Breath of life (Pv So')

Oui j'avais eu envie de connaître un peu ce mode de vie étudiant. Mais comme le disait si bien Sofia, ce n'était pas pour moi. J'avais très vite compris que je ne pouvais pas habiter avec des filles que je connaissais à peine. Ce n'était pas possible. Puis j'étais un peu surprise par la proposition de ma meilleure amie. Cohabiter avec elle? Franchement je ne sais pas. Je l'adore So, c'est certain. Mais il nous arrivait souvent de nous chamailler aussi pour des trucs futiles, alors devoir se supporter vingt-quatre heures sur vingt-quatre, je ne sais pas. En même temps, j'avais vraiment envie de quitter le campus. « On va arriver à se supporter, tu penses? » Nous avions toutes les deux un sacré caractère. Mais en même temps, on se connaissait par cœur alors que peut-être nous pourrions chacune, mettre un peu du notre. « Pourquoi pas. En même temps s'il y a bien une personne qui peut supporter ton sale caractère c'est bien moi. » Bien que l'inverse était tout aussi véridique mais je ne lui faisais pas le plaisir de le dire à voix haute. Je lui souriais avant de continuer à déguster mon dessert.

Puis je lui parlais des Eliot et de l'ambiance qui régnait dans la maison. Oui c'était bien le mot. En même temps, comme je l'avais déjà dit, je me sentais à des milliers d'années de tout ça. Je finissais mon dessert et je repoussais la coupelle sur la table. Je prenais ensuite mon sac que Sofia m'avait rapporté. Je jetais un œil à l'intérieur avant d'en ressortir mon porte-monnaie. J'étais venue les mains vides. « C'est moi qui invite aujourd'hui. » Je faisais signe au serveur pour lui payer la note. Je lui donnais ma carte gold american express avant d'ajouter à l'intention de Sofia. « Je suis sure que tu pourras me faire plaisir sur les marchés. » Une fois prête, nous quittions le restaurant pour nous aventurer dans Kho Phi Phi.

Est-ce qu’on allait réussir à se supporter au quotidien ? Rien n’était moins sur. Oxana à un sacré caractère et j’ai aussi le mien. Il nous arrive de nous disputer, mais cela ne dure jamais bien longtemps, parce que nous sommes aussi très amies. Je me mis un sourire aux paroles de blondie avant de répondre : « J’ai un sale caractère ? Moi ? » - Je fis mine d’être étonnée. J’avais mes défauts, comme tout le monde et j’en étais bien consciente. Je crois que ce qui peut agacer le plus est le fait que je sois têtue – « C’est marrant, j’aurais pu dire la même chose te concernant. » - Ajoutais-je en souriant. Oui, si il y avait bien quelqu’un qui pouvait supporter le sale petit caractère d’Ox, c’était moi ! On se connaît depuis des années et on se connaît mieux que personne – « Alors, je pense qu’on y arrivera et puis, comme ça, ça te permets de quitter le campus le plus vite possible. Attendre de trouver un appart peut-être long parfois. » - Je terminais mon dessert et Oxana décida de payer l’addition pour nous deux. Je la remerciais – « Je n’en doute pas une seconde. » - Répliquais-je lorsqu’elle me dit que je pourrais lui faire plaisir sur les marchés. Ox réglait l’addition et nous quittions le restaurant pour aller nous balader. Nous arrivions au bout de quelques minutes au cœur de Kho Phi Phi. Un grand marché était ouvert.

Une bouffée de chaleur nous heurta de plein fouet à notre sortie de l'hôtel. Je soupirais intérieurement. J'avais vraiment de plus en plus de mal à supporter ce climat humide. Je regrettais déjà la climatisation du cinq étoiles. En même temps, j'étais tout à fait consciente, qu'il m'était impossible de rester enfermer dans l'hôtel pour le restant du séjour. Et puis ce serait dommage de passer mon temps dans la Suite alors que l'île était magnifique. Je mettais des lunettes de soleil avant de remettre correctement une mèche de mes cheveux derrière mon oreille. Je sentais que cette journée allait être épuisante. Alors que nous prenions un petit sentier, suivis par d'autres touristes, je reprenais la parole. « A notre retour à Cambridge, je commencerai à ramener des affaires chez toi, enfin chez nous. Je tiens à payer ma part du loyer. » Même si je ne doutais pas un instant que Sofia fasse l'impasse sur ça. Pas qu'elle était du genre avare, surtout pas. Mais elle savait que je tenais à m'impliquer dans chaque dépense qu'on faisait, ensemble, alors un loyer. Et puis j'avais ma fierté aussi. Je reprenais ensuite: « Par contre, je vais attendre pour l'annoncer à mes parents. Et pour Calvin, il sera au courant assez tôt... » Et pas que de ça. Je soupirais intérieurement. Je ne me sentais pas du tout prête à aborder certains sujets avec lui.

Mes lunettes de soleil sur le nez, je marchais au côté de ma meilleure amie. J’étais persuadée que nous allions passer un bon moment toutes les deux. Qui ne passerait pas un bon moment dans un endroit tel que celui-ci de toute façon ? – « Ouais pas de problème. Si tu as besoin d’aide pour déménager tes affaires, je suis là. » - Je marquais une courte pause avant de rajouter : « Même si je ne demande rien, je sais bien que tu compte payer ta part du loyer. Je te connais bien. » - J’avais les moyens de payer seule l’intégralité du loyer, mais Oxana n’allait pas me laisser le faire. D’ailleurs, si les rôles étaient inversés, moi aussi je tiendrais absolument à payer ma part. Je comprends donc qu’elle ait envie de participer – « C’est moi où j’ai l’impression que tu redoutes de le mettre au courant ? A moins qu'il y ait autre chose ? » - C’était l’impression que j’avais eu en entendant sa phrase, après, je pouvais me tromper. En tout cas, c’était une bonne chose qu’Oxana vienne à la maison, car j’étais inquiète pour elle ces derniers temps. Elle m’avait l’air différente et préoccupée.

« Je ne dirais pas non contre un coup de mains. J'ai tellement de choses à reprendre. Je ne pensais pas être capable d'accumuler autant de choses. » Je souriais. J'avais parfois du mal à me restreindre quand je faisais des achats. Enfin ça, Sofia le savait. Mais je crois qu'il était temps de faire le tri, non seulement dans mes affaires mais au niveau de ma vie. Je devais à présent, prendre les bonnes décisions. Puis à la question de ma meilleure amie, je tournais ma tête vers elle. Je soupirais. « Oh c'est pas ça que je redoute vraiment... » Je continuais de marcher près d'elle. « J'ai envie de prendre mes distances avec ma famille. » C'était le moins que l'on puisse dire. « J'en ai assez qu'on me dicte ce que je dois faire. » Je crois que ces vacances à Saint-Pétersbourg était la goutte d'eau de trop. Si je le pouvais, je n'y remettrais jamais les pieds. « Mais je sais que tout finira par me retomber dessus. » Mais je m'y étais préparée. Je pensais plutôt à Calvin, essayant de savoir comment il allait prendre tout ça.

(Invité)