(demi) i'll hold you through the night to make everything alright

"Ouais." Ouais, c’est peut-être lâche, mais parfois, c’est le seul moyen que les gens trouvent pour s’en sortir sans s’effondrer. J’pense pas que t’aies le droit de juger les comportements des autres en fait, chacun a ses mécanismes pour gérer ce qu’il endure. Bref, on change de sujet parce que j’ai pas envie qu’on commence à s’énerver sur un truc aussi pourri que ça. "Non, j’crois pas que y’en ai non plus en fait." Y’a juste des gens plus chanceux que d’autres, et puis après… y’a nous, par exemple. Qui sommes très bons au lit, mais n’arrive pas à être quelque chose de plus. "Ptêtre." En tout cas, j’étais toujours celui qui donnait tout, celui qui aimait le plus, celui qui faisait les efforts. Sauf avec Vega. J’regrettais ma relation avec Vega d’un côté, parce que j’avais fini par la délaisser, par ne plus faire d’efforts pour que ça fonctionne. J’sais pas pourquoi, c’était peut-être juste pas le bon moment dans ma vie pour me lancer dans une relation. "Ouais, c’est mon mauvais karma, il me suit partout, t’inquiète." J’sais pas quoi dire d’autre en fait. C’est la vie, j’resterai seul et c’est tout. C’était mieux comme ça finalement. Je soupire doucement et garde les yeux fixés sur le plafond.

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to make everything alright
crédit/tumblr → w/@demetria o'meara

j’trouve que le tableau est pathétique en fait. on a l’air tous les deux défaitistes et déprimés. c’est pas vraiment la meilleure combinaison au monde à vrai dire. « y a rien d’irréversible. faut juste y croire. » je suppose, je sais pas. je suis mal placée en fait pour donner des conseils sur ça vu que j’ai jamais réellement vécu une relation. ou alors juste à sens unique comme avec ciaran. mais là, j’étais vraiment la dinde de l’année alors bon. « le plus bête c’est que j’ai toujours rêvé d’avoir quelqu’un. tu sais le genre qui me regarderait avec des étoiles dans les yeux comme si j’étais parfaite, qui serait heureux juste de me voir et qui supporterait mon humour douteux et me trouverait jolie en toute circonstance. et j’crois juste qu’en fait, ça n’arrivera pas. » remember, fille d’une nuit. ou plusieurs dans ton cas à toi mais.. jamais rien de sérieux. et quand j’faisais l’erreur de m’attacher potentiellement, je mangeais des freins violents. j’étais le genre de fille que l’on ghostait du jour au lendemain en fait et j’crois que j’étais juste fatiguée de subir ça continuellement. « tu me diras, j’ai tout le temps du monde pour me consacrer à moi » c’était déjà mieux que rien en soit.

J’crois que c’est ça mon problème. À force d’y croire et d’me faire niquer, j’y crois plus. Du tout. J’ai complètement perdu espoir de trouver… cette personne que tu décris là, dans tes mots. "Bah…" Je me tournais à nouveau sur mon flanc pour être face à toi. C’tait mieux pour parler quand même. "Moi, j’peux pas dire que j’ai toujours rêvé de ça. J’ai connu l’amour pour la première fois y’a pas si longtemps que ça en fait. Avant, j’étais le gars qui enchainait les conquêtes, qui pensait réellement et sincèrement que l’amour n’existait pas, que c’est simplement une construction sociale tu vois? Et puis j’suis tombé amoureux. Y’a comme cette barrière en moi qui s’est brisée et depuis, j’ai du mal à la reconstruire. J’arrive pas en fait. J’ai cette envie de ne plus jamais tomber amoureux, et de l’autre côté, y’a l’autre partie de moi qui s’attache beaucoup trop rapidement, qui voudrait désespérément ce type de relation dont tu parles." Putain, j’ai dit tout ça à voix haute? Merde. Pourquoi à chaque fois que j’veux pas parler de moi, que je fais exprès de ne pas me livrer en mode ‘on ne me connaît pas, je ne m’attache pas, on ne me blesse pas’ j’finis par faire tout l’inverse? Pourquoi j’ai aussi peu de volonté dans ma vie? Oh et puis pour maintenant… "J’voudrais être le premier choix, tu vois? J’voudrais avoir une meuf qui me choisisse envers et contre tout. Qui me soutiennent, qui soit de mon côté, qui me voit comme le plus beau, le plus attentionné, le plus gentil, le plus parfait. Même si ça sera pas le cas. Mais qu’à ses yeux, j’sois tout ce dont elle a besoin." En fait, j’rêve de trouver une femme qui me soit dévouée corps et âme. Mais comme tu dis, j’crois qu’en fait, ça n’arrivera pas. Et fallait que j’me fasse une raison.

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et t’sais, je comprends ce que tu me dis en vrai. parce que moi aussi je voudrais ça. être le premier choix de quelqu’un, avoir une personne qui me choisisse envers et contre tout. qui me soutienne, soit de mon côté, me voit comme la plus belle, la plus attentionnée, la plus sympa, la plus parfaite. ouais, je rêverais de tout ça mais ça n’est jamais arrivé. j’ai toujours été l’option, le plan b. et je sais pas, j’ai l’impression que ça me colle à la peau. que j’arriverais jamais à gagner ce statut là aux yeux de quelqu’un. et je ne sais pas comment est-ce que l’on a fait pour en arriver à cette conversation là mais.. on y est. et j’ai l’impression qu’on se livre à l’autre, sans faux semblant, en toute honnêteté. « j’crois que tu ne devrais pas t’empêcher de tomber amoureux. tu devrais juste, faire attention jusqu’à ce que tu tombes sur la personne qui te permettra d’avancer un peu. que ce soit pour quelques années ou pour une vie. » je plonge mes yeux dans les tiens m’accordant un temps de réflexion avant de reprendre la parole. « moi, j’vois une belle personne. et je sais que tu pourras être le premier choix de quelqu’un. peut être que toi, par contre, tu ne regardes pas dans la bonne direction » après tout, n’avons nous pas l’habitude de toujours aller vers la personne la plus nocive possible pour nous ? j’ai l’impression que c’est humain de faire des erreurs. de collectionner les échecs. jusqu’au jour où on se réveille et qu’on finit par aller du bon côté. ça t’arriveras probablement si tu restes pas fixé sur tes échecs.

J’parle. Trop, sûrement. Ça c’est l’un de mes gros défauts. J’sais pas m’arrêter quand j’suis lancé, même quand je devrais. Et là, en fait, j’balance tout ce que j’ai sur le coeur dernièrement. J’parle pas de Meghan, de Cléo, de Vega, j’mentionne aucun détail, juste ma façon de penser générale. Ce paradoxe entre ne plus vouloir tomber amoureux et pourtant avoir envie de partager mon quotidien avec quelqu’un qui en vaut la peine et qui restera. "J’crois que… c’est pas que j’veux plus tomber amoureux. J’veux juste plus souffrir en fait." Souffrir de l’amour, en particulier. C’est censé être une belle chose, alors pourquoi quand elle me touche, elle ne fait que me détruire? C’est lassant à force. Et j’ai beau recoller les morceaux à chaque fois, à chaque nouvelle histoire j’en perds certains définitivement. Et à force d’en perdre, il ne restera plus aucun morceau à recoller. Tu me fixes du regard et j’aime pas franchement ça, on dirait que t’es en train de me sonder en mode police scientifique. "Et c’est quoi la bonne direction à regarder?" Est-ce que t’insinues un truc? Ou c’est moi qui crée des chemins improbables dans ma tête? Je pousse un nouveau soupire et secoue doucement la tête. "Laisse tomber. J’aurais pas dû dire tout ça de toute façon." Après tout, t’es que ma prof de boxe, qu’un plan cul. Si j’commence à me confier à toi, on n’est pas dans la merde parce que j’ai le don pour ne pas savoir séparer les choses dans ma vie.

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« ça, c’est normal. » personne n’a envie de souffrir. personne ne veut s’engager dans une relation pour en ressortir le coeur brisé. le problème, c’est que ce n’est pas le genre de chose que l’on contrôle. ça arrive juste et on ne peut pas faire grand chose contre. et j’peux pas te dire que la prochaine sera la bonne parce qu’on en sait rien. parce que tu pourrais avoir une bonne surprise comme te casser lamentablement la figure. c’est le souci dans tout ça. tu sais pas en avance. et t’es obligé de risquer les choses si tu veux pouvoir avancer. « je ne peux pas te la donner. tu dois la trouver toute seule » c’est pas à moi de choisir à ta place ni de te pousser quelque part. parce que si je le faisais et que tu te ratais une nouvelle fois, tu pourrais me prendre comme responsable alors dans le fond, faut que ça reste ton propre choix. « d’accord » je souffle mais j’comprends que la conversation puisse rendre mal à l’aise. on se connait pas et pourtant, on livre ce qu’on a sur le coeur comme ça, sans y réfléchir à deux fois. « mais si t’as besoin de parler, tu peux » j’ai pas les meilleurs conseils mais je sais écouter, c’est déjà ça. ma main quittait doucement ta peau sur laquelle elle était toujours posée et du bout des doigts je venais toucher ma pommette douloureuse. « je sens que ça va être difficile demain » j’ai l’impression d’être cassée de partout en fait et.. ouais, j’ai pris un anti douleur alors j’supposais qu’au réveil, ça serait comme une claque que je prendrais. j’fermais mes prunelles, fatiguée par l’heure tardive et le trop plein d’émotion. « merci encore » que je chuchotais sentant déjà le sommeil venir s’emparer de moi.

J’hausse vaguement les épaules. Ouais, c’est normal, mais ça ne veut pas dire que j’suis censé l’accepter. J’veux pas souffrir. Et je souffre parce que je tombe amoureux. Donc j’veux pas tomber amoureux. Plutôt logique dans ma tête en fait. Et ouais, ce bla-bla de ‘y’a la bonne personne, tu dois juste la trouver, je peux pas t’aider pour ça c’est un choix personnel’. Ouais ben moi j’ai besoin d’être guidé en fait parce que j’ai du mal à prendre des décisions tout seul. Enfin, j’les prends. Mais j’prends toujours les mauvais. Ptêtre que j’devrais me dire à chaque fois que je veux faire un truc que je dois faire l’inverse. Peut-être que de cette façon, j’ferai une bonne chose. Mais j’préfère clore cette discussion parce que j’aime pas parler de ça. J’suis mal à l’aise, je déteste me livrer, et c’que je t’ai dit là, je l’ai dit à personne d’autre en fait. C’est vraiment le truc que je garde secret. J’essaye d’être totalement dans le déni à ce niveau là alors ce soir, c’est vraiment un soir exceptionnel. Mais ouais, j’veux plus, j’en ai trop dit. "Ouais, merci. Toi aussi." J’pensais pas que ça allait être le soir des confessions là. Tu retires ta main de ma peau pour toucher ta pommette et… ouais, j’avais pas capté que t’avais toujours la main là en fait, c’était presque… naturel? "Hmhm. J’te redonnerai des anti-douleurs avant de te ramener chez toi. Mais demain c’est dimanche donc dors un peu ok?" Stp, ne nous fais pas lever à 8h du mat, il doit déjà être un petit six heures là vu que je suis sorti du club vers quatre heures. Le temps de rentrer, te désinfecter, te faire prendre un bain, parler… Tu fermais les yeux et me chuchotais un autre merci. "De rien." T’avais pas besoin de me remercier, sincèrement, mais soit. Et j’te sentais déjà t’endormir alors je me calais et… je reprenais ton bras pour le passer par-dessus mon torse et de ce fait avoir un contact physique avec toi. Et on s’endormait finalement comme ça. J’sais pas si tu faisais exprès d’ignorer mon geste en mode ‘je dors déjà’ ou si toi non plus, cette proximité ne te ne gênait pas. Au pire, t'aurais oublié tout ce qui s'était passé ce soir et on ne reparlerait jamais de tout ça.