Nobody will tear us apart (Bamban)

La crise de sa petite amie l'avait mis dans un état de panique assez important, mais il était finalement soulagé parce qu'elle était un peu tirée d'affaires. « Je te protégerais même si tu as peur ma chérie, je ne peux pas te laisser toute seule. Je refuse de vous abandonner, je vous aime beaucoup trop tous les trois. » dit-il doucement, lui serrant toujours les mains dans les siennes. Comme il l'avait dit, il attendait impatiemment les résultats de la prise de sang parce que ça serait un meilleur moyen pour confirmer qu'une personne cherchait réellement à leur faire mal. Et il hocha la tête en signe d'approbation quand elle disait qu'elle ne pourrait pas se contenir s'ils apprenaient qu'une personne s'en prenait à eux parce qu'elle s'attaquait également à leurs enfants. « Je ne compte pas laisser ça passer. Dès que nous sortirons de l'hôpital, on se mettra en marche pour retrouver cette fameuse personne parce que là, c'était la cerise du gâteau. Faire du mal à mes trésors, c'est signer son arrêt de mort. »

Adrian ne l'abandonnerait pas, et ne laisserait pas davantage leurs enfants, Bambi en avait pleinement conscience désormais. Ce qui l'effrayait bien plus que cela, c'était cette foutue épée de Damoclès que quelqu'un s'amusait à mettre au dessus de leurs deux têtes. Comme si la maladie de l'italienne n'était pas suffisamment effrayante, on leur en rajoitait une couche avec une photo, une vidéo et maintenant ce qui ressemblait fort à un empoisonnement... on craquerait à moins. Tu te rends compte... si cette personne avait réussi à nous séparer le jour où j'ai appris pour ma grossesse ? Si je n'avais pas vu ce détail... et si tu ne m'avais pas crue... elle aurait pu obtenir ce qu'elle voulait et rien que d'y penser... La brune se cacha le visage un instant derrière ses mains, laissant ses barrières de côté. Puisqu'à l'intérieur de l'hôpital elle ne risquait rien, inutile de jouer les bravaches. A croire que cette personne te connais ou me connais et qu'elle calcule tout en sachant où frapper... qui peut nous en vouloir à ce point pour menacer deux vies innocentes dans le procédé ?

Le jeune homme ne pourrait jamais abandonner sa petite amie, et encore moins maintenant qu'elle portait leurs enfants en elle. Ce n'était pas du tout son genre, et il tenait vraiment ses promesses surtout que maintenant il avait clairement compris qu'une personne cherchait à les nuire. « J'aurais réagi à temps pour ne pas te perdre... » dit-il doucement, ne voulant pas vraiment se remémorer de son erreur ce soir-là. Comme ce soir, il avait passé une sale soirée mais cette fois il avait réussi à bien réfléchir pour remarquer tous les détails. « J'ai peut-être des idées et j'espère vraiment que ça ne soit pas le cas parce que je vais les tuer. ». Inspirant longuement, il déposa un baiser sur les lèvres de sa petite amie. Au moment où il se sépara d'elle, on toqua à la porte et il s'agit d'une infirmière qui apportait les résultats de la prise de sang de sa petite amie. Il remercia l'infirmière avant de revenir auprès de sa petite amie. « Prête à connaître les résultats ? »

Un frêle sourire fut de retour à peine quelques secondes contre les lèvres de Bambi, afin de prouver à Adrian qu'il n'était pas question de lui faire le moindre reproche : ce triste épisode appartenait heureusement au passé, mais avec ce qui leur arrivait aujourd'hui, impossible de ne pas tout recouper. Je sais... reprit-elle d'une voix extrêmement douce, serrant la main de son homme avec toute la force dont elle était capable. Cette histoire la chamboulait, l'inquiétait, l'angoissait même. Impossible pour l'italienne de rester véritablement insensible face à tout cela, alors que ses hormones la secouaient. Tu as pensé à quelqu'un déjà ? À qui as-tu pensé Adrian ? Je peux l'entendre, je ne suis pas faible à ce point là... fit-elle valoir en savourant néanmoins le baiser qu'il lui offrit, sursautant face à l'arrivée impromptue de l'infirmière. Mais cette dernière ne venait pas les mains vides, et c'était le moment ou jamais de savoir... Ouvre mon ange, je veux savoir si on a voulu vraiment s'en prendre aux jumeaux et à moi !

Le jeune homme espérait que cette sale soirée, engendrée par son horreur, puisse un jour les aider à passer des caps afin que cela ne recommence plus. De toute façon, il ne se laisserait plus berner par ce genre de choses. Conséquence : aujourd'hui il n'avait pas du tout cru à cette vidéo qu'on lui avait envoyé. « J'ai pensé à mon ex Elena, mais impossible qu'elle soit ici parce que j'ai mis des gens à sa surveillance à Yale. Les membres de mon ancienne confrérie. Mais je pense qu'il y a aussi ta mère qui soit capable de faire tout ça. » dit-il d'un ton songeur avant de se figer parce qu'il avait vraiment l'impression que c'était le cas. Il pourrait mettre sa main à couper pour confirmer qu'elle y était pour quelque chose. Quelques instants plus tard, il allait à la rencontre de l'infirmière qui venait de toquer à la porte de la chambre puis il revenait auprès de sa petite amie pour lui dire qu'il tenait ses résultats dans les mains. Ayant eu son accord, il ouvrit aussitôt l'enveloppe et il se mit à déglutir légèrement en découvrant lesdits résultats. Aucune complication réelle, mais il y avait un truc dans son sang et ce n'était pas naturel. « J'aurais voulu dire non... Mais il y a bien quelque chose... Il faudrait que je fasse analyser le produit utilisé et je vais clairement tuer cette personne qui a osé te faire du mal à ce point... »

Ce furent deux grands yeux étonnés qui firent face au bel australien face à cette confession. Tu fais surveiller ton ex à Yale ? Mais... pourquoi ? Tu m'as dit qu'elle t'avait trompé, pas qu'elle était dangereuse... L'inquiétude augmentait de seconde en seconde pour Bambi, qui dû remettre son masque à oxygène afin de se calmer. L'évocation de sa mère ne lui faisait aucun bien, car impossible de ne pas se souvenir de toutes les horreurs dont elle s'était montrée capable jusqu'à aujourd'hui. Je la crois totalement capable de me faire du mal, et elle doit nourrir une haine sans faille à la simple idée que j'écoule des jours qu'elle estime trop paisible alors qu'elle va être poursuivie en justice... elle a tenté de me noyer à ma naissance, qui sait de quoi elle serait encore capable... mais les jumeaux... Son cœur battait à toute allure à l'approche des résultats. À voir l'expression d'Adrian changer radicalement, l'italienne fut tout sauf rassurée, et ses paroles tombèrent tel un couperet. On... on a voulu m'empoisonner ? articula-t-elle avec une difficulté extrême, des larmes coulant contre ses joues pâles et froides alors que reprendre son souffle devenait de plus en plus difficile. Je... j'ai mal... murmura-t-elle en plaquant soudainement sa main à sa poitrine.

« Comme je deviens parano avec tout ce qui nous touche dernièrement, je fais surveiller toutes les personnes susceptibles nous vouloir du mal. Je ne veux surtout pas te perdre et avec ce qu'il se passe aujourd'hui, je vais demander à ce qu'on entre en action... » dit-il d'une voix douce mais on pouvait clairement y entendre toute sa détermination pour mettre en lumière les agissements dans l'ombre de cette personne qui cherchait clairement à les nuire. « Si ta mère est vraiment l'instigatrice de toute cette horreur... Elle ne va pas croupir en prison ! Elle va en payer le prix fort. » promit-il avec plus de véhémence, ne voulant pas croire qu'on puisse faire autant de mal à la femme de sa vie et encore moins à leurs bébés qui étaient innocents, qui se formaient gentiment dans le ventre de leur maman. Et l'annonce des résultats de la prise de sang n'arrangeait guère la situation puisqu'il ne pouvait pas mentir... Quelqu'un avait essayé de l'empoisonner et ces résultats l'attestaient sévèrement. « Y avait-il quelqu'un d'autre dans la pièce quand tu es partie? » demanda-t-il, prêt à questionner toutes les personnes susceptibles d'être témoins de la scène. Il se leva brusquement de sa chaise pour la soutenir alors qu'elle exprimait son mal. « Je suis là... Allonges-toi doucement. ». Il mit aussitôt son stéthoscope à l'oreille afin d'écouter les battements de son cœur.

Moi je ne pensais pas devoir être parano... et j'ai eu tort. Je veux toujours croire que les gens peuvent changer, qu'il y a du bon en eux mais c'est un leurre, il faut croire... soupira-t-elle en se mordillant l'index avec nervosité, incapable de se calmer. Les battements de son cœur présentait clairement de l'arythmie, pas étonnant avec ce qu'on lui avait fait ingérer. Si ma mère est l'instigatrice de tout ça, je ne veux pas qu'elle ne fasse que croupir en prison... je veux qu'elle paye dans tous les sens du terme, je veux que mon père nous aide et lui passe l'envie de recommencer... sinon, même en taule, elle a des pions son service et ça m'effraie... Déjà que sa grossesse se présentait comme difficile, toute cette pression ne l'aidait pas. Sentir Adrian se tendre telle une corde d'arc non plus, du reste... mais elle s'allongea néanmoins docilement alors qu'il le lui demandait, stéthoscope en main. Sa poitrine la lançait violemment et elle grimaçait plus violemment à chaque seconde. Oui, il y avait... une femme...

« Moi aussi j'ai toujours voulu croire que ça puisse changer... Probablement mon côté altruiste mais au final, on finit toujours par m'avoir. Du coup, pour mieux te protéger, pour ne pas te perdre, je redouble de vigilance à l'égard des gens... » admit-il d'une voix douce, tout en serra un peu plus la main de sa petite amie qui venait de remettre son masque à oxygène. Parler de sa mère à elle et de ce que cette horrible femme pourrait faire, ça mettait Adrian dans une colère inimaginable. Il était prêt à lui faire payer ça, elle n'allait pas croupir en prison. « Elle regrettera de s'être opposée à nous. Elle mérite pire que la prison pour ces actes indignes... » répondait Adrian d'un ton qui laissait clairement transparaître son envie de voir la mère de sa petite amie, six pieds sous terre. Qu'importe, Bambi lançait subitement qu'elle avait mal et aussitôt ses instincts de médecin reprirent le dessus ; et le jeune homme se mit à utiliser son stéthoscope afin de contrôler son rythme cardiaque. « Je vois... On va vite en finir avec cette histoire mon ange, pour qu'on puisse vivre heureux pour toujours. » promit-il avant de vérifier son état qui semblait se dégrader.

Je crois que l'on est tous les deux trop gentils et que les gens en profitent... soupira-t-elle face à cette vérité qui la secouait. La seule chose qui me rassure, c'est que tu veuilles me protéger comme personne ne m'a jamais protégé... rougit-elle doucement, malgré la présence du masque à oxygène sur son visage. La situation ne s'arrangerait pas d'un claquement de doigt mais tant qu'ils étaient soudés, ensemble, à protéger leur famille en devenir, ils avaient une grande chance de s'en sortir indemnes. Du moins l'italienne voulait-elle le croire. Tu crois qu'elle sait où nous habitons ? s'inquiéta-t-elle en serrant la main d'Adrian si fort qu'elle s'en fit presque mal. Je voudrais en finir maintenant... être heureuse avec toi, vivre ma grossesse au calme... Les derniers mots de la brune se perdirent légèrement dans le flou, puisque, alors que son homme l'auscultait, son cœur s'emballait, lui faisant perdre à nouveau connaissance.