SOLIMAN ✖ Never forget you ? I don't admit it, i have to forget.

Je n’avais jamais essayé de prendre la drogue pour la simple et bonne raison que je détestais ça d’avance, il n’était pas dans mes habitudes de fumer non plus, juste lorsque j’étais stressé ou énervé comme ce soir par exemple. Je savais que Liam se droguait et je m’étais toujours battu contre ça même s’il n’y accordait pas vraiment d’importance, au fond c’était une chance pour lui de ne pas être en couple avec moi parce qu’il aurait été forcé d’arrêter la fumette, le sniffage de cocaïne s’il me voulait. Revenons-en au sujet, si je parlais de drogue c’est parce que je m’imaginais que lorsque nous étions sous l’emprise de ces produits néfastes la sensation devait être pareille que celle que j’éprouvais actuellement, je ne sentais pas grand-chose et planait devant m’y reprendre à deux fois à chaque fois lorsque je voulais dire quelque chose pour être certain de ne pas dire une connerie qui me foutrait la honte devant Liam. « Tu as été courageux... » Je souriais amusé, il n’était pas dans mes habitudes de ne pas l’être en même temps, le médecin laissait son bistouri en faveur d’autres instruments afin de me recoudre et je sentais déjà tout de suite plus la douleur lorsqu’il piquait dans ma chair. J’oubliais pourtant bien vite ce qu’il m’était arrivé lorsque Liam s’approchait de moi, je pouvais sentir son souffle chaud contre mon visage, nos lèvres n’étaient qu’à quelques mètres et le temps s’arrêtait, je ne sentais plus rien, je n’entendais plus que le bruit de mon cœur qui tambourinait dans ma poitrine à une allure folle. « Hum.. Aloha ? » J’ouvrais les yeux voyant Liam qui avait reculé gêné, j’adressais un sourire à Briony étant encore un peu stone pour être honnête, j’étais frustré mais ce qui devrait arriver, si ça devait arriver arriverait bien un jour, je n’étais pas impatient. « Qu'est-ce qu'il y a eu ? » Je lui prenais la main fronçant les sourcils sentant que mon anesthésie locale était déjà bien loin. « Un mec m’a bousculé en boite et jme suis empalé. » Pas besoin de lui dire que c’était Liam.

J'avais envie de l'embrasser, et il ne me restait de quelques centimètres pour le faire. C'est fou que le fait de savoir que quelqu'un avait la chance d'avoir son cœur, ça me foutait en l'air et que je me rendais compte à quel point je tenais à lui. Mais je me rendais compte aussi que c'était trop tard, qu'il était passé à autre chose. Alors pourquoi il était prêt à m'embrasser lorsque je m'approchais ? Cependant, je ne pus continuer, quelqu'un arriva. Je m'écartais soudainement, ce n'était pas Charlie, c'était déjà ça. La respiration haletante, j'avais l'impression d'être pris sur le fait. Je la laissais s'approcher, alors que moi, je m'écartais, enlevant ma main de celle de Soliman. Je fus surpris qu'il ne lui dise pas que c'était de ma faute, que je l'avais blessé en me disputant. Je me pinçais la lèvre, gêné. « Il y a quelqu'un pour toi, je vais m'en aller alors. Euh... Bye. » Pas plus que ça, mais je ne pouvais pas. J'étais déjà bien assez frustré de ne pas avoir pu l'embrasser. Je déposais ses clefs de voiture devant lui puis je quittais la salle de consultation puis l’hôpital rapidement.

J'avais l'impression d'arriver comme un cheveu sur la soupe et limite ça me faisait plaisir. Ce mec là, celui qui avait failli embrasser mon meilleur ami, restait quelqu'un en qui je n'avais absolument pas confiance. Il avait beau me dire ne pas me connaître, qu'il n'était jamais venu à Chicago, la ressemblance entre lui et le monsieur qui avait détruit ma vie demeurait trop troublante pour que j'ai une seule once de sympathie pour lui. De plus, étant au courant de ce que Charlie, une amie proche, ma coloc, ressentait pour Soliman, je ne pouvais que l'aimer encore moins. Je me rapprocha encore plus qu'avant de Soliman, qui me prit aussitôt la main. Il semblait plus faible que les autres fois où je l'avais vu. Anesthésie ? J'avais eu une enfance particulièrement violente et bercée de plusieurs séjours à l'hôpital. Du moins assez pour que je reconnaisse quelqu'un qui venait de subir une opération. « Un mec m’a bousculé en boite et jme suis empalé. » Pardon ? Empalé ? Mon regard dévia tout de suite vers Liam pendant quelques secondes. Il avait un rapport de près ou de loin lui.. « Il y a quelqu'un pour toi, je vais m'en aller alors. Euh... Bye. » Excellente initiative. Je ne lui adressa qu'un fin sourire de politesse lorsqu'il partit, avant de tourner toute mon attention vers mon meilleur ami. Raconte moi tout ce qui s'est passé. lui dis-je tout en m'asseyant sur son lit, ne lâchant pas sa main. Et surtout dis moi pourquoi est-ce qu'il était là lui.

Sur le moment je n’avais pas voulu mettre Liam mal à l’aise plus qu’il ne l’était déjà en avouant à Briony qu’il était celui qui m’avait accidentellement empalé contre un morceau de verre, il était inutile qu’elle soit au courant pour le moment même si je ne comptais pas lui mentir. Non, pour moi l’amitié reposait sur un fondement essentiel, la confiance et donc l’honnêteté, je le lui dirais lorsque le jeune homme serait parti pour qu’il ne se retrouve pas lui aussi empalé avec tous les objets qui se trouvaient dans les environs. Souriant à ma meilleure amie à qui je prenais la main je ressentais une nouvelle douleur, mettre des fils chirurgicaux n’était pas de tout repos, surtout en fin d’anesthésie mais n’étant pas une chochotte je me contentais de faire une petite grimace puis de reprendre là où je m’étais arrêté précédemment. Liam s’éloignait progressivement, je lui adressais un petit regard qui pouvait à la fois dire au revoir et être une promesse d’une entrevue prochaine. « Il y a quelqu'un pour toi, je vais m'en aller alors. Euh... Bye. » Avant que je ne puisse dire le moindre mot il quittait la pièce, je me mordillais la lèvre remettant toute mon attention sur Briony lui adressant un grand sourire. « Raconte-moi tout ce qui s'est passé. » Le médecin venait de finir son travail, il retirait ses gants en latex m’adressant un regard confiant. « C’est terminé, nous allons néanmoins vous garder pour la nuit et faire quelques examens demain pour voir si tout est en ordre et vérifier qu’il ne reste pas un morceau de verre. » J’hochais la tête. « Les visites sont terminées mais… Si vous le souhaitez vous pouvez passer la nuit ici. » Il s’adressait bien entendu à Briony, j’étais pendu à ses lèvres attendant sa réponse. Le médecin quittait finalement la pièce et je m’allongeais sur le lit grimaçant un peu, être sur le dos alors que je venais de subir une petite chirurgie n’était pas la meilleure idée mais la douleur s’en allait suffisamment vite pour que je puisse faire avec. « Et surtout dis moi pourquoi est-ce qu'il était là lui. » Je répondais du tac au tac. « Il était en boite et on s’est pris la tête… Au point de se battre et… Je me suis empalé lorsqu’il m’a plaqué… Physiquement ! » Ouais, il avait pas brisé notre relation puisqu’il n’y avait rien entre nous, je parlais d’un placage comme au rugby par exemple.

J'avais passé mon enfance dans les hôpitaux. Vivre à Chicago, dans les quartiers les plus mal fréquentés, remplis de racailles, de gangs, c'est vraiment pas de tout repos. Je m'étais pris pas mal de branlées. Ouaip, ça c'est clair et net. A la fin, j'crois que j'avais mon propre médécin. Il avait été là quand j'avais neuf ans jusqu'à mes seize ans environ, âge auquel j'ai commencé à arrêter de faire mes conneries. Depuis cet âge là, je n'étais rentrée qu'à de rares occasions dans ces établissements, pour des évènements ponctuels, comme la foi où je me suis foulée la cheville cet été en compagnie d'Ethan ou maintenant avec Soliman. Et ça me faisait bizarre. Ca me faisait revivre des tas de choses. Comme par exemple la fois où mon grand frère avait anarqué tout le monde pour pouvoir rester avec moi le soir. J'en serais parfaitement capable pour dormir ici ce soir avec mon meilleur ami, j'serais prête à tout pour le faire même. « C’est terminé, nous allons néanmoins vous garder pour la nuit et faire quelques examens demain pour.. » Je garda la main de Soliman dans la mienne pendant que le médecin terminait de lui parler directement. Au moins, il ne disait pas qu'il fallait faire une opération d'urgence ou qu'il y avait quelque chose de grave. C'est déjà ça de pris, surtout pendant ces périodes de fêtes. Alors qu'il enlevait ses gants, le médecin s'adressa ensuite directement à moi. « Les visites sont terminées mais… Si vous le souhaitez vous pouvez passer la nuit ici. » Un sourire étira mes lèvres. Pas besoin de gruger finalement ! Je baissa mon regard vers celui de Soliman avant de répondre. C'est ce que je vais faire, oui, je pense ! Pas question de partir en effet. Quand le moment où on était enfin seuls, tous les deux, je me mis assise sur le lit et lui demanda explicitement ce qui s'était passé. En espérant qu'il me raconte tout, sans éviter les détails. « Il était en boite et on s’est pris la tête… Au point de se battre et… Je me suis empalé lorsqu’il m’a plaqué… Physiquement ! » Pardon ? Mes yeux durent avoir la forme de beaux ronds durant quelques instants. Atta.. y a un truc que je comprends pas. Je fronça les sourcils avant de reprendre. Ce mec là.. vous vous êtes battus, il t'a fait gravement mal.. et.. vous alliez vous embrasser ? C'est bien ça le délire ?

Savoir que je devrais encore squatter l’hôpital pour la nuit entière ne me rendait pas heureux plus que ça, au contraire je détestais les hôpitaux, à chaque fois que j’y avais mis les pieds il s’était passé quelque chose de grave et un drame s’en suivait. La mort d’Ethan en dernier exemple, voir son corps sans vie avait été tellement horrible pour moi, j’en avais fait des cauchemars pendant des semaines jusqu’à ce que Briony n’intervienne et rejoigne ma vie sans la moindre difficulté. Depuis elle était la seule qui parvenait à m’apaiser, sans elle je ne me voyais pas capable d’avancer, elle était ma source d’énergie, celle qui trouvait toujours les mots justes pour ne pas me voir baisser les bras. Savoir que Briony avait la possibilité de passer la nuit ici avec moi me rassurait, si elle était là alors j’étais prêt à accepter la sentence du médecin sans broncher un poil. « C'est ce que je vais faire, oui, je pense ! » Je souriais répondant du tac au tac alors que le médecin s’apprêtait à en faire autant. Je sais que couper la parole aux autres n’était pas vraiment un signe de savoir-vivre mais je m’en foutais pour le moment surtout qu’il n’allait pas dire quelque chose de pertinent… Bon, d’accord moi non plus mais ça n’a pas d’importance me concernant dirons-nous. « Tu ne penses pas, tu es certaine ! » Okay, mon petit rire me trahissait, elle faisait ce qu’elle voulait mais personnellement je la voulais près de moi cette nuit. Sa présence me rassurait. Une fois le médecin envolé vers d’autres patients j’expliquais un peu plus en détails cette soirée de ouf que je venais de passer. « Atta.. y a un truc que je comprends pas. » Je ne m’attendais pas à ce qu’elle comprenne de toute manière, il s’était passé tellement de choses en si peu de temps que moi-même j’avais tout le mal du monde à y voir clair. « Ce mec là.. vous vous êtes battus, il t'a fait gravement mal.. et.. vous alliez vous embrasser ? C'est bien ça le délire ? » Je baissais la tête un peu honteux devant la stupidité de la situation. « Oui, c’est à peu près bien synthétisé… Mais… Je ne sais pas… C’est comme un aimant, à chaque fois que je le vois je suis attiré, c’est plus fort que moi. »

Dire qu'il y a encore une heure, j'étais en train de flâner entre les chalets du marché de Noël de Cambridge. D'ailleurs, j'avais toujours mon paquet avec mon pain d'épices en forme de coeur dedans. A la base, j'aurai dû l'offrir pour Hendrix, niaise que je suis, mais j'crois que le destinataire va changer. De toute façon, j'aurai l'occasion de retourner là bas et donc d'en racheter. Eh oui, j'suis accro à ce genre de marché, accro à la magie de Noël, pire qu'une enfant. Lorsque le médécin commença à partir, celui-ci me proposa de rester pour la nuit, même si ce n'était pas autorisé. J'suis sûre qu'au fond, lui aussi, c'est un rebelle ! Il aime pas obéir aux lois et préfère faire tout à sa façon, comme ça l'arrange ! Il vient de gagner des points dans mon estime, c'est clair et net ! Je lui répondis alors que je pensais rester. Après tout, on m'offrait la possibilité de le faire, pourquoi ne pas la saisir ? Surtout que rester avec Soliman était un vrai plaisir ! Bon officieusement, c'est aussi parce que j'ai trop la flemme d'appeler un taxi pour rentrer sur le campus.. je décooooooonne voyons. « Tu ne penses pas, tu es certaine ! » Je me retourna vers mon meilleur ami et rit doucement avec lui. En effet, j'suis certaine de rester ! dis-je aussi bien à son intention qu'à celle du médecin, qui, satisfait, partit. Par contre, j'te préviens que je dors ni dans un fauteuil, ni dans un lit pourri qui pourrait me proposer ! J'dors avec toi ! Comme la dernière fois en fait.. ! Enfin tous les deux seuls, Soliman put enfin me raconter ce qui s'était passé ce soir. Et Liam était naturellement impliqué dedans. Il attire les ennuis lui. Il est nocif pour Soliman. Ce n'est qu'une constatation. « Oui, c’est à peu près bien synthétisé… Mais… Je ne sais pas… C’est comme un aimant, à chaque fois que je le vois je suis attiré, c’est plus fort que moi. » Mais il est masochiste en fait ? Tu t'es battu avec lui, jusqu'à qu'il te blesse, et toi, comme si c'était naturel, tu veux l'embrasser après ? Mais t'es sûr que t'as pas un trauma crânien ? Il est frappé. Mais vraiment. Et Charlie dans tout ca ? Sujet sensible bonsoiiir.

Je ne voulais pas finir ma soirée tout seul dans cet hôpital aussi luxueux soit-il, c’était en quelque sorte au-dessus de mes forces mais puisque Briony était motivée pour se joindre à moi je me sentais tout de suite plus apaisé et prêt à ne pas être l’habituel emmerdeur de première qui n’était pas d’accord avec le médecin. J’acquiesçais donc les paroles du chirurgien qui s’était occupé de moi alors qu’il proposait à ma meilleure amie de profiter d’un lit pour la soirée, son ton certain pouvait laissé croire qu’elle n’était encore pas certaine de vouloir ou non être là pour le restant de la nuit c’est donc pour ça que je lui imposais en quelque sorte le fait qu’elle reste à mes côtés, une manière de lui montrer à quel point il était important pour moi qu’elle reste à mes côtés qui plus est. Elle riait à ce que l’on pouvait appeler un caprice et je l’assumais, si elle partait je refusais de passer une seconde de plus dans cet endroit quitte à partir de cet hôpital avec un morceau de verre encore incrusté dans ma peau et qui entrainerait une infection qui me serait fatale. Okay, peut-être que j’allais un poil trop loin dans mon scénario catastrophe. « En effet, j'suis certaine de rester ! » Je souriais fier qu’elle reste à mes côtés alors que cet endroit était plus lugubre que jamais autant pour elle que pour moi. « Par contre, j'te préviens que je dors ni dans un fauteuil, ni dans un lit pourri qui pourrait me proposer ! J'dors avec toi ! » Je riais, ce n’était pas quelque chose qui me dérangeait, nous l’avions déjà fait et l’avoir contre moi n’avait rien pour le déplaire, en toute amitié bien entendu, elle était comme une sœur pour moi après tout. « Ce sera un nouvel honneur pour moi dans ce cas… Viens, je te laisse un peu de place. » Je souriais me décalant un peu pour qu’elle puisse s’allonger, je la prenais dans mes bras musclé déposant un baiser sur sa tempe. « Tu t'es battu avec lui, jusqu'à qu'il te blesse, et toi, comme si c'était naturel, tu veux l'embrasser après ? Mais t'es sûr que t'as pas un trauma crânien ? » Je baissais la tête un peu honteux, il est vrai que raconté comme ça mon histoire avec Liam pouvait paraitre difficilement compréhensible. « Je lui ai fait une crise de jalousie en boite parce qu’il dansait avec une fille… On s’est battu par rapport à ça et je sais que c’est très étrange mais… Je n’arrive pas à le laisser prendre ses distances, j’ai besoin qu’il me regarde, qu’il me désire… J’ai besoin de son amour tout simplement et je m’en rends compte ce soir. » J’étais sincère, je parlais avec mon cœur et non avec ma tête. « Et Charlie dans tout ca ? » Je me mordillais la lèvre. « Charlie et moi on a eu une discussion… On n’est pas ensemble, on veut reprendre tout à zéro, fonder une amitié solide avant de ne serais-ce qu’imaginer avoir un futur amoureux ensemble. »

Alors que le médecin qui venait d'opérer Soliman me proposait de rester, le jeune homme fit un petit caprice et insista pour que je reste, ce qui m'avait fait rire. Bien sûr que je vais dormir ici voyons. Je pouvais pas décemment laisser Soliman passer le reste de sa nuit ici, tout seul. Déjà qu'en arrivant j'avais fait fuir l'autre Winthrop là -d'ailleurs c'est étrange qu'il ne soit pas rester un peu ou qu'il ait même pas tenté de résister à mon regard noir que je lui lançais- alors la moindre des choses c'était de rester. Pis c'était mon meilleur ami à force, il avait fait tellement de choses pour moi ces derniers mois que rester avec lui quelques heures pour lui tenir compagnie, c'était limite rien. Bon, en même temps, je lui étais redevable à vie presque pour m'avoir aider durant une longue période donc.. Naturellement, fallait pas qu'Hendrix soit au courant. D'ailleurs, j'pense qu'il serait pas très très heureux de savoir que j'suis aussi proche avec un gars, séduisant en plus, qui pourrait éventuellement lui faire concurrence même si c'était loin d'être le cas vu qu'il n'y avait pas d’ambiguïté. Est-ce que mon petit ami et mon meilleur ami pourraient juste se blairer si ils étaient dans la même pièce ? J'sais pas. Parce du côté de Soliman, celui-ci ignorait totalement que je commençais à me droguer uniquement pour plaire un peu plus au Mather.. J'préférais imaginer qu'ils pourraient être les meilleurs amis du monde plutôt que les pires ennemis. « Ce sera un nouvel honneur pour moi dans ce cas… Viens, je te laisse un peu de place. » Soliman se décala sur son lit et je me coucha avec plaisir à ses côtés, après avoir enlevé ma veste et l'avoir balancé sur une chaise qui traînait. Il embrassa avec douceur ma tempe et cela me fit sourire un peu plus. Etre là, encore l'un pour l'autre, dans un endroit qui avait vu mourir la personne qu'on avait tous les deux aimé, c'était weird. Vraiment. Merci.. Arg, fallait pas trop qu'on reste gentils et niais. Car fallait bien qu'on ait une discussion. Par rapport au connard qui avait été bien trop près de Soliman quand j'étais arrivée et qui n'aurait même pas dû être là. Je sens que cela allait occasionner pas mal de disputes ça encore. Enfin.. de quoi je me mêlais aussi ? « Je lui ai fait une crise de jalousie en boite parce qu’il dansait avec une fille… On s’est battu par rapport à ça et je sais que c’est très étrange mais… Je n’arrive pas à le laisser prendre ses distances, j’ai besoin qu’il me regarde, qu’il me désire… J’ai besoin de son amour tout simplement et je m’en rends compte ce soir. » Ouai, donc en fait, dans l'histoire, c'était plus Soliman le fautif plus qu'autre chose. Chouette. Je me renfrogna. Ca te rend con l'amour. Simple constatation. J'aimais pas du tout qu'il fréquente Liam, c'pas de ma faute. Surtout au détriment de Charlie. « Charlie et moi on a eu une discussion… On n’est pas ensemble, on veut reprendre tout à zéro, fonder une amitié solide avant de ne serais-ce qu’imaginer avoir un futur amoureux ensemble. » Oh le truc bidon. Je soupira légèrement en entendant ça. En vrai, c'est qui qui a foutu un râteau à l'autre ?

Je n’avais pas encore eu l’occasion de faire la connaissance de Hendrix, je comptais un jour demander à Briony qu’elle me le présente, il me semblait peu acceptable que ma meilleure amie ne soit plus célibataire et que je ne sois pas en contact, au moins un moment avec son petit ami. Bon, ce n’était pas seulement pour être un meilleur ami modèle qui faisait un effort pour bien s’entendre avec celui qui rendait heureuse sa meilleure amie, non c’était aussi pour avoir la certitude qu’il n’était pas un gros con qui lui briserait le cœur parce qu’il était de mon devoir de la protéger comme je l’aurais fait pour une petite sœur sauf que… Bah je n’en avais aucune. Si j’avais su que Hendrix se droguait et si je savais que Briony était en train de faire de même juste pour être parfaite à ses yeux alors il n’aurait pas été question de se serrer la main, cette même main il l’aurait pris dans les dents. Non, j’étais un fêtard qui buvait, fumait parfois des cigarettes mais jamais je n’avais touché à la drogue, je n’en avais jamais ressenti le besoin et j’avais vu bien trop de gens opérer une véritable descente aux enfers à cause de toutes ces merdes qui détruisaient le cerveau. Alors qu’elle s’allongeait contre moi je l’enlaçais déposant des petits baisers sur son visage. J’étais vraiment très protecteur, peut-être même trop et j’en avais pleinement conscience, pour le moment elle ne me reprochait pas ce côté de ma personnalité, je pouvais donc être pleinement naturel à ses côtés et être celui qui la surveillait dans l’ombre pour ne pas qu’elle ne s’égare trop loin des sentiers battus… En parlant d’égarement, je lui expliquais peu à peu que j’étais amoureux de Liam, avec lui je faisais toujours le con, je réagissais mal et faisait preuve d’une trop grosse jalousie pour qu’il ne puisse m’oublier comme j’avais voulu qu’il le fasse pendant un temps, je voyais le regard à la limite de l’exaspération que pouvait me porter Briony. Elle aurait préféré que je choisisse Charlie, je le savais mais j’avais suivi mon cœur plutôt que ma tête et je pense que c’était la meilleure chose à faire de toute manière. « Ca te rend con l'amour. » Je souriais amusé répondant du tac au tac. « Nous sommes d’accord… » Je lui expliquais ensuite ce qu’il en était à propos de Charlie et moi, à présent nous n’étions plus que de simples amis voués à avoir une certaine proximité, j’étais pleinement satisfait de cette évolution, au moins je n’avais pas à craindre que nous nous prenions la tête comme ça avait pu être le cas la dernière fois. « En vrai, c'est qui qui a foutu un râteau à l'autre ? » Elle n’y allait pas de main morte la petite Briony ce soir. « Je ne pense pas qu’il soit question de râteau mais… Elle m’a aidé à ouvrir les yeux donc, considérons que c’est elle qui m’a mis un râteau ! »