SOLIMAN ✖ Never forget you ? I don't admit it, i have to forget.

Violence, haine, amour. Tout se mélangeait ce soir et je ne savais plus comment réagir avec Soliman. Je lui en voulais comme jamais d'avoir choisi Charlie et en plus, de vouloir que je reste à ses cotés alors qu'au fond, je souffrirais si je restais. « Mais bien-sûr… C’est de ma faute si tu as tout fait pour séduire Abygaelle, c’est de ma faute si tu m’as ignoré, c’est de ma faute si tout ce qui a pu t’arriver de mal dans la vie t’es arrivé tu ne le savais pas ? Je suis un aimant à malheur ! » ça allait loin, je ne lui reprochais pas tous mes problèmes, je n'avais cité que ce qu'il me passait dans ma tête. Ca me tiraillait le coeur qu'il parle d'Abygaelle, oui j'ai des sentiments pour elle, oui je l'appréciais énormément mais elle me rendait heureux, j'oubliais la douleur quand j'étais avec elle. Elle était tellement importante pour moi. Mais il y avait quelque chose que je voulais lui dire, et le message passa. Je tenais à lui. « Tu ne veux plus me voir… Tu ne me verras plus, c’est promis ! » Il partait, je le voyais partir dans la pénombre. Mais je voulais changer quelque chose : lui poser une dernière question. je me relevais, le voyant partir vers le parking. Je courais jusqu'à lui et prit sa main... glissante, chaude. Je ne pus serrer ma main contre la sienne et quand je la relevais, elle était pleine de sang. « Soliman... » Je l'attrapais par l'avant bras vers moi pour qu'il me fasse face. Il était blessé et je ne l'avais pas vu. Ma colère partit rapidement pour faire place à l'inquiétude qui me gagnait. J'essuyais ma main sur mon teeshirt. « Pourquoi tu ne m'as pas dis que tu avais mal ? Tu t'es fais ça où ? » dis-je en tenant son visage. Vu la quantité, je me sentais inquiet pour lui...

Sous l’adrénaline je n’avais même pas senti la douleur aussi forte qu’à cet instant, je marchais pour rejoindre le parking mais quelque chose m’empêchait de me sentir aussi bien que d’habitude. Je ne savais pas ce que j’avais, c’est comme si on m’avait enfoncé un long morceau de bois dans le dos et qu’en le retirant on avait craqué un morceau à l’intérieur. Je n’étais pas si loin du compte finalement, lorsqu’il m’avait plaqué contre le mur je m’étais retrouvé contre des morceaux de cannettes de bière et l’un d’entre eux s’était tout simplement engouffré dans mon dos, le sang coulait et je me sentais de moins en moins apte à faire le con. La seule chose que je voulais faire c’était rentrer chez moi, faire une pause et voir si je ne pouvais pas faire une tentative pour voir ce qui se trouvait dans une partie de mon anatomie que je n’avais pas vraiment les moyens de consulter sans l’aide d’un miroir. Les nerfs, c’est ce qui me faisait tenir à cet instant et je me demandais encore comment il était possible que je sois debout aussi vif que si on m’avait simplement mis une claque. « Soliman... » Je sentais dans sa voix qu’il était inquiet mais je m’en fichais, je refusais de lui adresser la parole, il ne le méritait pas. « Pourquoi tu ne m'as pas dis que tu avais mal ? Tu t'es fais ça où ? » Je le dévisageais retirant mon bras de son emprise. « Lâches-moi, c’est à cause de toi ça, tu ne comprends pas ? Laisses-moi en paix ! »

On peut pas dire que j'étais l'homme parfait, très loin de là même. Mais il y avait une chose que je ne supportais pas : voir Soliman comme ça. Blesser aussi fort que ça, j'avais mal pour lui et surtout, je m'en voulais. je voulais m'occuper de lui mais il me repoussa. « Lâches-moi, c’est à cause de toi ça, tu ne comprends pas ? Laisses-moi en paix ! » Il savait que j'étais têtu ? Je sais plus mais en tout cas, je ne le laisserais pas comme ça. Je pris sa main en le rapprochant de moi. « Tu crois quand même pas que je vais te laisser dans cet état?! Je t'emmène à l’hôpital! Que tu le veuilles ou non! » Je ne savais pas jusqu'à quel point il était blessé mais il pourrait avoir une simple égratignure que le chemin serait le même. Je lui volais ses clefs et le tirais jusqu'à la voiture, l'obligeant à entrer coté passager. Je m'asseyais sur la place du conducteur, allumant la voiture. « Et fais pas ta mijaurée merde! » Je commençais à le conduire, j'en avais rien à faire qu'il ne soit pas d'accord. Il était blessé. Je roulais plutôt rapidement, tout en faisant attention. Je jetais un regard à Soliman. J'avais envie de lui demander quelque chose, lui poser la question fatidique qui me taraudait l'esprit.

Je connaissais Liam par cœur, nous étions des amis depuis six ans et je savais donc comment il fonctionnait d’où mon agacement lorsqu’il me prenait par le bras pour m’aider à aller mieux, il venait d’entrainer ce qui avait été un mini empalement qui me faisait perdre du sang à une dose un peu plus haute que la moyenne et maintenant il voulait faire le chevalier servant ? Je comptais protester mais de toute manière je connaissais ses réactions, il allait faire comme s’il ne m’entendait pas jusqu’à avoir obtenu ce qu’il désirait. « Tu crois quand même pas que je vais te laisser dans cet état?! Je t'emmène à l’hôpital! Que tu le veuilles ou non! » Je soupirais le suivant de force tout en m’installant sur le siège passager, il m’énervait, il ne pouvait pas savoir à quel point. « Tu fais chier, si je pourris mes sièges jvais t’assassiner ! » Okay, ce soir après tout ce qu’il m’avait mis dans les dents j’avais envie de l’embêter, de lui mettre moi aussi tout ce qui m’arrivait sur le dos. M’emparant de mon téléphone j’envoyais un SMS à Briony lui expliquant qu’elle devait me rejoindre à l’hôpital. « Et fais pas ta mijaurée merde! » Je répondais uniquement par un long soupir me concentrant sur la route pour oublier la douleur, je n’étais pas une chochotte mais là j’éprouvais vraiment des difficultés à ne pas me pincer les lèvres lorsque je prenais mon inspiration.

j'avais envie de sourire lorsque je l'écoutais parler de sa voiture, pour ma part, je m'en foutais de mourir tant que lui, ça allait bien. je préférais largement qu'il aille bien comparé à une voiture, ce n'était que du matériel. ça m'avait apaisé de l'emmener en voiture à l’hôpital, on ne se battait plus. Je posais mon regard sur lui, je sentais mon cœur se soulever en le voyant ainsi. Je n'osais rien dire de plus pendant le trajet, mais mon cœur parlait tellement pour moi, dommage qu'il ne pouvait pas sentir l'inquiétude qui me gagnait, même si ça pouvait être bénin pour certains, moi je prenais ça au sérieux. On arrivait devant les urgences et je sortis rapidement de la voiture en disant que mon "ami" était blessé. Un brancard arriva alors que j'ouvrais la porte de la voiture. « Viens. » Je pris Soliman par le bras pour le passer autour de mon cou pour l'aider à se relever et l'allonger sur le brancard. Les infirmières le prirent en charge alors que je le regardais s'en aller. Je fermais la porte de la voiture, puis je la fermais à clef avant de courir à la poursuite du cortège, je ne voulais pas le laisser seul. J'y arrivais pas, je ne pouvais pas. Je les voyais entrer dans une salle de consultation, mais seulement un médecin restait pour lui retirer ce qu'il avait. Je n'écoutais pas l'infirmière et j'entrais pour me mettre devant le Winthrop. J'entremêlais mes doigts aux siens, en le regardant. « Je resterais avec toi. » L'infirmière abandonna alors que le médecin s'occupait de mon winthrop préféré. Qu'il fasse attention, je pouvais mordre. Je le regardais dans les yeux, j'aurais tellement aimé lui demander des choses ... mais ce n'était pas le moment, il avait mal. Je le fixais, même le médecin captait que nous étions pas de simples amis vu l'intensité de mon regard sur le Winthrop. Je n'avais jamais regardé personne comme ça.

Ma voiture, ça peut vous paraitre stupide que j’y tienne surtout que je n’étais pas, mais alors pas du tout matérialiste mais il se trouve que c’était un cadeau et lorsqu’on m’offrait quelque chose je le gardais toujours et j’y accordais une importance sans précédent. Lorsqu’on m’achetait un cadeau et s’il m’arrivait de le perdre j’en avais pour un moment à m’en remettre, je me rendais malade pour le retrouver ayant honte d’avoir pu perdre quelque chose qu’on m’avait confié. Cela pouvait paraitre stupide pour certains mais pas pour moi, je me devais de faire honneur à mes amis. « Viens. » Je n’opposais aucune résistance, je n’étais pas d’humeur à faire ça et plutôt décidé à ce que l’on puisse me soigner parce que je me sentais de moins en moins bien, à présent j’avais des vertiges lorsque je me levais trop vite. Des infirmières venaient m’installer sur un brancard, n’étant pas trop pour au départ je cédais vite néanmoins me sentant dans un état un peu pitoyable, comme lorsque vous étiez sur le point de vomir après avoir pris une grosse cuite vous voyez ? Un médecin me prenait très vite en charge, il me demandant de retirer mon t-shirt ce que je faisais, à en voir son expression surprise je me doutais que ce n’était pas juste une petite égratignure. « Je resterais avec toi. » Liam venait d’arriver malgré les recommandations des infirmières, il me prenait la main et je sentais tout de suite mon cœur qui s’accélérait, pourquoi est-ce que se con battait-il aussi fort. Je baissais la tête honteux m’allongeant sur le ventre pour que le médecin puisse mieux faire son travail. Il appuyait fort sur ma blessure et l’envie de hurler s’imposait à moi, je serrais les dents faisant une grosse grimace de laquelle je rigolerais probablement dans quelques jours, je serrais un peu plus la main de Liam. « Il y a un corps étranger d’enfoncé dans la chair, on va faire une anesthésie locale ! » Je donnais mon accord, je sentais tout de suite l’effet de cette piqure, on aurait pu me découper le ventre que je ne l’aurais pas senti, je tournais la tête vers Liam lui souriant timidement. « Tu peux t’en aller si tu veux, je n’ai plus besoin d’aide ! »

Je n'avais pas envie de partir, c'était clair et net que je ne voulais pas du tout l'abandonner. Je ne savais pas ce qu'il en était pour les Winthrop, mais mes sentiments pour lui renforçaient mon envie de rester à ses cotés. C'était étrange comme situation, mais d'un coté, c'était toujours mieux que lorsqu'on se tapait sur la gueule quelques temps plus tôt. Je continuais de le regarder, c'était tellement poignant. J'avais envie de me maudir de lui avoir fait mal. Je soutenais Soliman comme je le pouvais, serrant un peu ma main comme lui me la serrer, histoire de ne pas me faire briser les os. Mais ça ne calmait pas la peur en moi, surtout quand le médecin annonça qu'il fallait lui faire une anesthésie. Accompagné d'une infirmière, il lui fit la piqûre, je détournais le regard lorsque je vis l'aiguille se planter dans sa chaire. J'aurais du rester fixer sur lui et pas sur ce que le staff médical faisait. Je m'agenouillais à ses cotés, en le regardant au moment qu'il se tournait vers moi. « Tu peux t’en aller si tu veux, je n’ai plus besoin d’aide ! » ça me pinçait le coeur qu'il me dise ça. Je n'étais pas seulement là pour lui donner mon aide. j'étais là parce que je n'avais pas envie de l'abandonner, je n'avais pas envie de partir et que depuis le début de cette soirée, je n'attendais qu'une chose : qu'il me dise qu'il m'aime, qu'il me donne de l'espoir. Je ne partirais pas tant qu'il ne m'obligera pas à le faire. Et je comptais bien lui dire. « Je partirais seulement si tu le désires, mais je veux rester avec toi, Soliman. Je t'abandonnerais pas. » Techniquement, ce que je venais de dire portait à confusion. Autant je parlais de la situation présente, autant je parlais aussi de notre relation, même s'il avait choisi Charlie, je voulais lui montrer que mon cœur ne l'avait jamais oublié. J'approchais mon visage du sien en souriant. « Tiens le coup... » Je passais mon autre main dans ses cheveux, je savais ce qu'il se passait derrière et ce n'était vraiment pas beau à voir. J'espérais que ça se termine vite.

Je ne me sentais pas en grande forme pour être honnête, je n’appréciais pas vraiment le fait que Liam puisse me voir dans cet état et ne lui en voulait plus du tout de m’avoir fait ça, il ne le voulait pas et nous le savions tous les deux, il n’avait pas à se sentir coupable puisque tout irait bien. Je sentais mon dos qui me faisait encore un peu souffrir signe qu’ils devaient être en train de m’ouvrir pour retirer ce corps étranger qui s’était glissé dans une partie de mon corps à la première occasion, je fermais les yeux un instant les ouvrant pour offrir la possibilité à Liam de s’en aller, je n’avais plus besoin de lui et je ne voulais donc pas qu’il se sente forcé de rester là alors que je le dégoûtais clairement, c’est ce qu’il m’avait ressentir aujourd’hui encore et ça me faisait vraiment mal. Je devrais pourtant être heureux, avec Charlie ça se passait plutôt bien, certes nous n’étions pas en couple, pour le moment c’était plutôt une nouvelle page blanche que nous remplissions avec un peu d’encre en prenant soin d’éviter les ratures mais je pensais beaucoup trop à Liam et c’était déstabilisant. « Je partirais seulement si tu le désires, mais je veux rester avec toi, Soliman. Je ne t’abandonnerais pas. » mon petit cœur se mettait à battre la chamade, ce que j’aimais lorsqu’il me disait des choses comme ça et pourtant, je ne devais pas ressentir autant de choses pour lui, je devais lui laisser prendre son envol sauf que… L’idée qu’il appartienne à quelqu’un d’autre me rendait fou, je ne pouvais pas, c’était plus fort que moi, il était à moi. « Tiens le coup... » Il approchait, cette proximité me brisait le cœur parce que je ne pouvais rien faire pour la poursuivre, me mordillant la lèvre je relevais la tête frôlant ses lèvres. « Me... Merci ! »

Il m'avait dit avoir choisi Charlie depuis le début, mais j'avais pas envie de me résoudre à le laisser. Les sentiments étaient plus forts que la raison, et puis, je ne faisais rien de mal à part rester aux cotés d'une personne que j'aimais. Bon, je l'accorde, la personne que j'aimais le plus au monde sur cette Terre. Je m'en foutais qu'il ai pu prévenir qui que ce soit, ça pouvait être sa mère, son père, je m'en foutais... même Charlie, en fait... Je supportais pas la situation, qu'il souffre, qu'il ai mal et en plus, moi j'avais le droit de voir la scène et ça me rendait le cœur. Et puis, je préférais le regarder lui, c'était mille fois mieux. Mon visage proche du sien, je me détendais, ça me faisait du bien. Je me sentais torturé de ne pas pouvoir l'embrasser, je n'avais pas le droit. C'était une torture de le sentir s'approcher de moi, de sentir ses lèvres si proche des miennes, je pouvais l'embrasser si je me décidais à réduire l'espace entre nos lèvres. « Me... Merci ! » Je souris avant de me reculer un peu, il fallait pas que j'y crois. C'était la fin. Le médecin annonça que c'était presque finis, qu'il fallait recoudre la plaie. J'acquiesçais d'un signe de tête alors que je reportais mon attention sur Soliman, serrant bien ses doigts avec les miens. « Tu as été courageux... » je passais ma main dans ses cheveux tout en le félicitant. C'est vrai qu'à sa place, j'aurais eu mal à rester en place. Je le fixais, l'envie de l'embrasser amoureusement se faisait pressante, je pouvais le faire non ? Le médecin ne pouvait rien nous dire. J'approchais lentement mon visage du sien, tant pis... je l'aimais trop.

Cambridge, lors des périodes de Noël, ça vendait du rêve. Le marché de Noël restait l'un des plus beaux que j'avais vu et dès que je pouvais y aller, comme ce soir, j'y allais. A force, les commerçants devaient reconnaître ma tête. Le mois de décembre restait l'un de mes préférés et la quête aux cadeaux me rendait heureuse. Se casser la tête pour trouver la chose la plus originale à acheter ou faire, j'aimais ça ! Il me restait plus qu'un cadeau à trouver, pour Hendrix, mais j'avais encore deux jours pour cela. C'était bien suffisant. Alors que j'étais face à un chalet qui proposait des pains d'épices en forme de coeurs, avec des inscriptions dessus, je sentis mon portable vibrer. Soliman. Ne pensant pas que c'était quelque chose d'important, je pris le temps d'acheter mon pain d'épices avant de lire le contenu. Au fur et à mesure de ma lecture, mes sourcils se fronçèrent. Le rejoindre à l'hôpital ? Pardon ? Mon pouls s'accélera, tandis que je me mis en route vers une station de taxi. Qu'est-ce qu'il avait pu faire comme conneries encore lui ? Est-ce que, comme à l'anniversaire de Romane, ça avait un rapport avec Liam ? Oh il y avait fortement moyen.. Arrivée dans le taxi, je pressa le chauffeur pour qu'il aille le plus vite possible à l'hôpital, ne voulant pas perdre de temps et lui donna le premier billet qui m'arriva sous la main quand on arriva à destination. J'allai directement au service des urgences, me doutant fortement qu'il serait là puis demanda ensuite mon chemin à une infirmière. Celle-ci me montra du doigt le chemin à prendre, ce que je fis en accélerant le pas, inquiète. Mes pensées devenaient de plus en plus glauques et furent stoppées net quand je me trouva nez-à-nez avec Soliman.. et.. dafuq. Qu'est-ce qu'il foutait là lui ? Hum.. Aloha ? Sublime façon de montrer que je suis là, j'suis d'accord. J'étais un troll. Un vrai troll. Ca se voyait avec leurs positions qu'ils allaient s'embrasser et moi, je les coupais. Hell yeah ! Je contourna le lit pour me rapprocher de Soliman, non sans jeter un regard mauvais à Liam. Qu'est-ce qu'il y a eu ?