormait dans le lit, tradition qui lui paraît presque un peu idiote désormais et qu'elle n'ose pas évoquer devant lui.

- Il a commencé à partir en mission à l'autre bout du monde, dans des zones de guerre et... et j'arrêtais pas de faire les mêmes cauchemars, chaque nuit, je le voyais mourir, seul au milieu du désert, loin de tout et de tout le monde.

Ca tournait en boucle dans sa tête dès qu'il était loin d'elle. Des images que même à lui elle n'avait jamais osé partager, la seule personne à qui elle en avait parlé à l'époque c'était sa grand-mère malade à qui elle se confiait sans vraiment avoir l'impression que celle-ci l'entende. Jusqu'à ce que, comme prise d'un éclat de conscience, un soir où elle dînait toutes les deux, elle lui conseilla de le quitter, puisque c'était si douloureux. Et Joyce, mue par ce qui la hantait, avait suivi ce conseil. Mais les cauchemars n'étaient pas parti, pas immédiatement en tout cas. Il avait fallu du temps et qu'elle arrive à Boston pour que tout change.

- On s'est séparé il y a environ quatre ans et il a fallu plusieurs mois pour que tout s'arrête. Il y a quelques mois, je l'ai retrouvé à Boston... on s'est retrouvé et... on a recommencé à sortir ensemble, mais... ça s'est mal terminé, on s'est fâché, on a rompu à nouveau et il a dû partir en mission alors... alors les cauchemars sont revenus. La seule manière de les éviter c'était lorsque j'étais épuisée, que mon sommeil était trop profond pour que mon inconscient puisse les manifester.

Était-ce l'air marin ? Ou la présence de de Jay auprès d'elle ? Jamais les mots n'étaient sortis aussi facilement, même avec ses parents elle n'avait pas su parler de ça, n'était pas parvenue à leur expliquer à quel point ses nuits de solitude pouvaient parfois être violentes et douloureuses, à parler des larmes qui la secouaient, elle qui pleurait si rarement - presque jamais - en public.
(Invité)
Ji-hun Hwang

Âge : 28
Lieu de naissance : Hamheung, ville de la région de Hamgyeong du sud. La Corée du Nord l'a vu naître, l'a élevé. Elle a forgé une partie de l'homme qu'il est aujourd'hui, mais c'est sur un tout autre continent qu'il désire construire son avenir.
Quartier d'habitation / Colocation : Il a vécu la Pforzheimer House durant une année, l'a quitté en juillet pour s'installer provisoirement chez un ami, à Chinatown, Boston, le temps de déménager dans un studio au 499 Beacon St.
Situation sentimentale : Il a retrouvé les champs, un petit peu plus d'un mois avant le printemps. Maintenant que n'existe plus de pression, la relation peut enfin préparer sa floraison ; dans une relation avec Lilia, demoiselle qu'il connaît depuis un an déjà ; 2024년 2월 16일
Études / Métier : doctorant en pharmacologie, au sein du laboratoire de l'école de médecine, il assiste également son superviseur dans ses recherches et participe activement à des conférences. En-dehors de ça, il fait du tutorat en sciences et en coréen ; ça paye bien mieux que serveur à la Luna Caffe, même si sa passion pour les latte art ne s'est pas envolée.
Date d'inscription : 16/04/2022
Pseudo & Pronom(s) IRL : Huimei (elle)
Icon : We sailed the sea - Page 2 63dcf3a9b9de4d6723a9c5c91e63d0f83fef53f6-gifv
Faceclaim : Lee Jong-seok
Crédits : meteoraa (avatar) onlyjongsuk (gif)
Multicomptes : Soo-min Woo (Yoo-jeong Kim)
Description (1) : We sailed the sea - Page 2 NPSpyu1W_o
Description (2) :
Awards:

Warnings : régime totalitaire, sanctions (ex : camp de concentration, travail forcé, exécution publique), patriarcat social / juridique, tortures / actes de barbarie, détention provisoire, violences policières (Japon), ablation d'un rein, 18+, racisme / discrimination / bashing subis, grossesse extra-utérine de son ex-copine / maladie : insuffisance rénale.
RPS : 934
Messages : 20242
Préférences de jeu
veritas
Ji-hun Hwang
est en ligne
PFORZHEIMER HOUSE › prestige redefined
Fiche de présentation : https://www.i-love-harvard.com/t146845-ji-hun-hwang-lee-jong-suk#6299836Répertoire rps : https://www.i-love-harvard.com/t171640-ji-hun-hwang-x-repertoire-rps#8363822Fiche de liens : https://www.i-love-harvard.com/t155646-ji-hun-hwang-fiche-de-liensProfil meetsachussets : https://www.i-love-harvard.com/t146952-meetsachussets-jhoComplément de personnage : https://www.i-love-harvard.com/t157483-ji-hun-hwang-complement-de-personnage#7065050
Être allongés tous deux dans un même lit, ça n’avait pas été écrit dans la multitude d’activités  que Ji-hun avait pu imaginé, et pourtant. Joyce était entrée dans la chambre, sous prétexte d’un taux d’alcool à faire baisser, et d’une soif à épancher. Elle avait remarqué ce meuble bien trop petit pour accueillir ses centimètres bien trop nombreux, et avait proposé une solution pour mettre de l’ordre dans tout ça, mais le nord-coréen n’était pas dupe, ressentait ce que ces mots n’osaient dire. Elle était triste, peut-être même complètement paniquée. Ses traits parlaient pour elle, et l’étudiant pouvait voir dans sa voix une panoplie de couleurs qui ne lui ressemblait pas ; trop foncée, trop morose. Sensible aux moindres détails des situations - il le lui avait dit, pas vrai ? Il avait alors plaisanté avant de lui suggérer de s’allonger avec lui, dans ce lit qui devait certainement la préserver un peu plus de ces états douloureux qui l’empêchaient de trouver le sommeil.

Là, le matelas ne s'avéra effectivement pas assez grand, mais est-ce que ça importait vraiment, au fond ? Le brun ne s’en sentait pas gêné, aurait tout accepté pour effacer ce qui la rongeait ; pas encore docteur, mais déjà désireux d’apaiser les maux. Le face-à-face resta simple, une petite distance séparant leur corps pour éviter le malaise, et la main réconfortante agrippa celle qui se voulait être réconfortée. La question fut posée, pour mener le sujet à s’ouvrir ; se sentait-elle triste ? Un sentiment négatif la mangeait de l’intérieur en tout cas, et pour l’en guérir, il avait besoin d’en connaître la raison. Il n’eut pas longtemps à attendre avant qu’elle se livre à lui. Les cauchemars, ça avait longtemps été son quotidien à lui aussi, il fit alors vibrer ses cordes vocales pour signifier à sa dame de l’eau qu’il était prêt à se laisser aspirer par le fléau de ses nuits, l’invitant alors à continuer en caressant avec tendresse ses doigts des siens ; lentement, simplement.

Il lui laissa le temps de lui raconter son histoire, parcourant l’épiderme de son visage de ses agates, quand les yeux de Joyce étaient tournés vers la photographie familiale d’un jour de fête. Il n’avait pas besoin de porter attention à cette image de Noël, parce qu’il avait eu le temps d’imprimer dans sa mémoire chaque détail de cette cabine. Il préféra alors l’observer pendant son récit, ressentir chaque froncement de sourcils, chaque tremblement de lèvres, et retenir le nombre de fois qu’elle peinait à avaler sa salive, et à quel moment cela se produisait. Il n’ouvrit pas la bouche, ne commenta rien du tout. Il la laissa débiter les informations de sa vie, et ces batailles qui la hantaient, au point de ne voir, au final, que la mort. Ji-hun n’avait jamais vu l’armée comme une façon dramatique de perdre la vie. Lui-même s’était enrôlé, avec fierté, dans la réserve de son pays lorsqu’il aurait pu simplement faire valoir ses études universitaires et en demander le joker.

Il n’avait pas la définition de l’amour non plus, peinait à se mettre à la place de cette jeune femme qui, trop amoureuse, était tombée dans le cercle infernal et vicieux de la souffrance. Être heureux, puis malheureux ; tomber amoureux, c’était donc ça ? Il remerciait intérieurement son sixième sens de l’avoir préservé de ça jusqu’à aujourd’hui ; il faisait un travail exceptionnel. Il le laissait se concentrer sur ses études, mettait un point d’honneur sur son ambition professionnelle, sans pour autant lui cacher ses obligations futures. Un jour, lorsqu’il sera gradué et qu’il aura trouvé sa place dans un laboratoire pharmaceutique, il se mariera avec une femme, nord-coréenne de préférence, pour qui il ne ressentira peut-être pas grand-chose, si ce n’est du respect et de la loyauté. Un endroit où vivre et un enfant auront complété le schéma et… ça s’arrêtera là. Toutes ces histoires d’amour lui donnaient le cafard, parce que faites de trop de problèmes.

Le sentiment que provoquait la disparition, par contre, il le connaissait, pour le vivre au quotidien. Plusieurs mois avaient passé depuis la dernière fois qu’il avait vu le sourire d’Ha-eun l’aider à débuter sa matinée. Elle avait pris l’habitude de se réveiller bien avant que la sonnerie du régime envahisse les rues. Elle n’attendait jamais l’appel du gouvernement à accueillir le jour, parce qu’elle voulait être l’oiseau porteur d’une belle journée. Elle passait d’abord dans la chambre de leurs parents, agitant ses bras tendus pour faire battre ses ailes imaginaires. La petite fille de huit ans tournait près du lit en riant, et une fois qu’elle s’était assurée que son père et sa mère avaient ouvert les yeux, elle passait dans la chambre d’en face et venait sauter sur le lit de Ji-hun, mêlant à ses battements quelques piaillements assourdissants. Après toutes ces heures aux champs, aux frontières et en classe, ça aurait pu le mettre en colère, mais ça n’avait jamais été le cas.

Depuis cette dernière matinée à chatouiller ce moineau perturbateur, il avait détesté ses réveils, et ses nuits s’étaient chargées de scènes qui pourraient expliquer l’absence d’Ha-eun ; mort, camp de concentration ou exécution. Sa liberté dans un pays autre que la Corée du Nord, la Chine ou la Russie était loin d’être envisagée. Alors, s’il ne comprenait pas cette mauvaise image de l’armée et les mauvais tours de l’amour, il pouvait imaginer la douleur de voir les gens disparaître. Peut-être appeler le sommeil profond, alors, proposa-t-il, puisque cela semblait empêcher les mauvais rêves de l’approcher. Il avait vu quelque chose de ce genre, un jour, dans une émission. Il n’en avait jamais entendu parler jusqu’ici, mais l’hypnose semblait avoir certains bénéfices. Il lâcha alors ses doigts, mit sa paume de sa dame de l'eau sur son torse pour garder contact, et la sienne s'invita doucement sur ses yeux pour la plonger dans le noir. Un petit silence lui permit de tenter de se rappeler des phrases que l’homme avait articulé.

À un, seront lourdes tes paupières , murmura-t-il, à deux, se relaxer, tu sentiras ton corps commencer , continua-t-il, et à trois, …profondément tu t’endormiras. Il inspira pour gonfler ses poumons et compta : un, … deux,… trois ! Il retira sa main du visage de l’étudiante puis vint appuyer de son index sur le front de celle-ci, mais rien ne se passa comme prévu. Il vint à rire. Rire qui secoua par la même occasion son poitrail. Ah… à la télé, si facile ça semblait, lâcha-t-il en suspens avant de la dévisager ; il espérait que la plaisanterie ait eu don d’un peu l’apaiser . Sinon j’ai… une astuce, pour ça aussi, accompagna-t-il sa phrase d’un hochement de tête avant de lever les yeux vers le plafond. De son doigt, il dessina un arc de cercle au-dessus d’eux et le présenta : ça, ta bulle ça sera. Un espace rien qu’à elle dans lequel rien ni personne n’aura le droit d’entrer à moins d’y être invité. Ce qui se passe, tu peux voir, fit-il, mais t’atteindre , rien de négatif le peut.

Elle pouvait ainsi capter les souvenirs, mais ne pourrait plus être touchée par la tristesse, la peur ou encore l’horreur. Un orbe de paix et de protection qui savait canaliser les énergies négatives et les garder à l’extérieur pour promettre une nuit plus tranquille. Quand, une nuit compliquée, je sens arriver, ça je dessine, et… efficace, ça a l’air de l’être, partagea-t-il avec elle, étrange, ça peut paraître mais… Mais ça valait le coup d’essayer, non ? Il reporta son attention sur le faciès de la biologiste, et passa deux de ses doigts sur les racines qui entouraient son visage pour mettre ses cheveux bien en arrière avant de mettre sa paume droite sur le revers de sa main calée encore sur ses pectoraux. Si ça fonctionne, on verra, plissa-t-il les yeux ; l’arc était en place, en tout cas. Ce weekend, le gardien de tes rêves, je vais être , lui proposa-t-il, lui promettant alors que : ne t’approchera aucun cauchemar. Il lui sourit ; il avait déjà protégé les frontières de son pays, pouvait bien veiller sur le monde imaginaire de la jeune femme allongée à ses côtés.


@Joyce Millett
(Ji-hun Hwang)

Préférences de jeu
veritas
Contenu sponsorisé
est en ligne
(Contenu sponsorisé)