when it's us (A&L)

On se comprend, même si on s'est éloigné tous les deux du sujet principale. Tu m'avoues que tu ne t'es jamais retrouvé dans un ascenseur avec quelqu'un que t'aurais voulu prendre contre un mur... Vraiment ? En 4 ans avec Loïs, jamais vous n'avez été dans un ascenseur ensemble ? Comme quoi ce n'est pas le temps qui fait l'expérience. Je ris. J'allais pas dire que j'suis ta femme, parce qu'aux dernières nouvelles, c'est pas moi qui l'suis. - Ahem, too soon ? C'est bon, je le dis en riant... tu sais bien que c'est une façon de parler. Puis, je dérive le sujet vers complètement autre chose et te propose (presque) de faire de la cam avec moi, ou de la porn amateur. Toi, tu préfères distribuer du bonheur gratuitement, t'es pas à l'aise à l'idée que les gens paient pour ça... Je penche la tête sur le côté en te souriant, écoutant le reste. Je rêve ou bien t'es entrain d'admettre ta possessivité envers moi ? Tu te rassois, je ramène mes jambes vers moi et me rapproche un peu plus de toi. Entre ta réaction quand je t'ai suggérée de rencontrer Wolfgang et tes réactions face à Skyler, ou même celle quand t'as su que je prendrais l'avion sans petite culotte, j'aurais été aveugle de ne pas voir déjà ton petit côté jaloux. Faut pas se leurrer, j'ai appris à te connaître un peu depuis le temps... J'peux pas dire que je te connais parfaitement, mais ça, je l'avais remarqué. J'trouve que c'est adorable... Un peu de jalousie, c'est sain, pour un couple. C'est quand ça deviens incontrôlable et étouffant que c'est mal. Je peux comprendre que l'idée de partager sa petite amie avec tout internet n'est pas une idée facile à accepter. Ils paient pas pour me voir jouir... Ils paient pour voir une fille jouir. Si c'est pas moi, ce sera une autre. En plus, y'a aussi des gens qui sont sur ce genre de site pour mater les mecs, hein ! Est-ce que je suis entrain d'insister, là ? Non. En vrai je m'en fiche pas mal et c'est pas non-plus sur ma liste... J'aime juste avoir le dernier mot. En même temps, on a fait des plages nudistes ensemble, on s'est donné en spectacle dans les toilettes de l'aéroport et on s'apprête à le faire dans une cathédrale. Qu'est-ce que ça change, au fond ? Si on poste une vidéo, non-seulement on fait l'argent mais on contrôle notre image. Parce que rien nous promet que ça ne se retrouvera pas sur CS un jour. Je rigole doucement en posant mon front contre le tien. Et pour infos... j'aime pas partager aussi. Te voir en baiser une autre me rendrait malade, la preuve c'est que je me suis vomis dans la bouche quand je t'ai imaginé avec Daya, quand j'ai su pour le mariage. J'suis même pas sure que je voudrais te partager pendant un threesome... Mais partager des images de toi et moi en pleine action ? Heck yeah. C'est le seul partage que je puisse tolérer... mais c'est bien parce que ça ne serait rien que moi, que tu ferais crier et rien que moi, qui te ferait venir aussi.

Je te dévisageai quand tu parlais de Daya en faisant une blague, cherchant dans un premier temps si c'était du cynisme ou une simple véritable blague. Juste pour être sûr, histoire que je ne me mette pas à rire alors que tu me lançais un pic, ça ne ferait que m'enfoncer davantage. Mais je ne décelai aucune animosité dans ta voix, juste de l'humour un peu noir compte-tenu de notre relation, mais sans reproche caché derrière, alors je te souris. Tu dérivais le sujet sur quelque chose d'un peu moins bancal... quoique, on parlait quand même de ma jalousie qui pouvait effectivement être à l'excès parfois... enfin, il paraît. Pour moi c'était seulement un mauvais cocktail entre ma jalousie et mon sang chaud qui me faisait parfois dépasser les bornes. Je pinçai les lèvres quand tu énumérais les quelques petites démonstrations que j'avais pu te faire, déjà. Ca me gênait en réalité, un peu, mais je préférais en rire qu'en pleurer. Adorable ? répétai-je en haussant les sourcils avant de rire, me passant une main dans la nuque. Si tu le dis... Disons que tant que ça restait petit et discret, ça pouvait l'être. Je m'étais redressé entre temps en t'écoutant "défendre" l'idée de se lancer dans le porno amateur - disons les choses clairement, hein ! Je t'écoutais, perplexe. Si c'était pas toi, ce serait une autre... mais justement je préférais que ce soit une autre que je connaissais pas. Certes, mais même si elle fait le travail et que j'ai pas de quoi en rougir, elle a rien à voir avec celle de Rocco Sifredi non plus, répondis-je en pointant un doigt vers mon pénis même si le message était très clair. Je riais un instant de ma blague puis te te rapprochais, venant poser ton front contre le mien. Je te regardai, soudainement calmé et souris quand tu me disais ne pas aimer partager non plus... mine de rien ça me rassurait un peu de ne pas être le seul possessif du couple. Tant mieux... ça me plaît. Quand bien même je pouvais comprendre l'amour multiple, je comprenais qu'il soit possible d'aimer plusieurs personnes en même temps, j'étais trop passionné et investi pour accepter l'idée qu'il y ait plusieurs personnes dans le cœur de la personne que j'aimais. Même sexuellement, je voulais tellement la combler que si je venais à être trompé, je le vivrais comme un échec. Je posai les mains autour de ton visage avant de fermer les yeux un court instant. Je profitais. Je finis par les rouvrir, retirant mes mains de tes joues et t'adressai un sourire amusé. J'ai bien envie qu'on se filme en tout cas... Pour ce qui est de les mettre en ligne, on en reparlera. J'étais clairement dubitatif, et je ne voulais pas me décider tout de suite. Mais je gardais la porte entrouverte... sait-on jamais que j'apprécie de nous voir filmés et que ça ne me gêne pas autant que je l'imaginais ?

C'est vrai que même si je veux passer par-dessus cette histoire de mariage, je ne sais pas si je peux vous pardonner pour ça... en tout cas, pas avant deux ans minimum, quand les papiers de divorce seront signés et que Daya aura sa green card. Ce que vous faites est dangereux, mais je sais que t'as voulu l'aider. Il y a une part de moi, au fond, qui est un peu jalouse. Pas que j'aurais voulu me marier avec toi, mais pendant deux ans, vous allez devoir jouer le couple parfait sous mes yeux. Donc bon... Je comprends que tu puisses être possessif envers moi, si j'le suis déjà envers toi. Je trouve ça mignon, "adorable" comme j'ai dis. J'le dis ! Et après, j'ai recommencé à défendre l'idée de se lancer dans la porno amateur, mais simplement pour qu'on me donne raison. Je ne tiens pas particulièrement à en faire, après tout. Tu me parles de ton engin en la comparant au réalisateur et producteur italien. Ah les mecs, j'sais pas c'que vous avez à toujours vous comparer à un autre... Je roule les yeux avant de rire. Non, je ne vais pas rassurer ton égo en te disant que la tienne est parfaite. Je le pense, mais je ne vais pas le dire. De toute façon, à chaque fois que j'ai essayé de rassurer un mec pour ça, on ne m'a jamais cru. Par contre, je te rassure concernant ta jalousie, en t'avouant que je suis possessive moi-même. Ça te plait, qu'on soit tous les deux comme ça... ça me rassure aussi que tu le sois. Comme je dis, j'trouve ça sain un peu de jalousie dans un couple... À la rigueur, ça prouve l'un à l'autre qu'il y a de l'attachement et qu'on ne s'en fou pas, de notre exclusivité. Tes mains se posent sur mes joues et comme toi, je ferme les yeux pour profiter du léger moment de silence. On a déjà bien parlé... alors que c'est la première fois qu'on communique autant, par rapport au sexe. Tu me l'avais interdit avant, comme tu préférais me le "montrer"... Mais j'suis contente qu'on le fasse au final. Tu retires tes mains de mon visage pour reprendre la parole, je me met à rire. On peut aussi les garder rien que pour nous, comme un secret. Je me pince les lèvres. On ne sera pas toujours près de l'un et de l'autre, surtout avec mon travail qui me demande beaucoup de temps. L'idée que tu regardes notre vidéo pendant mon absence, me plait beaucoup. En y repensant, je pense qu'une vidéo de nous comme ça sur internet, c'n'est pas très "bon" pour ton mariage... Si toutefois, le département de l'immigration le voit. Ça pourrait facilement jouer contre vous... Enfin bref. Vaut mieux se tenir tranquille publiquement, pendant quelques temps. Je jette un nouveau coup d’œil à ma liste. Je décolle mon visage du tien, pour m'allonger sur le petit lit qu'on s'est fait. Je pense que pour aujourd'hui, j'ai définitivement assez parlé de votre mariage. Peut-être qu'au final c'est moi qui ne suis pas prête à en rire, j'sais pas. T'aurais pas de quoi à fumer ?

Rocco Sifredi était clairement pas dans la norme, fallait l'avouer, mais généralement les mecs qui attiraient les regards dans le monde du porno étaient dans la catégorie hors norme. Alors je m'y comparais forcément... parce qu'en plus dans ce milieu, bien sûr que les gens comparent. Comme si vous les filles, vous ne compariez pas la taille de vos seins, répondis-je avec un sourire amusé. Trop petits, trop gros, trop tombants, pas assez fermes... vous aussi vous vous comparez. D'ailleurs, ta poitrine s'approchait beaucoup de ce qui était pour moi la perfection. Je haussai les épaules et tu te rapprochais pour créer une atmosphère plus intime entre nous, ce qui arrivait de plus en plus souvent. Nous partagions de plus en plus ce genre de moments privilégiés où il n'était question que de toi et moi. On ne voulait pas partager, la jalousie avait très rapidement fait son nid dans un coin de notre relation, prête à bondir. Comment je réagirais si je voyais une autre personne ne serait-ce que t'embrasser ? J'en avais aucune idée. Je deviendrais fou sans aucun doute, mais le degré de folie dépendrait sans nul doute du contexte. Je m'étais déjà attaché à toi et déjà, imaginer que des gens pourraient regarder nos vidéos pour te voir en plein ébat, t'observer, t'admirer dans un moment pareil, ça me rendait amer. Alors je préférais pour le moment qu'on se contente de se filmer, mais uniquement pour nous, sans partager... Je haussai les épaules concernant le mariage, pensif. Je ne sais pas... je suppose que ça dépend comment les choses sont présentées. Le sexe n'était pas toujours associé à l'amour et le porno pouvait être un hobby voire un travail pour certaines personnes, donc ça dépendait. Je m'appuyai sur les bras, réfléchissant et finis par pincer les lèvres avant de te répondre. Je suis plus très sûr, je crois qu'il ne me reste que de l'opium. En soit, moi, je n'avais aucun problème à fumer de l'opium... mais toi ? C'était une autre paire de manches que simplement de l'herbe.

Les filles comparent la taille des seins ? Je souris, avant de me mettre à rire. Ouais... je sais que certaines font ça mais franchement ? Pas moi. J'ai jamais remis en question la taille de mes seins... mais bon, j'avoue que je n'ai pas de quoi me plaindre à la base. Peut-être que si j'avais des petits seins comme le reste de ma famille -sorry Louison- je serais plus envieuse des autres filles. M'ouais, j'avoue. J'vais te donner raison, pour cette fois-ci. Mais il y a bien des mecs qui kiffent les petits seins, comme il y en a qui préfèrent les gros. Les femmes ont aussi des goûts variés tu sais. Et là j'me rends compte qu'en te disant ça, bien qu'à la base c'est pour te consoler... bah ça laisse entendre que t'as une petite bite ahah. On s'est rapprochés, je souris encore. C'est à dire ? ... Tu ne vas quand même pas me dire que tu pourrais essayer d'leur faire avaler que t'es acteur porno et par hasard, t'es acteur porno AVEC la coloc de ta femme ? C'est tiré par les cheveux. J'éclate de rire en y pensant, mais après, je pense à tout ce que ça veut dire pour nous... Qu'est-ce qu'il y a d'autre, qu'on devra s'empêcher de faire pour préserver l'intégrité de votre faux mariage ? Je te demande si tu as encore à fumer, tu me réponds qu'il doit te rester rien que de l'opium... J'ai jamais essayé. Mais je la connais, j'en ai entendu parler. Et je pense que c'est bien comme ça... J'peux pas commencer ce genre d'addiction, en étant chirurgienne. Ça pourrait m'attirer des problèmes et ça n'en vaut pas la peine au fond ! Je fais bien exception pour la weed parce que pour moi, c'n'est pas une addiction et son effet sur moi est plus soft que celle de l'alcool. C'est dommage. J'aurais eu besoin de me détendre là, avec toute cette histoire de mariage et ce sentiment de jalousie non-justifiée qui commence à m'étouffer un peu en fait. Est-ce que j'vais vraiment arriver à passer au-dessus sans péter un plomb ? Putain comment je pense... C'est ouf, on dirait que je me suis grave attachée à toi, je m'en rends compte. J'suis pas déjà amoureuse tout de même ? Ça va trop vite, mon cerveau ne follow pas. J'adhère pas. Au fait... vous avez fait des photos de mariage ? J'crois que les inspecteurs demandent de voir des souvenirs dans le genre... Allerrrr Andréa, enfonce le couteau plus loin, m'oui ! Y'a que comme ça que j'peux être sure de c'que j'ressens de toute manière.

Je penchai la tête en t'écoutant comparer nos parties intimes et dire que les femmes avaient des goûts variés... puis je me mis à rire. Eh ben, heureusement que tu m'as dit que j'étais un bon coup sinon j'aurais pu me sentir gêné ! Mais je l'étais pas. Je savais bien que ce n'était pas ce que t'avais voulu dire du coup. J'y ai pas réfléchi, j'dis juste qu'il existe toujours des solutions. Il devait y avoir plein de détails à prendre en compte pour ne pas se trahir, mais une fois les fameux détails pensés et réglés y avait pas de raison que ce ne soit pas possible. En tout cas, je ne souhaitais pas que mon mariage avec Daya m'empêche de vivre pendant deux ans. Je souris finalement alors que je t'avais proposé de l'opium à la place de la weed parce que je n'en avais plus. Tu étais restée perplexe dans un premier temps, puis déclinais mon offre. J'comprends, t'as bien raison si tu le sens pas. Il était clair que l'opium était fortement addictive et il pouvait être facile de rapidement dégringoler. Moi, je m'étais fixé des règles pour que ça n'arrive pas. Je t'observai un instant, tu semblais tendue... pourquoi ? Je n'eus pas à me poser la question bien longtemps, puisque je compris avec la question qui suivit. Cette histoire de mariage ne quittait pas ta tête... et j'pouvais pas t'en vouloir, mais j'avais peur que tu t'en rendes malade. Et si je te perdais parce que tu y pensais trop ? Andy... Je reposai ma feuille et mon stylo sur la couverture pour me rapprocher de toi. On n'a pas besoin d'en parler, pas maintenant. J'ai juste envie qu'on oublie tout ça quand on est ensemble... Evidemment que tu serais impliquée mais lorsque nous n'étions que tous les deux, je ne voulais pas qu'on en parle... on en aurait largement l'occasion plus tard, quand avec Daya on s'occuperait de monter les dossiers demandés. Je t'admirai un bref instant avant de venir t'embrasser. Y avait tellement de raisons pour que tu puisses y penser autant. De la jalousie, de la peur qu'on se foire et que tu nous perdes tous les deux avec Daya, un besoin d'aider... Dans tous les cas de figure, ça affolait un peu mon cœur et me ramenait encore plus vers toi. Comme quoi, je pouvais bien gérer l'addiction à l'opium, mais avec toi... je sombrais, complètement.

Heureusement, tu n'as pas mal pris ce que j'ai dis. C'est bien que tu te sois rappelé de mon compliment à l'aéroport. Je souris quand tu me réponds que t'aurais pu te sentir gêné et te demande ce que tu veux dire, par rapport aux vidéos et au mariage. Je vois. Je pense que la seule solution, là, c'est de se tenir au calme. Je ne sais pas à quel point c'est facile de réussir un mariage blanc... je ne sais pas jusqu'où le gouvernement se permet d'enquêter. J'veux penser à autre chose, m'aider à me détendre un peu parce que ce sujet ne me sors pas de la tête et plus j'y pense, moins je suis à l'aise. Tu me proposes de l'Opium mais je finis par décliner... J'aurais vraiment préférée de la weed, au moins j'aurais su à quoi m'attendre avec ça, j'aurais eu le contrôle. Un léger moment de silence s'est installé entre nous, avant que je te pose une autre question. Ce mariage a beau m'affecter négativement, je pense que j'ai justement besoin de retrouver le contrôle de la situation. Il faut que je sache tout, que vous sachiez tout aussi. Tu prononces mon surnom, avant de lâcher tout ce que tu as dans tes mains pour te rapprocher encore. Tu n'as pas envie qu'on en parle... t'as envie qu'on oublie tout ça quand on est ensemble. Mon regard oscille entre tes deux yeux et je baisse finalement la tête, déconfite. Tes lèvres sont venues à la recherche des miennes et je ferme les yeux pour me laisser aller. Je me rapproche encore pour m'asseoir sur toi à califourchon, afin qu'on puisse être près de l'un et de l'autre au possible. Ma main sur tes joues m'aide à approfondir le baiser mais, je cesse au bout d'un instant. Comment est-ce que j'peux oublier, quand j'risque de te perdre ? C'est plus facile à dire qu'à faire... Plus le temps passe, plus t'enivre mes pensées et au point où j'en suis, je me demande comment je pourrais m'en sortir indemne, si tu te retrouvais en prison. J'sais même pas comment je pourrais m'en sortir indemne, si tu décidais de tout arrêter maintenant... Juste la pensée me donne un pincement au cœur.

Je sentais que tu n'étais pas à l'aise. Tu ne te sortais pas ce mariage de la tête, nos discussions y revenaient presque à chaque fois... Je ne savais pas ce que je devais faire pour te rassurer. Tu me laissais finalement ma chance mais je savais que ce ne serait pas de tout repos et que ça me demanderait de gros efforts pour que tu ne regrettes pas ta décision. Tu n'avais pas choisi la facilité en décidant de rester avec moi et je devais faire en sorte que ces difficultés en vaillent la peine. J'avais l'habitude d'avoir une vie bordélique et imprévisible, tandis que tu semblais bien plus avide de contrôle que moi. Perdre le contrôle de ta vie ou des événements ne devait pas être quelque chose à quoi tu étais habituée ni même que tu appréciais... Enfin ce n'était pas difficile à imaginer, par ton choix professionnel. Un neurochirurgien ne fait aucun mouvement laissé au hasard. Je t'entourai de mes bras quand tu t'assis à califourchon sur moi, puis rouvris les yeux pour te regarder quand tu éloignais un peu ton visage du mien. Il y avait clairement quelque chose entre nous... Entre nos longs regards, nos caresses et constantes recherches de contact, notre première nuit ensemble nous avait de toute évidence fait franchir un cap. T'es diabolique, tu le sais ça ? Tu me rendais complètement accro et tes inquiétudes ne faisaient que renforcer ce sentiment. Je ne voulais pas te dire que je ne finirais pas en prison. Même si ce n'était pas dans mes intentions, ce n'était pas une promesse que j'étais sûr de pouvoir tenir, quand bien même je ferais mon possible pour que ça n'arrive pas. Je frôlais tes lèvres avec les miennes, fermant les yeux un court instant. C'était étrange, je me sentais léger malgré tout ce que je risquais... tu avais définitivement un pouvoir sur moi que je ne pouvais plus nier. Faut que tu arrêtes de me dire des choses comme ça, parce que je commence à vraiment m'attacher... dis-je en rouvrant les yeux pour t'admirer de nouveau. Je ne voulais pas te perdre non plus, et ton hésitations des quatorze derniers jours m'avait rendu malade, plus que je ne voulais l'admettre. Peut-être même m'étais-je tellement torturé que j'avais empiré mon cas. Comme on dit, plus on essaie de ne pas y penser, plus on y pense... alors je n'avais fait que penser à toi, tout le temps.

Comment est-ce que je peux oublier, quand il y a trop de choses à penser ? Je pensais que pour une fois, j'aurais une relation simple avec quelqu'un... que notre pire soucis, ce serait de te trouver un travail, un toit mieux que ça, réparer ta voiture... Bref, que tu retrouves une vie normal. J'imaginais vraiment pour le coup que tu serais ma première relation qui ne me prend pas trop la tête. J'aurais cru qu'en deux semaines je t'aurais déjà effacé de ma mémoire... mais étrangement, t'es encore là et même aujourd'hui, je n'arrive pas à me résoudre à rompre avec toi. J'suis diabolique... Eh. C'est drôle, parce que je me disais la même chose à propos de toi. Mon cœur palpite, c'est chiant... est-ce que tu l'entends ? Ou le sent ? Après tout, collé comme ça, ça ne serait pas trop étonnant... J'ai cru comprendre. J'humecte mes lèvres en regardant les tiennes, puis relève les yeux vers les tiens. À quoi tu penses, là ? T'es drôlement silencieux... Ça m'inquiète. Est-ce que j'ai trop parlé encore ? Tu frôles tes lèvres aux miennes et ferme les yeux, toujours dans le silence... Je finis par t'imiter, mais recule légèrement le menton pour qu'il ne reste plus que nos fronts qui se touchent. Doucement, tu m'avoues que les sentiments commencent à naître chez toi... Que je ne devrais pas te dire ce genre de chose. Je cligne des yeux, les rouvrent et fige en fixant le vide par en bas. Et ça te fait mal ? Dis-moi ? Ça te fait mal, de t'embarquer dans une histoire, où tu n'as pas le moindre contrôle ? Ça te fait mal de ne pas savoir si demain, elle n'existera plus ? Parce que tu sais, c'n'est pas impossible... Avec moi on ne sait jamais à quoi s'attendre mais aussi parce que d'une minute à l'autre, ton mariage blanc peut s'envoler en fumée. Puis... Tu as passé 4 ans de ta vie avec la même fille... Est-ce que ça te fait mal de recommencer avec une autre ? D'abandonner toutes tes barrières, de prendre une chance et t'ouvrir à quelqu'un de nouveau, encore une fois... Je sais pas Lauri. Est-ce que t'as déjà eu le cœur brisé ? Est-ce que c'est pour ça, que tu veux que j'arrête ? Tu veux vraiment que j'arrête ? J'ai mal rien qu'à respirer, je ne comprends pas du tout ce qu'il se passe... Mais je comprends parfaitement bien que j'ai encore envie de t'embrasser.

T'étais diabolique. C'est ce que je t'ai dit, et ce que je pensais très sincèrement. Tu avais su t'immiscer dans ma tête pour y semer le doute. Est-ce que je tente, ou pas ? Est-ce que je la revois, ou pas ? Est-ce que je me rapproche d'elle, ou pas ? J'ignorais si tu étais l'ange, ou le démon. La seule chose dont j'étais certain, c'était qu'à chacun des mouvements que tu faisais, à chacun des mots que tu prononçais, je sentais ma volonté de résister flancher un peu plus. Tu me rendais faible... plus faible que je ne l'aurais bien voulu, et ça me rendait un peu craintif. Je me sentais vulnérable, pour une raison bien précise. Lorsque j'aimais, je ne le faisais pas à moitié... j'aimais d'un amour inconditionnel et démesuré, passionné, alors les retours de flammes pouvaient être violents. Je n'avais encore jamais vraiment souffert en amour bien que ma rupture avec Loïs fut compliquée, c'était la période entière qui l'était, et c'était surtout mon choix avant tout... je n'avais jamais eu le cœur brisé mais je craignais que ça puisse arriver. Comment est-ce que je réagirais ? A quelle vitesse est-ce que je m'en remettrais ? Est-ce que j'arriverais à relativiser ? D'habitude, j'y arrivais toujours, mais on sait tous que l'amour est irrationnel et qu'il peut être long à cicatriser. J'aurais pas vraiment dit que j'ai mal... soufflai-je, le front contre le tiens et le regard fixé vers nos mains liées, nos doigts entrelacés. Je pouvais bien imaginer que ces moments pouvaient s'arrêter soudainement, et ça me blessait... Mais ce n'était pas une véritable souffrance, du moins pas encore. Mais ça pourrait le devenir. Je ne savais plus sur quel pied danser, je ne savais plus sur quoi m'appuyer. Toutes mes certitudes avaient volé en éclat. Je ne voulais pas me réengager dans une relation sérieuse avant longtemps, pourtant tu m'avais fait changer d'avis. Où on allait ? Dans quelle direction ? Est-ce qu'on fonçait droit vers un mur ? Les questions ne cessaient d'affluer dans ma tête, alors que j'avais juste envie d'arrêter de réfléchir et prendre la vie comme elle me venait. Je voulais me dire que si ça le faisait tant mieux, sinon tant pis... mais je n'arrivais pas, ou plus, à voir notre relation avec autant de détachement. Honnêtement ? J'écartai un peu mon visage du tiens pour te regarder, oscillant entre tes deux yeux en cherchant mes mots. Je sais pas... Je sais pas ce que c'est d'être avec toi, je sais pas à quelle vitesse tu t'attaches vraiment... répondis-je en retenant mon souffle un bref instant à mon tour. Dans quoi je me lançais, là ? Je veux juste pas m'attacher trop vite. Est-ce que tu allais le prendre mal ? Peut-être. Mais au final je brassais du vent. Parce que je ne contrôlais pas la vitesse à laquelle je pouvais m'attacher à toi, et bien que tu puisses l'encourager, tu n'avais pas non plus de réel contrôle là-dessus... Peut-être était-ce finalement une simple façon de te dire que notre relation accélérait et que je me posais beaucoup de questions.