Lyvon † I'll kiss your eyes, I'll wash your skin

La nuit avait été à notre image. Agitée, passionnée, sans vraiment de sommeil pour la couper. Mais je suis de celles qui ne trouvent pas facilement le repos. C’est donc sans surprise que quelques heures à peine après avoir fermé l’œil, je me réveille entre tes bras, plissant les paupières, seulement protégée de ta poigne, de ton souffle apaisé. Je redeviens un peu adolescente dans ces moments là , pouvant m’épancher des heures à te regarder seulement dormir. Mais on a un projet aujourd’hui, alors je me glisse hors des draps, me faisant discrète face à tes grognements. Filant sous la douche pour nettoyer le corps endolori de cette nuit, changer le pansement et enfiler finalement des vêtements. Me glissant au dehors, je nous prends quelques bagels et deux cafés avant de remonter dans l’appartement. Remontant mes lunettes de soleil, je vois que tu bouges un peu plus entre nos draps. Je pose mes affaires et amène le café ainsi que le sachet contenant les bagels. Je n’ai pas souvent faim mais là mon estomac grogne littéralement. « Debout la marmotte. » Un sourire moqueur emplit mes lèvres alors que je m’assieds près de toi. « Je t’ai amené de quoi survivre. » On ne va pas se mentir c’est vital à ton âge, et mes phalanges te tendent le gobelet de café. « La journée est ensoleillée, c’est une journée parfaite pour trouver le futur compagnon à quatre pattes d’Izzy. » Et je dois admettre que je suis un peu trop enthousiaste d’aller voir une portée de chiots aujourd’hui avec toi…

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w/ @Lyra Bain

Je sais qu’on avait dit qu’on allait pas dormir mais ça avait été plus fort que moi. Trois fois dans la même nuit, trois fois de cette intensité que je ne connaissais que peu à ce point là, il me fallait du repos. Sûrement parce que nous avions quelques années d’écart que ton corps supportait mieux ces ébats puissants et intenses. J’avais senti du mouvement dans le lit mais à part quelques grognements, je n’avais rien fait de plus, si ce n’est dormir plus profondément. Aucune idée du temps qui s’était déroulé jusqu’à finir par t’entendre me parler, ton corps s’asseyant sur le lit à mes côtés. « Mh. » que je disais en me retournant, à peine recouvert d’un drap sur mon corps dénudé, tandis que mon regard s’acclimatait à la lueur du jour parcourant la pièce pour l’éclairer du mieux qu’elle pouvait. M’étirant alors, je finissais par frotter mon visage avant de me redresser pour être assis sur le matelas, découvrant peu à peu ce que tu avait ramené. J’attrapais le gobelet de café sans un mot avant d’en boire deux-trois gorgées directement, qu’importe la chaleur qui en émanait. Très peu bavard, je savourais le goût de la caféine avant d’attraper le sachet que tu avais posé sur le lit pour en sortir un bagel, que je croquais directement à pleines dents. « Mh, ouais. » Laisse-moi juste le temps d’émerger comme il se doit, avant de me voir te tenir une discussion des plus normales. « Merci pour ça. » que je disais en montrant la bouffe et le café, qui étaient de toute évidence bienvenus dans mon estomac affamés. Faut encore que je prenne une douche pour qu’on puisse se rendre à ton refuge et trouver le futur chien de ma petite sœur.

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w/ @Devon Bulger

Rien ne pourra entacher ma bonne humeur pour cette nouvelle matinée qui s’offre à nous. Ta ramenant le gobelet de café, le bagel, je te regarde émerger un sourire aux lèvres mais sans davantage de commentaires. Portant moi-même le gobelet à mes lèvres, je croque doucement un morceau avant de te demander. « De rien. Bien dormi ? » A voir ta tête renfrognée et encore tracée de pli, je suppose que oui mais pas assez. Je profite de ce moment, de cette proximité quotidienne, de la chaleur de la boisson qui vient se répandre dans mes veines. « Je t’attends à côté ! » que je dis finalement en allant retrouver Gotham. Il sera important de l’emmener parce qu’il devra bien s’entendre avec sa cousine c’est une évidence. J’entends bientôt le jet de la douche, profitant pour prendre un recueil de poèmes entre mes mains, je me laisser aller à parcourir les pages, à me laisser réchauffer par les rayons, impatiente de retrouver le dehors. Tu ne tardes pas à me rejoindre et on se met alors en route pour le refuge. Arrivant dans l’endroit après quelques minutes de voiture, je salue la plupart des bénévoles y étant moi-même assez souvent. On arrive face à la portée où cinq petits chiots nous regardent tous aussi mignons les uns que les autres et je te regarde, te laissant faire, te laissant choisir quelque part, parce que tu connais bien mieux ta sœur que moi.

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Ta surprise matinale était agréable, mais il n’empêchait que c’était compliqué de sortir de mon état comateux aussi rapidement. Mon corps répondait à peine et j’accueillais avec plaisir le café que tu m’avais alors pris. Noir, sans sucre. Comme je l’aime. Encore chaud, je faisais attention mais au moins, la caféine parcourait à présent mes veines et m’aiderait à me réveiller comme il se doit. « Mh. » que je disais en hochant positivement la tête. Mais aucun mot de plus ne sortait de ma bouche, préférant alors finir mon bagel pour enchainer avec la douche pendant que tu étais avec le chien dans le salon, l’occupant, le préparant pour la sortie qui l’attendait. Une fois prêt et habillé, on prenait la voiture pour aller au refuge en question, celui où tu étais visiblement bénévole, où tu connais des gens, et mon visage, bien que détendu à la base, se renfrognait un peu plus. J’aimais pas te savoir en contact avec autant de gens, mais je devais m’y faire. Tu devais te découvrir, blablabla. Puis la portée était là, face à nous. Tenant fermement Gotham par la laisse, je les regardais, les cinq, sans trop savoir quoi dire. « On doit juste en choisir un ? Je veux une femelle déjà. Qu’on fera avoir une portée avant de castrer. Où sont les femelles dans le lot ? » Trop de questions, mais dans le fond, c’était légitime. Comme ça, on pouvait pas les différencier. Mais là, j’avais une préférence pour le noir avec une tâche blanche qui parcourait la gueule de l’oreille au museau.

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Te voir dans cette ambiance ça me parait un peu irréel. Tu es de ceux qu’on apprivoise dans la nuit, dont l’obscurité se marie avec les traits et là c’est presque drôle de te voir ainsi plisser des yeux. Même si vu ton air renfrogné, personne ne poussera jusque là. Les cinq chiots sont ainsi disposés sous nos yeux alors que je t’interroge, après tout, tu connais parfaitement ta sœur. Un sourire sur mes lèvres. « Pourquoi tu en veux plusieurs ? » Je ne serai pas contre, mais un appartement reste un appartement et Gotham serait peut-être jaloux alors… J’observe ton regard se porter une chiot noir avec une tâche blanche sur la tête. Je viens la prendre entre mes mains, la soulevant pour regarder. « C’est une Demoiselle. » que je commente avec un clin d’œil en ta direction. Prenant la laisse de tes mains, Gotham vient déjà la renifler, curieux du spectacle. « Tu veux la prendre ? » que je te demande en te la tendant vers tes bras. Tu n’as pas réellement le choix en fait. « Ils seront sevrés d’ici un mois. » Mais on peut d’ores et déjà la réserver car les gens vont se précipiter sur une portée de chiots de ce type. « Elle est adorable. » que je dis finalement en trépignant un peu trop. Gotham aboyant joyeusement comme pour appuyer mon propos.

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Rares étaient mes sorties du jour. Mais il fallait être logique, trouver un chien pour ma petite sœur ne pouvait pas se faire à l’ombre d’un lampadaire. Et puis, il fallait être là tôt, avant que la portée ne vienne nous glisser entre les doigts. Rares étaient les occasions comme ça. Après, ce n’était pas un chien de race, avec une identité et un arbre généalogique connu. Mais est-ce qu’Izzy fera vraiment attention ? « Toi, peut-être ? J’ai Gotham, tu peux avoir le tien si tu en as envie. » Ou peut-être pas. L’appartement n’était pas le lieu idéal, mais rien ne nous empêchait de nous éloigner pour trouver une maison. Quelque chose avec un petit jardin, histoire de contenter les chiens. Une chance, le chien sur lequel j’avais flashé était une chienne, ce que je souhaitais. Sourire réprimé, en coin, voilà comment je montrais ma satisfaction. Attrapant le chien à tes mots, ta demande étant plutôt un ordre, je la regardais qui s’excitait un peu et je la calais mieux dans mes bras pour qu’elle se calme. « On lui fait la surprise quand on l’aura du coup ? » Ou on peut lui dire dès maintenant pour qu’elle s’y prépare. « Oui clairement. C’est sans aucun doute la meilleure des cinq. » Un sourire plus distinct se dessinait sur mon visage alors que je me baissais pour faire en sorte que Gotham sente la petite femelle que je tenais pour pas qu’elle parte dans tous les sens. « Ça a l’air de coller aussi entre ces deux-là. »

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Je suis un brin surprise, étonnée oui, que tu me fasses cette proposition. Venant mordre mes lèvres sous le raisonnement qui s’abat dans mon cerveau, je ne réfléchis pas très longuement cependant. « Non Gotham me suffit. » Pour l’instant. C’est étrange mais je ne veux rien qui m’attache à la terre, qui me maintienne quelque part. Je te suis déjà liée alors que je ne l’avais pas prévu. Je pourrais plus faire sans toi désormais alors faut déjà que je digère ce nouveau fait, ces sentiments qui me rendent parfois complètement folle. Admettons-le, souvent. Tu viens prendre la petite chienne entre tes bras, et je souris à mon tour de te voir te détendre. Les animaux sont peut-être les seules créatures qui suscitent chez toi un semblant d’humanité. Avec moi, peut-être. « Oui faudra juste l’empêcher d’en prendre un de son côté mais je veux voir sa tête quand elle la découvrira. » Je ne peux que trépigner à cette idée, je sais que cette petite bestiole lui plaira plus que tout. « Elle est trop adorable. » Et Gotham semble approuver, recouvrant la petite truffe d’un coup de langue et de quelques couinements. « Je crois que lui aussi a mis une option. » Je rigole, caressant le chien puis le petit chiot. Te regardant. « On a trouvé la perle pour Izzy. » Sur ma pointe de pieds, je viens me hisser pour te voler un furtif baiser. « Je vais la réserver. Attends-moi quelques minutes. » Je m’empresse de rejoindre l’accueil pour que la petite chienne ne nous échappe pas. Et ainsi dans un mois, on la récupèrera comme il se doit. Plissant mes yeux lorsque je ressors à l’extérieur. « Tu veux faire un tour où tu préfères qu’on y aille ? » dis-je en baissant mes lunettes et en te souriant de loin. Parfois la vie est plus légère.

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Cette visite au refuge se passait pour le mieux, je pouvais l’admettre. Et j’étais même d’humeur généreuse, bien que j’aurais préféré d’autres heures de sommeil pour me remettre de la nuit qu’on avait pu avoir tous les deux. « Restons sur Gotham alors. » Quoi qu’il en soit, j’avais flashé sur une femelle et il était non négociable qu’elle nous échappe. Elle sera à nous, de toute évidence, quitte à sortir les billets pour s’en assurer. Mais c’était un refuge et je sais pas trop comment fonctionnent les choses ici bas. « Elle est trop prise en ce moment. Et comme elle vient de déménager, je suis pas certain que ce soit sa priorité. » Ça lui laissait un mois pour se préparer à voir sa vie changer, sans qu’elle ne le sache vraiment pour le coup. Qu’importe. C’était une surprise qui allait lui faire plaisir, sans aucun doute. Le chiot était également adopté par Gotham, qui la léchait sans prendre de gants. « Je crois aussi. » Un sourire naissait de nouveau sur mes lèvres alors que tu semblais valider tout ça toi aussi de ton côté, caressant les deux bêtes. Tu te redressais, me volant alors un baiser pour aller réserver la petite qui restait aux côtés de Gotham, lui donnant des coups de pattes et il se vengeait avec des coups de museau. Ils se kiffent, d’amour et de vacheries. Une fois que tu revenais, je la remettais avec les autres, presque triste de devoir m’en séparer. Mais bientôt, elle sera une Bulger et ça sera bien mieux comme ça. De nouveau à l’air extérieur, je mettais mes lunettes de soleil, bien trop agressé par la lumière ambiante et je voyais que c’en était de même pour toi. « On doit aller quelque part oui. » que je disais en posant ma main sur tes fesses, t’attirais vers moi pour qu’on rejoigne la voiture. Après quelques minutes, on arrivait au niveau d’un sex shop, comme je t’avais alors promis. Me tournant vers toi, sourire sur les lèvres, j’essayais de décrire ce qui se trouvait en toi en ce moment, mais difficile à dire. « À quoi tu penses ? »

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Prendre un chien pour ta sœur était déjà bien suffisant. Peut-être qu’un jour, j’aurais le mien également, mais pour le moment les choses changeaient déjà suffisamment pour que je vienne bouleverser un équilibre qu’on venait à peine de trouver. « Dans ce cas, il n’y a pas de grand risque, un mois ça passe vite finalement. » Regarde comme les semaines s’étaient enchaînées depuis que nous étions ensemble. Les mois suivant la disparition de ma famille m’avait semblé être une éternité alors que depuis que tu étais dans ma vie, j’avais tout juste l’impression de reprendre ma respiration, de cligner des paupières. Mais en tout cas, nous étions décidés, cette petite chienne rejoindrait bientôt le rang des Bulger et je m’empressais de la réserver. Sourire aux lèvres et lunettes de soleil vissées sur le nez, je te propose de faire un tour ou bien d’aller ailleurs, et tu n’avais pas oublié. Je viens mordre mes lèvres me rappelant de tes projets mais je ne dis rien pour le moment. Je me contente de te suivre à l’intérieur de la caisse, les yeux fixés sur la route, nous ne sommes pas des plus bavards. Je me retourne vers toi à ta question, haussant les épaules, je ne suis pas certaine d’avoir ma place dans ce genre d’endroit et d’ailleurs, je suis un peu gênée à l’avance, avec toi c’est une chose, mais en présence d’autres personnes …. « C’est embarrassant. » Mes joues rosissent mais mon regard ne perd rien de son intensité lorsque je le relève vers le tien. « Et je vais sans doute encore découvrir des choses… » Pas difficile puisque je n’y connais strictement rien, ce qui est loin d’être ton cas à mon avis…

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« C’est ce que je me dis. » Avec le Nephilim, elle avait bien trop à penser, bien trop à gérer. C’était une aubaine pour nous de lui faire ce cadeau à ce moment là. Et puis, les chiots étaient vraiment parfaits, semblaient être des purs sang et il faudrait se renseigner sur la lignée de ces chiens, de cette petite chienne qu’on allait lui prendre. Surtout si on décidait de lui faire avoir une portée. Quoi qu’il en soit, tu réservais le chiot, avant qu’on ne vienne quitter les lieux. Oh non, on allait pas rentrer, pas tout de suite. Je me souviens encore de ma proposition de cette nuit, de ce passage en boutique qui serait sûrement mémorable, surtout avec ton inexpérience. Après un petit tour en voiture pour s’y rendre, on se garait sur le parking, Gotham à l’arrière. Un sourire s’esquisse d’avantage à tes mots, tandis que mon bras se plaçait à l’arrière de ton siège, ma main libre se posant sur ta cuisse, entrant à l’intérieur pour remonter vers ton entrejambe. « Mh, mh. Tu vas découvrir des choses oui. » Mes lèvres frôlaient ton oreille, ta joue, pour venir te voler un baiser en coin. « Relax. Dis-toi que c’est un lieu où personne ne juge personne. » Chacun ses envies, chacun ses délires. Et si certains des nôtres étaient intimes, d’autres étaient à la portée de tous. Venant alors t’embrasser à pleine bouche, j’entendais Gotham couiner derrière, agacé sûrement de nous voir encore aussi proches. « Si tu n’en as pas envie, on y va pas. » finissais-je par te confier, prêt à mettre ça de côté pour le moment, attendant alors patiemment que tu sois un peu moins coincée de ce côté “visible” de notre relation.

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