waves after waves (cali & caleb)

Elle semble déçue de la réponse de Caleb. Mais que pouvait-il répondre d’autre ? Il n’allait pas prendre des gants pour enjoliver un monde idéal auquel il ne croyait plus du tout. Il réfléchissait un instant à sa question. Où pouvait-on trouver des personnes de confiance ? « J’pense qu’on les trouve le jour où on arrête de les chercher. » Parce que c’est en cherchant absolument à donner sa confiance qu’on finit par la briser en deux. Comme il avait pu le faire auparavant. Puis Caleb prend sur lui, il essaie de comprendre, il écoute ses mots. Il ne se rappelait plus qu’il avait donné cette information, sur son mariage. Puis Cali fait un truc, elle lui dit de ne pas baisser les bras, pour Jane. Mais pour comprendre Caleb, il faudrait que Blanche-Neige ait l’histoire dans sa globalité. Est-il prêt à laisser tout sur un plateau pour qu’elle le contemple ? Lui et sa solitude ? Lui et ses démons ridicules ? Il n’était pas le Caleb qu’elle avait rencontré à cette soirée. Peut-être avait-il prit trop de tranxène et c’était ce qui l’avait rendu heureux le temps d’une soirée. Là, elle avait un Caleb réel, torturé. « Elle a un père déjà. Biologique. » Ca devait être compliqué à comprendre pour elle, parce que qui était Caleb pour Jane ? Il roulait légèrement des yeux devant l’incompréhension de Cali et il sourit légèrement. « Ok, voilà le topo. J’ai rencontré cette fille dont j’suis tombé fou amoureux. Elle était enceinte d’une petite fille déjà, je l’ai adopté comme la mienne, j’ai aidé à l’accoucher, j’lui ai même donné mon nom. » Et là vient la partie un peu moins rose, celle qui casse l’idée reçu que Caleb est un homme bien. « Et… Dans un acte de colère intense, j’ai... j’ai été violent envers mon ex. » Il baissait la tête, honteux. Sa mâchoire se mit à se contracter plusieurs fois. Il n’aimait pas ressasser cet… incident. « Et elle est partie. Avec ma fille. » Il appuyait sur le pronom possessif. Parce que Dieu qu’il l’aimait cette petite… « Aujourd’hui, elle a renoué avec le père biologique de Jane et ben… ils veulent sa garde exclusive. » Il soupirait par le nez. « Et la famille, j’crois qu’au final, c’est le dernier de mes soucis. » Sincèrement, ils étaient grands maintenant non ? Ils pouvaient se gérer. « Et encore, ce n'est que la face visible de l'iceberg. J'suis pas Cheveux d'argent. J'suis surtout Thanos, j'crée le chaos. » Il se mit à rire. Elle n'aurait peut-être pas la référence, mais c'était tellement vrai.

J’pense qu’on les trouve le jour où on arrête de les chercher. Une parole bien sage et vraie. Peut-être qu’un jour les vrais avis finirons par apparaître dans ta vie. Y’a pas d’âge pour les rencontrer, pas vrai ? Et puis le jour où tu croiseras leur chemin, la vie semblera plus belle, plus rayonnante et tu te demanderas comment tu as vécu jusque là sans leur présence dans ta vie. Tu as l’oreille attentive lorsque Caleb te livre ce qui semble le ronger au plus profond. Et alors que tu lui conseilles ne de rien lâcher, pour Jane, il reprend son récit. Elle a un père déjà. Biologique. Caleb te livre les pièces d’un puzzle abimé que tu tentes d’assembler pour comprendre un peu son histoire. La rencontre, la petite fille, la violence, la séparation, le père brisé qu’elle laisse derrière elle. Tu bois ses paroles et ne pipe pas mot à mesure qu’il raconte, laissant de mauvais souvenir remonter à la surface. Et encore, ce n'est que la face visible de l'iceberg. J'suis pas Cheveux d'argent. J'suis surtout Thanos, j'crée le chaos. Les lèvres pincées, tu ne peux réfréner un sourire en entendant le rire de Caleb lui glisser entre les lèvres. Tout cette histoire était tellement… brrr ! Tes petits soucis d’artiste qui ne supporte pas l’autorité parentale, à côté, c’est du pipi de chat et tu te sens bien ridicule de l’avoir embêté avec ça. Tout c’que j’peux te dire c’est de rien abandonner et de t’entourer.. des bonnes personnes ? Des avocats, des gens comme ça quoi. Tu hausses les épaules, incapable de vraiment savoir les solutions qui s’offraient à lui. C’était certainement, comme il l’avait dit, une bataille juridique qui serait longue et tumultueuse. Chacun finirait par y laisser des plumes sans aucun doute, y compris la petite Jane. Une voix s’élève des petits hauts parleurs pour annoncer l’arrivée de ton train qui ne restera à quai que deux minutes avant de repartir. Tu le regarde arriver et s’arrêter dans un grincement qui t’en fait grimacer d’inconfort. Les portes s’ouvrent, des voyageurs montent, d’autres descendent et toi tu ne bouges pas, soufflant un coup en laissant tes mains claquer sur tes cuisses. Olga t’en voudra et finiras par te pardonner et te proposer un autre week-end que tu déclineras, encore une fois. T’étais une amie pitoyable, t’agissais sur des coups de tête. J’peux pas monter dans ce train et te laisser te ronger tout seul sur ce banc. Allez viens. Tu bondis du banc, attrapes ton sac, puis attends.

Caleb haussait les épaules. Il savait que c’était logique, qu’il devait se battre, qu’il devait rester sur debout sur les ruines qu’il avait laissé tomber au fur et à mesure du temps, mais à quoi bon quand c’était peine perdue ? Puis de toute façon, Roxanne allait gagner, non ? Caleb était trop instable, trop violent, trop colérique et trop nerveux pour qu’un juge lui laisse approcher de sa fille. Et Dieu seul sait à quel point il aurait voulu la prendre dans ses bras pour sentir l’odeur de ses chevilles lui chatouiller les narines. Alors pourquoi, pourquoi n’arrivait-il pas à lâcher l’affaire ? Il aurait pu monter, mais il restait là, planté sur ce banc, avec une Cali qui essaie de lui remonter le moral pour du vide qu’il est en train de se créer. « Ouais… ouais je sais, j’ai un avocat, mais tu verrais mon dossier… Jane serait bien mieux sans moi, j’suis trop violent, trop… gainé constamment. J’suis une soupape, j’suis prêt à exploser. J’peux frapper un mec juste pour un regard de travers. » Il serrait les dents, parce qu’il balançait des informations sur lui qui lui faisait mal aux lèvres tellement elles étaient brûlantes de vérité. Puis, finalement, elle lui dit qu’elle ne partira pas pour rester avec lui, et Caleb ouvre grands les yeux, il secoue la tête, un peu vivement. « Non, non ! Te prive pas pour moi ! Ce serait triste qu’au final tu gâches un super week-end pour un faux super-héros. » Il rit jaune, en soulevant les épaules pour montrer son dédain et sa nonchalance.

Alors qu’il t’explique les gros points noirs de son dossier qu’il a confié aux mains d’un avocat, toutes les raisons de pourquoi tu as refusé de suivre cette branche, le droit, te reviennent en pleine face. Oui, tu aurais dû être en études de droit et reprendre le cabinet du grand et ô combien réputé Maître Spencer, avocat de renom. Mais la réalité était là : défendre des personnes coupables t’étais insupportable et Caleb, quelque part, l’était. Grand bien t’en fasse d’être peintre à l’heure actuelle. Si ton avocat est pas trop mauvais, il y arrivera. Parole de Spencer, fille d’avocat. Il n’aurait surement pas une garde équitable avec celle de la mère, il la verrait surement moins.. mais c’était toujours ça de pris, non ? Surement que ça ne serait pas suffisant, tu n’avais aucune idée de ce que l’on pouvait ressentir lorsqu’un être aimé vous était arraché..
Debout, ton sac à la main, tu attends que Caleb fasse un geste. Quelque chose, n’importe quoi. Non, non ! Te prive pas pour moi ! Ce serait triste qu’au final tu gâches un super week-end pour un faux super-héros. Une main sur ta hanche, tu lèves les yeux au ciel et soupires en reposant ton popotin sur le banc. Un super week-end tu dis ? J’crois qu’au fond j’ai pas spécialement envie d’y aller. C’est vrai quoi, Olga et moi on s’entendait super bien avant… mais y’a plus rien de pareil et j’crois que j’en ai marre de faire semblant. Tu tournes la tête vers le Kirklandien en grimaçant légèrement. Un faux super-héros et une fausse princesse qui plante ses amies.. ça sonne comme un super duo de vilains, t’en dis quoi ? Tu tentes un sourire et regardes le train toujours à quai.

Et puis elle posait ses fesses à nouveau sur le banc. Elle restait là, parce qu’elle le faisait pour faire plaisir à son amie, mais pas à elle. Au final, ils étaient bien ridicules, tous les deux là, à se plaindre de leurs tristes sorts quand ailleurs des enfants mourraient de faim. Mais c’était bien ça, le dénominateur commun de tous les occidentaux non ? Alors Caleb sourit légèrement quand elle annonça qu’ils étaient plutôt des vilains qu’autre chose. Il n’avait pas voulu choisir un méchant dans son costume d’Halloween car il ne s’était jamais considéré comme profondément maléfique, mais peut-être, qu’au final, c’était sa vraie nature ? « J’ai plus une tête de Lex Luthor ou de Joker ? » Et il étira ses joues dans un sourire presque déformée pour jouer avec l’image du clown de Gotham en riant légèrement. « Et tu serais mon Harley Quinn ! » Et il souleva les sourcils rapidement, comme pour notifier qu’il avait l’idée du siècle. « On détruirait Boston au volant de ma superbe décapotable violette et verte, en tirant sur toutes les personnes qui nous causent du tort. » Allait-il trop loin ? Etait-il trop flippant ? Ou juste un peu désespéré ? Les trois, sûrement. Cali allait peut-être fuir, son cerveau était tordu au garçon, il l’avait toujours été et c’était effrayant. Là, si ça ne tenait qu’à lui, il sortirait de la gare pour tabasser tous les passants qui lui dirait bonjour. Il avait tellement besoin d’évacuer que ça en devenait maladif.

J’ai plus une tête de Lex Luthor ou de Joker ? Si Lex Luthor t’étais inconnu au bataillon – Marvel et toi c’était pas non plus les grandes amitiés, m’voyez.. – le nom du Joker te parle tout de suite un peu plus alors c’est par défaut que tu réponds. Joker. Parce que Heath Ledger les gars. Et tu serais mon Harley Quinn ! Elle tu connaissais. Dieu merci c’était la dernière figurine pop que t’avais offerte à ta sœur, la geekette de service. D’ailleurs, surement qu’ils se connaissaient ces deux là ? Après tout elle était la présidente de sa maison, c’était logique qu’il ai au moins entendue parler d’elle. Vendu. souris-tu en regardant le train fermer ses portes avec cet affreux avertissement sonore. On détruirait Boston au volant de ma superbe décapotable violette et verte, en tirant sur toutes les personnes qui nous causent du tort. La moue avait quitté son visage pour laisser place à un sourire tordu et des sourcils légèrement haussés. Il s’embarquait dans son rôle de super vilain, ou alors celui-ci lui collait il vraiment à la peau ? Etait-il capable de telles choses ? T’en savais rien, tu t’en moquais. Et puis on pillera les banques – 70-30 pour le partage, c’est mon idée ! – et on partira loin d’ici siroter des cocktails sur une plage privée pour des vacances bien méritées. reprends-tu en hochant la tête, appuyant ton dos contre la façade de l’abri sous lequel vous étiez. Ce doit être épuisant d’être un super-vilain en vrai, tu crois pas ? demandes-tu en haussant les épaules tandis que le quai retrouve le calme de la nuit. Il n’y avait plus que vous deux et ce néon grésillant. Moi j'rêve d'être une pirate.. avoues-tu en te mordillant la lèvre, les joues rosies par l'annonce de ce petit secret de gamine. Y'a que Numa qui était au courant d'ça.

Finalement, elle rentrait dans son jeu en s’amusant. Elle riait, en développant sur de potentielles folies qu’ils pourraient faire tous les deux, en cambriolant une banque et tout l’argent irait dans nos poches pour une virée dans des pays où le soleil est Roi. Ca lui faisait du bien étrangement, cette légèreté qui se voilait au-dessus de leurs têtes pour les faire échapper de leurs quotidiens pendant un instant, et c’est pour ça que Cali avoua qu’elle aurait aimé, dans une autre vie ou dans celle-là, être pirate. Caleb hausse les sourcils. « Ouuuuh. » Il se mit à rire aux éclats puis il imagina la scène devant ses yeux, un trop plein d’imagination causé par ses heures passés devant Pirates des Caraïbes, ou One Piece. Il se voyait tenant le gouvernail, un chapeau sur la tête, Cali à la pointe du bateau, s’accrochant par le bout du bras à un poteau et scrutant l’horizon en train d’hurler TERRE EN VUE. « D’accord, alors il faudrait qu’on est un équipage solide et qui nous poignarde pas dans le dos ! On prendrait possession du Hollandais Volant et on irait au triangle des Bermudes chasser toutes ces légendes ! » Il se voyait déjà en train de se battre dans une tempête contre un navire ennemi qui les chargeraient à coup de canon et de fusil, des batailles à l’épée sur un ponton instable, un perroquet survolant le champ de bataille en hurlant le nom du capitaine.

Ouuuuh. Etait il en train de se moquer de toi ? Peut être n’aurais jamais tu du lui lâcher cette part de toi, après tout tu le connaissais si peu cet homme qui t’avais tapé dans l’œil l’autre soir. Parce que ouais, même sans son costume qui ressemblait à s’y méprendre à celui d’un plongeur et sa perruque argenté, il était beau. Ses yeux étaient les mêmes malgré toutes les peines que tu avais pu y lire quelques minutes auparavant. D’accord, alors il faudrait qu’on est un équipage solide et qui nous poignarde pas dans le dos ! On prendrait possession du Hollandais Volant et on irait au triangle des Bermudes chasser toutes ces légendes ! Mais non, il ne semble pas se moquer et embarque même avec toi à bord de ton rêve de gamine. Tes yeux rieurs se posent su son visage à mesure qu’il raconte son histoire et un sourire béat s’étire sur tes fines lèvres gercées par le froid. On mettrait la main sur des cartes indéchiffrables et nous pillerons mille et un trésors. Il faudrait du rhum, beaucoup de rhum… dis-tu en insistant sur ce point d’un hochement de tête. On hisserait la grand-voile, on serait les maîtres des océans ! Yo ho, yo ho, a pirate’s life for me. chantonnes-tu en te mettant à claquer des pieds contre le sol. Tu ris de cette vie que tu ne vivras jamais avant de recouvrer ton calme, ton sourire toujours présent sur tes lèvres, la tête tournée vers Caleb. Partons d’ici. Pour aller n’importe où faire n’importe quoi. C’est pas une décapotable violette et verte mais ça roule. dis-tu en agitant les clés de ta petite voiture que tes parents t’avaient offert y’a quelques années. Tu t’en servais pas souvent, seulement pour sortir ou rejoindre des coins plus éloignés de la ville comme ce soir.

Caleb se mit à rire à l’enthousiasme de Cali, il voyait vraiment en elle une femme aux milles facettes. Le genre de femme qui pourrait l’apaiser dans des moments de crise, peut-être. Il ne savait pas ce qu’il pensait, mais au moins, il retrouvait un peu de la Blanche-Neige qu’il avait découvert un soir d’Halloween. Et elle ne lui laissait pas le temps de répondre qu’elle proposa de partir de la gare. C’était même pas une demande, c’était presque un ordre et Caleb se mit debout et il la suivit. Il aurait pu le faire jusqu’au bout du monde. Il mit son sac à dos derrière lui et il sourit à l’évocation de la voiture du Joker. « Ca m’va parfaitement. » Il s’installa côté passager après avoir ouvert la porte et il posa son sac sur la plage arrière. Qu’avait-il réellement envie de faire maintenant ? Et puis, au final, cette Cali lui avait montré que quoiqu’il arrive, on pourrait toujours rêver, ce n’était pas en fuyant qu’on allait réaliser ses rêves. « Tu comptes m’emmener dans la forêt des Sept Nains Blanche-Neige ? » Il sourit légèrement et il la laissa démarrer. En fait, il n’y avait aucune destination intéressante, juste le plaisir de rouler pour voir les kilomètres défiler et se dissiper à travers la ville qui se perdait derrière eux. Pendant un instant, ils allaient oublier leurs problèmes et se focaliser sur une destination inconnue. Et c’était peut-être ça, être un super-méchant ou être un pirate, juste se l’imaginer en souriant bêtement. « Dis-moi que t’as de la vraie bonne musique. » Il se tournait légèrement pour que son dos se colle contre la portière droite de la voiture.

Ca m’va parfaitement. Tu te laisses tomber derrière le volant tandis que vos portières claquent dans la nuit tombée. Tu fais vrombir le moteur avant de boucler ta ceinture. Tu détestais conduire. En fait, t’avais surtout peur des autres, en voiture. Mais vu l’heure, les routes seraient surement désertes une fois sorti de la ville. Pour aller où ? Aucune idée. Tu comptes m’emmener dans la forêt des Sept Nains Blanche-Neige ? Marche arrière, tu sors de ta place de stationnement, quittes le parking et embarques sur la route. Et risquer de tomber sur le chasseur ? J’tiens à ma vie ! Le chasseur, Blanche-Neige.. t’as pigé ? J’pensais suivre les panneaux « autres directions » pour savoir jusqu’où ils mènent. Tu t’es jamais posé la question ? Non, évidemment que non, y’a que toi petite Cali pour se poser ce genre de questions débiles malgré ton brillant QI. Dis-moi que t’as de la vraie bonne musique. Tu tournes rapidement la tête vers lui en arquant un sourcil. De la ‘vraie’ bonne musique ? Qu’est-ce que c’était, pour lui ? Quel genre de musique plaisait à Caleb ? Il avait le look d’un rockeur, ces trucs qui bourdonnent, pleins de basses et de batterie. Tu plonges la main dans ton sac à main pour sortir ton téléphone et dans la boîte à gant pour attraper un câble. Tu balances le tout sur les jambes du Kirklandien. J’écoute souvent les playlists de Spotify. lui avoues-tu avant de continuer. Un peu trop celles de Noël en ce moment. Quoi ? T’avais le droit, c’était légitime vu la période ! Ok, décembre c’était dans quelques jours, mais même ! T’as qu’à choisir un truc, on verra si c’est de la «vraie bonne musique ». souris-tu avant d’embrancher sur une bretelle qui indiquait « autres directions ». Carpe diem.