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Tourbillon d’émotions. Tu es instable émotivement, hypersensible faut croire. C’est une épreuve de vivre avec toi tous les jours, de pouvoir te supporter, tu es chiante. Enfaîte attachiante, comme on pourrait dire. Ouais, celle qui ne sait pas ce qu’elle veut, jamais, indécise, tout est compliqué. Tu as cette carapace qui t’entoure, qui enveloppe toute ta vie, un cocon que tu ne veux surtout pas casser. Tu es une rose, piquante de l’extérieur, si fragile à l’intérieur. Les émotions te fracassent, tes larmes, ta colère, tes joies, tous s’expriment sur ton visage, un livre ouvert, celui que t’essayes de fermer, discrètement. Tu peut être violente quand le vent te fait virevolter trop fort, délicate quand on te cajole bien soigneusement. Tu es influençable, malgré ton caractère de merde. Tu sais te défendre à la fois te faire embarquer par des belles paroles. Tu ne te fais pas beaucoup d’amis, du moins, c’est difficile, de garder des gens dans ta vie, tu aimes la loyauté, tu es extrême, les gens doivent être là pour la vie, sinon rien et t’as bien compris que c’était rare, les gens fidèles, les gens qui t’aimes. Tu es curieuse, un rien te fascine, tu juges que tout ce qui t’entoure mérites admiration. T’es cette anticonformiste qui n’aime pas les modes, les codes de la société, les jugements et tout ce qui fait que les gens peuvent être cons. Tu milites pour toutes les causes possibles et imaginables, l’injustice te dégoûte. T’es une femme forte, une survivante d’une leucémie. Tu as besoin d’amour, tu y crois, au grand amour, tu penses au fond, peut être que quelqu’un sur Terre pourrait s’assembler avec toi, te supporter. Mais tu veux profiter, maintenant, enflammer le brasier qui s’endort en toi. T’es un garçon manqué, ton style à toi, selon tes envies, ton humeur changeante, souvent changeante. Tu as tous ses tatouages le long de ton corps, œuvres d’art que t’as dessinées pour la plupart. Tu as cette passion éternelle pour les voitures, tes nombreux prix exposés chez toi et ta fusée que tu ne quittes jamais, c’est souvent que tu roules sur circuit ou que tu retournes en Europe faire quelques circuits. Ton fantasme absolu s’est éteint dans un accident de voiture, RIP Paul Walker, t’as sonnerie c’est See You Again, bien sûr, depuis tout ce temps, tu connais les films fast and furious par cour, d’ailleurs. Tu parles couramment l’espagnol ayant grandi là-bas pendant douze ans t’essayes d’apprendre le français aussi. Tu as une passion folle pour les chiens, aussi, tu les veux tous, chez toi, avec toi. Tu raffoles de la pluie, marcher entre les gouttes qui arrivent a ruisselé le long de ta peau. Pourtant, t’as peur de l’eau, une peur bleue de la piscine, de la mer et les océans, tu ne sais même pas nager.
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(EN CE MOMENT) t'as quitté les usa en juillet pour revenir en suisse quelques temps, tu viens de revenir début novembre.
(UN) un jour de 1996, la petite dernière d’un couple bancal, le père banquier, un helvetico américain (américain aux origines suisse) et une suédoise médium, ils vivent en suisse, zurich, le côté lieben auto du petit pays au chocolat. il y a ton frère, grand frère, un an à peine, phineas. (DEUX) quatre ans, une fatigue énorme, perte de poids, tous ses vomissements à répétitions, une leucémie, cette merde, saloperie. ces traitements chimio pendant quatre ans, t’as souffert, t’as failli partir, t’es revenue, t’as survécu, t’es devenu forte, t’es une survivante, à chaque rendez-vous annuel de contrôle où il n’y a rien, toujours rien. (TROIS) tes parents, ils ont divorcés, séparés, maman s’est barrée avec ce trafiquant à la con aux usa et papa s’est remarié avec cette connasse trois fois plus jeune que lui, t’avais que dix ans, phineas est parti avec elle, toi, t’es restée là, avec ton père le banquier. (QUATRE) phineas et toi, comme deux doigts de pieds, deux siamois inséparables, pourtant, si opposés, vous vous complétez, des putain de légos. (CINQ) t’as zigzagué entre zurich et boston pendant près de dix ans, entre papa et maman, entre ton frère et la distance insupportable, entre ta belle-mère la bitch et le beau père qui se la joue narcos. t’aimais les usa, la grandeur, l’extravagance, si loin des traditions européennes, tu t’y voyais déjà gamine, tu savais, c’était là-bas que t’allais vivre. t’es sans limites, toi, t’es la ricaine parfaite. (SIX) tout a merdé, à ce moment de ta vie, tout s’est embarqué, un tourbillon a tout dévasté dans ta tête, dans ce que tu es. les vas et viens, le divorce, tout ce merdier sans nom. tu ne voulais pas de tout ça, tu ne savais pas ce que tu voulais, tu ne sais toujours pas. tu as changé. en mal, peut-être, t’as juste vrillée. tu voulais de la nouveauté, voyager. tu voyais ton avenir différemment, de celui de ton père. pas grand-chose ne pouvait t’intéresser, si ce n’est cette adrénaline, celle d’être libre, de te teindre les cheveux de toutes les couleurs et dessiner des faux tatouages au feutre indélébile le long de tout ton corps. cette crise d’ado, la fameuse, dévastatrice sur plus d’un point dans ton cas. papillon de la nuit, solitaire. (SEPT) ton grand père, cet homme, fou de voiture, fou du monde automobile, il t’a initié dans ce territoire, tu t’es frayé un chemin dans un univers en grande partie masculin, comme par simplicité d’être entourée de gent virile. tu l’es quasiment tout autant qu’eux après tout. garçon manquée, assumée. t’es mains sont quasiment tout le temps en contact de ton véhicule de puissance. Depuis l’obtention de ton permis de conduire, tu as cette voiture, celle avec laquelle tu as remporté une petite collection de prix. ouais, rien ne te prédestinait à jouer dans la cour des rallyes, pourtant, ce qui te fait vibrer pendant de longues années. (HUIT) ton père n’a jamais vraiment compris, cette passion automobile, personne en fait, personne n’aime ça particulièrement dans tout entourage, le loup à part. comme toujours. une perte de temps selon eux, selon tout le monde, peut-être, rien à foutre de ton côté. tu es passionnée par les films de fast and furious vivant pour paul walker t’es aussi quasiment morte quand il a perdu la vie, « see you again » en sonnerie de ton téléphone, le cliché à mort que t’es seule à comprendre, faut croire. (NEUF) à tes dix huit tu pars pour la nouvelle orléans, travailler dans cet énorme circuit, pendant un an, puis finalement tu rejoins phineas à cambridge afin de monter ton dossier pour harvard, rejoindre ton frère, te calmer, bizarrement. instable, tout le temps, après tout. tu t’y plais, là-bas, sur les bancs de l’université, ta voiture est venue avec toi, ouais, c’est sûr. (DIX) ta voiture garée à côté d’une table de sérigraphie dans le garage où tu vis quasiment. parce que depuis tout ce temps, ce que tu cachais grossièrement à tout le monde c’était cette part d’art en toi. tu dessinais, depuis toute gamine. t’as continué, dans ton coin, éloignée. affiner ton style, provocant et trash, ce que tu veux c’est délivrer un message, simple et court, d’où la sérigraphie, rapide et pas cher. tu placardes tes estampes partout dans les rues, ton opinion. celui que tu gueules dans des manifestations qui te tiennent à cœur ou juste pour en parler. pas très bavarde en général hein, sauf quand c’est pour tes convictions, anti conformiste. l’art est une partie de ta vie, gravé sur ton corps de tatouages, aussi. tu en fais des études arts visuels, devenir graphiste officiellement, devenir une indépendante à tes propres services.
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