Lyvon † I'll kiss your eyes, I'll wash your skin

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w/ @Devon Bulger

Je regrette aussitôt d’avoir admis ça à voix haute. Ce n’est pas si tortueux dans ta tête. Bien plus binaire. Et je comprends que je m’expose au fait que tu ne comprennes pas. Mais la réalité est là. Je ne peux pas te la cacher, je ne peux pas taire ce qui me fait frémir. Et sans tes ombres, les miennes ne viendraient pas à s’exprimer davantage. Je vois bien que ma réponse te perturbe mais un esprit tordu amène le même en face. Je ne dis rien toutefois. Mon corps secoué par la marche arrière abrupte que tu entreprends, je serre simplement la mâchoire. Laissant de nouveau mes doigts pétrir l’intérieur de mes paumes tandis que le délavé de mon regard repeint en silence le décor un peu trop éclaté d’un jour trop lumineux. Nous arrivons quelques minutes plus tard. Je te suis silencieusement alors que tu libères Gotham entre les murs, entrant dans la chambre que tu refermes d’un mouvement ferme, je relève le regard vers le tien. Sentant mon souffle se suspendre, comme pris en otage. Evidemment, si la mort venait à me cueillir, ce serait entre tes mains que je la souhaiterai mais… « Non. » Mes phalanges se délient. Il est évident que j’ai des choses à accomplir dans ces enfers. Que tu as des choses à accomplir aussi. Que nous avons à construire.  « Je veux que tu me punisses. » Et c’est la différence entre le meurtre et la torture. « Lorsque j’ai mal, je me sens en vie. » Et c’est là tout le paradoxe. Mon menton se relève et mon regard brille davantage. Peut-être qu’un jour, je n’aurais plus cet éclat oui. Mais tant que tes prunelles se poseront sur mes ombres, il subsistera, et grandira même.

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S’il fallait bien dire une chose de tout ça, c’est que ça me perturbait. Tes mots me perturbaient et je ne savais pas trop quoi penser. Est-ce que tu voulais mourir, les rejoindre ? Ou rester en vie, à mes côtés ? C’était vraiment une question de vie ou de mort ici et la réponse, je ne l’aurais que de ta bouche. Alors dans le silence, la voiture arpente le bitume de la ville, afin de rejoindre notre habitation. C’était simple, avant tout acte, il nous fallait parler, mettre les choses à plat. À quoi bon s’engager dans une relation si c’est pour qu’au final, tu foutes tout en l’air à la première tentative pour rejoindre ta famille ? Je ne voulais pas ça, je voulais la vie à mes côtés, je voulais la force d’avancer pour pouvoir m’appuyer sur toi, quand j’en aurai besoin. Je l’ai déjà vue cette force et il fallait qu’elle reste là, en tout temps. Gotham libéré de sa laisse, je le laissais aller jusqu’à ses gamelles, quand nous, on se dirigeait dans la chambre. Valait mieux lui épargner ce qui allait se passer. Question posée, réponse vite obtenue. « Je vais pas te punir. » que je disais avec un certain dégoût. « Je vais te faire mal, mais pas te punir. » finissais-je par admettre. Je m’approchais alors de toi, posant ma main sur ton cou en y exerçant une pression que tu connaissais bien. « Tu me le dirais, si t’avais des envies suicidaires ? » La question légitime, mais qui cachait bien d’autres choses dans le fond, comme cette peur qui m’anime de te perdre un jour.

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Ainsi mes orbes limpides vrillent aux tiens plus troublés. C’est un certain dégoût que mes paroles t’inspirent et pourtant c’est ce qui vient réellement me traverser. Me punir. C’est un fait. Car si je survis ce n’est pas sans culpabilité. J’aurais dû mourir avec eux cette nuit là mais le sort en a décidé autrement. Alors je poursuis ma misérable existence désormais, incapable de les venger encore. Impuissante. Plus rien n’avait de sens. Et oui j’avais pensé au suicide à ce moment. Comment poursuivre quand plus rien ne me rattachait à la vie. Comment aurais-tu réagi si ta famille entière avait été décimée. Tes parents. Quinn. Izzy et Connor. Sans doute comme moi. Et sans doute que la même volonté de les venger se serait imposée ensuite. Ta main s’accroche à ma gorge, plus fermement que dans le magasin. Me rappelant cette fois-là où tu avais failli me tuer pour de bon. Mes mains viennent se plaquer sur ton torse, pour te repousser doucement. Enlevant mon pull, mon tee-shirt pour mon soutien-gorge, je me présente ainsi la poitrine et le haut du corps dénudé, en te regardant. Semant le brasier dans ta froide colère. « Tu me puniras d’y avoir pensé oui. » Même si ce n’est pas ça que tu veux et juste me faire mal tout simplement. « Mais plus maintenant. » Si tu venais à partir, sans doute. C’est une certitude même. « Pas tant que tu seras là. » Je viens me blottir contre toi doucement, laissant quelques baisers emplir la peau plus fine de ton cou, avec un certain empressement je viens débarrasser également le haut de ton corps de ses vêtements pour que ta peau vienne à la mienne tout simplement. Nos cicatrices encore recouvertes de pansements. Mes phalanges viennent s’agripper à ta nuque. « Et toi ? Tu as déjà eu envie de me tuer ? » Je sais que oui. Quand bien même tu ne veux pas l’admettre. Je connais ta part sombre également.

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Il y avait tout un monde entre ce que tu souhaitais et ce que je t’offrais. Je le sais, nous en étions tous les deux conscients. Alors dire que je vais te punir, c’était bien différent de ce que je te faisais subir en temps normal. J’étais loin de la punition, c’était simplement te faire mal pour me faire plaisir. Te donner ce que tu voulais pour avoir ce que je voulais. Un  échange de bons procédés, si on peut dire ça comme ça. Alors je m’étais rapproché de toi, le regard dangereusement noir, jusqu’à atteindre ton cou. Je sentais alors ton flux sanguin sous ma main, l’aorte pulsant encore et encore. Et je serrais suffisamment pour sentir que ça s’accélérait. Mais tu finissais par me repousser. La peur que je perde une nouvelle fois le contrôle ? Aucune idée. Mais tu te déshabillais. Pull, t-shirt. Tu étais nue du haut de ton corps. « Possible oui. » Parce que je ne veux pas une faible à mes côtés. On se bat pour venger les morts, pour profiter de la vie. Pas pour sombrer vers la défaillance, vers la facilité. La vie n’est pas facile, on l’a tous deux appris de la manière forte, et j’espérais bien continuer à t’inculquer ce mode de vie, cette façon de penser également. « Si je suis plus là, tu dois me venger. En tuant ceux qui m’ont ôté la vie. Et en vivant la plus belle vie que tu n’aies jamais eue. » Je ne veux pas que tu te donnes la mort, un point c’est tout. Et possible que ce n’était pas le moment pour ça, mais j’y reviendrai s’il faut. Tu venais te glisser dans mes bras, embrasser mon cou, répandant alors la chaleur naturellement. Puis tu finissais par retirer ce haut que je portais, me rendant torse nu également. Deux corps meurtris, pourtant s’accordant parfaitement l’un à l’autre. Ma nuque était alors prise d’assaut par tes mains, et je ne cherchais pas à dissimuler la vérité. « Oui. De nombreuses fois. Souvent dans ton sommeil. » Ce n’est pas récent, au contraire. La dernière fois, tu t’en souviens très bien. Les autres en revanche, tu ne dois te souvenir que d’une fois, lorsque ma dague t’a plantée dans le ventre, avortant cet enfant conçu sans faire exprès. Ma main venait alors se glisser dans tes cheveux, les attrapant pour les tirer en arrière, ta tête suivant le mouvement, alors que j’approchais mon visage du tien, lèvres frôlant les jumelles. « Mais plus maintenant. »

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Tu es la force brute, la noirceur même. Et si les démons nous hantent ils ne sont pas de la même nature. Tu cherches une simple expression du mal quand mes noirceurs sont bien plus perfides et sournoises. De Celles qui vous rongent de l’intérieur. Une vie sans toi n’aurait tout simplement plus aucun sens. Mes Océanes cherchent les tiennes et je comprends que tu n’approuves pas ma façon de voir les choses, c’est compréhensible. Je n’aimerais pas non plus que tu te donnes la mort simplement parce que je ne suis plus en vie. « Même en couchant avec d’autres ? » Mon sourire s’élargit, c’est pure provocation de ma part oui, mais je sais la chose impossible. Si tu venais à partir, évidemment la vengeance serait terrible mais une fois celle-ci assouvie, le sens de l’existence se questionnerait naturellement. Et je n’ai pas envie d’en savoir plus aujourd’hui. Je palpite à ressentir ce besoin de ta peau contre ma peau. Me glissant entre tes bras. Te questionnant, mon tour venant cette fois. Je sais que tu y as songé. Je sais que tes doigts et poigne ont failli y parvenir au moins une fois. Mes phalanges se posent à ta nuque mais les tiennes attrapent les brins mordorés pour les rejeter violemment en arrière. Naturellement, l’échine se cambre, le visage s’offre se soumet, et un soupir s’exhale entre mes lèvres, paupières mi-closes que je viens ouvrir de nouveau naturellement. « Et pourquoi ? » Pourquoi as-tu voulu me tuer et pourquoi n’en as-tu plus envie désormais ? Je sens pourtant ta poigne qui palpite sous la glace de tes empreintes. Le feu consumériste sous la force de métal. Une de mes mains glisse le long de ton torse, tandis que l’autre s’accroche. J’attrape une des tiennes pour la soulever jusqu’à ma poitrine en douceur, la poussant ensuite plus fermement vers ma gorge. Après tout, rien ne t’en empêche. Sauf moi peut-être.

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Je n’ai jamais vraiment cherché à comprendre le pourquoi de ma façon d’être. Cette blessure que j’ai eu plus petit, cette balle logée dans ma boite crânienne, je n’ai aucune idée de si c’est la raison principale ou si j’étais déjà psychopathe dès le début, dès ma naissance ou pire, dès ma conception. Mais dans tous les cas, j’avais embrasé cette part de moi, en faisant ma force et non ma faiblesse. Et quant bien même mon père, ma mère n’étaient plus de ce monde, Quinn partie à l’autre bout du monde et Connor plus fantomatique qu’il ne l’a jamais été, c’était pas évident, mais je me tenais toujours sur mes deux pieds. Toi à mes côtés. Et si un jour, je viens à ne plus être aux tiens, il faudra bien que tu apprécies la vie en dehors de cette cage noire dans laquelle je t’avais enfermée. « Je viendrai te hanter. Jamais personne ne te donnera autant de plaisir que j’ai pu le faire. » Ce sera ton fardeau. Mais dans tous les cas, tu te dois de me survivre. Que ma mort n’aie pas été vaine. Puis ton corps dénudé venait rejoindre le mien, me défaisant de mon simple vêtement que je portais en haut, avant que nos peaux se retrouvent, comme deux aimants qu’il était difficile de séparer. Mais tu semblais pas vouloir te contenter de savoir que je voulais te tuer à plusieurs reprises. Tu voulais savoir pourquoi. Chevelure tirée en arrière pour avoir pleine vue sur ta gorge, sur ta bouche entrouverte. Mes lèvres effleuraient à peine les tiennes, mon souffle s’échouant sur toi, tandis que tes mains parcouraient mon corps, à la recherche d’une accroche. L’une d’elle venait retrouver la mienne pour la poser sur ta poitrine, puis la remontant à ta gorge. Alors j’initiais une petite pression, allant de même avec ma mâchoire qui se serrait aussi. « Parce que je te détestais. De me faire ressentir autre chose que de l’indifférence. » Parce que je ne suis pas de ceux qui s’émeuvent dans les sentiments amoureux. « Puis quand j’ai failli te tuer, la dernière fois, la peur de vraiment te perdre a pris le dessus. Je peux pas vivre sans toi. Je peux pas. » J’insistais sur le verbe pouvoir. Parce que c’était une douleur physique qui se manifestait à chaque fois que j’imaginais ton corps sans vie à mes côtés.

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C’est une chose que je ne peux pas concevoir. Que mon esprit peine à imaginer. A projeter. Le plus sombre des cauchemars. Ton absence dans mon sillage. Et les retrouvailles de solitaires errances. A quoi bon se promener aux bois lorsque le loup en est privé ? Mes iris gagnent en froideur, le bleuté si tendre semble se revêtir d’un acier famélique mais plus distant déjà. C’est furtif. Insaisissable presque. Alors qu’à nouveau mon regard vient se porter sur tes traits, sur ce profil marqué, comme découpé avec la plus fine des lames. « Peut-son seulement hanter un fantôme ? » Parce que c’est ce que je serai alors. Rien d’autre qu’une carcasse sans aucune pulsion de vie sinon la vengeance. Et une fois celle-ci assouvie, que restera-t-il hormis le vide d’une coquille ? Et c’est une sombre danse entre nous qui s’initie. Familière mais toujours plus passionnelle. Nous avons toujours été bien plus doués de nos corps que de nos dialogues. Instinctivement, mes lignes se cambrent sous l’assaut de tes mains. Muscles souples et chétifs mais qui ne ploient pas, à l’image de ce vieux conte. Le chêne et le roseau. C’est un peu de Toi et de moi. La puissance de la terre face à la légèreté de l’air. Venant ainsi expier l’aveu, que celui dont tu ne peux plus te priver pour vivre désormais porte mon nom. Et si je suis ton oxygène, tu es mes racines. Ton souffle venant caresser le rebord de mes lèvres, comme l’aube d’une nouvelle vie à la naissance de mon monde. Tes doigts viennent en prendre l’otage, réclament leur puissance. « Parce que je t’aimais malgré tes violences. » Et que sans doute, aucune femme avant celles de ta famille ne l’avait fait. Puis force a été pour toi de constater que tout comme moi désormais tu étais prisonnier. Ton âme scellée à la mienne, nos destinées mêlées. Porteuses d’un nouveau sens, un nouveau trône qu’on devra ériger. « Et toi aussi tu t’es découvert capable d’aimer. » Le plus noir des monstres a-t-il un cœur finalement ? Toutes ténèbres gagnent-elles leur part de lueurs ? Quand bien même elle est malsaine. Sentant la pression s’affermir, je rapproche encore ton corps du mien, mes lèvres te cherchant, la pulsation de mon cœur, de mon sang qui sous tes empreintes battent tel la guerre d’un tambour. « Alors Aime-moi Devon. » A ta façon. Tordue, bancale. Violente. Car ta façon correspond en tous points à la mienne.

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Peut-être que ce n’était pas possible finalement. Vivre sans moi, comme moi vivre sans toi. Des illusions, des promesses qu’on ne saura tenir finalement, si l’un vit sans l’autre. Si je suis capable de rester en vie si tu viens à disparaitre, ce n’est que pour répandre la mort sur mon passage. Des corps à foison, de la haine à en revendre. Mais surtout, aucun amour à donner. Tout était pour toi, le reste te reviendra quand je viendrai te retrouver. Et j’ose espérer que ce sera la même chose de ton côté. Laisse de côté tes pulsions primaires ou alors sers-toi en pour répandre le chaos. Ou alors, je viendrai te hanter, comme promis. « Je te tiendrai compagnie. » Mais qu’importe ce futur possible, ou impossible. Le présent, c’était toi et moi dans cette pièce. Ces aveux de mort, ces aveux de vie surtout. Parce que je te veux en vie, à mes côtés. Sentant ton cœur battre entre mes mains, je finissais par me rapprocher de toi un peu plus, main qui glisse dans ta tignasse pour la tirer en arrière. C’était l’heure des confessions, mes raisons qui m’ont poussé à vouloir te tuer, les raisons pour lesquelles ça n’arrivera plus. Qui l’eût cru, le grand méchant loup, tombé amoureux de la brebis. Sauf que la brebis n’en est pas vraiment une. Louve aux dents aiguisées, à l’apparence d’une proie de choix. Tu as su m’atteindre là où personne n’a su le faire, n’a même tenté d’approcher. Main sur ta gorge, regard plongé dans le tien, incapable de m’en détourner. Le cœur battant, tes mots piquent là où ça touche. Tu vois juste, possiblement. Et ça me fait te détester autant que t’aimer. Parce que maintenant, je suis voué à t’aimer, indéfiniment. Jusqu’à mon dernier souffle. Puis tes lèvres attisaient les miennes, les cherchaient, sans vraiment les trouver. “Alors Aime-moi Devon.” Tes mots. Mon cœur battant imposait le rythme. Mâchoire serrée et regard noir, je venais t’embrasser sans aucune retenue, à en perdre haleine. C’est ce qui arrivait quand je reculais mon visage, avant de te pousser contre le mur, la main toujours contre ta nuque. Ton dos s’abattait alors violemment contre la structure, mon corps se collant au tien pour revenir à tes lèvres, sentant l’envie et le désir monter en flèche. T’aimer, je sais le faire, j’ai compris la mesure, et je bats le rythme comme je peux à présent. Me détachant de ton corps, je te poussais pour que tu t’allonges dans le lit, afin de mieux retirer le pantalon que tu portes, sous-vêtement compris, afin que tu sois nue face à moi, à ma totale merci.

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