ANNENBERG HALL ►

J'avais horreur de ça, qu'on me force la main, surtout à ce sujet là... C'était le truc qui m'irritait le plus ici bas... Ma maladie où le détail de ma personne qui me braquait le plus. Satisfaite de m'avoir fait céder, elle répondit Bien.., ce qui me saoulait un max... Toujours évitant son regard, je continuais mes tics en bouffant mes joues à gratter parterre avec mon pied tendis qu'elle se mit en tête d'en remettre une couche Dis moi ce que tu as exactement.. s'il te plaît.., soufflant je posais mes yeux sur elle fixement frustré qu'elle insiste et je répondais mauvais "Mais putain comme d'habitude! J'ai mal, les nerfs et muscles qui se paralysent voilà! Il y a rien de nouveau c'est bon!", avant de me laisser tomber contre le mur assis parterre vexé comme un poux. Bordel que ça me faisait chier!

Je m'inquiétais pour lui, il pouvait pas comprendre ça putain ? Qu'il arrête de faire son gosse capricieux, de faire son introverti à vouloir que personne ne s'intéresse à lui. Qu'il arre^te de faire son fier et qu'il ne demande aucune aide. Y avait qu'un aveugle qui ne verrait pas qu'Hendrix était pas bien, lui qui d'habitude ne regardait jamais aussi souvent vers le sol. C'était mon meilleur ami avant tout et qu'il évite mon regard ainsi, qu'il gratte le sol avec son pied, qu'il ne me dise pas dans les yeux qu'il allait mal, ça me suffisait amplement pour faire un pseudo diagnostic. "Mais putain comme d'habitude! J'ai mal, les nerfs et muscles qui se paralysent voilà! Il y a rien de nouveau c'est bon!" Vas-y, plus mauvais tu peux pas. Il croit quoi là ? Que j'vais m'excuser de le forcer à rester ici ? Mais il rêve là, c'est mal me connaître. C'est bon, t'es content ? Tu t'es "énervé" contre la personne qui s'occupe de toi, tu te sens mieux ? Qu'il joue pas à ce jeu. Lui assis, je restais debout à l'observer. Tu peux pas comprendre que j'veux pas que tu souffres non ? Le concept est trop compliqué à capter ? Jsais pas combien de personnes que j'aime sont aujourd'hui blessées voire mortes.. alors s'il te plaît, laisses moi aider l'homme que j'aime le plus au monde.. Ca voulait rien dire. Mais tant pis. J'connaissais pas l'état des autres, de mes amis. Et j'avais même peur de leur envoyer un sms.. peur de connaître la vérité.

Bri' et son gros caractère.. On faisait sacrément la paire tout les deux pour ça on s'était bien trouvé, il y avait rien à dire. Toujours assis sur mon cul, elle répondait toujours debout face à moi C'est bon, t'es content ? Tu t'es "énervé" contre la personne qui s'occupe de toi, tu te sens mieux ?, soufflant, elle ne comprenait pas et ne semblait même pas vouloir comprendre mon état d'esprit, le pourquoi du comment de ma réaction et s'était d'autant plus frustrant que je ne répondais même pas, croisant mes bras sur mes genoux en baissant les yeux, posant mon front contre eux. J'avais les nerfs à vif dans tout les sens du terme et limite, entre la douleur et le fait que Bri' m'empêche d'aller dans mon coin comme d'habitude, j'en avais les larmes qui montaient en silence, mes yeux devenant brillants et ça non il ne fallait pas. Bien caché dans mes bras je gardais le silence mais bien décidé à enchainer, elle ne lâchait cependant pas le morceau Tu peux pas comprendre que j'veux pas que tu souffres non ? Le concept est trop compliqué à capter ? Jsais pas combien de personnes que j'aime sont aujourd'hui blessées voire mortes.. alors s'il te plaît, laisses moi aider l'homme que j'aime le plus au monde.., regardant parterre sous mon cul, j'écoutais et comprenait sa pensée mais ça ne changeait pas que se mettre contre moi n'était pas la bonne solution... Pas en me forçant à rester ici et encore moins en me collant dans un brancard direction l'hôpital, mon pire cauchemars. Je répondais donc, doucement, de la voie la plus neutre qu'il soit "Si je comprends c'est bon...", mais c'est pas en me forçant à rester ici que tu m'aideras... Voilà la suite de la phrase que je ne lui disais pas mais que je pensais fort avant qu'un petit spasme ne vienne me faire bouger mais sans plus car je luttais contre afin de ne pas broncher. Moi aussi j'avais plein de monde ici à qui il aurait pu arriver le pire pourtant j'étais incapable de m'inquiéter pour eux. C'était méchant? Peut-être mais moi tant que j'avais Briony, tout le reste était secondaire.

Il restait dans son coin, sa tête sur ses genoux, refusant tout contact visuel avec moi. Ca avait le don de m'énerver ça et j'étais sûre qu'il le savait. J'voulais pas qu'il souffre trop, pourquoi il ne comprenait pas ? Pourquoi il voulait absolument s'éloigner des personnes qui pourraient ptete apaiser sa douleur ? J'comprenais vraiment pas. C'était Hendrix en même temps. "Si je comprends c'est bon..." me lança t-il avec des tas de sous-entendus derrière malgré sa voix neutre. Il m'énerve. Je fis quelques pas pour essayer de me calmer et de réfléchir sur la meilleure des choses à faire avant de faire ma conclusion : c'lui qui décidait. Je soupira, n'appréciant pas du tout sur quoi mes pensées m'amenaient mais bon.. j'pouvais pas le forcer éternellement à faire ce que moi je voulais. Si il voulait partir de là, c'était son choix à la base, j'avais qu'à le respecter.. au moins j'aurai essayé. Je me mordis la lèvre inférieure avant de finalement m'adresser à mon ptit ami : Viens, on y va.. t'as gagné. A contre-coeur pour ma part. J'aimais pas le voir souffrir putain..

Marchant comme une bête en cage, je sentais bien qu'elle était énervé mais moi c'était au dessus de mes forces, je ne pouvais pas... Passer par la case hosto non, ça je n'en pouvais plus ça me rendait dingue et tant que je pouvais l'éviter, je le ferais. C'est après un instant qu'elle soupira pour me répondre Viens, on y va.. t'as gagné., graaa j'avais horreur qu'elle face ça! C'était limite pire encore que de me tenir tête là c'était tss.... Comme ci elle me cherchait à me faire craquer et ça m'irritait. Me pinçant la lèvre je regardais le sol énervé avant de relever mon regard vers elle les sourcils froncés pour la fixer un instant. Je détestais cette situation là, vraiment. Et je ne tardais pas à me braquer comme à mon habitude "Arrête de faire ça s'te plait... Tu sais très bien que j'ai horreur de ça." oh oui elle le savait et c'est surement pour ça qu'elle appuyait sur ce bouton là d'ailleurs. Mon coeur me faisait mal et le fait que je m'énerve ne m'aidait en rien. Bordel!

Quoi que je fasse de toute façon, Hendrix allait me remballer, il était énervé, il souffrait actuellement et rien ne pouvait le calmer ou le soulager. Qu'il se défoule, qu'il fasse n'importe quoi pour se détendre et ressentir un peu moins la douleur physique.. qu'il agisse comme lui il le veut vu qu'il ne voulait pas recevoir de médicaments de la part de l'hôpital. Hendrix me lança un regard qui me fit comprendre qu'en effet je n'avais pas fait la chose la plus intelligente qui soit et j'attendis que ça sorte, tout en arrêtant de tourner en rond. "Arrête de faire ça s'te plait... Tu sais très bien que j'ai horreur de ça." Je fronça pendant quelques secondes les sourcils ne sachant pas de quoi Hendrix voulait parler. De quoi est-ce qu'il a horreur exactement ? Que j'abandonne mes idées au profit des siennes uniquement pour pas qu'on s'engueule encore plus ? Euké. Nan, ça ne pouvait pas être ça.. Je passa ma langue sur mes lèvres, ne sachant absolument pas ce que j'pouvais lui répondre et finis par m'assoeir à ses côtés, à quelques centimètres seulement de lui, prête à le prendre dans mes bras si jamais j'voyais une ouverture possible.. Okay, ça allait peut-être encore plus l'énerver que j'sois près de lui mais j'étais vraiment perdue là..

Suite à ma réflexion, je m'attendais à ce que ça envenime la situation, comme quoi je ne savais pas ce que je voulais ou pire encore mais non, il n'en fut rien car elle se contenta de me regarder quelques secondes avec incompréhension. Moi je m'étais compris en lui disant ça, je ne voulais pas qu'elle accepte mon caprice si c'était pour me suivre en colère et en faisant la gueule, non je voulais juste qu'elle comprenne mon point de vue c'est tout. Mais résultat, c'est en silence qu'elle vint s'asseoir près de moi. Mon regard la suivit sans vraiment la regarder, mes yeux fixés sur ses pieds puis soudain, je relevais la tête, plongeant ainsi mon regard sur son visage, expirant un grand coup tout en me rapprochant d'elle pour venir me blottir dans ses bras, contre sa poitrine. J'avais juste besoin de ça, d'elle et de son réconfort, rien de plus.

J'savais pu quoi faire, j'étais à la limite d'être paumée. Autour de nous, des tas de personnes s'affairaient à sauver les nombreux blessés dûs à la bombe. J’espérais vraiment qu'aucun de mes proches n'avaient été griévement touché et j'étais loin de m'imaginer que Devon et Baptiste avaient perdus la vie y a quelques minutes. Tout ce qui comptait là, c'était Hendrix. Egoïste ? Peut-être. Mais c'était à ce jour celui qui controlait mes humeurs, celui qui me rendait heureuse, celui que j'aimais, le premier. Il passera toujours en premier quoi qu'il arrive. Aujourd'hui n'échappe pas à cette règle. J'voulais le protéger, le secourir, l'aider à ne pu avoir mal mais j'foirais tout. Alors autant s'assoeir et attendre nan ? Je baissa le regard après m'être installée, ne cherchant pas le contact avec mon ptit ami. J'sentais qu'il m'observait mais j'osais même pas relever la tête de peur de l'énerver encore et donc d'aggraver son cas.. putain, il devait être en train de souffrir comme un fou et j'avais juste trouvé le moyen de lui faire une scène. J'suis un cas punaise, ça se confirme. Tout d'un coup, Hendrix se rapprocha de moi, de façon à ce que je le prenne dans mes bras. Ce qui ne se fit pas attendre. Je caressa doucement ses côtes tout en embrassant le haut de son crâne. Je resta silencieuse un bon moment, cherchant juste à l'apaiser, ne quittant pas son corps du regard. Tu voudrais qu'on ait des poissons.. ? Je me voyais pas en train de lui demander pardon pour toute à l'heure, ni en train de le questionner sur son état de santé car ce dernier n'allait pas s'arranger en quelques secondes. Autant essayer de le distraire. Et pour cela, autant sortir la première chose qui traverse l'esprit. C'cool les poissons !

Suite à ma demande de câlin, Bri' n'attendit pas une seconde de plus pour m'ouvrir ses bras, m'enlaçant en caresses pour venir m'embrasser le haut du crâne. Voilà de quoi j'avais besoin... D'elle, de sa chaleur, sa douceur, sa présence et son réconfort, rien de plus. Il n'y avait pas grand chose mise à part la morphine pour me soulager et j'avais pas envie de finir coucher dans un pieux sous perfusion durant des jours juste pour qu'une douleur de quelques minutes passe. Non, je n'avais besoin que d'elle et ses bras, rien d'autre. Restant blottit là, je me sentais déjà un peu moins tremblant, apaisé par cette étreinte quand Bri' me demanda soudainement Tu voudrais qu'on ait des poissons.. ?, fronçant les yeux en les rouvrant d'un coup, je regardais devant moi un instant me demandant si j'avais mal compris avant de répondre pour qu'elle me confirme ce doute "Des poissons...? Genre de vrais poissons?", passant ma main sur son bras pour m'y accrocher lui faisant quelques petites caresses de mon pouce. Je me sentais mieux comme ça.

Je passais encore et encore ma main contre ses côtés, essayant d'être la plus tendre possible avec lui. J'voulais pas qu'il souffre, qu'il soit mal.. et j'avais déjà fait un scandale pour rien alors autant lui donner ce qu'il voulait maintenant. Puis, me montrer aussi affective avec lui, bizarrement, ça me faisait du bien aussi. C'est pas que c'était rare comme situation, mais je ne serai pas contre pour en avoir plus.. Contre moi, je sentais, le corps d'Hendrix se calmait petit à petit, ce qui commença à me rassurer. Ca veut dire que sa crise s'apaisait un peu.. "Des poissons...? Genre de vrais poissons?" Voui de vrais poissons ! Sinon c'est pas drôle. Je posa ma joue contre sa tête, appréciant à sa juste valeur ses caresses contre mon bras. Voui, des vrais de vrais ! dis-je le plus sérieusement possible alors que j'avais juste envie d'en rire. Imagines.. ce serait comme quelque chose qui nous relierait concrètement tu vois ? Comme des gosses en fait.. hors de question que j'ai un enfant jeune moi. Vous imaginez l'enfance du ptit sérieusement ? Avec Hendrix comme père, moi comme mère, il ira très loin dans la vie. Fais pas attention à ce que je dis.. je dis n'importe quoi à cause du stress qui commence à retomber.. Stress de ne plus jamais le revoir notamment. C'était évident que j'étais dépendante de lui désormais..