(demi) i'll hold you through the night to make everything alright

"J’espère pas non plus." J’veux pas non plus te revoir comme ça, parce que mine de rien, ça me serre le coeur. J’suis une chochotte moi, j’aime pas voir du sang, savoir que les gens ont mal, je supporte pas. "Ah bon? J’attends de voir." que je dis dans un petit sourire amusé. J’rigole en vrai, j’ai déjà eu un petit aperçu. Tu sais, quand j’suis venu chez toi et que tu m’as laissé frapper dans le sac avant de me ramener une bouteille de whisky et de mettre de la glace sur ma main. À croire que c’est notre truc, prendre soin des blessures de l’autre. Chacun son tour. Je guide ta main sur mes abdos pour te faire sentir mes cicatrices et mes muscles se contractent quand tes doigts les retracent, mes dents se serrent en prenant mon mal en patience. Je lâche ta main mais elle reste là, posée sur mon ventre, tes doigts qui me feraient presque… des papouilles? J’sais pas, en tout cas tu caresses ma peau mais j’dis rien, peut-être que ça t’aide à déstresser, peut-être que ça ne me déplait pas. "On aurait du finir la bouteille après la douche la dernière fois." J’aurais vu ce que ça aurait donné, une gueule de bois sur toi. "Chez moi non plus c’est pas joli, j’crois que ça l’est sur personne. Mais sérieux, tu serais dans le top 3 easy des plus belles gueules de bois." T’as un physique parfait, j’vois pas comment tu peux en douter. Je remonte la couette sur moi, laissant ta main là où elle est parce que j’veux pas que tu l’enlèves de toute façon. Je bouge un peu mon oreiller pour bien l'agencer et mieux me caler dans le lit, à tes côtés. "Tu sais que si tu veux parler, j’suis là." Parler de ce soir, ou de n’importe quoi d’autre. Ça peut paraitre idiot mais c’est vrai. J’peux être une oreille attentive parfois.

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crédit/tumblr → w/@demetria o'meara

« si tu souhaitais le contraire je t’aurais probablement insulté de toute façon » que je réponds d’un sourire. et j’sais pas mais je m’apaise en ta présence en fait. je fais le vide dans ma tête et y a peut être une part de moi qui se sent mieux après la soirée que je viens de passer. « hééé » c’est moche ça. je sais que j’ai été dur avec toi à notre première rencontre mais c’était pour te mettre en condition. tu peux pas me regarder dans les yeux et me dire que je suis une mauvaise fille, c’est pas le cas et tu le sais. et y a mes doigts qui continuent leurs course sur ta peau, sans relâche, comme par automatisme. « rien ne nous empêche de programmer ça » peut être pas maintenant vu que je suis pas certaine d’être dans les meilleures conditions mais.. demain, dans une semaine, peu importe. « arrête, je vais finir par croire que t’essayes de me charmer » j’sais pas ce qui te fais dire ça mais en soit, le physique, c’est surfait. ça reste une question de goût avant tout. je suis peut être au tien mais pas à celui d’un autre donc.. ouais, j’trouve pas ça important. « ouais.. » mais parler de quoi ? j’souffle un coup et garde le silence pendant quelques temps avant de déballer ce qui me pèse le plus. « j’ai emménagé ici y a peu. j’ai été adoptée et j’ai découvert que j’avais une jumelle, asia. j’voulais la rencontrer mais.. elle est exécrable. alors au final, j’me dis que je devrais peut être rentrer chez moi, en irlande » parce que du coup, j’ai rien qui me retiens ici. asia c’était mon seul but.

"Arrête, ça risque de m’exciter." Allez, c’était un peu plus bon enfant que tout à l’heure, ça faisait du bien de se détendre un petit peu tu trouves pas? Je ris doucement à ta protestation et roule des yeux sans répliquer. "Tu veux qu’on se voit en dehors de la salle?" Ou de ton lit? J’demande pour être sûr de ce que tu me dis en fait, pour être sûr de ne pas mal comprendre ce que tu m’avances. "Faire du charme c’est mon domaine, j’y peux rien. Quand tu sais qu’Harvard m’a élu ‘meilleur dragueur’…" Et ouais, pour toi qui a 27 ans et a sa carrière dans la police scientifique, ce genre d’info doit te paraitre totalement ridicule. Puis je te dis que je suis là si t’as envie ou besoin de parler et t’hésites, mais finalement tu te lances. "J’me disais que je pensais t’avoir déjà croisée." En fait c’était pas toi, mais Asia. À l’anniversaire de Dina, au bal de fin d’année. "J’peux pas t’aider, je la connais que de vue, je juge pas les gens sans savoir." Mais c’est une Ferrari alors bon… ça m’étonnerait pas en fait. Quoique, Agathe est une DBS et elle m’a bien prouvé qu’elle n’avait rien à voir avec ses frères. "T’as une belle vie en Irlande?" J’sais pas, si elle était si bien que ça, t’aurais pas emménagé ici, si? T’aurais pris quelques semaines de vacances, tu serais venue en touriste, en invitée. Mais t’aurais pas totalement déménagé si tout allait bien là-bas. J’me trompe? "T’sais si t’es plus heureuse là-bas, t’as peut-être raison, vaut mieux que tu rentres tant que t’as pas d’attaches ici. Moi j’suis d’Australie à la base, et je crève d’envie d’y retourner mais j’ai trop de gens ici que j’peux pas abandonner, c’est ce qui me retiens." Fais pas la même erreur que moi.

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« ça ne m’étonne pas plus que ça » que je réponds du tac au tac l’air amusée. ouais, j’te vois bien comme le mec aimant se faire insulter au lit. comme si c’était genre.. l’excitant qu’il te fallait. et quand tu me poses la question suivante, je me raidis un peu. oh, euh.. c’est ce que j’ai insinué ? « je.. pourquoi pas ? » ça n’engage en rien et.. je sais pas. « tu voudrais toi ? » de base, je suis ta prof de boxe. et la nana que tu peux te taper de temps en temps. alors ouais, peut être que ça te gêne en fait. que tu vois pas les choses aller plus loin. que t’as pas envie que ça prenne une direction spécifique en fait, qu’est-ce que j’en sais ? « wow, quel honneur. j’ai le meilleur dragueur de l’université en face de moi » mais t’sais, c’est des conneries ça. comme être élue reine du bal de promo. ça n’avance à rien dans la vie, c’est des broutilles et ouais, j’trouve ça insignifiant au final. « elle a ses propres démons à combattre, elle n’a pas besoin de moi » j’ai essayé pourtant mais.. je forcerais pas dans une direction que la personne en face de moi n’a pas envie d’emprunter. alors ouais, si asia ne me veut pas dans sa vie, j’irais pas forcer les choses. je voulais des réponses, elle ne veut pas me les donner, fin de l’histoire. « j’ai mes parents » et je crois que ça vaut tout l’or du monde. parce que dans une famille comme la mienne, on est toujours présent pour l’autre. « j’aurais trop peur de te briser le coeur si je partais » que je souffle en guise de plaisanterie. mais ouais, peut être que t’as raison. peut être que je devrais m’en aller tant qu’il en est encore temps.

Je roule à nouveau des yeux. C’est pas toi qui a le fantasme d’être totalement dominée, à la merci de l’autre? N’inverse pas les rôles, moi j’ai besoin de contrôle. J’ai l’impression que c’est le seul aspect de ma vie que j’arrive à contrôler donc bon, autant en profiter à fond. Ta question me prend de cours mais j’hoche la tête. "Pourquoi pas." Moi ça me va, j’ai l’habitude de sortir donc bon. Compte pas sur moi pour t’inviter en date ou je ne sais quoi par contre. Ça sera un truc bonne franquette, j’vais pas te sortir le grand jeu, j’suis pas là pour ça. "T’as vu ça?" Je surfe un peu sur la plaisanterie mais ouais, ces titres, c’est dérisoire. Quand on voit que j’ai été élu le plus cocu également alors que techniquement, personne ne m’a fait cocu… C’est drôle quand même. J’hoche à nouveau la tête, haussant vaguement les épaules. "Bah tu sais… j’pense que tout le monde a ses propres démons à combattre." On les a tous plus ou moins. Plus ou moins importants, plus ou moins présents. "Ça veut pas dire qu’elle n’a pas besoin de toi, elle est peut-être juste dans une phase de… déni?" Euh, là, j’ai l’impression de trop m’y connaître sur le sujet alors je coupe court, préférant parler de ton déménagement. Fais pas comme moi, si t’es plus heureuse là-bas, retourne-y sinon tu finiras par le regretter. Tant mieux que tes parents soient une raison suffisante pour retourner là-bas. Moi, ils sont limite une raison de plus pour laquelle j’veux quitter Boston. Tu blagues sur le fait de me briser le coeur et j’peux pas m’empêcher d’être sarcastique. "Désolé de te décevoir mais prends un ticket et fais la queue." J’me ferai plus avoir. Jamais deux sans trois mais justement, j’l’ai eu la troisième fois, y’a plus d’adage pour les fois suivantes donc c’est bon normalement, non?

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quel est mon intérêt d’être ici si la raison de ma venue ne veut pas de ma présence ? je suis pas aux états-unis pour lui gâcher la vie, c’était pas mon but. alors j’crois que pour le bien de tout le monde, je devrais partir. j’ai pas d’attache, pas de gens qui me manquerait spécialement, personne que je ne pourrais pas remplacer. je peux m’en aller, c’est pas important. « je pourrais presque te demander un autographe » si seulement j’en avais quelque chose à faire. mais ce genre de connerie, j’trouve que c’est du niveau des enfants. je ne comprends pas l’intérêt de faire des remises de ce genre à l’université. j’veux dire.. qui sommes nous pour juger l’autre ? pour se permettre de déterminer qu’un tel est la plus belle et ainsi de suite ? « peut être mais je ne resterais pas éternellement ici. c’est provisoire, un an maximum. » et j’ai pas le temps ni la patience de me battre contre quelqu’un qui ne supporte pas mon existence. je crois que je mérite mieux que ce genre de traitement et.. ouais, j’ai juste pas envie de supporter ses piques acides à tout va. « de toute façon, l’amour c’est surfait, de même que les relations. » ouais, ça rime à rien en fait. je crois qu’aimer, c’est plus vraiment dans l’air du temps. « regarde moi, bientôt la trentaine et pas l’ombre d’une relation stable. je suis juste le bon coup de tout le monde. » et c’était la même chose à dublin, t’en fais pas. on m’envisage pour une nuit, pas pour la vie.

"Je fais pas d’autographe, trop de reventes sur eBay après, c’est dégradant." Je traine la plaisanterie parce que ça m’empêche de penser à l’agression que t’as subi quelques heures plus tôt. On parle de ta jumelle Ferrari et, j’essaye pas de lui trouver des excuses mais j’sais ce que c’est qu’être dans le déni, avoir désespérément besoin d’aide et pourtant repousser tous ceux qui essayent de proposer leurs services. "Elle doit avoir une carapace assez solide et elle ne te connait pas. Si elle a été blessée, elle aura du mal à laisser entrer les inconnus." Mais j’comprends ta position aussi. "Un an, c’est déjà pas mal. Peut-être qu’elle a juste besoin de quelques semaines. C’est pas évident d’apprendre que t’as un nouveau membre dans ta famille qui n’a apparement jamais existé." Crois-moi, j’vis la même chose avec ce fameux Cole dont je ne savais rien d’autre que le fait qu’il ait clamé être un Maxwell. Je lâche un petit rire en me laissant retomber sur le dos pour mater le plafond blanc de ma chambre. "Ouais, clairement." L’amour, c’était rien d’autre que de l’espoir en boite qui attend sagement le bon moment pour se faire piétiner. "L’âge ça veut rien dire t’sais. Au moins t’es quand même un bon coup." Moi, j’essayais de ne pas trop parler de moi en retour en fait. Mais j’avais l’impression étrange qu’on était assez similaires en fin de compte, toi et moi. Et c’était un peu perturbant.

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et.. je sais pas. quelque part c’est vexant. de me dire que je suis toujours celle d’une nuit. que personne n’envisage sérieusement de pouvoir se poser à mes côtés. et j’sais pas pourquoi, je me dis que peut être je suis trop sauvage pour réellement attirer. j’en sais rien en fait. « tu m’étonnes, c’est dur la célébrité de nos jours » et j’sais pas comment tu fais. pour réussir à me faire sentir mieux. pour me faire oublier que je viens de vivre une nuit éprouvante et que j’aurais probablement le visage gonflé au réveil. « j’lui demande pas de me laisser une place dans sa vie et de m’ouvrir la porte. je voulais juste discuter. » je ne crois pas avoir demandé le bout du monde en fait. mais visiblement, c’était déjà trop dur pour elle. « c’est pas évident pour moi non plus, qu’est-ce que tu crois ? » je suis dans la même position qu’elle. sauf que j’ai un minimum de savoir vivre en fait. mais ouais, valait mieux laisser asia de côté parce que visiblement, c’était le genre de sujet qui réussissait à me mettre en rogne. « ouais. on écrira sur ma tombe, demetria o’meara, 1991 - 2068 - le bon coup de cette génération. » ça résonne sur le ton de l’humour mais c’est triste en vrai. triste de se dire que c’est ce qui pourrait potentiellement arriver. « j’suis peut être juste quelqu’un que l’on ne peut pas aimer. »

J’ignore ta remarque concernant les titres qu’on décerne au bal de fin d’année à Harvard. J’ai plus tellement envie d’en parler en fait, ça me gave d’être toujours lié à une réputation. J’fais rien pour m’en détacher, encore moins ces dernières semaines, mais ouais, j’sais pas, j’aimerais juste quelqu’un qui sache voir plus loin de ça et à qui ça donne envie de rester. Pas pour quelques semaines, mais à long terme. "Parfois les gens n’arrivent pas à discuter des choses qui ne vont pas. Moi c’est pas mon fort non plus." J’adore discuter. Mais pas de sujets sérieux, et encore moins quand ça me concerne. "J’ai pas insinué que ça n’était pas dur pour toi non plus. Je suis dans le même cas que toi ok? Moi aussi j’ai découvert y’a trois semaines que j’avais apparement un frère ainé. Je comprends ce que tu peux ressentir." Alors ne t’énerve pas contre moi, ne me referme pas la porte au nez aussi vite. Je levais les yeux au ciel avant de tourner à nouveau la tête vers toi pour te regarder. "Dis pas n’importe quoi. T’as juste pas encore trouvé la bonne personne." J’crois. J’sais pas, j’suis pas Cupidon moi. "Mais j’te comprends aussi. C’est saoulant de ne jamais être… assez." Et je repose les yeux sur le plafond pour éviter de te regarder suite à cet aveu. Parce que ouais, ça fait mal de l’avouer.

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et si c’était le cas, j’allais devoir m’y habituer. même si ça faisait mal, même si c’était pas facile. j’allais devoir me faire au fait que je ne serais jamais celle que l’on choisirait. je resterais probablement cet électron libre et une fois vieille, j’aurais tout le temps du monde pour pleurer sur cette vie que je n’aurais jamais eu. « mais s’échapper devant les difficultés c’est lâche » j’ai l’impression d’être juste une embûche sur son chemin. l’erreur qui n’aurait pas dû être là. et j’trouve ça injuste de me faire traiter de cette manière alors que je n’ai strictement rien demandé de mon côté non plus. « mh » le problème avec moi, c’est que je me referme très facilement. si je décide que c’est la fin de la conversation, tu tireras plus rien de moi. c’est comme ça. j’ai plus envie de mentionner asia alors je ne le fais pas. « la bonne personne.. y a pas de bonne personne. » j’crois pas qu’on ait quelqu’un qui nous attends et qui est fait pour nous. je crois qu’en fait, si on met pas les chances de notre côté et qu’on fait pas tous les efforts du monde pour que ça fonctionne, on restera seul. c’est comme ça. « tu t’es jamais dis que.. c’était peut être elles qui n’étaient pas assez bien pour toi ? incapable de voir ce que tu vaux ? » je demandais me tournant légèrement vers toi pour te regarder. « j’crois que tu t’arrêtes peut être sur les mauvaises personnes mais qu’en aucun cas tu n’es pas « assez » »